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07/12/2010

LIVRE Riemannian geometry

Riemannian geometry

Riemannian geometryIsaac Chavel

POUR COMMANDER

06:51 Publié dans Livres, Riemannian geometry | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

LIVRE Geometry of quantum states

Geometry of quantum states

Geometry of quantum statesIngemar Bengtsson

POUR COMMANDER

 

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06/12/2010

Combinatorial Commutative Algebra and Applications

Combinatorial Commutative Algebra and Applications
December 3, 2012 to December 7, 2012

Winfried Bruns (Universität Osnabrück), Alicia Dickenstein (University of Buenos Aires, Argentina), Takayuki Hibi (Nagoya University), Allen Knutson (Cornell University), and Bernd Sturmfels (University of California, Berkeley)



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• Registration: Please register by the deadline of Mon, Dec 03 2012 if possible. 

• Funding: Students, recent Ph.D.'s, women, and minorities are particularly encouraged to apply. Funding awards are made typically 6 weeks before the workshop begins. Requests received after the funding deadline are considered only if additional funds become available. Please see Travel funding rules

 

Important: Airline travel reimbursement restrictions

If you are applying for funding, the funding deadline is Thu, Sep 23 2010
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Questions about this workshop should be sent either by email to
or by regular mail to:
Combinatorial Commutative Algebra and Applications
Mathematical Sciences Research Institute
17 Gauss Way, Berkeley, CA
94720-5070.
USA

The Institute is committed to the principles of Equal Opportunity and Affirmative Action.

Source : http://www.msri.org/web/msri/scientific/workshops/show/-/...

L'Algorithme de Génération des Premiers

L'Algorithme de Génération des Premiers (AGP)


         Jacques Bienvenu

        Professeur de mathématiques et Docteur ès lettres e-mail

Article déposé le 19 avril 2010. Toute reproduction pour publication ou à des fins commerciales, de la totalité ou d'une partie de l'article, devra impérativement faire l'objet d'un accord préalable avec l'éditeur (ENS Ulm). Toute reproduction à des fins privées, ou strictement pédagogiques dans le cadre limité d'une formation, de la totalité ou d'une partie de l'article, est autorisée sous réserve de la mention explicite des références éditoriales de l'article. 
Une version courte de cet article a été publiée par la Revue Tangente (n°108,  2006). CultureMATH remercie la Revue Tangente d'avoir autorisé la publication  de cette  version complétée.

Version [pdf ] (1.07 Mo, 12 pages) 


   


SOMMAIRE
Bibliographie

Tableau Algorithme de Génération de Premiers
Version courte de l'article en anglais - The Prime-Generating Algorithm




Voici un nouvel algorithme dont le but n’est pas comme le crible d’Eratosthène de trouver les nombres premiers, mais qui permet de mieux comprendre la manière dont ils se forment. On l'appellera Algorithme de Génération des Premiers ou AGP. 



1. Du crible d'Eratosthène à l'AGP


     Le fameux crible d’Eratosthène vieux de plus de 2000 ans sera néanmoins un excellent moyen de comparaison pour introduire l’AGP. Rappelons son principe. Il est basé sur le fait qu’un nombre entier est premier s’il n’est pas divisible par tous les nombres qui lui sont strictement inférieurs à l’exclusion de 1. Si on cherche par exemple les nombres premiers inférieurs à cent, on opère ainsi : on place les nombres de 2 à 100 dans un tableau. On entoure le nombre 2 qui est premier, puis on barre les multiples stricts de 2 du tableau.  On entoure le plus petit nombre non barré qui est 3. 3 est premier puisqu’il n’est pas divisible par les nombres qui lui sont inférieurs et qui se résument à 2. On entoure le nombre 3 et on barre tous les multiples stricts de 3. Le plus petit nombre non barré est 5 qui est premier car il n’est divisible ni par 2 ni par 3, ni par 4, et ainsi de suite. On obtient par ce procédé tous les nombres premiers inférieurs à cent. Le crible nous fait toucher du doigt qu’un nombre est  premier en fonction de ceux qui l’ont précédé. Ainsi 5 est premier en fonction de la non divisibilité par 2 ou par 3. Ce qui explique d’ailleurs le mal que l’on a pour trouver les grands nombres premiers. A  titre de comparaison élémentaire, si un nombre est pair cela ne dépend pas des nombres pairs qui l’ont précédé. Pour autant, si le crible permet de trouver les nombres premiers, il n’a pas la vocation d’expliquer leur répartition. Tout au contraire, il met en évidence que les nombres premiers apparaissent dans le tableau dans une succession qui ne laisse deviner aucun ordre et aucune loi, et c’est bien  ce problème qui a tant intrigué, voire fasciné, les mathématiciens depuis plus de 2000 ans.

Dans le remarquable livre de Gilles Godefroy L’aventure des nombres, nous avons eu l’attention attiré par un chapitre intitulé : Connaître un ensemble par son complémentaire. Gilles Godefroy exprime d’abord l’idée qu’il est difficile d’exhiber des nombres premiers arbitrairement grands alors qu’on peut obtenir sans peine des nombres composés aussi grands soient - ils. Gilles Godefroy poursuit «  Nous voyons ici poindre une idée, implicite chez Euclide comme chez Cantor : on peut étudier un ensemble au moyen de son complémentaire, montrer l’existence d’objets qui jouissent de certaines propriétés en étudiant les objets qui n’ont pas ces propriétés. Le crible d’Eratosthène, qui exhibe les nombres premiers comme étant ceux qui ne sont pas composés reflète d’ailleurs cette dissymétrie. » [1]  

En effet, le crible se contente d’éliminer les composés pour faire apparaître les premiers. Avant de présenter notre algorithme (AGP) qui se propose plus précisément d’étudier les propriétés des nombres composés pour connaître leur complémentaire, les premiers, passons une dernière fois "au crible" le fameux crible! Quand on barre les multiples de trois on constate que des nombres ont déjà été barrés. Ce sont bien entendu les multiples communs à deux et à trois. Cette simple remarque met en évidence ceci : en prenant successivement tous les multiples des nombres premiers on décrit N tout entier, mais on ne réalise pas une partition de l'ensemble des entiers naturels N. Ce sera l’une des différences essentielles entre le crible et l’AGP. L’AGP réalise, lui, une partition de N ce qui offre un avantage considérable pour les problèmes de dénombrements. L’autre différence que nous allons bientôt constater est que dans le crible tous les nombres non premiers sont impitoyablement barrés. Dans l’AGP, au contraire les nombres non premiers sont tous écrits et jouent tous leur rôle dans la constitution de l’algorithme. Mais il est temps à présent de décrire l’AGP.

La première caractéristique de cet algorithme est d’abord d’utiliser le théorème fondamental de l’arithmétique qui dit que tout nombre entier s’écrit de manière unique comme produit de nombres premiers. Aucun résultat important sur les nombres premiers ne peut se dispenser de cette propriété essentielle. Ainsi le succès de la fonction zêta de Riemann dans l’étude de la répartition des nombres premiers, vient du fait qu’elle rend compte, dans sa définition même, de la décomposition des entiers en facteurs premiers.



Longueur d’un entier

La longueur d’un entier est le nombre de premiers qui entrent dans la décomposition de cet  entier en produit de facteurs premiers. Exemples : la décomposition de 12 contient trois facteurs premiers (12= 2x2x3). Ainsi la longueur de 12 est 3. De même la longueur de 5 est 1. 

Avec cette définition  les nombres premiers deviennent les nombres entiers de longueur 1. Il semble que la notion de longueur  ait existé sous la dénomination d’ordre  que nous avons rencontré dans un ancien traité d’arithmétique d’Edouard Lucas [2]. Toutefois, l’ordre au sens de longueur n’a pas eu en arithmétique la même fortune que celle de l’ordre de multiplicité des facteurs premiers. Aussi, prendrons-nous le terme de longueur qui évite toute confusion.

Il est très facile d’exprimer le théorème fondamental de l’arithmétique en terme de longueur. En effet,  appelons Er l’ensemble des entiers de longueur r, pour tout entier r. Dire que tout nombre est produit de manière unique de nombres premiers se traduit en disant que N est la réunion des Er, et que les Er forment une partition de N puisque Ei  ∩ Ej  = ∅ pour i ≠ j

E1 est donc l’ensemble des nombres premiers. Mais c’est un ensemble qui se construit pas à pas  comme on va le voir. 2 étant le plus petit nombre premier, observons que les ensembles Eont un plus petit élément qui est 2r. C’est donc le plus petit nombre de longueur r.

Considérons à présent les intervalles Ir définis par : Ir = [2r ; 2r+1[ pour tout entier r. Tout entier de cet intervalle est strictement inférieur au plus petit entier de longueur r+1. Il en résulte que la longueur maximum des entiers de Ir est r. Cette longueur est atteinte par 2r. Nous admettrons provisoirement que les longueurs des entiers de Irprennent toutes les valeurs de  1 à r. Observons que les intervalles Ir forment une partition de N et que par conséquent il en est de même des ensembles Ir  Ei lorsque ivarie de 1 à r
L’algorithme AGP consiste à écrire successivement ces ensembles en commençant par r = 0, l’algorithme commençant vraiment pour r = 1 puisque 1 n’est pas premier. Comme ces ensembles forment une partition de N, nous allons être amenés à réécrire les nombres entiers selon notre loi algorithmique.


Tableau 1 : Algorithme de Génération de Premiers

Longueurs des entiers
Intervalles Ir 1 2 3 4 5 ...
Io = [2; 21 [ 1
I1 = [21 ; 22 [

2

3

I2 = [ 22 ; 23 [ 5

7

2×3
2×2
I3 = [ 23 ; 24 [ 11 

13
2×5

2×7

3×5

3×3

2×2×2

2×2×3
I4 = [ 24 ; 25 [

 17

19

23

29

31

 2×11

2×13

3×7

5×5

 2×3×3

2×2×5

2×3×5

2×2×7

3×3×3

 2×2×2×2

2×2×2×3
I5 = [ 25 ; 26 [

 37

41

43

47

53

59

61

2×31

2×29

2×23

2×19

2×17

3×19

3×17

3×13

3×11

5×11

5×7

7×7

 2×2×11

2×2×13

2×2×7

3×3×5

3×3×7

2×5×5
2×2×2×5

2×2×2×7

2×2×3×3

2×2×3×5

2×3×3×3

2×2×2×2×2

2×2×2×2×3

...

Générés par

2 ; 3 ; 5 ; 7 ; 11 et 13

Stabilisé 

à 5 entiers

Générés

par

2 ; 3 ; 5 et 7

Stabilisé

  à 2 entiers  

Générés

par

 2 et 3 




    La première remarque est que l’algorithme peut être considéré comme un crible. Ainsi pour trouver les nombres premiers de I4 il faut écrire tous les entiers de longueur 4, 3 et 2, puis on en déduit que les entiers de I4 qui n’ont pas été recensés par ce crible sont  ceux de longueur 1, c’est à dire les premiers. Certes, ce crible est moins commode pour le calcul que celui d’Eratosthène mais il est vraisemblable qu’il ne poserait pas de problème pour une programmation  avec ordinateur. Mais l’intérêt de l’algorithme est ailleurs. Commençons par quelques observations. Chaque Ir contient 2r éléments et l’intervalle suivant deux fois plus. Ir comporte exactement r longueurs d’entiers. Donc quand on passe d’un intervalle Ir au suivant, on augmente les longueurs de 1, et on obtient une nouvelle liste de nombres premiers. Le prix à payer pour gagner une longueur est donc de doubler le nombre de termes. Reportons nous au Tableau 1 de l’AGP et observons l’intervalle I4 : chaque longueur de I4 est engendré par des nombres premiers bien précis. La longueur 4 par 2 et 3 ; la longueur 3 par 2 ; 3 ; 5 ; 7, la longueur 2 par 2 ; 3 ; 5 ; 7  ; 11 ; 13. Les couleurs des cellules du Tableau 1ci-dessus illustrent qu’il en est de même pour les longueurs  5 ; 4 ; 3 de I5 et pour les longueurs 2 et 3 de I3.

    On pourrait présenter de manière imagée l’algorithme ainsi : chaque intervalle Ir est un train. La locomotive est représentée par les nouveaux nombres premiers ; les wagons sont formés à l’aide des anciens. Le wagon de queue du train I4 est formé par les premiers de l’intervalle I1 à savoir 2 et 3. De plus le wagon de queue comportera toujours deux éléments quelque soit l’intervalle (dans I1000 les nombres de longueur mille sont au nombre de 2). L’avant dernier wagon de I4 (les nombres de longueur 3) est formé des premiers qui se trouvent dans I1 et I2. Le nombre d’entiers de ce wagon est cinq et on peut montrer qu’il est stabilisé. C'est-à-dire que le nombre d’entiers de l’avant dernier wagon (les entiers de longueur 4) du train suivant I5 est  aussi égal à cinq comme on peut l’observer sur le Tableau 1.  Plus les trains sont longs plus il y a de wagons comportant un nombre stabilisé d’entiers. Ainsi on montre que dans I100 les trente-six derniers wagons ont un nombre d’entiers stabilisé (voir ci-dessous le théorème dit de « stabilisation »). 

                                         

2. Les lois mathématiques de  L’AGP


    On donne ici une série de théorèmes qui expliquent le fonctionnement de l’AGP.  Le théorème de « stabilisation » (théorème 4) nous paraît le plus important.

Soit l’intervalle Ir = [2r ; 2r+1[. On désigne par Lr,m  les entiers de Ir de longueur m.  L’entier m varie donc de 1 à  r


Théorème 1

A)    Les nombres premiers q qui sont dans la décomposition des entiers de  Lr,m  sont tels que  q < 2 r - m + 2.
B)    Pour tout q premier vérifiant la condition  q < 2 r - m + 2  il existe au moins un entier de Lr,m , avec 2 ≤ m ≤ r,  qui contient q comme facteur.


Preuve  A) 

Si q ≥ 2 r - m + 2 alors  2m-1q  ≥  2r+1
Or 2m-1q  est le plus petit entier de longueur m qui contient q. Donc il n’y a aucun entier de Lr,m contenant q.
On a donc nécessairement  q < 2 r - m + 2  .
  

Pour démontrer B nous avons besoin du lemme suivant :  

Lemme

Pour tout réel x ≥  2 on peut toujours trouver un nombre premier compris entre x et 2x.

Preuve

Rappelons que le postulat de Bertrand assure que pour tout entier n > 1 on peut toujours trouver un nombre premier compris entre n et 2n.[3] 

Soit x réel, ≥ 2 et E(x) la partie entière de x. On a E(x) > 1 et d’après Bertrand il existe un nombre premier p tel que  E(x) < p < 2 E(x) qui entraîne  E(x) + 1 ≤   p <  2E(x). 

Comme E(x) ≤ x < E(x) +1. On déduit  x <  E(x) + 1  ≤  p  < 2 E(x)  ≤  2x  ce qui prouve notre assertion.



Preuve B) 

Soit   <  2 r - m + 2.  

Si  2 r - m + 1 ≤     <  2 r - m + 2 alors    2 r  ≤  2 m - 1 q   <   2 r - 1.

Donc pour 2 ≤ m ≤ r  il existe bien au moins un entier de Lr,m qui contient q  comme facteur. 

Si    <  2 r - m + 1  alors 2 r - m + 1 / q  > 1 et   2 r - m + 2 /q > 2.

Donc d’après le lemme précédent,  il existe un nombre premier p entre 2 r - m + 2 /q   et  2 r - m + 3 /q.      

On en  déduit pour 2 ≤ m ≤ r que 2 m - 2 pq est dans Ir et ce nombre est bien un entier de longueur m qui contient q comme facteur.  

En d’autres termes les entiers de longueur m telle que  2 ≤ m ≤ r d’un intervalle Ir sont « engendrés » par tous  les nombres premiers inférieurs ou égaux à ceux de l’intervalle I r - m +1. (On dira que des nombres premiers engendrent une collection H de nombres entiers si tous ces premiers se trouvent dans la décomposition des entiers de H et s’il n’y en a pas d’autres).


Pour bien comprendre ce résultat il est utile de reprendre le tableau précédent de notre algorithme correspondant à l’intervalle I4 = [ 24 ; 25[ : 



Tableau 2

 L4,1  L4,2  L4,3  L4,4
17 2×11 2×3×3 2×2×2×2
19 2×13 2×2×5 2×2×2×3
23 3×7 2×3×5  
29 5×5 2×2×7   
31   3×3×3  




On a dit  que les entiers de Lr,m sont engendrés par les nombres premiers qui vérifient   q < 2 r - m + 2.

Donc en faisant r = 4 on a L4,m qui est engendré par les q < 2 6 - m  :

Pour = 4 on a L4,4 engendrés par les premiers q < 2² soit  = 2 et = 3.

Pour m = 3 on a L4,3 engendrés par les premiers q < 23 soit  = 2 , q = 3, q = 5, q = 7.
 
Pour = 2 on a L4,2 engendrés par les premiers < 24 soit  q = 2 et q = 3, q = 5, q = 7, q = 11 , q = 13.
 
Ce que l’on vérifie aisément avec le tableau de I4.




Théorème 2

Les nombres premiers qui engendrent Lr,m  avec 2 ≤ m ≤ r  sont les mêmes que ceux qui engendrent  Lr+n,m+n,  avec entier relatif tel que n ≥  2 - m.


Preuve

Les premiers qui engendrent Lr,m  avec  2 ≤ m ≤ r  sont les premiers q tels que q < 2 r - m + 2 . 

Les premiers qui engendrent Lr+n,m+n avec 2 ≤  m+ n    r + n (qui équivaut à n ≥  2 - m sous l’hypothèse 2 ≤ m ≤ r) sont les premiers tels que q < 2 r+n - (m+n) + 2, c'est-à-dire q < 2 r - m + 2
Ce sont donc les mêmes que ceux qui engendrent Lr,m


Par exemple, on voit dans le Tableau 1 donnant le début de l’algorithme : les entiers de L4,3  sont  2×3×3 ; 2×2×5 ; 2×3×5 ; 2×2×7 ; 3×3×3,   et ceux de L3,2 sont  2×5 ; 2×7 ; 5×5 ; 3×3. 
Ces deux collections d’entiers sont engendrés par les mêmes premiers  2 ; 3 ; 5 et 7  tels que q <  23.



Théorème 3

Pour m  ≥  (r+1)ln2 / ln3  tous les entiers de Lr,m  sont pairs. 


Preuve

En effet, 3m est le plus petit entier de longueur m qui n’est pas pair. Donc pour  3m ≥   2r+1  tout entier de Lr,m  est pair, ce qui est vrai pour  m  ≥  (r+1)ln2 / ln3




Théorème 4 (dit de "stabilisation")

Pour r entier et pour m  ≥  (r+1)ln2 / ln3  on a card( Lr,m)= card( Lr + n, m + n) pour tout entier n.


Preuve

D’après le Théorème 3,  pour m  ≥  (r+1)ln2 / ln3  les entiers de Lr,m sont pairs.

Dans ce cas, on en déduit que pour tout n, m + n  ≥  (r+1)ln2 / ln3 + n.

Comme ln2 / ln3 < 1 on a n ln2 / ln3 < n  et finalement  n  ≥  (r + n + 1)ln2 / ln3   qui prouve toujours d’après le théorème 3  que les entiers de   Lr + n, m + n  sont pairs.

Montrons à présent que, lorsque les entiers de Lr,m sont pairs, card (Lr,m)= card (Lr + 1, m+1). 

Si q1.q2qm est un élément de Lr,m alors 2q1.q2qm est dans Lr + 1, m+1

Et si n’ est un élément de Lr + 1, m+1 , comme il est pair, il est de la forme  2 q'1.q'2q'm et  q'1.q'2q'm est élément de Lr,m

Donc les entiers de Lr + 1, m+1 sont tous les entiers 2n tels que n soit entier de Lr,m

On a donc card (Lr,m)= card (Lr + 1, m+1).

On en déduit par itération : card( Lr,m)= card( Lr + n, m + n) pour tout entier n.


Par exemple pour I100 on trouve m ≥ (101)ln2 / ln3 , soit m ≥  64. 
Il y a donc 36 longueurs d’entiers dans I100 dont le cardinal est stabilisé.  En d’autres termes, pour employer l’image ferroviaire précédente, pour r ≥ 100 les 36 derniers wagons d’entiers de Ir auront toujours le même cardinal.


Théorème 5

Pour  n  ≥  (r+1)ln2 / (ln3 - ln2)   le nombre des entiers de Lr+n,1+n se stabilise. 


Preuve

En effet, un raisonnement analogue à celui des théorèmes 3 et 4 conduit à la majoration 3n+1 ≥   2n +1  qui donne le résultat annoncé.



Théorème 6 

Pour m  ≥  (r+1)ln2 / ln (p)  il n’y a aucun entier dans Lr,m dont tous les termes sont  supérieurs ou égaux à  p, un nombre premier.


Preuve

En effet, pm est le plus petit entier de longueur m dont tous les facteurs sont supérieurs ou égaux à p

Donc pour  pm  ≥  2+1 ,  il n’y a aucun entier dans Lr,m dont tous les facteurs premiers sont supérieurs ou égaux  à  p. Soit pour m  ≥  (r+1)ln2 / ln (p).

Remarque : si on désigne par m0 le plus petit entier m qui vérifie la majoration précédente, on peut en déduire que pour m < m0  il existe au moins un entier de Lr,m dont tous les facteurs premiers sont supérieurs ou égaux à  p


À  titre d’exemple plaçons-nous dans I4. Pour = 5 on trouve : m ≥  2,15… ce qui donne m = 3 pour le plus petit entier vérifiant cette condition. 
On se rapportera au Tableau 2 ci-dessus. Pour m = 2 on en déduit qu’il existe au moins un nombre dont tous les termes sont supérieurs ou égaux à 5, ce que confirme le  nombre 5×5. 
Toujours dans I4 et pour p = 7 on trouve : ≥  1,78 soit m ≥  2. Nous laissons au lecteur le soin  de trouver ce qu’il en résulte pour m.    



Conclusion : l’ordre plutôt que le chaos 


    L’AGP a permis de révéler une structure. Les intervalles Ir apparaissent dans cet algorithme comme la cellule de  fabrication d’une collection de nombres premiers Prqui n’interviennent jamais dans la formation des entiers de Ir et a fortiori dans les intervalles précédents. En revanche ils vont servir à engendrer les intervalles suivants : les entiers de  longueur 2 de Ir+1, les entiers de longueur 3 de Ir+2 et ainsi de suite jusqu’à une longueur n dont le cardinal va se stabiliser. Par ailleurs chaque intervalle Ircomprend exactement r longueurs d’entiers qui sont engendrés de r à 2 respectivement par P1 ; P1 ∪  P2 ; ... ; P1 ∪  P2 …∪ Pr-1. Si bien que l’intervalle Ir apparaît aussi comme l’historique des nombres premiers construits avant lui. Il y a là un véritable mouvement d’horlogerie  qui montre davantage l’ordre que le chaos. Si l’on considère la suite des nombres premiers donnés dans les tables, elle semble être régie par le hasard. Cela provient du fait, à notre avis, que la suite ordonnée des nombres entiers donne la priorité à la structure additive de N. Dans notre algorithme qui donne la priorité à la structure multiplicative qui définit les nombres premiers, un ordre nouveau apparaît avec des lois d’une rigoureuse précision. On voit que ce n’est plus le nombre premier seul, qu’il faut considérer mais  la collection de ceux qui sont contenus dans chaque intervalle Ir. Ramener l’étude des nombres premiers de N à ceux des intervalles Ir, telle est la voie que nous proposons. L’encadrement entre des puissances de deux est essentiel. Il suffit de construire un algorithme avec comme encadrement des puissances de trois pour constater qu’il n’offre pas d’intérêt. On voit aussi que l’algorithme offre des perspectives dans le domaine du dénombrement et du même coup on retrouve le grand problème de la répartition des nombres premiers. L’étude des entiers de longueur 2,  mis en évidence dans l’AGP, concerne les problèmes de cryptographie. Les nombres premiers de Mersenne ont une place privilégiée dans l’AGP. En effet le plus grand nombre de chaque intervalle Ir est 2r+1 - 1 et par conséquent tous les nombres premiers de Mersenne seront à cette place, ce qui n’est peut-être pas anodin. C’est sur ces perspectives que nous terminons cet article.
                                              




Bibliographie commentée


Jacques Bienvenu, "L'algorithme de génération des premiers (AGP)", Revue Tangente, n°108, 2006

Chris Caldwell, Site Web "The primes pages",  http://primes.utm.edu/.
Un site fameux et très complet sur les nombres premiers.

Jean-Paul Delahaye, Merveilleux nombres premiers. Voyage au cœur de l'arithmétique. Éditions Belin/Pour la science, Paris, 2000.
Incontournable référence.

Gilles Godefroy, L’aventure des nombres, Editions Odile Jacob, 1997. 
Une réflexion profonde sur la notion et l’histoire des nombres.

Andrew Grandville, "Nombres premiers et chaos quantique", 2002. En ligne  http://smf4.emath.fr/Publications/Gazette/2003/97/smf_gaz...
Cet article fascinant et accessible porte sur des recherches récentes.

Edouard Lucas, Théorie des nombres, Gauthier-Villars, 1891, réédition Jacques Gabay, 1991. 
Ouvrage historiquement très intéressant dans lequel on observe que toutes les questions ouvertes sur les nombres premiers posées en 1891 n’ont toujours pas été résolues. 

M. Mendes France, G. Tenenbaum, Les nombres premiers. Que sais-je? vol. 571. Presses Universitaires de France, 1997. 
Un classique.





                     



[1]  Gilles Godefroy,  L’aventure des nombres, Editions Odile Jacob, 1997, p.133.
[2] Edouard Lucas, Théorie des nombres, Gauthier-Villars,1891, réédition Jacques Gabay,1991, p.382.

[3] Le postulat conjecturé Joseph Bertrand en 1845 a été démontré pour la première fois en 1850 par Pafnouti Tchebychev. Une démonstration relativement simple a été publiée par Paul Erdös en 1932. Voir à ce sujet l'article de Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Postulat_de_Bertrand

Imparité rythmique

Imparité rythmique


André Bouchet -  e-mail 


Article déposé le 20 octobre 2010. Toute reproduction pour publication ou à des fins commerciales, de la totalité ou d'une partie de l'article, devra impérativement faire l'objet d'un accord préalable avec l'éditeur (ENS Ulm). Toute reproduction à des fins privées, ou strictement pédagogiques dans le cadre limité d'une formation, de la totalité ou d'une partie de l'article, est autorisée sous réserve de la mention explicite des références éditoriales de l'article.  

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SOMMAIRE 





Motivation

Dans un article récent Marc Chemillier a étudié deux exemples de structure mathématique associés à des répertoires musicaux de sociétés africaines de tradition orale. L'un de ces exemples concerne une structure rythmique asymétrique utilisée entre autres par les Pygmées Aka, un peuple de chasseurs-cueilleurs vivant dans la forêt tropicale, au sud-ouest de la République centrafricaine, dans la vallée de la Lobaye.

L'ethnomusicologue Simha Arom a observé que ces rythmes africains ont un aspect asymétrique caractéristique, obtenu en combinant des durées successives de 2 et 3 unités. Considérons par exemple la suite de durées 32222322222 et représentons la sur un cercle (voir la Figure 1 ci-dessous extraite de l'article "Mathématiques de la musique d'Afrique centrale" de Marc Chemillier)  pour signifier qu'elle est répétée plusieurs fois. La propriété, appelée imparité rythmique, exprime le fait qu'on ne peut couper le cercle en deux parties égales faites de durées successives.

Figure 1



Un mot rythmique est une séquence finie m=x0x1…xl-1 dont chaque terme xi est égal à l'entier 2 ou 3. L'entier l est la longueur de m et l'entier h=∑0≤i<lxi est la hauteurde m. Le mot rythmique m est impair s'il n'existe aucun sous-mot xixi+1…xj-1, 0≤i<j≤l, de hauteur égale à h/2. Il est évident qu'un mot rythmique est impair si sa hauteur est un entier impair. Nous proposons quelques caractérisations et une construction des mots rythmiques impairs de hauteur paire.

1. Énoncé des résultats de base

1.1 Test de l'imparité rythmique

Notons R l'ensemble des mots rythmiques et ε le mot rythmique de longueur nulle. Soit δ la permutation de R définie par δ(ε)=ε et δ(au)=ua,a∈{2,3},u∈R. Lesconjugués d'un mot rythmique m sont les mots de la forme δk(m) pour tout entier k.

Le préfixe de longueur λ d'un mot rythmique m=x0x1…xl-1, l≥λ, est le mot x0x1…xλ-1. Le mot xixi+1…xj-1, 0≤i<j≤l, est le préfixe de longueur j-i du mot conjuguéδi(m). Un mot rythmique m de hauteur h est donc impair si et seulement si tout préfixe de tout conjugué de m est de hauteur différente de h/2. La caractérisation suivante affirme que l'on peut tester l'imparité rythmique en examinant seulement les préfixes d'une longueur fixe.


Lemme 1 Un mot rythmique m de hauteur paire égale à 2h est impair si et seulement si les deux conditions suivantes sont réalisées :
- La longueur de m est impaire, soit 2l+1.
- Les préfixes de longueur l des conjugués de m ont une hauteur égale à h-2 ou h-1.

Exemple Le mot rythmique m= 332323323 engendre par répétition le rythme mokongo des pygmées Aka. Chacun des conjugués, listés ci-dessous en appliquant itérativement δ, engendre le même rythme.

332323323, 323233233, 232332333, 323323332, 233233323, 332333232, 323332323, 233323233, 333232332

La longueur de m est 2l+1=9 et sa hauteur est 2h=24. Chaque préfixe de longueur l=4 d'un conjugué de m a une hauteur égale à h-2=10 ou h-1=11. Il s'ensuit que m est impair d'après le lemme.

Preuve du Lemme 1


1.2 Appariement d'un mot rythmique

À partir de maintenant les opérations arithmétiques sur les indices d'un mot m=x0x1…xl-1 seront effectuées mod l. Soit un entier d tel que 0<d≤l/2. Un appariement de m à distance d est une partition du sous-ensemble d'indices {i:0≤i<l,xi=3} en paires d'indices de la forme {j,j+d}.

Théoreme 1  Un mot rythmique m de hauteur paire est impair si et seulement si les deux conditions suivantes sont réalisées :

- La longueur de m est impaire, soit 2l+1.

- Le mot m admet un appariement à distance l.

Exemple (suite) Répartissons les valeurs successives de m le long d'un cercle trigonométrique (la première lettre de m figure le plus à droite). Les trois cordes représentent un appariement à distance 4.

Figure 2


Preuve du Théorème 1

2. Applications

2.1 Lecture par sauts

Soit un mot m=x0x1…xl-1 et un entier p premier avec l. Notons m(p) le mot de longueur l obtenu en lisant les lettres de m de façon circulaire en partant de l'indice 0 et en sautant à chaque fois p indices plus loin pour lire la prochaine lettre. Formellement, si l'on pose m(p)=y0y1…yl-1, on a 

yi=xip, 0≤i<l  (1)

en calculant chaque produit ip mod(l).

Puisque p est premier avec l il existe un entier q tel que qp=1 mod(l). On a alors 

yiq=xiqp=xi,0≤i<l  (2)

Il s'ensuit que m(p)(q)=m  (3)

Corollaire 1  Un mot rythmique m de hauteur paire est impair si et seulement si les deux conditions suivantes sont réalisées :

- La longueur de m est impaire, soit 2l+1.
- Le mot m(l) admet un appariement à distance 1.

Remarque  Posons mʹ=m(l). On retrouve le mot m en appliquant la relation (3) avec q=-2, soit m=mʹ(-2).

Exemple (suite) On vérifie que mʹ=m(4)=323322333. Le mot mʹ admet l'appariement A={{2,3},{6,7},{8,0}} à distance 1, qui est représenté ci-dessous. On vérifie que m=mʹ(-2) (lecture circulaire de mʹ par sauts successifs de 2 positions vers la gauche).

Figure 3


Preuve du corollaire 1

2.2 Réduction d'un mot rythmique bien apparié

Propriété 1 Si un mot rythmique de longueur impaire admet un appariement à distance 1 alors cet appariement est unique.

Posons les définitions suivantes pour un mot rythmique mʹ de longueur impaire qui admet un appariement A à distance 1 (unique d'après la propriété précédente). Un sous-mot réductible de mʹ est un sous-mot égal à 33 dont les indices forment une paire appartenant à A. Le mot mʹ est bien apparié si chaque occurrence de 3 apparaît dans un sous-mot réductible. La réduction d'un mot mʹ bien apparié est le mot binaire (sur l'alphabet {0,1}) obtenu en remplaçant chaque occurrence de 2 par 0 et chaque sous-mot réductible par 1.

Exemple (suite)  Marquons chaque sous-mot réductible en l'écrivant sous un chapeau, soit mʹ=3233̂2233̂3. On voit que mʹ n'est pas bien apparié à cause de la première et de la dernière occurrence de 3 qui n'apparaissent pas dans un sous-mot réductible. Par contre δ(mʹ)=233̂2233̂33̂ est bien apparié. La réduction de δ(mʹ) est égale à 010011. 

De façon générale on vérifie facilement que si un mot rythmique mʹ de longueur impaire admet un appariement à distance 1 sans être bien apparié alors δ(mʹ) est bien apparié.


Preuve de la Propriété 1

Nous venons de voir comment associer un mot binaire à un mot rythmique impair de hauteur paire. Nous allons maintenant faire le chemin inverse.

2.3 Construction des mots rythmiques impairs de hauteur paire

Soient deux entiers positifs p et q. Nous désirons énumérer l'ensemble R=R(2p+1,2q) des mots rythmiques impairs de hauteur paire comprenant 2p+1 occurrences de 2 et2q occurrences de 3. Ce n'est pas l'énumération complète de R qui nous intéresse car deux mots conjugués engendrent le même rythme par répétition. Il importe plutôt d'énumérer les classes de conjugaison contenues dans R en fournissant un représentant dans chacune d'entre elles.

Disons de façon générale qu'un ensemble de mots C {em représente} un ensemble de mots M si C contient un élément et un seul de chaque classe de conjugaison incluse dans M. Il s'agit donc de construire un ensemble de mots qui représente R. Nous allons voir que ce problème peut se ramener à celui de la construction d'un ensemble de mots qui représente l'ensemble B=B(2p+1,q) des mots binaires (sur l'alphabet {0,1}) contenant 2p+1 occurrences de 0 et q occurrences de 1.

Soit un mot b∈B. Remplaçons chaque occurrence de 0 par 2 et chaque occurrence de 1 par le mot 33. Nous obtenons ainsi un mot mʹ dans l'ensemble A=A(2p+1,2q)des mots rythmiques admettant un appariement à distance 1 et contenant 2p+1 occurrences de 2 et 2q occurrences de 3. Considérons la fonction f:B→A définie parf(b)=mʹ. Le mot m=mʹ(-2) appartient à R d'après le corollaire 1 et la remarque qui suit. Considérons la fonction g:A→R définie par g(mʹ)=m. La composée h=g∘f associe à tout mot b∈B un mot h(b)∈R.

Corollaire 2 Si C est un ensemble de mots qui représente B alors h(C) représente R.

Exemple  L'ensemble B(3,3), qui contient quatre classes de conjugaison, est représenté par C={000111,001011,001101,010101} (le minimum lexicographique a été choisi dans chaque classe de conjugaison). Le tableau ci-dessous reprend une partie de la table 2 d'un article de Marc Chemillier et Charlotte Truchet [1]. Il détaille la construction d'un mot rythmique impair de hauteur 24 pour chaque élément b∈C.

  b m' m = m'(-2)
1 000111 222333333 233323332
2 001011 223323333 233323323
3 001101 223333233 233323233
4 010101 233233233 233233233



Preuve du Corollaire 2

Remarques  Le mot rythmique de la ligne numéro 1 engendre le rythme mokongo. Celui de la ligne 2 engendre le rythme mokongo rétrograde. Celui de la ligne 3 n'est pas utilisé dans un rythme connu. Le mot rythmique 4 a une période égale à 3 ; il engendre le même rythme que 233.


Conclusion

Le théorème 1 donne une caractérisation facile à vérifier de l'imparité rythmique. La section 2.3 établit une bijection entre l'ensemble de mots rythmiques R(2p+1,2q) et l'ensemble de mots binaires B(2p+1,q), dont la compréhension est très simple. Cependant la construction donnée dans cette section manque de naturel en requérant de calculer le mot mʹ(-2) à partir d'un mot binaire mʹ appartenant à B(2p+1,q).

Nous préférons la construction suivante d'un mot rythmique impair. Pour la décrire convenons de dire que, pour un nombre impair positif 2p+1, le nombre p en est lamoitié.

Partons d'un mot rythmique impair de longueur 2p+1 ne contenant que des occurences du symbole 2 réparties sur un cercle. Plaçons une occurence du symbole 3 n'importe où sur le cercle sauf en un point où l'on a déjà placé une occurence de 2. En parcourant le cercle à partir de cette occurence de 3 sautons par dessus un nombre d'occurences de 2 égal à la moitié du nombre de symboles écrits initialement (la moitié est ici égale à p) et plaçons alors une nouvelle occurence de 3. On peut recommencer la même opération en écrivant sur le cercle une nouvelle occurence de 3 et, après avoir sauté la moitié des occurences déjà placées (la moitié est maintenant égale à p+1), en écrivant une nouvelle occurence de 3. Et ainsi de suite en prenant la précaution de sauter successivement au dessus de p+2, p+3, … occurences déjà placées avant d'écrire une seconde occurence de 3.

La validité de la construction peut se vérifier à partir du théorème 1. Elle est simple en exigeant seulement de sauter au dessus de symboles déjà écrits en les comptant jusqu'à la moitié de ces symboles. Un principe semblable pourrait-il avoir été utilisé dans la construction originale des rythmes des pygmées Aka ?

Il faut signaler ici que Marc Chemillier a déjà décrit une construction des rythmes impairs en appliquant successivement, à partir du couple de mots (ε,ε), deux transformations a:(u,v)↦(3u,3v) et b:(u,v)↦(v,2u), où (u,v) est un couple de mots. Si la transformation b est appliquée un nombre impair de fois et si (u,v) est le couple de mots final, alors uv est un mot rythmique impair. Est-il possible de relier cette transformation aux méthodes introduites dans cette note ?



Bibliographie

[1] Marc Chemillier et Charlotte Truchet, Computation of words satisfying the "rhythmic oddity property" (after Simha Arom's works), Information Processing Letters86 (2003) 255-261. 

[2] Marc Chemillier, "Mathématiques de la musique d'Afrique centrale", CultureMATH, 2009 

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Urnes aléatoires, populations en équilibre et séries génératrices

Urnes aléatoires, populations en équilibre et séries génératrices


Bastien Mallein  -  e-mail 




Article déposé le 28 novembre 2010. Validation scientifique : Grégory Ginot (ENS Ulm) - Editeur : Eric Vandendriessche. Toute reproduction pour publication ou à des fins commerciales, de la totalité ou d'une partie de l'article, devra impérativement faire l'objet d'un accord préalable avec l'éditeur (ENS Ulm). Toute reproduction à des fins privées, ou strictement pédagogiques dans le cadre limité d'une formation, de la totalité ou d'une partie de l'article, est autorisée sous réserve de la mention explicite des références éditoriales de l'article.  

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SOMMAIRE 





Le but de cet article est de présenter un objet étudié en probabilités : les urnes aléatoires. Une urne aléatoire est une boite opaque, contentant des boules de deux couleurs, disons rouge et bleu. Sur la boite on a inscrit une règle d'évolution, sous la forme suivante :

- Tirer une boule au hasard.
- Regarder sa couleur et la remettre dans l'urne.
- Si la boule est rouge, ajouter α boules rouges (α pouvant être négatif, dans ce cas on retirera des boules rouges) et β boules bleues.
- Si la boule est bleue, ajouter γ boules rouges et δ boules bleues (là encore, δ peut être positif ou négatif).
- Recommencer à la première étape

α, β, γ et δ sont des entiers fixés, et on suppose qu'avant le premier tirage, le nombre de boules de chaque couleur présentes dans la boite est connu. On cherche alors comment la composition de cette urne évoluera au fil des tirages. Le nombre de boules présentes dans l'urne après n tirages forme deux suites de variables aléatoires que l'on appelle une chaîne de Markov, c'est-à-dire que seule la valeur de la suite à l'instant n influe sur la loi de la (n+1)ième variable aléatoire. Insistons sur le fait que dans notre règle d'évolution, on a supposé que la boule tirée est remise dans l'urne.

Un des intérêts des urnes aléatoires est qu'elles donnent des modèles, simples à comprendre et à utiliser, pour simuler des phénomènes divers, en physique, en biologie... On peut par exemple s'intéresser à l'évolution d'un gaz dans deux chambres reliées l'une à l'autre par un trou, pour savoir s'il est possible que tout le gaz rentre dans la première chambre. C'est dans ce but qu'Ehrenfest a introduit l'urne qui porte son nom, afin de démontrer certains paradoxes de la thermodynamique qui annonçait qu'une telle évolution était impossible, le gaz devant forcément s'équilibrer entre les deux chambres. L'urne évolue ainsi : lorsqu'on tire une boule d'une couleur, on la remplace par une boule de l'autre couleur. Le lien avec le modèle est le suivant. On suppose que l'écoulement dans les chambres se fait une molécule après l'autre. Les boules rouges représentent les molécules présentes dans la chambre de gauche, et les bleues celles de la chambre de droite. A chaque étape, une molécule au hasard parmi toutes les molécules présentes change de chambre. On retrouve bien le problème d'Ehrenfest.

Nous pouvons également citer la modélisation d'évolutions de populations. Des modèles déterministes, comme la suite de Fibonacci, que nous expliciterons en Section 2.3. sont connus depuis bien longtemps. Les urnes aléatoires permettent d'obtenir d'autres types de modèles, aléatoires, comme l'urne de Pólya que nous présenterons en Section 3.2, qui permet par exemple de modéliser l'évolution d'une population dans laquelle deux versions d'un même gène coéxistent. Pour cette urne, les boules rouges représentent alors des individus possédant l'une des versions de ce gène, et les boules bleues ceux possédantl'autre version. La boule que l'on tire est alors considérée comme un descendant possédant l'une des deux versions du gène. On ajoute donc dans l'urne une boule de la même couleur que celle que nous avons piochée, et remise.

Afin de calculer la probabilité pour qu'après n étapes, il y ait un certain nombre de boules rouges dans l'urne, nous aurons besoin d'une notion très utile en combinatoire, celle de série génératrice. L'idée est d'associer une fonction à une suite, de telle sorte que des égalités sur les quantités de la suite (comme des formules de récurrence) se transforment en équations fonctionnelles (équation différentielle, équation du second degré, etc.). On utilise alors des résultats d'analyse afin de déterminer cette fonction, pour ainsi remonter à la suite inconnue.

D'une certaine manière, la série génératrice (la fonction associée) "retient" toute l'information contenue dans la suite, y compris pour les très grandes valeurs, alors qu'en combinatoire, la plupart des raisonnements se font à entier n fixé. Cette "connaissance" des grandes valeurs nous permet alors d'appliquer les relations connues à toute la suite à la fois, et donc d'obtenir une information supplémentaire. De plus les outils d'analyse permettent une écriture très simple de certaines relations compliquées.

Nous commencerons par présenter les séries génératrices, que nous appliquerons tout d'abord au calcul de la fameuse suite de Fibonacci. Ensuite nous reviendrons aux urnes aléatoires en général, avant d'appliquer les résultats présentés au cas de l'urne de Pólya.

2. Série génératrice

Présentons maintenant ce qu'est une série génératrice. On a déjà expliqué qu'il s'agissait d'une fonction associée à une suite permettant notamment deux opérations : connaissant la fonction, on doit pouvoir retrouver la suite, et les relations connues sur les suites doivent pouvoir se traduire sur la fonction. Nous définissons la série génératrice associée à la suite (an)n∈ N comme :

f:z∈ C↦a0+a1z+a2z2+....

Cette fonction est bien définie pour z assez petit, pourvu que (an)n∈ N ne croisse pas trop vite. Par exemple, si an≤An pour tout n, la limite de (∑k=0nakzk)n∈ N existe pour tout ∣z∣<1A. Donc dans ce cas, la série génératrice est bien définie, et on peut calculer avec.

2.1 Propriétés des séries génératrices

Nous devons pour commencer vérifier que les séries génératrices caractérisent les suites auxquelles elles sont associées de manière non équivoque, c'est-à-dire que si deux séries génératrices sont égales, alors les suites associées le sont aussi.

Prenons deux suites (an)n∈N et (bn)n∈ N. Si nous avons :

a0+a1z+a2z2+...=b0+b1z+b2z2+...
alors pour z=0 nous avons a0=b0. Soustrayons a0=b0, et divisons par z nous avons :

a1+a2z+a3z2+...=b1+b2z+b3z2+...
Ce qui nous permet de voir que a1=b1, en faisant tendre z vers 0. En réitérant le processus nous obtenons bien que les suites (an)n∈N et (bn)n∈N sont identiques.

Par conséquent, à chaque fonction est associée au plus une série génératrice, mais cette preuve nous donne davantage : connaissant une fonction qui est une série génératrice, nous pouvons calculer la suite de termes associée en utilisant la méthode précédente. Par exemple, pour f(z)=11+z2, nous avons :

a0=f(0)=1a1=limz→01z(f(z)-a0)=limz→0-z1+z2=0a2=limz→01z(-z1+z2-0)=limz→0-11+z2=-1a3=limz→01z(-11+z2+1)=limz→0z1+z2=0⋯

Nous pourrions bien sûr itérer ce processus pour obtenir pour tout entier n :

an=limz→01zn[f(z)-(a0+a1z+a2z2+...+an-1zn-1)]
mais cette formule nous demande de calculer tous les termes jusqu'au rang n - 1 pour connaître le nième terme, alors que nous souhaiterions connaître une formule valable quel que soit l'entier n. Notons que (an)n∈N ne dépend que des valeurs de f pour z proche de 0. On pourra par conséquent toujours supposer que z est assez petit, et restreindre f à une fonction définie sur un voisinage de 0.

Une autre propriété intéressante de ces séries est leur comportement intuitif vis-à-vis des opérations usuelles. Notamment, si l'on pose :


f(z)=a0+a1z+a2z2+... et g(z)=b0+b1z+b2z2+...,
on a alors (pour des z assez petits) :
fʹ(z)=a1+2a2z+3a3z2+...
f(z)+g(z)=(a0+b0)+(a1+b1)z+(a2+b2)z2+...
f(z)g(z)=(a0+a1z+a2z2+...)(b0+b1z+b2z2+...)=a0b0+(a1b0+a0b1)z+(a2b0+a1b1+a0b2)z2+⋯

Par conséquent, fʹ est la série génératrice associée à la suite ((n+1)an+1)n∈N, f+g est celle associée à (an+bn)n∈N, et fg à (∑k=0nakbn-k)n∈N.

Intéressons-nous maintenant à la détermination de séries génératrices remarquables, qui nous permettrons de calculer par la suite les développements des fonctions que nous obtiendrons.

2.2 Calcul des coefficients de fonctions "utiles"

Les séries génératrices que nous aurons à développer par la suite pourront être exprimées comme somme de fonctions plus simples de la forme  z→1(1-z)i. Par conséquent nous allons déterminer quelles sont les suites associées à ces fonctions. Nous commençons par calculer le développement de  z→11-z.

Soit gn la fonction définie (pour ∣z∣<1) comme suit :

gn(z)=1+z+z2+...+zn.
On remarque que
zgn(z)-gn(z)=z+z2+...+zn+1-(1+z+...+zn)=zn+1-1.
Par conséquent  gn(z)=zn+1-1z-1. En faisant tendre n vers +∞, nous obtenons alors :
limn→+∞gn(z)=11-z
Ce qui nous donne en définitive l'égalité suivante valable pour ∣z∣<1 :
1+z+z2+...=11-z
autrement dit, la suite associée à la fonction z↦11-z est la suite constante égale à 1.

Dès lors nous pouvons écrire, pour a,b,c∈ R :

abz+c=ac11-(-bzc)=ac(1-bcz+b2c2z2+...),
donc par conséquent le nième coefficient associé à cette fonction s'écrira a(-b)ncn+1.

Nous allons généraliser un peu plus notre propos, et développer fp:z→1(1-z)p.

Pour cela procédons par récurrence. On sait que pour p=1, tous les coefficients sont égaux à 1. Pour p=2, remarquons que f2=f1ʹ. Par conséquent, il suffit de dériver l'écriture de f1 en série génératrice pour obtenir :

f2(z)=1+2z+3z2+...
De manière générale, on remarque que fp+1=1pfpʹ. On obtient ainsi par récurrence que, pour tout n∈N :
fp(z)=1+(p1)z+(p+12)z2+(p+23)z3+...
Soit par conséquent, le nième coefficient associé à fp est égal à
(n+p-1n)=(n+p-1p-1).
Nous allons maintenant appliquer ces résultats une première fois à la suite de Fibonacci.

2.3 La suite de Fibonacci

2.3.1 Génération de la suite

La suite de Fibonacci a été introduite au XIIIe siècle par Leonardo Fibonacci. Cette suite peut représenter, par exemple, l'évolution d'une population de lapins qui se reproduisent de la manière suivante. Un jeune couple de lapins met un mois à devenir adulte, et tout couple de lapins adultes donne naissance à un nouveau couple chaque mois. On note fn le nombre de couples de lapins présents au début du nième mois, et on suppose qu'au premier mois, on ne possède qu'un unique couple de jeunes lapins.

Nous commençons par déterminer la formule de récurrence. Le nombre de couples de lapins naissant le (n+2)ième mois est égal au nombre de couples âgés de plus d'un mois présents. Or il y a fn+1-fn couples qui sont nés au (n+1)ième mois qui sont donc des jeunes qui ne se reproduisent pas. Chacun des fn couples âgés d'au moins un mois donne alors naissance à un nouveau couple. On a en définitive :

fn+2=2fn+(fn+1-fn)=fn+1+fn.
Les conditions initiales sont données par f0=0 et f1=1.

Cette suite est très connue en raison de son lien avec le nombre d'or Φ=1+52. En particulier on remarque que le rapport fn+1fn tend vers Φ quand n tend vers l'infini, comme nous le montrerons ci-dessous.

2.3.2 Construction et calcul de la série génératrice

Soit ψ la série génératrice associée à la suite de Fibonacci, qui est définie par :

ψ(z)=f0+f1z+f2z2+...

Nous utilisons alors la relation de récurrence pour calculer explicitement ψ. En effet, en écrivant fn+2=fn+1+fn dans la formule précédente, nous obtenons :

ψ(z)=f0+f1z+f2z2+...=f0+f1z+(f2z2+f3z3+f4z4+⋯)=z+((f0+f1)z2+(f1+f2)z3+(f2+f3)z4+⋯)=z+z2(f0+f1z+f2z2+...)+z(f0+f1z+f2z2+...)=z+zψ(z)+z2ψ(z).

On vient d'appliquer à la série génératrice la relation de récurrence que nous connaissions pour la suite. Cela se traduit par une égalité fonctionnelle, particulièrement simple dans ce cas particulier, qui nous permet de déterminer ψ :

ψ(z)=z1-z-z2.

Ce n'est malheureusement pas une forme que l'on sait facilement développer en série entière. Nous allons donc la décomposer en éléments simples. Commençons par déterminer les solutions de z2+z-1=0. On obtient ω1=5-12=1Φ et ω2=-1+52=-Φ, où on a posé Φ=1+52 le nombre d'or. On écrit alors :

ψ(z)=aω1-z+bω2-z.
En réduisant au même dénominateur il vient :
ψ(z)=-(a+b)z+(-aΦ+bΦ)z2+z-1=-zz2+z-1,
d'où on tire le système :
{a+b=1bΦ-aΦ=0
soit a=11+Φ2 et b=Φ21+Φ2.

En utilisant les calculs du paragraphe précédent et en déterminant la série génératrice associée à ψ, nous obtenons alors pour fn :

fn=a1ω1n+1+b1ω2n+1=11+Φ2(Φn+1+(-1)n+1Φn-1)

On en déduit une expression explicite pour la suite de Fibonacci ne nécessitant pas le calcul des n premiers termes pour donner fn+1. En particulier, on obtient bien, grâce à un petit calcul, que limn→+∞fn+1fn=Φ.

3. Urne aléatoire

Les urnes aléatoires ont été introduites il y a plus de trois siècles, et les premiers résultats ont été démontrés par Jacob Bernouilli et Laplace [Flajolet, Dumas et Puyhaubert, 2006]. Par la suite de nombreuses urnes particulières ont été introduites pour modéliser certains problèmes, parmi lequelles les urnes d'Ehrenfest, Friedman ou encore Pólya sont certainement les plus connues. Nous allons maintenant utiliser les outils que nous venons de développer pour étudier l'urne de Pólya. Comme l'approche que nous avons choisi s'étend sans grandes difficultés à de très nombreux types d'urnes, nous nous placerons pour commencer dans un cadre général. Nous laissons à la curiosité du lecteur l'application des résultats obtenus ici à d'autres urnes aléatoires, comme l'urne d'Ehrenfest, ou bien d'autres [1].

3.1 Série génératrice associée à l'urne aléatoire

Commençons par nous intéresser à une urne aléatoire générale. Rappelons que la règle est la suivante : si on a tiré une boule rouge, on ajoute α boules rouges et β bleues à l'urne, et si on a tiré une boule bleue, on en ajoute γ rouges et δ bleues. On note a0 et b0 le nombre (déterministe) de boules respectivement rouges et bleues présentent à l'instant 0, et an et bn le nombre (aléatoire) de boules de chaque couleur présentes dans l'urne après n étapes.

Nous cherchons quelle est la probabilité pour une urne donnée d'arriver après n étapes à une configuration avec a boules rouges et b boules bleues. Pour cela nous avons besoin de déterminer le nombre d'"histoires" possibles pour l'urne conduisant à une configuration avec a boules rouges et b boules bleues en n étapes. Une "histoire" est donnée par la suite des boules tirées, chacune étant supposées distinctes. Par exemple, pour l'urne de Pólya partant d'une boule rouge et d'une boule bleue, il existe deux histoires menant à deux boules rouges et deux boules bleues après deux étapes : celle où on a d'abord tiré la boule rouge et celle où on a d'abord tiré la boule bleue. Il existe également deux histoires menant à trois boules rouges et une bleue selon la boule rouge tirée à la deuxième étape, l'"ancienne" ou la "nouvelle".


Figure I

Arbre des "histoires" d'une urne de Pólya


La figure I montre que pour l'urne de Pólya, après 2 étapes, chacune des compositions possibles est donnée par deux histoires. On remarquera que l'on distingue bien dans la deuxième étape le choix de la première boule rouge et celui de la deuxième dans la partie gauche du tableau, et de même dans la partie droite pour ce qui est des boules bleues.

Toutes les histoires possibles de longueur n sont équiprobables. Par conséquent, si on note hn(a,b) le nombre d'histoires de longueur n menant à une urne composée de aboules rouges et b boules bleues et hn le nombre total d'histoires de longueur n, alors on a :

P(an=a,bn=b)=hn(a,b)hn.

Nous allons calculer hn(a,b) grâce à la notion de série génératrice. Comme la quantité hn(a,b) croit très vite quand n croit, nous allons utiliser une série génératrice exponentielle, associée à hn(a,b)n!, où n!=1×⋯×n, qui croira donc à un rythme bien plus acceptable.

Il y a néanmoins un autre problème, nous avons trois quantités à retenir simultanément : le nombre de boules rouges, le nombre de boules bleues, et le nombre d'étapes que nous avons effectué. Néanmoins, après n étapes, l'urne ne peut être que dans un nombre fini d'états différents, par conséquent, la somme suivantea :

∑a,bhn(a,b)xayb
est finie quel que soit l'entier n. C'est un polynôme en deux variables x et y. Si x et y sont maintenant pensés comme des paramètres, la connaissance de cette quantité (dépendant de n) pour tout couple (x,y) nous permettra de remonter au polynôme puis aux coefficients. Étudions donc la série génératrice exponentielle associée à ces quantités :Hx,y(z)=(∑a,bh0(a,b)xayb)+(∑a,bh1(a,b)xayb)z1+(∑a,bh2(a,b)xayb)z22+⋯.

Ceci nous permet donc d'introduire la série génératrice exponentielle associée à l'urne comme la fonction de trois variables x,y,z suivante :

H:(x,y,z)↦Hx,y(z).

Comme nous l'avons vu précédemment, connaître cette fonction nous permet de remonter aux coefficients, en considérant tout d'abord (x,y) comme des paramètres de notre fonction de la variable z.

Pour x=y=1, la fonction z↦H(1,1,z) est intéressante en elle-même. En effet, hn est la somme des hn(a,b) pour tous les couples (a,b) possibles (le nombre d'histoires de longueur n est bien égal à la somme sur tous les états possibles du nombre d'histoires de longueur n menant à un état donné). Par conséquent, comme H(1,1,z) est la somme de tous les termes hn(a,b)znn!, pour a,b,n entiers, en commençant par faire les sommes par rapport à a et b à entier n fixé, on obtient que H(1,1,z) s'écrit comme la somme des hnznn!. Autrement dit, nous venons de prouver que la fonction z↦H(1,1,z) est la série génératrice exponentielle associée à la suite (hn).

Afin d'établir une égalité fonctionnelle pour H, il va nous falloir utiliser une représentation astucieuse de notre urne aléatoire, utilisant des équations aux dérivées partielles.

3.1.1 Représentation d'une urne aléatoire par une dérivation

Nous pouvons remarquer que dans la série génératrice précédente, une urne avec a boules rouges et b boules bleues est représentée par le monôme xayb. Or si on définit les fonctions suivantes :

u:x,y↦x

v:x,y↦y,
on a xayb=ua(x,y)vb(x,y). On dit alors que l'urne contenant a boules rouges et b boules bleues est codée par la fonction uavb.

Lorsqu'on réalise un tirage de cette urne, on crée a histoires pour lesquelles on a tiré une boule rouge et b pour lesquelles c'est une boule bleue qui est tirée. Par conséquent, à une fonction uavb, on associe a fonctions ua+αvb+β et b fonctions ua+γvb+δ. Cela revient à appliquer l'opérateur aux dérivées partielles suivant à notre fonction :

D=uα+1vβ∂x+uγvδ+1∂y.

En effet on a D(uavb)=aua+αvb+β+bua+γvb+δ. Par conséquent l'évolution de l'urne est gouvernée par cet opérateur, que l'on associe à l'urne. On peut se servir de celui-ci pour réécrire la série génératrice associée à l'urne.

3.1.2 Système différentiel associé à l'urne

La série génératrice que nous cherchons est obtenue en itérant la dérivation associée à l'urne. Supposons que nous commencions avec a0 boules rouges et b0 boules bleues. L'état est représenté par ua0vb0. Les états accessibles après une étape, (comptés avec le nombre de manières possibles pour arriver à chacun d'entre eux) sont représentés par D(ua0vb0). Après deux étapes, c'est D(D(ua0vb0))=D2(ua0vb0) qui code la somme des états accessibles, puis D3(ua0vb0) après trois étapes, etc...

On peut alors réécrire la série génératrice en regroupant tous les termes associés à zn. Grâce à l'opérateur D, nous pouvons alors écrire :

H(x,y,z)=(ua0vb0)(x,y)+D(ua0vb0)(x,y)+12!D2(ua0vb0)(x,y)+13!D3(ua0vb0)(x,y)+⋯

Ceci nous donne un moyen d'obtenir une équation fonctionnelle satisfaite par H. Pour cela, appliquons l'opérateur D à l'égalité ci-dessus.

D(H)(u,v,z)=∑n=0+∞Dn+1(uavb)znn!=∑n=0+∞Dn+1(uavb)∂zzn+1(n+1)!=∂z∑n=1+∞Dn(uavb)znn!=∂zH.

H vérifie par conséquent l'équation aux dérivées partielles suivante :

∂zH=xα+1yβ∂xH+xγyδ+1∂yH.

Pour résoudre cette équation différentielle on va chercher un couple de fonctions (X(z),Y(z)) qui se comportent, lorsqu'on les dérive par rapport à z, de la même manière que u et v lorsqu'on leur applique D. Autrement dit on veut que, pour tout choix de (a,b)∈N, on ait :

(XaYb)ʹ(z)=aX(z)a+αY(z)b+β+bX(z)a+γY(z)b+δ.

Or on sait que :

(XaYb)ʹ=aXa-1XʹYb+bXaYb-1Yʹ.
Donc en choisissant successivement a=1,b=0 et a=0,b=1, il vient que X et Y vérifient en particulier le couple d'équations différentielles suivant :
{X.=Xα+1YβY.=XγYδ+1

Maintenant, si les équations différentielles suivantes sont vérifiées par un couple de fonctions (Xx,Yy) satisfaisant la condition initiale Xx(0)=x,Yy(0)=y, alors on a :

∂z(XxaYyb)(z)=D(uavb)(X(z),Y(z))=aX(z)a+αY(z)b+β+bX(z)a+γY(z)b+δ.
Or H(x,y,z)=∑n=0+∞Dn(ua0vb0)(x,y)znn!, donc on a :
H(x,y,z)=∑n=0+∞Dn(ua0vb0)(Xx(0),Yy(0))dfracznn!=∑n=0+∞∂z(Xxa0Yyb0)(0)znn!=(Xx(z)a0Yy(z)b0)

Nous venons d'obtenir une méthode générale permettant de calculer les valeurs de hn(a,b). Grâce à cette formule, si on est capable de résoudre le système d'équations différentielles précédent pour une urne aléatoires, alors on est capable de calculer la probabilité d'arriver dans un état donné en un certain nombre d'étapes. Nous allons maintenant appliquer les résultats obtenus au cas de l'urne de Pólya.

3.2 L'urne de Pólya

Rappelons que l'urne de Pólya permet d'étudier l'évolution d'une population de deux espèces. Elle a été introduite par Pólya [Pólya, 1930] et été étudiée maintes fois par la suite. [Tautu,1986] en donne un bref aperçu historique. L'urne est définie avec les quantités suivantes : α=1,β=0,γ=0 et δ=1, autrement dit, quand on tire une boule d'une couleur, on en ajoute une de la même couleur. Le système associé à l'urne est alors le suivant :

{X.=X2Y.=Y2
qui se résout immédiatement en Xx(t)=x1-xt,Yy(t)=y1-yt. On a alors :
H(x,y,z)=(x1-xz)a0(y1-yz)b0.
On peut alors développer H en séries entières pour calculer hn(a,b). Pour cela nous commencerons par rappeler que :

(x1-xz)a0=x+(a0a0-1)x2z+(a0+1a0-1)x3z2+⋯
On doit maintenant réaliser le produit des deux développements suivants pour obtenir le développement en séries génératrices de notre urne. Rappelons que :

(a0+a1z+a2z2+...)(b0+b1z+b2z2+...)=a0b0+(a1b0+a0b1)z+(a2b0+a1b1+a0b2)z2+⋯

En d'autres termes, au produit de deux séries génératrices de coefficients (an) et (bn) est associé la suite (a0bn+a1bn-1+⋯+anb0). Dans notre cas, la série entière de zHx,y(z)=H(x,y,z) (nous considérons de nouveau x et y comme des paramètres) possède les coefficients suivants :

(b0+n-3b0-1)xyn+1+(a0a0-1)(b0+n-4b0-1)x2yn+⋯+(a0+n-3a0-1)xn+1y.
Or rappelons que ces coefficients s'écrivent également (c.f. Section 3.1, la définition de H(x,y,z) :
1n!(hn(0,n+2)yn+2+hn(1,n+1)xyn+1+⋯+hn(n+1,1)xn+1y).

Ceci nous permet par conséquent de calculer le nombre d'histoires de longueur n menant à un état particulier de l'urne :

hn(a,b)n!={(a-1a0-1)(b-1b0-1) si a0≤a≤a0+n et si b=n+a0+b0-a0 sinon.
De plus, en se souvenant que la série génératrice exponentielle associée à cette suite est H(1,1,z)=1(1-z)a0+b0, on obtient l'égalité :
hnn!=(n+a0+b0-1a0+b0-1).

Finalement, toutes les histoires étant équiprobables, si on note an le nombre de boules rouges présentes dans l'urne à l'instant n et bn le nombre de boules bleues présentes à cet instant, nous obtenons les probabilités suivantes, qui nous permettent de déterminer l'évolution de toute urne (on utilisera le fait que le nombre total de boules à l'instantn est connu, an+bn=a0+b0+n, par conséquent nous pouvons nous intéresser au seul nombre de boules rouges, celui de boules bleues s'en déduit) :

P(an=a,bn=n+a0+b0-a)=P(an=a)=(a-1a0-1)(n+a0+b0-a-1b0-1)(n+a0+b0-1a0+b0-1) si a0≤a≤a0+n

Nous pouvons maintenant interpréter les résultats obtenus. Commençons par une observation. On remarque que si a0=b0=1, c'est-à-dire que l'on commence avec une boule rouge et une boule bleue dans l'urne, alors toutes les urnes possibles au temps n ont exactement la même probabilité d'apparaître.

Mais cette propriété n'est pas vraie quel que soit le nombre de boules avec lequel nous débutons : par exemple, si nous étudions une urne dans laquelle il y a au départ deux boules de chaque couleur, soit a0=b0=2, nous obtenons grâce à un calcul rapide :

P(an=a)=6(a-1)(n+3-a)(n+3)(n+2)(n+1).

Ainsi, dans ce cas, on voit clairement que tous les états possibles au temps n ne sont pas équiprobables. En particulier, une urne qui possède une moitié de boules rouges apparaît avec la probabilité 3(n+4)22(n+3)(n+2)(n+1) à l'étape n alors qu'une urne ne possédant que deux boules rouges à l'étape n n'apparaît qu'avec la probabilité6(n+3)(n+2).

Figure II

Distribution des probabilités d'apparition d'une urne après 30 tours en fonctions des conditions initiales

Sur la figure II, nous avons représenté la probabilité de posséder a boules rouges pour une urne de Pólya ayant subi 30 étapes d'évolution, à partir de toutes les situations initiales possibles avec 10 boules, de 1 rouges et 9 bleues à 9 rouges et 1 bleues.

Chacune de ces distributions de probabilités est "piquée" au voisinage de la proportion de boules qu'il contient. Autrement dit, une urne de Pólya favorise dans le futur les configurations qui possèdent un nombre moyen de boules voisin du sien.

Ainsi une urne de Pólya commençant avec une proportion r de boules rouges parmi ses boules rend plus probable les compositions d'urnes pour lesquelles cette proportion est conservée. En particulier, si on commence avec 13 de boules rouges dans l'urne, on a de fortes chances que ce rapport soit conservé pour toujours. Ce phénomène s'accentue quand le nombre total de boules augmente, autrement dit, plus le nombre initial de boules est grand, plus il est difficile de modifier le ratio de boules rouges présentes dans l'urne.

Or une urne aléatoire vérifie une propriété remarquable : si à un moment donné nous regardons dans l'urne le nombre de boules de chaque couleur et que nous replaçons ensuite le couvercle, et recommençons à faire évoluer cette urne, alors l'urne se comporte comme si on avait dès le début commencé avec la composition que nous venons de découvrir. Cette propriété s'appelle la propriété de Markov. L'urne évolue à partir du temps n exactement comme si on avait à l'instant intial commencé avec an boules rouges et bn boules bleues.

Revenons à l'urne de Pólya. On vient de voir que si la composition initiale est de une boule rouge et une boule bleue, alors à un instant donné toutes les compositions de l'urne sont équiprobables. Mais alors le ratio de boules rouges dans l'urne est une variable aléatoire choisie uniformément au hasard. Or si on repart ensuite d'un instant donné, ce ratio aura tendance à se conserver ! Par conséquent, le ratio de boules rouges tend vers une constante, mais cette constante est aléatoire de loi uniforme.

Autrement dit, si on trace le graphe représentant l'évolution du nombre de boules rouges présentes dans l'urne au cours du temps, on obtient pour chaque réalisation de l'expérience une courbe proche d'une droite linéaire, mais dont la pente est aléatoire, et varie de telle façon qu'à un temps donné, sa distribution sur l'axe des ordonnées varie selon une loi uniforme (à entier n fixé, les probabilités d'atteindre chacun des points (n,k) pour 1≤k≤n+1 sont égales).

On a représenté sur la figure III l'évolution du nombre de boules rouges de 11 réalisations d'urnes de Pólya, entre les instants 0 et 500. On remarquera l'allure de droite de ces courbes, ainsi que leur caractère uniforme.


Figure III

11 réalisations d'urnes de Pólya au cours du temps, partant d'une boule rouge et d'une boule bleue


L'urne de Pólya modélise donc une population autostable, pour laquelle tout équilibre à un instant donné tend à être conservé à l'infini, avec une probabilité d'autant plus grande que le nombre d'individus est grand, cet équilibre restant toutefois aléatoire. Nous pourrions préciser quelle est la probabilité, partant d'une situation donné, que ces populations s'éloigne de manière significative de leur équilibre, c'est ce dont s'occupe la théorie des grandes déviations. De nombreuses autres questions peuvent encore se poser sur le comportement à l'infini de telles urnes.


Conclusion

On a vu dans cet article comment nous pouvions utiliser des séries génératrices pour calculer certaines quantités (suite récurrente d'ordre 2, comme la suite de Fibonacci, probabilité pour une variable aléatoire d'avoir une valeur donnée, nombres d'objets de taille n dans un ensemble...). Le nombre d'application possibles ne s'arrête certainement pas ici. Il y a encore de nombreux cas pour lesquels cette méthode se révèle l'une des plus aisée, comme pour le calcul des nombres de Catalan, qui comptent le nombre d'arbres planaires à n branches (ou bien le nombre de parenthèsages de longueur n). Dans ce cas la résolution de la relation de récurrence se transforme en la résolution d'une équation du second degré. Un autre exemple est le nombre tn de triplets d'entiers naturels de somme égale à n (pour celui-ci nous avons déjà fait tous les calculs dans la Section 2.2, il suffit de considérer le développement de z↦1(1-z)3 de deux manières distinctes), et encore bien d'autres.

En ce qui concerne les urnes aléatoires en général, il est possible de s'intéresser de plus près au système différentiel que nous leur avons associé, comme dans l'article [Flagolet, Dumas et Puyhaubert 2006]. Ainsi il devient possible d'étudier le comportement à long terme de certaines classes d'urnes aléatoires. Dans ce cas, il apparait que les proportions de boules rouges et bleues peuvent se comporter de manière bien plus étrange que dans le cas de l'urne de Pólya.

Bibliographie

Philippe Flajolet, Philippe Dumas, and Vincent Puyhaubert (2006). "Some exactly solvable models of urn process theory", Proceedings of Fourth Colloquium on Mathematics and Computer Science, vol. AG, p. 59–118.

Norman L. Johnson and Samuel Kotz (1977). Urns models and their application, John Wiley & Sons, New York-London-Sydney.

Pierre-Simon Laplace (1819). Théorie analytique des probabilités, Oeuvres complètes, Tome 7, Réédition 1886

Georges Pólya (1930). "Sur quelques points de la théorie des probabilités", Annales de l'institut Henri Poincaré, tome1, n° 2, p. 117-161 

P. Tautu (1986). Stochastic spatial processes in biology : A concise historical survey, Lecture Notes in Math., vol. 1212, Springer-Verlag, Berlin and New York. 


[1] Par exemple l'urne de Friedman. Celle-ci la règle suivante : lorsqu'on tire une boule d'une couleur, on ajoute une boule de l'autre couleur. Cette urne modélise par exemple une campagne électorale une élection pour laquelle les deux candidats sont tellement mauvais que toute personne écoutant l'un parler choisit aussitôt de voter pour l'autre (toute ressemblance avec une élection existante ou ayant existé est purement fortuite).

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    • Quelques notions élémentaires de théorie des groupes (définition d'une action de groupe, du groupe des transformations d'une figure). Fiche de rappels disponible au format ps ou pdf.
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Un problème de digicode

Un peu de théorie des graphes, où comment venir à bout d'un digicode plus vite que n'importe qui. Nous nous intéressons ici à la question de savoir combien de chiffres il faut taper successivement sur un digicode pour être sûr d'avoir tapé toutes les combinaisons possibles. Il s'avère que cette question se modélise de façon agréable dans le langage des graphes orientés, et que l'on peut alors résoudre notre problème initial. Nous voyons enfin quelques applications classiques du résultat de théorie des graphes utilisé. (par Thomas Chomette) 

Prérequis :

    Aucun, si ce n'est une idée intuitive de ce qu'est un graphe. Tous les objets nécessaires à la résolution de notre problème sont définis, mais il est bon de pouvoir s'en faire une image mentale.

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Graphes planaires

À quelle condition peut-on dessiner un graphe dans le plan, sans que ne se croisent des arêtes dudit graphe ? Le problème est assez classique : on connaît des condition nécessaires, qui dérivent de la formule d'Euler. Nous introduisons ici ces résultats, en montrant quelques applications sur des graphes particuliers. Il existe également une caractérisation exacte, dûe au mathématicien Polonais Kuratovsky, que nous présentons à la fin de ce texte. (par Thomas Chomette) 

Prérequis :

    Aucun.

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Combien de rangements possibles ?

Nous allons nous intéresser ici au nombre de manières de ranger des boules dans des boîtes. Problème classique s'il en est : nombre d'arrangements, nombre de combinaisons... Contrairement aux apparences, ce problème n'est pas toujours si simple lorsque l'on s'impose comme ici une contrainte supplémentaire : les boîtes sont indistinguables les unes des autres. Là, les choses se compliquent !
Dans le cas où les boules sont, elles numérotées, on arrive à dire pas mal de choses : d'abord, on peut établir une formule explicite pour le nombre de façons de ranger n boules dans k boîtes. Et l'on détermine alors le comportement asymptotique de cette suite... Le cas des boules elles-mêmes indistinguables est plus complexe, on se contentera d'une formule de récurrence et d'un équivalent. (par Arvind Singh, ENS)

Prérequis :

    Manipulation d'expressions algébriques complexes, de suites définies de manière récurrente.

    Ordres de grandeur sur les suites (suites équivalentes, négligeables l'un par rapport à l'autre).

    Pour la partie 1.5 : développements en série, développements limités, notations exponentielles.

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Du Triangle de Pascal aux Séries Formelles

Les suites de Fibonacci, le nombre de parenthésages “légaux” possibles avec 2n parenthèses, le profil des montagnes... Ces sujets on un rapport, dans le monde des mathématiques !

Il existe en effet une manière assez générale d'étudier des suites dont la définition fait apparaître (clairement ou après analyse), des phénomènes de récurrence. Il s'agit d'introduire une série formelleassociée à cette suite. Le but de ce texte est d'introduire cette notion qui généralise celle de polynôme en autorisant les degrés infinis.

Nous verrons que cet objet algébrique permet d'effectuer des manipulations combinatoires sans passer par le traitement analytique de la notion de somme infinie. Nous verrons également que ces manipulations doivent être effectuées avec prudence, et uniquement dans un cadre clairement établi.

Par Farouk Boucekkine, ENS.

Prérequis :

    Manipulation d'expressions algébriques complexes, de suites définies de manière récurrente.

    Fractions rationnelles (définition)

    Cardinal d'un ensemble (combinatoire niveau terminale)


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Montagnards et polygones

Voici un texte qui nous a été envoyé par un de nos jeunes lecteurs, Thibault Bourgeron, actuellement en classe de terminale S au lycée Sainte-Marie d'Antony ! Ce travail traite de deux problèmes à résoudre par récurrence.

Le premier vous est peut-être familier, puisqu'il s'agit de voir combien de contours de montagnes on peut imaginer avec n montées et n descentes (Thibault, lecteur assidu de CultureMATH, a lu notre article sur les chemins de Dyck, et nous a donc envoyé son travail, avec l'accord de ses professeurs).

Le second problème consiste à déterminer le nombre de manières de découper un polygone en triangles dont les sommets sont des sommets du polygone, et dont les arêtes ne se croisent pas.

Ce texte a été produit pendant son année de première S dans le cadre du club Maths-en-Jeans de son lycée, jumelé avec celui du lycée Blaise Pascal d'Orsay, sous le patronage des professeurs de mathématiques Guillaume Gervet et Marie-dominique Mouton, et de deux doctorantes, Sophie Donnet et Marie Sauvé. Outre Thibault, trois élèves ont participé à sa rédaction, Michaël Beniluz, Yves Desclercs et Alice Magnaudet (à l'époque tous en première S).

Prérequis :

    Manipulation d'expressions algébriques complexes, de suites définies de manière récurrente.

    Fractions rationnelles (définition)

    Cardinal d'un ensemble (combinatoire niveau terminale)


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    Imparité rythmique

    Par André Bouchet 

    Résumé -  L’ethnomusicologue Simha Arom a observé une structure rythmique asymétrique utilisée entre autres par les Pygmées Aka de la vallée de la Lobaye, République centrafricaine.
    La propriété caractéristique de ces formules rythmiques, l’imparité rythmique, a été étudiée par Marc Chemillier (Mathématiques de la musique d’Afrique centrale, CultureMATH, 2009).
    Cet article propose une nouvelle approche de cette propriété eten donne un théorème de caractérisation. 

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Arithmétique, théorie des nombres :

L'Algorithme de Génération des Premiers (AGP)

Par Jacques Bienvenu  (Professeur de mathématiques et Docteur ès lettres)
Résumé- Cet article décrit un algorithme qui propose un point de vue nouveau sur la génération des nombres premiers. On l’appellera Algorithme de Génération des Premiers ou AGP.

Utilisation en classe -  Ce texte offre un exemple original  d'algorithme. La description de l'algorithme AGP est accessible à un élève de seconde. Quant aux lois mathématiques de l'AGP, elles pourraient être abordées en terminale S ou en classe préparatoire. Une version courte en anglais offre une ressource pertinente pour des classes de sections européennes  "maths-anglais".

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Lire la version anglaise - The Prime-Generating Algorithm (PGA)


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Arithmétique

Marc Hindry, professeur à l’Université Paris Diderot (Paris 7), membre de l’équipe de Théorie des Nombres de l’Institut de Mathématiques de Jussieu.

Résumé - A l'occasion de la sortie de son livre "Arithmétique" aux éditions Calvage et Mounet (2008), Marc Hindry a bien voulu répondre aux questions de CultureMmath. Dans cette conversation à bâtons rompus, il nous parle de son travail de mathématicien et d'enseignant et nous entraîne sur les traces de Fermat, Euler, Gauss, Dirichlet, Riemann et bien d'autres.

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Voir aussi: Points rationnels et courbes elliptiques de Jérôme Gärtner.


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Points rationnels et courbes elliptiques

Jérôme Gärtner, Ecole Normale Supérieure de Cachan et Institut de mathématiques de Jussieu (Université Paris 6, Pierre et Marie Curie)

Résumé - Le but de cet article est d'introduire à deux notions utilisées actuellement dans la recherche en théorie des nombres : les points rationnels et les courbes elliptiques. On y trouvera en premier lieu une explication de l'intérêt porté aux points rationnels, en lien avec le théorème de Pythagore. Ensuite, après avoir expliquer la notion de loi de groupe sur les points rationnels d'une courbe elliptique, on énonce un résultat important, le théorème de Mordell- Weil. La fin de l'article est consacrée à la manière dont ces notions interviennent dans la recherche actuelle, autour de deux exemples : un problème ouvert, la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer, et les points de Heegner. On trouvera en conclusion un panorama des notions relatives aux courbes elliptiques en lien avec la théorie des nombres, ainsi qu'une bibliographie détaillée. Le niveau requis est le bagage classique d'un étudiant de premier cycle (un petit peu de géométrie, et la définition d'un groupe).

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Voir aussi: Arithmétique, entretien avec Marc Hindry.

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Problème des bœufs du soleil

250 ans avant notre ère le savant Archimède (né et mort à Syracuse, ville de Sicile) proposait à Eratosthène de Cyrène, le problème du troupeau du Soleil dont le texte en grec a été retrouvé par Gotthold Ephreim Lessins et publié en 1773. Ce texte publié en grec dans le tome III du livre "Archimède" de Charles Mugler (Société d'édition "les belles Lettres" 1971), numérisé par l'auteur ici; il est également accessible en ligne.

 

L'article donne la traduction en français de l'énoncé d'Archimède et détaille les calculs menant à "la" solution. Celle-ci utilise toutes les finesses de l'arithmétique, de l'algèbre des corps finis, en utilisant aussi la théorie des fractions continues pour solutionner l'équation de Pell-Fermat, clef du problème. L'effectif minimal du troupeau du Soleil est un nombre de 206 545 chiffres, qui occupent 60 pages à l'impression (serrée) et qui commence à gauche par 7760 et se termine par 1800 (pour voir ce nombre cosmique, cliquer ici).

Le lecteur pourra trouver la procédure, en Maple ici, ou bien sur le web, par exemple sur le site de Philippe Dumas de l'Inria qui donne également de multiples liens. Ce même lecteur trouvera d'autres liens par Google en demandant : troupeau du Soleil Archimède ou les sites anglophones par cattle of the Sun, par exemple celui-ci.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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Le problème des nombres gelés de Saint-Exupéry

Dans le numéro spécial 12-14 de la revue Confluences 1947, numéro spécial consacré à Antoine de Saint Exupéry, dans le chapitre "voyage de l'Universel", écrit par le général Chassin, qui fut le chef de Saint-Exupéry, ce problème est évoqué, annoncé situé dans les annexes où il ne figure pas !   Après une traque de trois ans et huit mois, l'auteur a réussi à retrouver son énoncé, et en donne une solution, en rappelant le problème célèbre du Pharaon.

Merci à Mr Fabien Petitjean pour ses corrections.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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  • Quelques résultats et conjectures de transcendance

    Nous présentons ici un panorama des résultats et conjectures les plus classiques autour de la notion de transcendance. Ce n'est bien sûr pas une revue exhaustive de l'état de la recherche dans ce domaine, mais les problèmes dont il est ici question, quoique simples dans leur formulation, restent au coeur des préoccupations actuelles. (d'après Stéphane Fischler, ENS Ulm) 

    Prérequis :

    • Quelques notions d'arithmétique (lemme de Gauss, décomposition en facteurs premiers).
    • Exponentielle et logarithme complexe (une vague connaissance de ces fonctions suffit).
    • Un peu d'algèbre linéaire (familles libres et familles liées).

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  • Sur l'algorithme RSA

    L'algorithme RSA, inventé en 1978, est plus que jamais d'actualité, puisqu'il reste 20 ans plus tard la cheville ouvrière de nombreux protocoles de cryptographie utilisés pour la transmission de tout type de données. Il est basé sur un principe d'inversion modulo un très gros nombre, lui-même produit de deux très gros nombres premiers.
    Nous expliquons ici le protocole ainsi que les principes d'arithmétique qu'il utilise, tout en nous intéressant également aux problèmes pratiques de sa mise en oeuvre, qui nécessite de savoir manipuler rapidement de très gros entiers, et a donc besoin d'algorithmes performants. (d'après François Maurel, Paris VII) 

    Prérequis :

    • Bases de l'arithmétique (ce texte se veut auto-suffisant, mais une certaine familiarité avec les raisonnement d'arithmétique aident à sa compréhension).

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  • Une démonstration originale de l'infinité de l'ensemble des nombres premiers

    La démonstration la plus classique de ce résultat, par l'absurde, qui consiste à exhiber un nombre premier à tous les autres, est certes très élégante, mais assez contre-intuitive. Comment y penser si on ne la connaît pas déjà ? 
    Celle que nous présentons ici, sans être radicalement différente, semble plus naturelle. Il s'agit de savoir ce qui se passerait si l'ensemble des nombres premiers était fini. On arrive alors assez vite à un problème pour décomposer tous les entiers en facteurs premiers : à partir d'un certain rang, il y aura des trous ! (d'après Joël Bellaiche, ENS Ulm, avec une contribution d'Yves Mulet Marquis, ingénieur électronicien) 

    Prérequis :

    • Décomposition en facteur premiers.
    • Comportement asymptotique de la fonction logarithme.

     

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  • Approximation diophantienne et réseaux

    La théorie de l'approximation diophantienne est l'étude des propriétés d'approximation de nombres par des rationnels. Elle intervient dans de nombreux domaines des mathématiques. Nous présentons ici quelques premiers résultats d'approximation par des rationnels, en traitant d'abord le cas d'un seul réels, puis de plusieurs ou, ce qui revient au même, d'un vecteur dans un espace vectoriel réel de dimension finie. (par Benoît Mselati, ENS) 

    Prérequis :

    • Manipulation de suites.
    • Mesure de Lebesgue (seule la mesure d'un pavé et la propriété d'additivité finie de la mesure sont ici utilisés)
    • Calcul matriciel : multiplication, inversion.

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  • Fermat revisité

    Le "petit théorème de Fermat" est un bijou de simplicité et d'utilité. Depuis sa découverte il y a plus de 400 ans par Fermat, on l'a redémontré d'au moins 100 manières différentes !

    Dans ce texte, à la limite des programmes d'arithmétique de terminale scientifique, nous vous proposons de (re)découvrir ce petit joyau sous plusieurs points de vue, ainsi que des applications (Wilson) et des réciproques partielles.

    Par Géry Huvent, Michel Gouy et Alain Ladureau, dans le cadre de l'IREM de Lille

    Prérequis :

    • Aucun, une habitude des manipulations de congruences est toutefois utile (des rappels sont proposés au début du texte).

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Probabilités et statistiques :

  • Combien de fois faut-il battre un jeu de cartes ?

    Lorsque l'on bat un jeu de cartes, selon le procédé classique qui consiste à couper le paquet en deux parties puis à alterner les cartes des deux parties pour reformer un seul tas (puis à recommencer l'opération un certain nombre de fois), le but est bien sûr qu'aucun joueur ne puisse deviner l'ordre des cartes après battage. Manifestement, si l'on ne bat qu'une seule fois, un joueur attentif qui connaissait l'ordre initial des cartes dispose encore de certaines informations. D'où la question de savoir combien de fois il faut battre le paquet de cartes pour qu'il soit "bien mélangé".
    Nous introduisons ici un modèle probabiliste de l'opération de battage, et nous étudions les probabilités des différents ordres possibles des cartes après un nombre de battages donné. Puis nous nous posons la question de savoir à partir de combien de battages on peut considérer que la répartition est vraiment aléatoire, c'est-à-dire quand est-ce que la répartition des probabilités est (quasi) homogène. (par Philippe Biane, ENS/CNRS) 

    Prérequis :

    • Manipulation de nombres de combinaisons et de factorielles.
    • Loi binomiale.
    • Probabilités conditionnelles, multiplicativité des probabilités.

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  • Avant le référendum

    Les sondages d'opinions sont devenus partie intégrante de notre quotidien. Tout le monde sait comment ils sont effectués, dans les grandes ligne. Mais que signifient-ils exactement ? Quel crédit leur apporter ? 
    En nous basant sur cet exemple fondamental, nous introduisons dans ce texte la notion d'inférence statistique, en essayant de la décortiquer au maximum. Notre but est en l'occurrence de définir ce que peut-être une marge d'erreur, un intervalle de confiance. (par Thomas Chomette, avec l'aide de Patricia Reynaud-Bouret, ENS) 

    Prérequis :

    • Notion de variable aléatoire.
    • Manipulation d'expression algébriques.

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  • La percolation

    La percolation est un phénomène physique que l'on rencontre bien sûr lorsque l'on étudie le passage de la vapeur à travers du café, mais également des situations aussi diverses que la propagation d'un incendie de forêt, la circulation automobile, la conductivité électrique d'une alliage... 
    Nous introduisons ici cette théorie, partant de la notion de graphe aléatoire. Nous verrons notamment qu'il existe une notion de probabilité critique, c'est-à-dire un seuil tel qu'en-dessous la probabilité d'avoir un phénomène de percolation est nulle, et égale à 1 au-delà. 
    Nous nous pencherons plus particulièrement sur les cas des arbres infinis et des réseaux cubiques.

    Par Clément Gallo, ENS Cachan. Texte issu d'un mémoire effectué au cours de la scolarité au département de mathématiques de l'ENS Cachan. Le texte intégral du mémoire est disponible ici

    Prérequis :

    • Théorie de la mesure, probabilités : 
      • Définition d'un espace de probabilité, d'une tribu, d'une mesure.
      • Espérance, probabilité d'un événement sous forme d'intégrale.
    • Manipulation de bornes supérieures, limites supérieures...
    • Propriétés élémentaires des graphes.

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  • La corde de Bertrand

    Étant donné un cercle, si l'on trace une corde au hasard sur ce cercle, quelle est la probabilité pour que celle-ci soit plus longue que le rayon du cercle ? 
    Cette question, connue sous le nom de "paradoxe" de la corde de Bertrand, est particulièrement judicieuse pour illustrer la notion de mesure de probabilité. Nous allons voir que la réponse varie en fonction du mode de construction, chaque façon de penser étant lié à une mesure particulière. (par Thomas Chomette, avec l'aide de Patricia Reynaud-Bouret, ENS) 

    Prérequis :

    • Géométrie élémentaire.

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  • Processus de branchement et descendance d'un individu.

    Les processus de branchement sont des modèles introduits pour étudier le développement d'une population, dans laquelle les individus se reproduisent indépendamment les uns des autres, et selon la même loi de probabilité. Introduit au 19ème siècle pour étudier la probabilité d'extinction de noms de familles illustres en Grande Bretagne, le modèle de Galton-Watson et ses variantes trouve de nombreuses applications en biologie ou en physique nucléaire. (par Thomas Chomette, avec l'aide de Vincent Beffara, ENS) 

    Prérequis :

    • Manipulations élémentaires de séries entières (dérivation...) et de séries à termes positifs.
    • Probabilités conditionnelles, indépendance de variables aléatoires.
    • Convergence de suites récurrentes.
    • Propriétés classiques des fonctions convexes.

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  • Marches aléatoires sur Z

    Quelle est la probabilité, lors d'un dépouillement, pour que le candidat majoritaire le soit tout au cours du dépouillement ? Quelle est la probabilité de ruine d'un joueur ? Combien faut-il de monnaie dans un caisse pour pouvoir servir tout le monde ? Voici quelques-unes des questions qui nous amènent à étudier la notion de marche aléatoire. Nous présentons donc ici un survol de résultats, très élémentaires au début, sur les marches aléatoires dans Z, l'ensemble des entiers relatifs. C'est ensuite l'occasion d'aborder un certain nombre de résultats assez classiques de probabilités. (par Thomas Chomette, avec l'aide de Yannick Baraud, ENS/CNRS). 

    Prérequis :

    • Aucun pour la première partie.
    • Pour la seconde partie, on utilise assez régulièrement les propriétés des probabilités conditionnelles. Une certaine habitude des séries et des suites récurrentes est également souhaitable.

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  • Le jeu de Pile ou Face

    Pierre et Paul jouent à pile ou face selon une règle simple. Pierre joue en premier, s'il tire Pile, il gagne. Sinon, c'est au tour de Paul qui tire deux fois et qui gagne s'il tire Pile au moins une fois. Si ce n'est pas le cas, Pierre joue à nouveau et tire trois fois, et ainsi de suite...

    Quelle est la probabilité que Pierre gagne ?

    Partant de ce problème concret, les auteurs développent des algorithmes permettant de simuler une longue partie de pile ou face, échaffaudent des conjectures et les démontrent par la suite. Un bon exemple à montrer à des élèves !

    Ce texte a été conçu dans le cadre du groupe de Calcul Formel de l'IREM de Lille par Géry Huvent, Michel Gouy et Alain Ladureau. 

    Prérequis :

    • Aucun pour une grande partie du texte. Pour aller en profondeur, utilisation de suites récurrentes, séries pour quelques détails dans les preuves.
    • Le texte présente des algorithmes de calcul et des programmes, il est profitable mais non nécessaire de pouvoir les mettre en œuvre chez soi.

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Géométrie :

Géométrie non arguésienne dynamique

Par Yves Martin, IUFM de la Réunion

Résumé - Lors de son axiomatisation de la géométrie euclidienne, dans ses Fondements de la géométrie, Hilbert a montré l’importance de la configuration de Desargues pour obtenir une géométrie affine. On appelle depuis “non arguésienne” une géométrie plane qui ne vérifie pas le théorème de Desargues. Le modèle le plus simple est le plan de Moulton (1902). En dehors de questions sur les fondements de la géométrie projective, avec les travaux Ruth Moufang vers 1933, la géométrie non arguésienne en général, et celle du plan de Moulton en particulier, n’ont jamais fait l’objet d’une étude spécifique, le traitement algébrique ne se prêtant pas à sa singularité. Mais depuis quelques années, les possibilités de modélisation des logiciels de géométrie dynamique récents permettent d’explorer cette géométrie sans difficulté. C’est ce que propose cet article. On y verra tout d’abord en quoi l’absence de la configuration de Desargues rend inopérant le concept de milieu quand il est considéré comme affine. Ensuite, la géométrie de Moulton vérifiant tous les autres axiomes de la géométrie euclidienne, nous pouvons effectuer des investigations sur les concepts d’angle, d’orthogonalité et de distance. Contrairement à la typologie associée aux angles pour les géométries usuelles (hyperboliques, euclidienne, elliptique) pour lesquelles la somme des angles triangles sont respectivement inférieure, égale ou supérieure à deux droit, dans le plan de Moulton, les 3 configurations se rencontrent. L’orthogonalité y est, elle aussi, est bien particulière puisque d’un point il peut ne pas passer de perpendiculaire à une droite donnée ou en passer deux – et deux seulement. La distance (ou semi distance selon les auteurs) n’est pas une métrique : l’inégalité triangulaire n’y est pas vérifié ce qui induit des résultats assez surprenants non seulement sur les triangles, mais aussi sur la distance d’un point à une droite.

Utilisation dans l'enseignement - Cette présentation simple d’une géométrie inhabituelle présente un grand intérêt pédagogique à plusieurs niveaux de l’enseignement. La simple manipulation des figures dynamiques peut permettre de faire sentir à des élèves de terminale ou à des étudiants de première année ce qu’est un système axiomatique. Dans un contexte de formation initiale des enseignants au sein d’un module de géométrie, mais aussi pour un questionnement didactique en formation continue, les figures de cet article sont l’occasion de travailler – outre les propriétés détaillées ci-dessus – le sens des axiomes de congruence, en particulier sur le fait qu’ils ne sont pas nécessairement liés à l’existence du mouvement dans la géométrie ainsi décrite. La géométrie de Moulton vérifie tous les axiomes de Hilbert, y compris les axiomes de congruence de segments, sauf celui (de congruence sur les angles) qui aboutit au théorème de Desargues. Pourtant dans cette géométrie, aucune translation, aucun déplacement ne vient appuyer les axiomes de congruences sur les segments: ces axiomes  ne sont en rien liés au mouvement.

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  • Les cercles de Tücker

    Par Jacques Bouteloup, professeur de mathématiques à Rouen - L'énoncé E.207 du "Coin des problèmes" de la belle revue mathématique Quadrature (Magazine de mathématiques pures et épicées) numéro 48 (Avril-juin 2003) page 47, avait pour but de montrer que les six projetés orthogonaux des sommets d'un triangle sur ses bissectrices extérieures. La solution proposée dans le numéro 51 (Janvier-Mars 2004) introduisait la notion de cercle de Taylor d'un triangle. Ce cercle est un cas particulier d'une famille générale de cercles attachés à un triangle, les cercles de Tücker, dont cet article donne la définition générale et les principales propriétés.

Cet article est à paraître dans la revue Quadrature, numéro 63 Janvier-Février-Mars 2006 p 28-32. Culture Math remercie l'éditeur EDP qui l'a autorisé à diffuser l'article sur le site CultureMath. Voici, en remerciement, un lien vers le site de Quadrature http://www.edpsciences.org/journal/index.cfm?edpsname=qua...

Pour les amateurs de joyaux de la géométrie du triangle, signalons quelques sites:

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  • Cubiques circulaires passant par leurs foyers singuliers

Par Jacques Bouteloup, professeur de mathématiques à Rouen - Ces courbes possèdent un grand nombre de propriétés remarquables. Souvent appelées "cubiques circulaires focales", elles sont notamment étudiées dans les articles, dans la splendide revue Quadrature (Magazine de mathématiques pures et épicées), de Roux et Tixier (numéro 46 automne 2002 et numéro 47 janvier 2003) sur les configurations de Reye, où elles sont qualifiées d'axées. Dans ces articles comme dans beaucoup d'autres, il n'est pas fait de distinction entre éléments réels ou complexes. L'étude ci-après se place par contre en espace euclidien, supposant donc les éléments introduits (droites, cercles, cubiques) réels. Bien entendu il est nécessaire de supposer cet espace plongé dans son complexifié projectif, ce qui permet d'introduire les points cycliques et de définir les cubiques circulaires comme cubiques les contenant. On appelle, depuis Plücker, foyer d'une courbe un point tel que les isotropes issues de ce point soient tangentes à la courbe. Il est dit singulier si les points de contact sont les points cycliques. Le titre de cette étude est ainsi justifié. Un but fondamental de cette étude est de démontrer l'équivalence de ce passage d'une cubique circulaire par son foyer singulier avec la propriété d'être "auto-isogonale de première espèce", cette notion étant explicitée au début de l'article.

Note de LG Vidiani : comme la cubique étudiée par Monsieur Bouteloup, n'est pas répertoriée dans le catalogue des 413 cubiques liées au triangle (voir le site remarquable de Bernard Gibert http://perso.orange.fr/bernard.gibert/ctc.html), il est naturel de lui donner le nom de son découvreur.

Le beau tracé de cette courbe est dû à Alain Esculier, que nous remercions. Le lecteur pourra se rendre également sur le site http://faculty.evansville.edu/ck6/encyclopedia/ETC.html(Encyclopédie Triangle Center) où il découvrira les propriétés des 3217 points "remarquables" d'un triangle, et rerchercher ceux qui étaient connus au 19ème siècle.

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  • Fermeture Hexagonale

    S'inspirant du problème d'Agrégation de Calcul Différentiel et Intégral (Femmes) 1947 cet article donne un critère de fermeture hexagonale et l'illustre dans le cas de faisceaux de cercles à points de base et de Poncelet, ou de solutions d'équations différentielles à variables séparables.
    Le dernier bulletin de l'APMEP n°463 d’avril de mars-avril 2006, montre, sous une forme plus élémentaire, que ces problèmes constituent une mine pour l’enseignement : voir l’article de Jean-Pierre Friedelmeyer « Les problèmes de fermeture : une mine d’exercices à ouvrir en classe », p. 267-276.

Extrait de l’introduction - Les problèmes pouvant donner lieu à des exercices simples, qu’on peut poser en classe, tout en ouvrant à des situations plus élaborées et difficiles sont plutôt rares. Les problèmes de fermeture sont de ceux-là : on peut commencer au collège, continuer au lycée et tomber sur des situations qui paraissent insolubles ou nécessitent des outils très puissants. Souvent, un problème de fermeture facile peut en cacher un autre beaucoup plus difficile : il suffit de modifier légèrement les hypothèses. De sorte que tout un chacun peut, avec un peu d’imagination, inventer ses propres problèmes de fermeture.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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  • Géométrie sur une Strophoïde.

Cet article traite d'une condition d'alignement et de cocyclicité de trois et quatre points sur une cubique circulaire. Son but est de montrer qu’on peut avec des calculs très réduits obtenir de très belles propriétés géométriques, qu’il serait difficille d’obtenir par des arguments géométriques (alignement, cocyclicité, bitangence). Le fait de se limiter à une courbe algébrique de degré 3, une strophoïde, ne réduit pas le principe de la méthode, car on peut démontrer qu’en fait ceci est généralisable, étant une conséquence du théorème intégral d’Abel appliqué aux courbes algébriques.

Utilisation : conditions d'alignement, de cocyclicité.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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  • Loi de groupe dans un triangle

Une loi de groupe est définie dans un triangle par des conditions de concours et d'alignement. L'auteur montre comment trouver et construire géométriquement l'inverse d'un point, et le composé de deux points, et même les racines carrées d'un point donné.

Utilisation : exemple et illustration géométrique de la théorie des groupes et théorie du calcul barycentrique.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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  • Les épi ou hypo trochoïdes


Photos Vidiani

Cet article propose un classement complet des courbes trochoïdales obtenues par roulement sans glissement. L'auteur donne un tableau à double entrée qui permet suivant les divers paramètres (rayons du cercle de base, de roulement et rapport d'élongation) de donner immédiatement la forme de la courbe. La recherche des développées de ces courbes est une application exploitée.

La théorie complète du Centre Instantané de Rotation est donnée en annexe et donne donc aussi une utilisation cinématique à cet article géométrique. Ces problèmes de roulement se retrouvent dans les problèmes d'engrenages.

Des simulations animées se trouvent par exemple sur le site de Robert Férréolhttp://www.mathcurve.com/courbes2d/epitrochoid/epitrochoi... et celui d'Alain Esculier : http://aesculier.chez-alice.fr/(aller à Rubrique, Maple). 
En particulier sur http://aesculier.chez-alice.fr/fichiersMaple/wondergraph/..., on verra un jouet "extraordinaire" datant de 1910, le Wondergraph, qui permet de tracer des courbes plus générales que les épi- et hypo-trochoïdes, obtenues elles-mêmes pour certains réglages particuliers (remarque: pour les liens vers les publicités -du Wondergraph- cliquer avec le click droit de la souris et ouvrir, ou bien désactiver votre anti-spam).

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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Sur les nombres constructibles

Depuis l'antiquité grecque, l'un des problèmes les plus fameux en mathématiques est de savoir quels sont les figures, et de manière plus générale les nombres que l'on peut construire à la règle et au compas, partant de deux points du plan qui définissent l'unité de longueur. Les réponses à ces questions sont désormais assez complètes, mais il a fallu attendre plus de deux millénaire pour cela.
Nous présentons ici une réponse assez générale au problème posé, donnant des conditions nécessaires et suffisantes de constructibilité. Celles-ci nous permettent au passage de répondre à quelques questions célèbres posées par les grecs. (par Thomas Chomette) 

Prérequis :

  •  
    • Définitions des structures algébriques courantes (anneau, corps, espace vectoriel)
    • Arithmétique des polynômes (division euclidienne, relation de Bezout)

 

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  • Construction des polygones réguliers

    Parmi les problèmes les plus célèbres en mathématiques, la construction des polygones réguliers à la règle et au compas possède une place de choix puisqu'elle a tenu en haleine les mathématiciens pendant plus de vingt siècles. Il a fallut attendre les travaux du mathématicien allemand Gauss pour que la question soit entièrement résolue. 
    Nous introduisons dans ce texte les résultats de Gauss. Le théorème principal démontré en annexe nécessitant quelques connaissances sur les extensions de corps (pour cela, voir par exemple le texte précédent dans lequel nous avons essayé d'introduire certains outils de manière élémentaire), nous nous penchons également sur une méthode plus simple, même si elle ne permet pas d'aboutir au résultat le plus général. (par Thomas Chomette) 

    Prérequis :

    • Arithmétique des polynômes et des entiers.
    • Relations de trigonométrie.

    Pour la démonstration du théorème de Gauss (en annexe) :

    • Familiarité avec les extensions de corps.
    • Notion de groupe d'automorphismes.
    • Polynômes cyclotomiques.

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  • Courbure des surfaces triangulées

    Il existe, en géométrie riemannienne, une notion très importante qui est celle de courbure, mais qui est, hélas, très difficile à définir et à utiliser. On peut cependant, dans le cas des surfaces, en donner une vision assez simple et néanmoins assez précise. 
    Dans cet article est définie la courbure en un point comme le "défaut de platitude" de la surface en ce point. C'est une notion qui a une signification locale, liée à une métrique. Elle est utilisée ensuite pour présenter la caractéristique d'Euler-Poincaré des surfaces, et montrer ainsi l'intérêt de la courbure globale.
    Par Frédéric Bosio, université de Poitiers. Article issu du journal de maths des élèves de l'ENS Lyon (JME), Volume 1. 

    Prérequis :

    • Certains raisonnements demandent un effort de vision dans l'espace.

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  • Problème des 5 cercles

    Si l'on trace les cercles circonscrits aux cinq triangles correspondant aux "branches" d'une étoile à cinq branches, on s'aperçoit que les points d'intersection de chacun de ces cercles avec le suivant sont cocycliques ! 
    Ce problème de géométrie assez classique à été remis au goût du jour par le président chinois, à l'occasion du congrès international des mathématiciens (Pékin, août 2002)... 
    Par Thomas Chomette, sur une suggestion de Charles Torossian, ENS/CNRS. 

    Prérequis :

    • Nombres complexes, affixe d'un point du plan.
    • Angles et argument d'un nombre complexe.

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  • Tas d'oranges, cristaux et empilement de sphères

    Comment empiler efficacement des oranges (ou tout autre fruit sphérique) de façon à obtenir un tas occupant aussi peu de volume que possible ? Est-il préférable d'empiler des couches où les fruits sont disposés en carrés, ou une disposition en triangles est-elle plus efficace ? Ce problème, en apparence anodin, mais dont le champ d'application s'étend de l'étude des cristaux à la théorie des codages informatiques, aura donné du mal aux mathématiciens pendant près de quatre siècles : dès 1610, Kepler formulait une conjecture sur la question, mais il aura fallu attendre 1998 pour que les travaux de Thomas Hales en apportent la preuve de façon rigoureuse. (Par Denis Auroux, CNRS/École Polytechnique) 

    Prérequis :

    • Calculs élémentaires d'aires et de volumes.
    • Un peu de vision dans l'espace.

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  • Reconnaître effectivement les Ensembles Algébriques Réels

    La question est de savoir s'il existe une méthode qui, étant donné un objet géométrique W, permet de savoir si W peut être décrit par des équations algébriques, à des changements qui ne modifient pas sa topologie près. Ce problème fait intervenir de manière fondamentale la notion de triangulation, et plus généralement mène à l'introduction de quelques notions importantes de topologie qui peuvent souvent se comprendre à l'aide de dessins. Dans le cas de la dimension 1 ou 2, les conditions se révèlent relativement simples. 
    Dans la dernière partie de ce texte, d'un abord plus ardu, on donne une idée d'outils plus sophistiqués qui permettent de présenter une méthode de décision en dimension 3, et de montrer que le problème est en pratique indécidable en dimension plus grande. (par Michel Coste, CNRS/Université de Rennes 1) 

    Prérequis :

    • Notion de surface, d'équation d'une surface
    • Homéomorphisme, transformations de l'espace telle l'inversion...
    • Pour la dernière partie : bonne vision dans l'espace (intersections de surfaces).

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  • Pour nouer, il faut courber

    Quand on découvre les mathématiques, on étudie des formes et des nombres. Une manière usuelle d'associer des nombres à une forme est de mesurer des longueurs. Ce texte nous présente de façon intuitive les notions de courbure et de torsion des courbes et des surfaces, et présente un théorème classique sur la courbure des nœuds. 
    Il peut constituer une introduction à la Courbure des surfaces triangulées, ou au texte sur Gaspard Monge. Le style adopté par l'auteur est très simple et illustré par de nombreux dessins. Quelques annotations mathématiques viennent donner une idée des outils nécessaires pour aller plus loin. (par Patrick Popescu-Pampu, Maître de Conférences, Universté Paris 7) 

    Prérequis :

    • Aucun pour l'essentiel du texte, les annotations mathématiques se basent sur le niveau lycée (dérivation, intégration).

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  • Autour des triangles inscrits sur une hyperbole équilatère

    Ce texte a une forme inhabituelle sur ce site : c'est un problème destiné à explorer certaines propriétés de l'hyperbole y = 1/x. Il mélange géométrie plane, géométrie analytique et utilisation des moyens de calcul modernes, et pourra donner des idées d'exercices aux profeseurs... tout en leur pemettant de s'exercer !

    Une solution détaillée est fournie, ainsi que des figures interactives réalisées en CabriJAVA permettant d'illustrer les notions évoquées ainsi que certaines notions connexes.

    Ce texte a été conçu dans le cadre du groupe de Calcul Formel de l'IREM de Lille (par Géry Huvent, Michel Gouy et Alain Ladureau). 

    Prérequis :

    • Géométrie plane élémentaire, géométrie analytique. Certaines questions ont trait à l'utilisation de logiciels de calculs, comme Maple ou les calculatrices modernes (la TI 92 est l'exemple utilisé dans les solutions).

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Voir les figures.
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  • Gaspard Monge, de la planche à dessin aux lignes de courbure

    L'expérience du dessin de plans et la curiosité scientifique de Gaspard Monge ont à notre avis influencé sa manière, très visuelle, de raisonner en mathématiques. Il était aussi un enseignant remarquable. Le souci de former les futurs cadres de la nation, donc d'expliquer à la fois les notions mathématiques et leurs éventuelles applications est sans doute lié à son besoin de voir et de représenter de manière précise les objets mathématiques qu'il définit.

    Par Rémi Langevin, Professeur à l'Université de Dijon. Ce texte est extrait du recueil "De la Méthode", publié aux Presses Universitaires Franc-Comtoises sous la direction de Michel Serfati. 

    Prérequis :

    • Une vision dans l'espace raisonnable. Pour une initiation à la notion de courbure, on pourra se référer au texte Pour nouer, il faut courber.
    • Le paragraphe 4.1 utilise des dérivées partielles (mais ce n'est pas nécessaire pour la lecture de la suite du texte !).

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  • Principe de Fermat; applications à la réflexion et à la réfraction

    Le principe de Femat s'énonce de manière simple : Pour aller d'un point-source S à un point-détecteur D après une réflexion ou une réfraction, la lumière suit un chemin pour lequel le temps de parcours est extrêmal (i.e. minimal ou maximal). A partir de ce principe, ce texte démontre les lois classiques de la réflexion et de la réfraction (en particulier la Loi de Descartes).

    Par Jean Gounon, professeur de mathématiques.

    Prérequis :

    • Niveau Première scientifique (avec une bonne maîtrise des dérivées).

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  • Arc en ciel, soucoupes volantes, toupies, courbes elliptiques, et tout ça

    Ce texte nous donne quelques exemples de singularités lagrangiennes. Mais ne vous effrayez pas tout de suite ! L'auteur prend le parti de ne jamais définir cette notion, préférant tourner autour en prenant plusieurs points de vue amusants (ceux qui donnent son titre à l'exposé) pour insuffler l'intuition de ce qu'elles sont.

    Nous y voyons par exemple comment mettre une structure de groupe sur une courbe elliptique, entre autres tours de magie géométrique.

    C'est aussi l'occasion de réflexions personnelles de l'auteur sur "ce que devrait être" un bon texte de vulgarisation mathématique, dans un style direct, explosif et divertissant.

    Un peu plus tard, nous donnerons un versant "théorisé" avec définitions, propriétés, etc... à cette notion.

    Par Michèle Audin, Professeure à l'Université Louis Pasteur de Strabourg.

    Prérequis :

    • Aucun !

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  • La théorie mathématique des Nœuds

    Toute personne se trouvant aux prises avec un embrouillaminis de fils est amenée à se demander si les fils sont simplement emmêlés, ou si des nœuds viennent corser l'affaire et rendre le démélage plus compliqué. Auquel cas, se pose la question de la marche à suivre pour dénouer la pelote, ou au moins d'éviter d'aggraver la situation !

    La théorie des nœuds est l'abstraction naturelle de cette interrogation, et le texte que nous vous proposons cette semaine en survole les bases, expliquant ce qu'est un nœud pour un mathématicien, et comment exprimer en termes rigoureux la questions « est-ce qu'il est vraiment noué ou pas ? »

    Par Jérôme Dubois, chercheur à l'Université de Genève. 
    Ce texte a été écrit par l'auteur pour présenter ses travaux de thèse, à l'occasion de sa participation au Prix Jeune Chercheur 2004 de la ville de Clermont-Ferrand, dont il a reçu un accessit. 

    Prérequis :

    • Aucun pour l'essentiel du texte, qui s'adresse au grand public.
    • Certains paragraphes parlent de la notion de groupe (on pourra en profiter pour regarder notre introduction à ce domaine.)

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  • La médiatrice (en BD)

    Ce texte est une petite Bande Dessinée expliquant avec humour ce qu'est la médiatrice d'un segment, à un niveau collège, et est un extrait du travail de l'auteur, qui souhaiterait trouver un éditeur.

    N'hésitez pas à lui écrire si vous êtes intéressé par son travail !

    Par Jean-Pierre Guidoni, professeur au collège-lycée Pascal Paoli, à Corte.

    Prérequis :

    • Aucun !

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Analyse

Les mathématiques du mouvement : Introduction informelle aux systèmes dynamiques

Par Frédéric Le Roux (Université Paris-Sud)

Résumé - Ce texte a été écrit à la fin de ma thèse, pour essayer de donner aux non-mathématiciens une idée du monde dans lequel j’avais baigné pendant quelques années. C’était l’occasion de présenter rapidement, à travers quelques exemples, la théorie des systèmes dynamiques.

Utilisation en classe -  Cet article introduit de façon très accessible les mathématiques du mouvement. Une lecture commentée de ce texte à des lycéens du cycle scientifique permettrait d'évoquer en classe certaines questions que se posent les mathématiques actuelles.

Lire l'article 

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Equations fonctionnelles

Les équations fonctionnelles, par leur diversité, le fait qu'il n'y ait pas de méthode standard ou universelle pour les résoudre, rivalisent aussi bien avec l'arithmétique que la géométrie, pour montrer la richesse des mathématiques. Elles obligent aussi l'étudiant ou le chercheur à appréhender la nécessité d'une argumentation rigoureuse. L'extrême variété des domaines où on les rencontre (recherche, problèmes de concours, exercices d'oraux, sujets de compétitions internationales telles que les O.I.M....) ne fait que renforcer leur attrait, d'autant plus que chaque jour amène de nouveaux exemples originaux (sites web, revues, sujets de concours, ou de compétitions,...). L'article qui suit a pour but d'essayer de dégager 6 méthodes principales qui permettent de résoudre quatre vingt dix neuf pour cent des exemples proposés au niveau Classes Préparatoires Scientifiques.

Les cinq premières pages (sur 14) de cet article ont été publiées dans la revue Quadrature (Magazine de mathématiques pures et épicées http://www.edpsciences.org/journal/index.cfm?edpsname=qua...) de Juillet-Septembre 2004, numéro 53 pages 7-12; elle sont reproduites, avec l'aimable autorisation du rédacteur en chef Olivier Courcelle, que nous remercions.

Les neuf pages suivantes sont un catalogue d'exemples (trente cinq) très divers, avec leur référence précise et l'indication de leur solution. Pour garder une dimension raisonnable à l'article publié dans Quadrature, elles n'avaient pas été publiées, mais la dernière note de l'article précisait que les lecteurs intéressés, pouvaient demander leur envoi, ce que beaucoup ont fait à l'époque. Les voici rendues accessibles au plus grand nombre. Pour d'autres pistes et d'autres références bibliographiques les lecteurs peuvent se reporter à l'article « Racine carrée fonctionnelle » du même auteur, sur le site de CultureMath.

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Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques

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Jauge d'une cuve à Mazout

Il s'agit d'étalonner une jauge de cuve à Mazout cylindrique bombée, horizontale, et d'utiliser du calcul intégral pour établir la formule exacte de cette jauge.

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Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques

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  • Les motifs des pelages d’animaux

Les motifs de pelages d'animaux sont expliqués suivant la théorie de réaction-diffusion due à Turing (qui a contribué à casser les codes secrets de la machine Enigma). Qui croirait que ceci est en fait une illustration de la théorie des équations aux dérivées partielles et d'un problème de conditions aux limites? Ces modélisations servent aussi pour gérer la lutte contre les feux de forêts.   Cet article est modélisé par de très belles illustrations sur le site d'Alain Esculier et d'Yann Bouret de l'ENS de Chimie UMR 8640 (lab P9) qui les a conçues à la demande de l’auteur.

Utilisation : équations au dérivées partielles et chimie, équation de réaction-diffusion.

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Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

Voici quelques illustrations animées des modèles présentés dans l'article. Les visiteurs intéressés peuvent en demander d'autres à l'auteur.

panthère
animation

zèbre

panthère rose
animation


arc-en-ciel
animation 1
animation 2

 

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  •  Le produit d'Hadamard de deux séries entières

Quel lien y a t-il entre le rayon des séries entières et celui de leur produit d'Hadamard? L'auteur donne à la façon de Cyrano dans la tirade des nez de multiples applications et illustrations dont une formule donnant la somme du produit d'Hadamard en fonction de celles des deux séries arguments.   Utilisation : variation originale sur les séries entières.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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Critères d'Ermakov

Résumé: En 1870 Vassili Petrovitch Ermakov découvre des critères très fins de convergence de séries et d'intégrales ; ces critères se retrouvent (de manière anonyme) dans beaucoup d'exercices d'oraux. L'auteur en rappelle l'énoncé en illustrant leur principe.   
Erratum: dans le dernier théorème encadré page 2, la suite pdoit être non bornée
Utilisation: convergence des séries numériques.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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  • Racine carrée fonctionnelle

Inspiré du problème d'agrégation 1949 proposant de rechercher les fonctions g inconnues telles que g(g(x))=f(x) (f donnée), cet article, abondamment illustré par des exemples concrets, montre comment trouver les solutions et donne diverses applications très récentes de cette théorie (réseaux de neuronnes (et le fameux Perceptron), géographie pour la prédiction de l'occupation des sols, recherche des périodes en théorie du chaos, prédiction boursière, technique du laminage en industrie,...). Dans l'enseignement, il montre que des problèmes abstraits peuvent avoir de nombreuses applications pratiques. 
Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

Erratum (12 02 09 14h30) : 8 lignes de texte avant la fin de la page 1, remplacer (x/2)^n=(y/2)^m par x/2^n=y/2^m.

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  • Le théorème de JUEL et la surface de CLEBSCH

Recherche des 27 droites sur une surface cubique non réglée, représentation paramétrique, double six de Schlaffli, lien avec la théorie des groupes et même lien avec la théorie des super-cordes. L'auteur, dans un style très personnel, ne cache rien de toutes les étapes de sa recherche, et des problèmes divers soulevés et fournit même unephoto du bijou offert à Juel le 25 janvier 1925, pour son jubilé scientifique.
Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

Utilisation dans l'enseignement : pour les classes préparatoires aux grandes écoles, en relation avec la théorie des surfaces et en illustration du groupe Psp4(F2).

Lire l'article Revenir au sommaire :

  • Le théorème de Sharkovskii

    Ce résultat est assez connu sous une forme plus faible : période 3 implique période n pour tout entier n. C'est-à-dire qu'une fonction continue, d'un segment dans lui-même, ayant un point de période 3 a nécessairement un point de période n pour tout n. 
    En fait, ceci est une conséquence du théorème de Sharkovskii, qui affirme que si une fonction continue d'un segment dans lui-même a un point de période m (m entier), alors cette fonction a un point de période n pour tout n plus grand que m pour l'ordre de Sharkovskii (ordre sur les entier dont 3 est bien sûr le plus petit élément). 
    Par Jean-Yves Briend, université de Provence. Article issu du journal de maths des élèves de l'ENS Lyon (JME), Volume 1. 

    Prérequis :

    • Analyse réelle : théorème des valeurs intermédiaires...
    • Topologie élémentaire : intersections de compacts emboîtés, image réciproque de segments...

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  • Propagation d'épidémie

    La théorie des épidémies fournit de nombreux systèmes d'équations différentielles ou aux dérivées partielles. On a d'autre part une idée intuitive du comportement de ces phénomènes, de la propagation de ces maladies. Y interviennent des phénomènes de contamination, de diffusion... Nous allons ici prendre l'exemple de la diffusion de la rage dans une population de renards, et en présenter quelques modèles assez simples.
    Ceux-ci sont accompagnés de simulations numériques. Les programmes utilisés sont disponibles, commentés, en version matlab et scilab (scilab est un logiciel libre distribué par l'INRIA, que l'on peut télé-charger ici). 
    Par Thomas Chomette, avec l'aide d'Emmanuel Grenier, ENS Lyon. 

Article disponible en version htmlps ou pdf. Pour revenir 
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  • Petits pièges de la simulation numérique

    La simulation numérique ne pose pas toujours seulement des problèmes de capacités de calcul : même avec des ordinateurs de plus en plus puissants, l'opération laisse encore des problèmes au mathématicien ! Il s'agit en effet de mettre en place des algorithmes qui fonctionnent, or même dans des cas très simples, on ne peut pas faire n'importe quoi.

    Texte accompagné de simulations numériques en java. Les algorithmes sont également déclinés et mis à disposition en version matlab et scilab (scilab est un logiciel libre distribué par l'INRIA, que l'on peut télé-charger ici). 
    Par Emmanuel Grenier, ENS Lyon. Illustrations de Thomas Chomette. 

    Prérequis :

    • Éléments de calcul différentiel (fonction de deux variables, dérivée partielle).

L'article seul, en version ps ou pdf
Illustrations numériques, disponibles en version html.
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  • Arbres et dérivée d'une fonction composée

    On connaît des formules de dérivation à un ordre quelconque pour un produit de fonction (formule de Leibnitz). Pour ce qui est d'une somme de fonctions, c'est encore plus évident : la dérivée n-ième de la somme est la somme des dérivées n-ièmes, par linéarité. 
    En revanche, pour ce qui est de la composée de deux fonctions, on ne sais pas faire... Nous allons voir ici que le problème se transpose en quelque chose de purement combinatoire sur les arbres. Une illustration de plus des ponts surprenants qui peuvent se créer entre des domaines a priori complètement étrangers l'un à l'autre, ici l'analyse classique et la théorie des graphes ! 
    Par Thomas Chomette, sur une suggestion de Charles Torossian, ENS/CNRS. Pour aller (beaucoup) plus loin dans le domaine, un article intitulé "Runge-Kutta methods and renormalization", par Christian Brouder, est disponible ici

    Prérequis :

    • Notion d'arbre (graphe sans cycle).
    • Règles de dérivation usuelles.

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  • Homographies et suites récurrentes

    On apprend à tous les étudiants en mathématiques comment étudier une suite récurrente définie par une homographie : on cherche les points fixes de l'homographie, puis on définit une autre suite à l'aide de la première, en distinguant le cas où l'homographie a un point fixe double, et cette suite se révèle miraculeusement être une suite géométrique ou arithmétique... 
    Partant de cette méthode, on on s'aperçoit qu'en rajoutant au plan complexe un "point à l'infini", les choses s'expliquent de manière plus simple, plus élégantes, plus convaincantes. En réalité, nous avons introduit rien moins que la droite projective complexe, un des cas le plus simples de la géométrie projective, mais qui permet d'introduire de nombreuses notions fondamentales. (par Thomas Chomette, avec l'aide de Gaëtan Chenevier, ENS) 

    Prérequis :

    • Suites récurrentes.
    • Composée de fonctions, bijection réciproque.
    • Calcul matriciel en dimension 2, changement de base.

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  • L'intégration selon Riemann et selon Lebesgue

    Ce texte est une présentation systématique de deux théories de l'intégration : celle de Riemann et celle de Lebesgue. Ces deux cadres sont décrits par le menu, ainsi que les résultats les plus marquants (le plus souvent sans démonstration). L'objectif de ce texte est de servir de référence rapide pour la lecture d'autres textes, ou pour avoir une idée d'ensemble de ces théories sans devoir se plonger dans les détails les plus techniques, ou acquérir au prélable trop de connaissances abstraites.

    Par Jean Gounon.

    Prérequis :

    • Une connaissance raisonnable du langage des intégrales (niveau terminale), et une habitude des notations condensées (quantificateurs etc...) est utile.

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  • Signal numérique et théorie de l'échantillonnage

    Du compact-disc, au DVD, en passant par l'appareil photo numérique, le scanner, et une hypothétique télévision numérique (plus en panne politique que technologique), le numérique a fait une entrée progressive mais écrasante et sans doute irréversible dans la vie quotidienne. Ce n'est évidemment pas sans raison : pour le meilleur et pour le pire, les signaux numériques sont plus simple à dupliquer (et donc à diffuser), ils peuvent être efficacement compressés et transmis, ils sont faciles à stocker, et on peut aisément les manipuler.

    De plus, les vendeurs n'ont de cesse de vanter les qualités des signaux numériques, tant audio que vidéo. Dans cet article, nous limiterons quelque peu cet enthousiasme et verrons qu'un signal numérique construit sans précaution peut présenter des défauts perceptuels flagrants. Fort heureusement, un examen quelque peu minutieux de la nature des signaux numériques et un passage par l'analyse de Fourier nous montrerons comment aisément éviter ces défauts.

    Par Frédéric Cao, Chargé de recherches IRISA/INRIA.

    Prérequis :

    • Une certaine familiarité avec la notion d'intégrale est nécessaire. Certains passages impliquent d'avoir déjà vu des espaces de fonctions (convergences de suites et séries de fonctions...) mais ne sont pas obligatoires pour la lecture générale de l'article.

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  • Les intégrales de Coxeter

    En 1926, H.S.M. Coxeter calcula certaines intégrales intervenant dans des calculs de volumes, lors de ses études du groupe cristallographique. Pour ce faire, il utilisa des méthodes géométriques avancées, et soumit la découverte d'une preuve "élémentaire" à la sagacité des lecteurs de la Mathematical Gazette. Seul le mathématicien Hardy trouva une réponse !

    Cet article se propose donc de calculer ces intégrales récalcitrantes (qui interviennent dans plusieurs champs de la géométrie) en n'utilisant pas de méthodes excédant le niveau Licence. Par ailleurs, l'auteur utilise un style très personnel rendant vivantes ses pérégrinations au milieu des concepts abstraits foisonnant autour de ces intégrales, et replace les idées dans leur contexte afin de ne pas noyer le lecteur dans la technique.

    Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques, cet article est paru dans le numéro 50 de la revue Quadrature que nous remercions vivement (en particulier Olivier Courcelle qui nous a donné l'accord de publication en quelques heures !).

    Prérequis :

    • Une bonne habitude des calculs d'intégrales est fortement conseillée.
    • Cet article traitant d'un sujet frontalier avec plusieurs domaines, une certaine culture mathématique (groupe cristallographique, par exemple) aidera à comprendre certains passages - qui ne sont pas nécessaire pour lire le corps du texte.

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  • Equirépartition d'une suite de nombres

    Ce texte part d'une observation expérimentale: quand on calcule une trentaine ou plus de valeurs de 2^n , on constate que le premier chiffre est nettement plus souvent "1" que n'importe quel autre. Il arrive dans plus de 30% des cas ! Mais que signifie ce pourcentge ?

    Cette observation contre-intuitive amène à se poser la question des probabilités sur l'ensemble des entiers naturels, et rectifier l'intuition, trompeuse, puis définir la notion d'équirépartition d'une suite de nombre dans [0;1], c'est à dire à définir rigoureusement l'idée qu'une suite peut "tapisser" uniformément [0;1].

    Développant cette petite théorie, on arrivera à lever ce paradoxe apparent.

    Par Thomas Chomette, professeur en classes préparatoires, et Farouk Boucekkine, ENS, d'après un texte de François Fayard, professeur en classes préparatoires.

    Prérequis :

    • Une bonne habitude de la manipulation des suites et de leurs limites pour comprendre l'essentiel.
    • Quelques notions sur la topologie de R (densité) sont utiles (mais rappelées en cas de nécessité.)
    • Pour lire certaines démonstrations, la définition de l'intégrale de Riemann, et quelques résultats classiques sur les suites de fonctions (Stone-Weierstrass). (ce n'est pas nécessaire pour lire les énoncés, exprimés de la manière la plus simple possible.)

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  • Le lemme de Baire

    Ce texte nous présente le lemme de Baire, ainsi que son créateur, René Baire, mathématicien maudit du début du XX° siècle. Il nous raconte, comme un récit, certaines théories qui ont révolutionné l'analyse il y a une centaine d'années, en les entremêlant d'éléments biographiques sur les principaux acteurs de ces petites révolutions, Borel, Lebesgue et Baire, moins connu du fait de son histoire plus tragique. Nous y croiserons, pêle-mêle, rivalité entre chercheurs, fonctions pathologiques (continues mais pas dérivables, etc...), remarques générales et petites digressions pour connaisseurs.

    L'analyse, de nos jours, nécessite un arsenal de notations qui effaye facilement les lecteurs, et il est bon de se (re)plonger dans ces notions, modernes par leur contenu (toujours enseigné dans l'enseignement supérieur) mais qui ont été crées à une époque où l'on écrivait encore les mathématiques presque sans symboles...

    Par ailleurs, ce texte sera une source d'inspiration et une illustration très intéressante pour ceux qui souhaitent passer l'agrégation de mathématiques, le lemme de Baire et ses applications en étant de grands classiques.

    Il se termine sur quelques réflexions d'ordre pédagogique à propos des difficultés qu'on peut rencontrer dans la vulgarisation des mathématiques.

    Nous remercions à cette occasion Paul-Louis Hennequin et Animath pour nous avoir autorisé à utiliser ce texte (et celui de Michèle Audin au paravant.)

    Par Gilles Godefroy, Directeur de Recherches CNRS/Paris

    Prérequis :

    • Notions essentielles sur les fonctions (dérivations, continuité) pour l'essentiel du texte.
    • Théorie des ensembles pour certains passages
    • la démonstration du théorème nécessite une habitude des notations et notions de la topologie (niveau Licence ou Maîtrise.)

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  • Addendum sur l'équirépartition

    Ce petit addendum de deux pages démontre un résultat simple mais surprenant : si l'on prend n chiffres quelconques, il existe une infinité de puissances de 2 commençant par ces chiffres !

    Par François Lo Jacomo, informaticien, trésorier d'Animath.

    Prérequis :

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Théorie des jeux :

  • Le Berlekamp's switching game

    Le ``Berlekamp's switching game'' est un jeu inventé par Elwin R. Berlekamp et David Gale. Son support est un tableau carré de m*m ampoules, contrôlées par 2m interrupteurs frontaux, un pour chaque ligne ou colonne. Quand un interrupteur est basculé, les ampoules qui étaient allumées dans la ligne ou la colonne correspondante sont éteintes, et celles qui étaient éteintes sont allumées. Le jeu consiste à trouver, pour un état initial donné, le nombre minimal d'ampoules allumées après manipulation à volonté des interrupteurs commandant les lignes et les colonnes, puis à maximiser ce nombre par un choix judicieux de l'état initial. 
    Par Jonathan Le Roux, ENS. Texte adapté d'un travail réalisé dans le cadre des TIPE, sous la direction de Philippe Esperet, professeur de Maths Spé MP* au lycée Henri IV, Paris Vè. 

    Prérequis :

    • Notions d'algèbre linéaire (dimension d'un sous espace, produit matriciel, opérations sur les lignes et les colonnes d'une matrice).
    • Corps finis (surtout le corps à deux éléments).

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  • Jeux sur les graphes et théorème de Ramsey

    Si l'on prends six personnes au hasard, alors trois d'entre elles se connaissent, ou alors on peut en trouver trois dont aucune ne se connaissent. Cette remarque, en apparence anodine, permet de déboucher sur toute une théorie combinatoire. En effet, reformulée en termes de graphe, cela signifie que, si l'on colorie les arêtes du graphe complet à six sommet en deux couleurs, alors on peut trouver un triangle dont les trois arêtes sont de la même couleur. La question se pose alors pour d'autres type de configurations, et l'on verra que le résultat reste valable à condition de colorier les arêtes d'un graphe suffisamment gros. (par Thomas Chomette) 

    Prérequis :

    • Principes combinatoires élémentaires (principe des tiroirs, etc)
    • Récurrence doubles.
    • Familiarité avec les graphes simples.

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  • Jeux et stratégies

    Comment gagner à coup sûr au jeu de Nim ? Peut-on gagner à coup sûr aux échecs ? Ou bien est-ce qu'au contraire deux ordinateurs infiniment puissants jouant l'un contre l'autre aboutiraient nécessairement à une partie nulle ? 
    Toutes ces questions tournent autour de la notion de stratégie, le jeu de Nim comme le jeu d'échecs étant des jeux à deux joueurs, finis. Après avoir montré que l'étude de tous ces jeux peut se ramener à des propriétés de certains arbres, nous définissons ici la notion mathématique de stratégie. L'intérêt étant que, notamment, ce formalisme nous permet de savoir que va être l'issue de la partie, si les deux joueurs jouent parfaitement. (par Thomas Chomette) 

    Prérequis :

    • Notion d'arbre (graphe sans cycle).
    • Notion intuitive de stratégie.
    • (Décomposition en base 2.)

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Algèbre :


Le Rubik's cube, Groupe de poche

Par Pierre Colmez (École Polytechnique - CNRS)

Résumé
- Ce petit texte vise à expliquer pourquoi, si on démonte le cube de Rubik et qu'on le remonte au hasard, on a une chance sur douze de pouvoir le résoudre.  La démonstration est un joli exercice de théorie des groupes utilisant, en particulier, la notion d'action de groupe opérant sur un ensemble.

Utilisation  en classe- Cet article illustre de façon originale la notion d’action de groupe opérant sur un ensemble. Le lecteur qui n’aurait pas manipulé cette notion depuis un certain temps  pourra trouver  les prérequis nécessaires sur CultureMATH  dans l'article Intoduction à la théorie des groupes de Farouk Boucekkine et Thomas Chomette
Ce texte n’est pas utilisable dans l’enseignement  secondaire  ;en revanche, les enseignants du supérieur trouveront dans cet article une façon originale pour aider leurs étudiants à maîtriser le vocabulaire d'action de groupes.  

Lire l'article

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La transformation du Boulanger

Un petit film de P. Trivic (la Tempête) dans le cadre du "quart-d'heure mathématique" sur les systèmes mélangeants, commenté par le savant géométre Marcel Berger, diffusé sur la 7 le 24 novembre 1990 à 22h30, présentait une séquence particulièrement percutante : Le portrait de Poincaré -initiateur de la théorie du Chaos- était déstructuré par une transformation dite de la pâte feuilletée (on étale la pâte intialement en carré, et on replace les morceaux débordants pour reconstituer le carré). Puis –oh miracle- au bout de 241 opérations dé-structurantes, le portrait de Poincaré réapparaissait "intact". Un bon dessin valant mieux qu'un long discours, observez l'image ci-contre, ou bien allez voir ici.

Le but de cet article est d'expliquer ce qui se passe, en utilisant algèbre linéaire (matrice) et arithmétique (mise en évidence de la période), en l'illustrant sur une image de papillon déstructuré puis ressuscité. On peut observer le phénomène ici.

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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Loi de groupe sur une surface.

 

Le lecteur est habitué aux lois de groupe usuelles dans des ensembles algébriques, parfois géométriques plans sur une hyperbole ou une cubique (en liaison avec les critères d’alignement de trois points, succédané des conséquences du théorème d’Abel, et utilisé maintenant en codage elliptique). Voici un exemple de loi de groupe sur une surface. Cette loi a été proposée dans un problème de concours à l’école supérieure des Industries chimiques de Nancy en 1947, dont l’énoncé est partiellement reproduit dans les « Exercices de Géométrie » de E. Râmis. Ce sujet fait partie d’une dizaine de problèmes très originaux pour l’époque dont l’auteur était Jean Frédéric Auguste Delsatre, qui était alors le Doyen de la Faculté des Sciences de Nancy. Son thème est le point de départ périodiquement de nombreuses questions d’oral des concours.

Utilisation : montrer que la théorie des groupes a des illustrations géométriques et ne se réduit pas à des manipulations algébriques.  

Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

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  • Équations algébriques

    Une équation n'est rien d'autre qu'une égalité entre deux membres. Souvent, il s'agit de déterminer une certaine quantité, connaissant simplement une égalité qui fait intervenir cette quantité inconnue. On parle d'équation algébrique lorsque l'on cherche à déterminer les racines d'un polynôme. Nous allons ici nous intéresser plus spécifiquement à ce type d'équation, et voir notamment des méthodes générales pour résoudre les équations algébriques de degré allant de 1 à 4. (d'après un article de Xavier Caruso, ENS, et un historique issu du forum fr.sci.maths, dont on peut trouver une compilation sur le site faq.maths

    Prérequis :

    • Manipulation d'expressions polynomiales.
    • Nombres complexes.

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  • Une remarque sur la méthode de Cardan et ses limites, d'après Hugues Randriambololona, ENST (nécessite quelque connaissances générales sur les extensions de corps). Versionps ou pdf
  • Intégration de polynômes, points de Gauss

    Peut-on calculer l'intégrale d'une fonction (sur l'intervalle [0,1] par exemple) si l'on ne connaît que sa valeur en 3 points ? Évidemment non, sauf si l'on sait en outre qu'il s'agit d'un polynôme de degré 2 ! Facile, me direz vous : dans ce cas, la donné des valeurs en trois points, quels qu'il soient, permet de retrouver le polynôme et donc de calculer cette intégrale. Beaucoup plus fort : si l'on choisit correctement ces trois points, on peut calculer l'intégrale de n'importe quel polynôme de degré 5, en ne connaissant que sa valeur en nos trois points. Et cette fois, plus question de trouver le polynôme... (par Thomas Chomette, sur une suggestion de Charles Torossian, ENS/CNRS.) 

    Prérequis :

    • Définition d'un espace vectoriel, d'une application linéaire.
    • Une certaine familiarité avec la notion de produit scalaire peut être utile.

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  • Les tonalités musicales vues par un mathématicien

    L'objet de cet article est, en particulier, de montrer que le choix des 7 notes de la gamme classique (do-ré-mi-fa-sol-la-si) parmi les 12 notes du système tempéré (do-do#- ré-ré#-mi-fa-fa#-sol-sol#-la-la#-si) est le seul choix possible qui satisfasse à des critères naturels liés à la transposition. L'approche utilisée, qui n'emploie que des considérations mathématiques élémentaires, fournit également des justifications purement mathématiques ou combinatoires à l'usage de la gamme mineure augmentée (la-si-do-ré-mi-fa-sol#) ou d'autres gammes utilisées dans l'histoire (telle la gamme pentatonique javanaise), ou encore à l'importance d'autres gammes et accords classiques de l'harmonie musicale.

    Par Michel Broué, Professeur, Directeur de l'Institut Henri Poincaré.

    Cet article a été publié dans "Le temps des savoirs", Revue de l'Institut Universitaire de France, 4 , D.Rousseau & M.Morvan eds., Odile Jacob, Paris (2002), pp. 37-78. Nous remercions vivement son auteur pour son amabilité.

    Prérequis :

    • Aucun.

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  • Introduction à la Théorie des Groupes

    Ce texte en deux parties a pour but d'introduire les lecteurs à cette avancée majeure du dix-neuvième siècle qu'est la notion de groupe.

    Il a été écrit afin de servir d'appoint aux candidats à l'agrégation interne ou externe, mais aussi pour toute personne désireuse de se cultiver !

    Première Partie :

    La notion de groupe et ses applications les plus classiques est présentée ici avec deux objectifs. Premièrement, donner une base solide permettant de lire des textes utilisant cette notion (comme Les colliers de Polya. Deuxièmement, essayer de faire sentir les idées générales qui sous-tendent les définitions et résultats présentés, que l'on retrouvera dans l'étude d'autres structures algébriques.

    Comme le texte est long, une version courte est disponible pour ceux qui n'auraient besoin que d'une référence rapide.

    Deuxième Partie :

    Cette Deuxième Partie, plus courte, a pour but d'ouvrir les notions présentées auparavant vers les travaux les plus modernes d'une part, et les applications importantes de la théorie d'autre part.

    Ainsi, on entre ici dans des considérations plus techniques: quelques exemples plus développés, la notion de sous-groupe distingué, souvent mal comprise, décortiquée... Mais on survole également sans entrer dans les détails des applications historiques ou des développements modernes.

    N'hésitez pas à nous demander de développer certains points survolés ici !

    Par Farouk Boucekkine (avec l'aide de Thomas Chomette), ENS.

    Prérequis :

    • Aucun pour la majorité de la Première Partie. Certains exemples présupposent quelques connaissances générales, de niveau terminale scientifique au maximum (définition des nombres complexes par exemple).
    • La Deuxième Partie requiert la connaissance du contenu de la première.

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  • Des chapeaux, des couleurs et des structures algébriques

    Imaginez une ronde de 100 personnes, portant tous des chapeaux de deux couleurs différentes. Chacun connait la couleur du chapeau de tous les autres, mais pas celle du sien. Maintenant, chacun son tour, les joyeux lurons peuvent dire un et un seul nom de couleur. Quand tous auront parlé, combien au maximum de personnes pourront connaître à coup sûr la couleur de leur chapeau ?

    Eh bien tous sauf un peuvent le savoir, s'ils se mettent d'accord au préalable sur la stratégie à adopter !

    Maintenant imaginons qu'il y ait plusieurs couleurs, voir une infinité, et pourquoi pas, une infinité de fêtards, que se passe-t-il ? En utilisant des mathématiques de plus en plus sophisitiquées (arithmétique élémentaire niveau collège, groupes, espaces vectoriels puis théorie des ensembles), l'auteur généralise peu à peu le résultat...

    Par Florent Benaych-Georges, Maître de conférences en Mathématiques, Université Paris 6 et École Polytechnique.

    Prérequis :

    • première partie : pas de prérequis
    • deuxième partie : arithmétique niveau terminale S.
    • troisième partie : groupes abéliens.
    • quatrième partie : théorie des ensembles (niveau licence).

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Logique, fondements des mathématiques :

  • Les axiomes de Zermelo-Fraenkel

    La théorie des ensembles est entre autres choses une tentative de formalisation, dans un système d'axiomes assez simples et si possible intuitifs, de l'ensemble des connaissances mathématiques. En particulier, l'essentiel de l'arithmétique ou de l'analyse se déduirait de façon élémentaire, quoique assez longue, de cette axiomatique.(par Thomas Chomette) 

    Prérequis :

    • Aucun, si ce n'est la notion de quantificateur.

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  • Construction des entiers naturels

    Nous présentons ici une définition et l'étude des propriétés élémentaires de l'ensemble des entiers naturels, définis dans le cadre axiomatique de la théorie des ensembles. Nous utilisons ces propriétés sans y penser, elles nous semblent évidentes... Mais peut-être méritent elles parfois que l'on s'y attarde quelque peu ? (par Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

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  • Entiers relatifs

    Ayant construit les entiers naturels, quoi de plus naturel que de passer aux entiers relatifs. Là aussi, la présentation choisie est la plus axiomatique et rigoureuse possible. Partant de la définition des relatifs, vus comme des classes d'équivalence pour une relation d'équivalence bien choisie sur les couples d'entiers naturels, on en arrive peu à peu jusqu'à l'arithmétique élémentaire. (par Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

    • Relations d'équivalence, ensemble quotient.
    • Propriétés courantes des entiers naturels (voir plus haut)
    • Notion d'idéal dans un anneau. Idéaux principaux. Fiche de rappels en version ps ou pdf.

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  • Nombres rationnels

    Dans la droite ligne des constructions précédentes, nous construisons ici l'ensemble des rationnels, à partir d'une relation d'équivalence sur les couples de relatifs. Nous définissons les opérations plus et multiplier sur ce nouvel ensemble, la relation d'ordre, etc, en montrant que tout ceci prolonge en réalité les opérations déjà définies pour les relatifs.(par Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

    • Relations d'équivalence, ensemble quotient.
    • Propriétés courantes des entiers relatifs (voir plus haut)
    • Structures de groupe, d'anneau, de corps.

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  • Nombres réels

    Ayant construit les rationnels, voici bien sûr les réels, par la méthode des suites de Cauchy. Comme pour les rationnels, il faut vérifier que le nouvel ensemble étends celui des rationnels, et que les opérations, la relation d'ordre, la valeur absolue, se prolongent à l'ensemble des réels. 
    Puis, sans bien sûr épuiser le sujet, nous nous penchons sur les propriétés topologiques de l'ensemble des réels : complétude, propriété de la borne supérieure ; propriétés qui sont à la base de toute l'analyse réelle. (par Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

    • Relations d'équivalence, ensemble quotient.
    • Groupe, anneaux, corps. Idéaux dans un anneau.
    • Propriétés courantes des rationnels (voir plus haut)
    • Manipulation de suites, définition précise de la notion de convergence (tous les outils nécessaires sont introduits, cependant une certaine habitude des manipulations de suites permettra de voir plus rapidement les démarches qui fondent quelques démonstrations inévitablement techniques).

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  • Nombres complexes

    Reste encore un pas à franchir dans nos extensions d'ensembles de nombres. Certaines équations algébriques extrêmement simples, à coefficients réels, restent sans solution réelle (par exemple, les réels négatifs ne sont pas les carrés de réels). D'où la nécessité d'étendre encore une fois notre ensemble de nombres, en formant un sur-corps du corps des réels, dont les éléments seront appelés nombres complexes. Ce sur-corps se révélera algébriquement clos, c'est-à-dire que cette fois toute équation algébrique (à coefficients complexes) aura des solutions (complexes). 
    Le premier texte défini l'ensemble des complexes, et motive cette construction en montrant par des moyens élémentaires que l'on a des solutions à toute équation de degré deux. Le deuxième, assez technique, introduit la notion d'argument, nécessaire au troisième et dernier texte, dont l'objet est de montrer la clôture algébrique de C. (par Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée, et Thomas Chomette) 

    Prérequis :

    • Premier texte : structure de corps.
    • Deuxième texte : propriétés des séries entières, manipulation de séries. Fonction d'une variable complexe, dérivation.
    • Troisième texte : notion de compacité. Développements limités. Écriture trigonométrique d'un complexe.

Nombres complexes (ps ou pdf), argument d'un nombre complexe (ps ou pdf), clôture algébrique de C (ps ou pdf). Pour revenir 
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  • Quaternions

    C'est en essayant de trouver une multiplication sur les triplets de réels (la multiplication sur les complexes correspondant à une multiplication sur les couples de réels) qu'Hamilton découvrit en 1843 les quaternions sur le "Brougham Bridge" à Dublin, gravant sa découverte sur une pierre du pont. L'obstacle majeur était que les quaternions sont en fait représentés par des quadruplets (et non des triplets) de réel, ce qui fait en réalité du corps des quaternions une extension de celui des complexes, même si on perd au passage la commutativité de la multiplication. 
    Après avoir construit le corps des quaternions de la façon la plus élémentaire possible, nous étudions les relations entre ceux-ci et les rotations dans l'espace à 3 dimension. (d'après Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

    • Opérations sur les réels et les complexes (voir textes correspondants).
    • Structures algébriques (corps, algèbre, espace vectoriel).
    • Applications linéaires et représentation matricielle, isométries vectorielles (rotations, symétries).

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  • De l'anti-symétrie au centre du corps des quaternions, une remarque sur les relations entre multiplication des quaternions et produit vectoriel (par Nik Lygeros, Université de Lyon I). Version ps ou pdf.
  • Ordinaux

    Nous introduisons la notion d'ordinal de la façon la plus élémentaire possible, afin d'en présenter quelques propriétés, qui nous ont paru les plus importantes. Nous ne prétendons pas en faire une étude complète : par exemple, nous passons sous silence les notions d'addition, de multiplication ou d'exponentiation ordinale, qui sont des notions plus difficiles qu'il n'y paraît et mériteraient plus de travail. (d'après Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

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  • Cardinaux

    Dans ce texte, nous allons présenter la théorie des cardinaux, du moins son début : définition, cardinal d'un ensemble et théorème de Cantor-Bernstein, addition et multiplication cardinale. En revanche, nous passerons sous silence le problème de l'exponentiation cardinale, qui est autrement plus compliquée. (d'après Jean Gounon, professeur au lycée Camille Sée) 

    Prérequis :

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  • La construction des Réels par les coupures de Dedekind

    Nous avons déjà vu une construction du corps des Réels dans ce site (voir ci-dessus). Nous en donnons une autre, moins complexe et moins universelle, fondée sur la relation d'ordre naturelle des rationnels.

    Cette construction a l'avantage de donner très facilement la densité des rationnels dans les réels, mais est en revanche plus laborieuse en ce qui concerne les opérations algébriques. A vous de choisir (vous pouvez prendre les deux !)

    Par ailleurs, elle peut être utile pour les concours de recrutement.

    Par Jean Gounon, professeur de mathématiques.

    Prérequis :

    • Les prérequis de ce texte ont trait au langage : nulle théorie n'est nécessaire, mais il utilise le langage de la théorie des ensembles l'algèbre générale, à un niveau Licence.

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    • Laplace, Turing et la géométrie impossible du "jeu de l'imitation"

      Dans un article de 1950, devenu justement célèbre, Alan Turing propose, en vue d'opérer une comparaison fonctionnelle entre le cerveau et la machine, un jeu qu'il appelle "jeu de l'imitation". Cet article fut un pas décisif dans le domaine de la philosophie de la connaissance. 
      Le texte que nous vous proposons présente un point de vue cognitif sur la question de la différence entre la pensée humaine, continue, et le fonctionnement d'une machine à états discrets. (Par Giuseppe Longo, Directeur de Recherche en informatique théorique, CNRS et ENS.) 
      Ce texte a été publié dans la revue Intellectica, n. 35, 2002/2, pp. 131-162, nous remercions l'auteur pour son amabilité. 

      Prérequis :

      • Le texte n'est pas technique et les seuls prérequis sont une certaine culture scientifique générale.
      • Une connaissance générale des fondements de la théorie des ensembles et de l'arithmétique (telle qu'ils sont exposés dans les textes de la section "Logique" du site) sera utile.
      • Ce texte ouvrant une direction inhabituelle dans notre travail, n'hésitez pas à nous donner votre avis ou à nous demander des précisions.

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    • Carl Friedrich Gauss, le Prince des Mathématiciens

      C. F. Gauss est toujours considéré par certains comme le plus grand mathématicien de tous les temps. Sa capacité calculatoire hors du commun, couplée à son goût pour la contemplation des idées abstraites l'on amené à résoudre des problèmes (parfois vieux de millénaires !) et à envisager avec une clarté géniale (bien qu'inquiète) les idées qui feraient les mathématiques du futur.

      Mais il fut également un astronome et un physicien de tout premier plan, grâce à ses va-et-vient incessants entre expérience et théorie. Scientifique complet, il n'en fut pas moins homme et eut sa part de drames personnels, dans une période fort troublée de l'histoire de l'Europe : la première moitié du XIX° siècle.

      Dans ce dossier, nous vous proposons la biographie d'un homme de génie, qui transcenda les frontières entre les sciences. A l'aspect biographiques nous avons ajouté des remarques mathématiques dont certaines pourraient faire l'objet d'études en classe. (Par Farouk Boucekkine, ENS)

      La confection de ce dossier doit beaucoup au livre de Simon Gindkin histoires de mathématiciens et de physiciens, traduit en Français par Jean-Michel Kantor aux éditionsCassini. Nous vous recommandons vivement de consulter leur catalogue !

      Par ailleurs, pour la question de la construction de polygones réguliers à la règle et au compas, évoquée dans ce texte, nous vous conseillons de consulter le dossierConstruction des polygones réguliers, où elle est traitée in extenso.

      Prérequis :

      • Aucun.

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    • Le prix Steiner

      Par Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

    • Résumé - Cet article a été publié dans la revue Quadrature ("Magazine de Mathématiques pures et épicées") numéro 56 AVRIL JUIN 2005 P 30-31. L'éditeur EDP nous a autorisé à le reproduire sur le site culture Math et nous l'en remercions. Voici un lien vers le site de Quadrature http://www.edpsciences.org/journal/index.cfm?edpsname=qua...

      Dans l'article sur les intégrales de Coxeter, nous avons évoqué, le parcours exceptionnel du mathématicien suisse autodidacte Ludwig Schläfli. Il reçut le prix Steiner en 1930, pour sa découverte -avant Juel- des 27 droites d'une surface cubique non réglée (voir sur le site culture math, un excellent et audacieux article sur ce sujet). Le but de cet article est de rendre accessible la liste exhaustive des lauréats de ce prix, qui furent tous des savants d'envergure internationale.

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    •  

      Mécanique et cinématique

      Compte de rebonds

      Daniel Goffinet, Professeur de Mathématiques.

      Résumé - Il s'agit d'un surprenant problème de collision qui a fait l'objet du "problème du mois" d'avril 2007: se présentant comme de la mécanique, il se révèle être un moyen (peu efficace!) de calculer Pi. La solution peut être obtenue par des méthodes géométriques ou algébriques. L'article comprend:

      • une partie de préliminaires qui précise les conditions du problème.
      • deux parties de découpages en sous questions, l'une géométrique, l'autre dans l'esprit de l'algèbre linéaire
      • une solution purement géométrique" (répondant aux questions de la partie géométrique)
      • une solution par l'algèbre linéaire (répondant aux questions de la partie linéaire)
      • une hypothétique preuve d'impossibilité informatique
      • une hypothétique preuve d'impossibilité physique

      Importer l'article en version pdf [158 Ko, 14 pages]

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      La toupie Tippe-Top

Lazare Georges Vidiani, Professeur de Mathématiques.

Résumé - En 1952, dans le commerce des jouets, quand celui ci proposait des objets instructifs et éveillant questions et imagination, humour et habileté manuelle (Wondergraph, père la colique, etc), -contrairement à notre période où les jeux se réduisent à des peluches ou des touches de commande életronique-, une petite toupie en plastique faisait fureur chez les enfants et les adultes d'esprit jeune. Il s'agissait d'une toupie appelée Tippe-Top, de révolution, constituée de deux parties: l'une était une calotte sphérique d'axe z'z, et l'autre un cylindre d'axe z'z emmanché perpendiculairement au plan de la calotte sphérique, l'ensemble formant un seul solide.

L'originalité de la toupie ainsi formée est qu'une fois lancée, elle se retourne sur son manche, en continuant de tourner. Son mouvement fascina même les deux prix Nobel de physique Pauli et Bohr :http://www.fysikbasen.dk/TippetopENGLISH.php

Une revue scientifique grand public eut le malheur et l'inconscience de prétendre que cette propriété ne pouvait se justifier scientifiquement : l'année suivante cette toupie faisait l'objet de la partie V du problème d'Agrégation de Mécanique rationnelle 1953, dont l'auteur était Luc Gauthier. Gérard Egheter, dont le site donné bas de colonne 1 de la page 9 de l'article vaut le détour, m'a communiqué le corrigé manuscrit de Jean Frédéric Auguste Delsarte, que sa fille m'a autorisé à reproduire. Ce Normalien (Ulm 1922) fut notamment quatrième à l'Agrégation 1925, membre du groupe Bourbaki, fut Doyen de la faculté des Sciences de Nancy, et dès 1947 il conçut une douzaine de problèmes de concours très originaux pour l'époque (et la nôtre....) en particulier celui des Mines de Nancy 1947 dont vous aurez l'essentiel en allant voir sur culture math, l'article (excellent) loi de groupe sur une surface.

Le corrigé est dans le TAPE donné en lien (Tiré A Part Electronique aimablement autorisé par le Directeur Olivier Courcelle de la Revue Quadrature 59 (Janvier Mars 2006) "Revue des mathématiques Pures et Epicées) ; Culture Math remercie l'éditeur EDP qui l'a autorisé à diffuser l'article sur le site CultureMath. Voici, en remerciement, un lien vers le site de Quadrature http://www.edpsciences.org/journal/index.cfm?edpsname=qua...

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[404 Ko, 18 pages]

    • Liens

      Une bonne animation, valant mieux qu'un long discours rasant allez voir en http://public.planetmirror.com/pub/irtc/anims/2001-04-15/... ou encore mieux localisé sur une assiette http://www.science.unitn.it/~karwasz/toys/files/mech/bacz.... (Faire un click sur les cases d'animation, puis click droit et cocher dans le menu qui apparait "diffuser dans real Player").

      Petite anecdote historique : L'inventeur (1950), le danois Werner Ostberg raconte qu'il a eu l'idée de la toupie tippe top, en observant, dans la jungle sud-américaine, que lorsqu'on coupe le fond d'une calebasse http://fr.wikipedia.org/wiki/Calebasse, il présente, si on le fait tourner, les mêmes propriétés que le tippe-top En fait c'est une re-découverte (voir l'historique page 2 de .http://www.fysikbasen.dk/TippetopENGLISH.php) car l'objet date de 1890 (John Perry) et 1891 (Helene Sperl), si l'on n'accepte pas d'anticiper dès le début des années 1800 par l'étude des anagyres par Sir William Thomson et Hugh Blackburn.

      Sur CultureMath

      Arc en ciel, soucoupes volantes, toupies, courbes elliptiques, et tout ça, par Michèle Audin (2004)

      Voir aussi

      Le cas de Kowalevski, par Michèle Audin (2006) - Ce que les mathématiciens appellent, depuis 1888, « le cas de Kowalevski », c’est une sorte de gyroscope, un genre de toupie si l’on préfère, dont la découverte a ouvert quelques portes sur des allées des mathématiques que l’on n’a pas fini d’explorer.

      Mon choix de Sophie, par Michèle Audin (2006) - Un article sur Sophie Kowalevski, son image, sa toupie et sa réputation scientifique.

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      Mathématiques pour les sciences physiques et les sciences de la nature

      Calcul Tensoriel. Application à la relativité.

      Jean Gounon, lycée Camille Sée, Paris

      Résumé: Ce texte a pour objectif de présenter, de la façon la plus simple possible, les fondements mathématiques de la théorie de la Relativité (surtout générale) ; ces fondements constituent les bases de la branche des mathématiques appelée Calcul Tensoriel. A l'inverse des présentations habituelles qui, centrées sur la Relativité, donnent une liste rapide de quelques définitions et résultats pratiques indispensables de calcul tensoriel, cette étude s'intéresse avant tout aux bases mathématiques de la théorie physique qu'est la Relativité. Cette dernière n'est envisagée ici que du point de vue de son articulation avec la théorie mathématique qui la précède ; elle n'est donc pas développée pour elle-même : nous renvoyons, pour son contenu et la révolution qu'elle a apporté en physique, aux nombreux livres et sites consacrés à ce sujet.

      Livres

      • Balian  RogerLe Temps et sa flècheÉdité par E. Klein et M. Spiro, Flammarion, 1996. (Collection Champs).
      • Einstein  AlbertLa Théorie de la relativité restreinte et généraleDunod, 2004.Une introduction accessible aux théories relativistes.
      • Simon  YvanRelativité restreinte, cours et applications, Vuibert, 2004. L’ouvrage de référence en langue française, certes de niveau licence mais au formalisme limité et toujours judicieusement introduit. Les discussions sur l’optique classique et sur l’expérience de Michelson sont remarquables.
      • CollectifL'ère EinsteinPour la Science, décembre 2004.
      • KahaneJean-PierreLe mouvement brownien comme objet mathématique, Revue du palais de la Découverte, décembre 2004.
      • Jean-Marie Vigoureux, La quête d'Einstein, éditions Ellipses, 2005.

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    • Pourquoi les équations aux dérivées partielles interviennent-elles en biologie ?

      Ce texte est une introduction rapide aux problématiques qui se posent aux mathématiciens qui s'intéressent à la biologie. Partant d'une interrogation légitime ("Les maths peuvent-elles être efficaces en biologie ?"), il se concentre ensuite sur la description d'un exemple d'application intéresante, la modélisation du chimiotactisme chez certaines amibes, montrant à la fois l'intérêt du langage mathématique, et les difficultés qu'on peut avoir pour résoudre un problème aussi complexe qu'un problème de biologie.

      Ajoutons que ce texte est une petite expérience mathématico-informatique puisqu'il inclut des formules (sous la forme de ficiers .gif) et des liens hypertexte vers un début de glossaire. Par conséquent, n'hésitez pas à nous écrire si vous avez des problèmes techniques en le lisant (à ce propos, il est préférable de le consulter avec Internet Explorer ou Mozilla, car Netscape et Safari ont du mal à aligner les images correctement avec le texte !)

      Enfin, ajoutons que ce document est le point de départ d'un dossier "Maths et Bio", qui s'étoffera dans les mois à venir. N'hésitez pas à nous faire des commandes !

      Par Hatem Zaag, chargé de recherche CNRS à l'Ecole Normale Supérieure. 

      Prérequis :

      • Notion de dérivée (les dérivées partielles sont expliquées en annexe)

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    • Équation de la chaleur : traitement numérique.

      L'équation de la chaleur est à l'origine de nombreux problèmes, souvent difficiles, et a fait couler beaucoup d'encre. Nous nous restreignons ici à un cas particulier, avec des conditions de départs assez simple, de sorte que la solution exacte soit connue. Celle-ci va nous permettre d'apprécier l'efficacité (ou les défauts) des méthode numériques de résolution approchée. On montrera et on expliquera à travers cet exemple les différences fondamentales entre méthodes implicites et explicite. Texte accompagné de simulations numériques en java. Les algorithmes sont également déclinés et mis à disposition en version matlab et scilab (scilab est un logiciel libre distribué par l'INRIA, que l'on peut télé-charger ici). 
      Par Thomas Chomette, avec l'aide d'Emmanuel Grenier, ENS Lyon. 

      Prérequis :

      • Éléments de calcul différentiel (fonction de deux variables, dérivée partielle).

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Illustrations numériques et programmes, disponibles en version html.
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    • Détermination du sexe selon la température chez les crocodiles

      Saviez-vous que le sexe des crocodiles n'est pas déterminé génétiquement dès la conception, comme c'est le cas pour nous autres mammifères ? En fait, si l'œuf est pondu près de l'eau, dans une terre humide et donc fraiche, il donnera une femelle, s'il est pondu sur une terre sèche et donc plus chaude, il donnera un mâle ! Bien entendu, un milieu "intermédiaire" donnera des résultats intermédiaires...

      Cette spécificité a permis aux crocodiles de survivre quelques centaines de milions d'années aux catastrophes qui ont fait diparaître nombre d'autres espèces.

      Ce texte nous donne un modèle mathématique pour étudier l'évolution d'une population de crocodiles, et comparer cette évolution à celle d'une population où la détermination du sexe se fait génétiquement.

      Par Sylvain Arlot, élève de l'Ecole Normale Supérieure. 

      Prérequis :

      • Equation différentielles linéaires. Les équations apparaissant dans le textes sont compliquées et non linéaires, mais leur résolution n'est pas l'objectif du texte, qui obtient essentiellement des informations qualitatives sans utiliser de technique excédant la première année de DEUG.

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    • Interactions entre espèces, modèle de Lotka-Volterra

      Nous nous intéressons ici à un modèle d'interaction proies-prédateurs, proposé par Volterra après la première guerre mondiale. Il s'agissait alors d'expliciter la dynamique des populations de sardines et de requins en mer Adriatique ; expliquer notamment pourquoi les quantités de sardines pêchées après l'interruption due à la guerre n'étaient plus aussi importantes que précédemment et pourquoi à la reprise de la pêche la proportion observée de requins avait augmenté.
      C'est l'occasion d'une étude qualitative assez complète de certains systèmes différentiels. Le texte proprement dit est accompagnés de simulations numériques (applets java). Les programmes utilisés sont également disponibles, commentés, en version matlab et scilab (scilab est un logiciel libre distribué par l'INRIA, que l'on peut télé-charger ici). 
      D'aprés un article de Vincent Calvez et Xavier Lafon, ENS (article intégral disponible sur le site du groupe de travail Mathématiques-Biologie). Illustrations de Thomas Chomette.

      Prérequis :

      •  
        • Une vague connaissance du langage des équations différentielles suffit pour la première partie.
        • La dernière partie, plus technique, nécessite une certaine familiarité avec des notions de linéarisation (matrice jacobienne), de perturbations, de stabilité, et un peu d'algèbre linéaire.

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Illustrations numériques et programmes, disponibles en version html.
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      • Equations de Maxwell et formes différentielles, vers la relativité restreinte

        Ce texte a pour but de présenter les formes différentielles, objet très important dans les mathématiques et la physique moderne, à travers une application classique : la reformulation des Equations de Maxwell (qui modélisent l'électromagnétisme) sous une forme plus compacte et décrivant mieux les symétries observées expérimentalement des champs électrique et magnétique.
        • Intuition de ce que sont les phénomènes électriques et magnétiques.
        • vecteurs de l'espace, base orthonormée directe.
        • symétries de l'espace
        • La connaissance de l'algèbre linéaire au niveau Licence est souhaitable pour être à l'aise avec les objets présentés, mais tout ce qui est nécesaire à la compréhension du texte est défini et exposé.
      • Il n'y a pas d'exposé général dans ce texte, qui ne parle que du cas des dimensions 3 et 4, mais les objets et les méthodes présentés ici sont asiément généralisables à une dimension finie quelconque.

        Par Thierry Levy, chercheur CNRS à l'ENS.

        Prérequis :


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Source : http://www.math.ens.fr/culturemath/index.html


     

    Histoire et épistémologie des Mathématiques :

Préface du livre L’algèbre au temps de Babylone : Quand les mathématiques s’écrivaient sur de l’argile de Jens Høyrup

Une invitation à entrer dans un monde mathématique ancien

Préface du livre L’algèbre au temps de Babylone : Quand les mathématiques s’écrivaient sur de l’argile de Jens Høyrup

 
Karine Chemla

REHSEIS—SPHERE (UMR 7219, CNRS & Université Paris Diderot)  -  e-mail 


Article déposé le 22 septembre 2010. Toute reproduction pour publication ou à des fins commerciales, de la totalité ou d'une partie de l'article, devra impérativement faire l'objet d'un accord préalable avec l'éditeur (ENS Ulm). Toute reproduction à des fins privées, ou strictement pédagogiques dans le cadre limité d'une formation, de la totalité ou d'une partie de l'article, est autorisée sous réserve de la mention explicite des références éditoriales de l'article.  CultureMATH remercie les éditions Vuibert pour avoir autorisé la réédition de ce texte .





   Notre connaissance des mathématiques élaborées voici quelque quatre mille ans sur les rives du Tigre et de l’Euphrate est très récente. Ce n’est que dans la première moitié du siècle dernier que le mathématicien et historien des mathématiques Otto Neugebauer ainsi que l’assyriologue Thureau-Dangin ont fait émerger un continent insoupçonné de savoirs mathématiques, en parvenant à déchiffrer des tablettes excavées au cours des décennies antérieures lors de fouilles archéologiques en Mésopotamie — c’est-à-dire, en gros, dans l’Irak contemporain. Les deux érudits ont en particulier établi, dans les années 1930, que le b² - 4ac qui accompagne aujourd’hui le trajet scolaire de tout un chacun avait eu depuis bien longtemps une forme d’existence dans les tablettes cunéiformes. Les scribes anciens nous ont en effet laissé des tablettes qui posaient systématiquement des problèmes où l’on peut reconnaître des équations quadratiques, et ils les résolvaient non moins systématiquement en recourant à un équivalent du b² - 4ac qui nous est familier. C’est depuis lors que l’on parle d’« algèbre babylonienne ».

Pour interpréter lesdites tablettes, Neugebauer et Thureau-Dangin se sont appuyés sur les connaissances mathématiques dont ils disposaient. Il n’y a là rien que de bien normal. L’historien mobilise toujours ses savoirs propres, mathématiques entre autres, au cours d’un travail d’exégèse. C’est sur cette base que Neugebauer et Thureau-Dangin ont pu percevoir, dans les textes en question, l’énoncé d’équations et leur résolution numérique à l’aide de suites d’opérations arithmétiques portant sur les données des problèmes et correspondant aux formules bien connues.

Dire que des savoirs présents entrent toujours dans la manière dont nous comprenons les écrits du passé, c’est aussi dire que toute évolution de nos connaissances mathématiques est susceptible de provoquer une mutation dans notre interprétation des textes anciens. C’est bien ce qui se produisit dans les années 1970 à propos des tablettes babyloniennes. Avec la multiplication des ordinateurs, l’intérêt pour les algorithmes a crû de façon notable en mathématiques. Dans ce contexte, la réflexion sur cette forme de pratique des mathématiques a mûri, et l’un des acteurs majeurs du développement de l’algorithmique, Donald Knuth, a proposé de relire les tablettes mésopotamiennes comme de premiers témoins de l’écriture d’algorithmes [1]. Il a depuis fait école dans l’historiographie des mathématiques de l’Antiquité.

C’est à partir de tout autres bases que Jens Høyrup a conçu une nouvelle approche des textes cunéiformes. Sa démarche fait écho aux exigences qui se sont élaborées en histoire des sciences au cours des dernières décennies et qui ont accompagné la professionnalisation de cette discipline. L’histoire des sciences s’est constitué comme domaine d’intérêt au XIXe siècle du fait, pour l’essentiel, des travaux d’amateurs éclairés. La première période fut une période de moissons, visant à établir les textes du passé et à repérer les innovations en vue de produire une chronique des progrès. Les limites de cette approche se sont manifestées de toutes parts, ce n’est pas ici le lieu d’en proposer une analyse. Disons simplement que les historiens ont été de ce fait conduits à privilégier aujourd’hui certaines questions et méthodes spécifiques.

Je retiendrai de ce processus de maturation de l’histoire des sciences une exigence essentielle qui s’est imposée et qui permet de situer l’approche des tablettes babyloniennes que Høyrup a développée, renouvelant ainsi en profondeur notre lecture de ces textes. Les historiens des sciences ne se contentent plus, en effet, d’établir le fait qu’un collectif humain savait « que ». Ils ont saisi l’importance de comprendre « comment » ce collectif humain savait « que ». On peut interpréter ce « comment » de bien des manières. J’en illustrerai quelques-unes en dégageant les traits saillants du travail de Jens Høyrup.

Que les tablettes babyloniennes manifestent une connaissance de la résolution des équations quadratiques, c’était hier un résultat. Ce n’est plus aujourd’hui, pour un historien comme Jens Høyrup, qu’un point de départ. Il s’étonne, dans un premier temps, que les interprètes contemporains glosent des termes différents employés par les scribes comme renvoyant à une même opération arithmétique. Il s’attelle dès lors à comprendre les subtilités de la langue technique à l’aide de laquelle les algorithmes sont consignés dans les textes. Ce travail d’analyse terminologique l’amène à établir un fait majeur : les termes en question ne renvoient pas seulement à des opérations arithmétiques, comme une première lecture en avait fait l’hypothèse, mais ils indiquent dans le même temps des manipulations à pratiquer sur un support graphique.

Ce résultat est essentiel à plus d’un titre. Il nous permet de comprendre que les textes cunéiformes ne sont pas de pures prescriptions, mais qu’ils rendent compte aussi bien — et par le même énoncé — des raisons pour lesquelles les opérations sont employées. Notre perception de la nature de ces écrits comme textes techniques s’en trouve profondément modifiée tout comme l’est notre compréhension de l’activité intellectuelle qui a produit ces textes et qui permet de les employer. Par ailleurs, en nous appuyant sur cette nouvelle interprétation, nous pouvons percevoir, en creux, par delà les tablettes babyloniennes, des éléments du dispositif de travail au sein duquel les scribes pratiquaient les mathématiques. Ce sont ces éléments qui ont par suite incité Jens Høyrup à se lancer à la recherche des indices qui permettraient de préciser la nature des supports graphiques qu’utilisaient les scribes.

De tout cela, il ne ressort pas une simple description de la manière dont les praticiens travaillaient les mathématiques. Nous disposons désormais d’outils d’interprétations qui nous permettent de tirer plus amplement parti des traces écrites qui sont parvenues jusqu’à nous. Nous comprenons mieux la nature des « équations » résolues à Babylone et la forme spécifique d’algèbre cultivée voici quatre mille ans dans le croissant fertile.

Un monde ancien qui avait disparu ressurgit un peu plus du néant. Un monde qui nous aide à percevoir la bigarrure des pratiques mathématiques et dans lequel nos mathématiques trouvent l’une de leurs racines.

Nous sommes redevables à Jens Høyrup de nous avoir restitué pour partie ce monde. Il a distillé des décennies de recherches sur ces tablettes pour en nous offrir l’essence dans ce livre qu’il a voulu accessible au plus grand nombre. Saisissons cette invitation à voyager par les mathématiques. Saisissons cette opportunité de comprendre comment une mathématique peut être ni tout à fait la même que la « nôtre », ni tout à fait une autre.



Références

Knuth, Donald, 1968. The art of computer programming. Reading, Mass.: Addison-Wesley Pub. Co., 1968.

———, 1972. "Ancient Babylonian Algorithms", Communications of the ACM 15, no. 7 (1972): 671-677.

———, 1976. "Ancient Babylonian Algorithms", Communications of the ACM 19, no. 2 (1976): 108.




[1] L’ouvrage phare des débuts de l’algorithmique est dû à D. Knuth : Donald Knuth, The art of computer programming (Reading, Mass., 1968). D. Knuth a analysé les particularités des textes mésopotamiens du point de vue de l’écriture d’algorithmes dans Donald Knuth, "Ancient Babylonian Algorithms", Communications of the ACM15 (1972), Donald Knuth, "Ancient Babylonian Algorithms", Communications of the ACM 19 (1976). Signalons que cette transformation de notre interprétation des textes anciens ne s’est pas limitée aux tablettes mésopotamiennes, puisque sous l’influence de D. Knuth, le mathématicien Wu Wenjun proposait une nouvelle approche des écrits mathématiques de la Chine ancienne depuis la même perspective.

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Approche critique comparée des nombres aztèques et mayas

Histoire des mathématiques

NOUVEAU

André Cauty

Approche critique comparée des nombres aztèques et mayas

Alexandre Guilbaud

La science de écoulements

Christophe Schmidt

Le Traité de dynamique de D'Alembert

Marc Chemillier

La divination Sikidy à Madagascar

Harpe mangbetu (R D du Congo)
© musée du quai Branly

Index des documents

 

Pages chronologiques

Résumés

  • Les résumés sont classés par date de mise en ligne (du plus récent au plus ancien)

 



Résumés


Approche critique comparée des nombres aztèques et mayas


Par  André Cauty,   Professeur des Universités à Bordeaux 1, équipe CELIA (CNRS)
     
Résumé - Cette approche critique des nombres aztèques et mayas voudrait attirer l'attention des lecteurs sur les principaux systèmes d'écriture du nombre en usage dans l'antiquité mésoaméricaine. Les principaux sont les numérations écrites mayas et aztèques. La numération vigésimale de position des scribes mayas, de l'époque classique et des codex du postclassique, qui l'utilisèrent pour noter les dates dites du Compte long sous la forme d'un nombre à cinq chiffres exprimant, en nombre de jours, la durée écoulée depuis la date origine de la chronologie maya (11/08/-3113).
La numération vigésimale additive des scribes aztèques, qui l'utilisèrent notamment pour noter, le plus souvent sous forme de nombres ronds à un ou deux chiffres significatifs, les quantités de tributs que chaque communauté devait remettre à la Triple Alliance.
Autre différence, les Mayas écrivaient de nombreuses égalités liant dates et durées, tant de la vie politique des cités que des récits mythologiques. Les Aztèques n'ont pas écrit d'égalités, et ils n'ont même pas laissé de dates en calendrier de l'année vague solaire (l'année mésoaméricaine de 18 x 20 + 5 jours). Par contre, à l'époque coloniale, les Aztèques dévelopèrent de nouvelles formes d'écritures des cadastres, et peut-être des procédés d'approximation des surfaces.

Utilisation en classe - Dans son analyse comparée des numérations mayas et aztèque, l’auteur éclaire quelques aspects fondamentaux des numérations orales et écrites, et livre ainsi un matériau très riche aux enseignants qui abordent en classe, notamment dans les séries littéraires, l’histoire de la numération. 



Autre Ressource sur CultureMATH

Ecritures des nombresAndré Cauty

Les Écritures mayas du NombreAndré Cauty et Jean-Michel Hoppan

Les numérations anciennesChristine Proust

La divination sikidy à Madagascar


Par  Marc Chemillier, Directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
      Victor Randrianary, anthropologue et vidéaste (CNRS - Musée de l'Homme)
       Denis Jacquet
, psychologue, Maître de conférence (Université de Caen)
      Marc Zabalia, psychologue, Maître de conférence (Université de Caen) 


Résumé - La divination sikidy consiste à disposer sur le sol des graines de fano (une sorte d'acacia), sous la forme d'un tableau, dans le but de lire la destinée à travers certaines configurations de graines qui apparaissent dans ce tableau. La procédure de placement des graines comporte une partie produite au hasard (où se manifeste la destinée), et une partie construite à partir de la précédente selon des règles précises. Cette partie calculée du sikidy met en œuvre des propriétés formelles élaborées qui sont celles d'une véritable structure algébrique.

Utilisation en classe – Faire lire ce texte à des élèves pourrait permettre de poser une question fondamentale de l’Ethnomathématique. Lorsque des activités ne sont pas identifiées comme étant des mathématiques par ceux qui les pratiquent, comment reconnaît-on qu’elles appartiennent au champ de cette discipline ? Par quels critères ? Poser cette question au cours d’un débat ou par un questionnaire donnerait l’occasion aux élèves de s’interroger sur leur propre vision des mathématiques.



Autre Ressource sur CultureMATH

Mathématiques de la musique en Afrique centraleMarc Chemillier

Présentation du livre Les mathématiques naturelles par son auteur Marc Chemillier 


Ressources externes

Chemillier M., « Mathématiques de tradition orale », Mathématiques et sciences humaines, 178, 2007 (2), p. 11-40 (Texte au format pdf ici).

Chemillier M., « Divination et rationalité à Madagascar », K. Chemla (éd.), Actes du colloque de synthèse Histoire des savoirs, décembre 2007, p. 241-258 (Texte au format pdf ici).

Site SIKIDI : Divination à Madagascar

Page web de Marc Chemillier

Site geomance




Newton et le problème de Pappus


Par Massimo Galuzzi, Université de Milan


Résumé - Le problème de Pappus parcourt l'entière carrière scientifique de Newton. La solution de ce problème lui fournit une occasion précieuse pour mettre à l'épreuve les résultats de géométrie projective qu'il élabore progressivement à partir des années de sa jeunesse.  Mais il oppose souvent ses solutions à celle donnée par Descartes en opposant la « vraie » analyse des Anciens aux déformations générées par l'usage aveugle de l'algèbre.
De plus, il est un peu étonnant que Newton ait toujours considéré ce problème comme équivalent à celui de tracer une conique par cinq points, en supposant (tacitement) qu'une région du plan soit choisie par avance. C'est une attitude bien différente de celle qui anime les discussions entre Descartes, Roberval, van Schooten et Huyghens sur l'existence de deux solutions.

Utilisation en classe - Ce texte très riche, dans lequel toutes les démonstrations sont soigneusement détaillées, permet une immersion dans les méthodes mathématiques mises en œuvre par les « Anciens », reprises et poursuivies ici par Newton, pour traiter certaines questions liées aux Sections Coniques.
Certains passages de ce texte pourraient certainement être lus et commentés en classe préparatoire pour donner une perspective historique à l’étude des Coniques.
Les professeurs de mathématiques du secondaire trouveront pour leurs élèves quelques situations de problèmes géométriques impliquant les rapports de longueurs, les angles, et bien sûr les triangles semblables. En particulier, le problème de Pappus dans le cas du cercle, qui fait l’objet de la Section 4, offre une configuration exploitable en classe de seconde.   
 


Autre Ressource sur CultureMATH

 Isaac Newton mathématicien : les années de formation et les premiers écrits 
, entretien avec Marco Panza


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D'Alembert: Mathématicien des Lumières

Dossier coordonné par Pierre Crépel (CNRS)


Présentation 
 - Pour vous, qui est D'Alembert ?
- C'est l'Encyclopédie, mais moins que Diderot. C'est aussi un grand mathématicien du XVIIIe siècle, mais moins qu'Euler.
Voilà, en ramassé, la réponse nue qui ressort d'un petit sondage auprès d'étudiants et d'un public divers cultivé mais non spécialisé. Elle n'est pas fausse. Sans Diderot, l'Encyclopédie n'aurait jamais possédé ce sel et ne serait pas allée jusqu'au bout; sans D'Alembert, elle n'aurait eu ni cette qualité scientifique, ni cet impact européen. Tout étudiant de mathématiques a travaillé, appliqué ou entendu évoquer le théorème de D'Alembert(-Gauss) ou théorème fondamental de l'algèbre, le principe de D'Alembert en mécanique, le paradoxe de D'Alembert en hydrodynamique, le critère de D'Alembert pour les séries, l'équation de D'Alembert pour les cordes vibrantes. Or, quand Condorcet, ami et disciple de D'Alembert, a lu successivement à l'Académie les éloges d'Euler et de D'Alembert, décédés à quelques semaines d'intervalle, les observateurs ont remarqué ceci:
"On ne s'attendoit pas que Condorcet mettroit Euler si fort au dessus de d'Alembert, et le public lui en a su gré."
Mais sait-on que D'Alembert a été secrétaire de l'Académie française et non de l'Académie des sciences ? sait-on que son principal correspondant est Voltaire, plus que Lagrange ? sait-on que la moitié de son oeuvre mathématique se situe après l'Encyclopédie alors qu'on dit qu'il n'en fait plus guère ?  sait-on qu'il a écrit mille pages d'optique aujourd'hui oubliées ?
Alors ? Grand géomètre aux dires des littérateurs et bon littérateur aux dires des géomètres? Les jugements de l'Histoire sont plus que contrastés et rarement un auteur, surtout scientifique, a suscité des avis aussi tranchés et aussi opposés. L'édition en cours de ses Oeuvres Complètes permet un regard nouveau.
Plus que pour d'autres "génies de la science", ce dossier sera donc l'occasion de découvertes et d'imprévus, mais aussi de soutes, ce qui n'aurait pas déplu à ce savant des Lumières.




Autres Ressources sur CultureMATH

Ressources externes
  • D'Alembert, Jean Le Rond (1717-1783), le site de l'édition des Oeuvres complètes de D'Alembert.
  • Encyclopédie Diderot et  d’Alembert: la première édition de l'Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers de Diderot et d'Alembert mise en ligne par l'Université de Chicago (projet ARTFL) en collaboration avec l'INaLF. Le projet porte sur les dix-sept volumes de texte et les onze volumes de planches de la première édition.

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Le processus d’abstraction dans le développement des premières théories de la mesure

Par Jean-Philippe Villeneuve, Cégep de Rimouski, Rimouski, Québec, Canada


Résumé -
 Nous nous intéresserons aux premières théories de la mesure élaborées à la fin du 19e siècle et nous les utiliserons pour distinguer le processus d’abstraction du processus de généralisation.  En effet, nous retrouvons des généralisations dans les versions calculatoires de la mesure proposées par Peano (1887), Jordan (1892) et Lebesgue (1902).  En 1898, Borel présenta une nouvelle façon de définir la mesure : au lieu de la définir par un calcul, la notion doit satisfaire une liste de propriétés.  Cette nouvelle façon de définir une notion implique un changement d’attention de la part de Borel et ce changement lui permettra de « reconstruire » la notion dans le sens où certaines propriétés des versions calculatoires deviennent constitutives de la nouvelle notion.  De plus, cette reconstruction implique une réorganisation des connaissances mathématiques, comme l’intégration de connaissances jusqu’alors considérées comme distinctes.  Nous obtiendrons ainsi que ce changement d’attention jumelé à la reconstruction et à la réorganisation des connaissances sont des caractéristiques du processus d’abstraction réfléchissante développé par Jean Piaget.  Nous utiliserons de plus les recherches d’Aline Robert et de Jean Cavaillès pour éclairer notre analyse.  Nous conclurons en remarquant que le processus d’abstraction change la compréhension de la notion, ce qui n’est pas nécessairement le cas pour une généralisation, et qu’il permet d’introduire les notions « spécialisées » que nous retrouvons dans la théorie contemporaine de la mesure.



Autre Ressource sur CultureMATH

 « Les généralisations de la notion mathématique d’intégrale au 19e siècle »
, Jean-Philippe Villeneuve  


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La preuve cartésienne de la quadrature du cercle

Par Davide Crippa, Equipe REHSEIS (CNRS et Université Paris Diderot)

Résumé -
Le problème de la quadrature du cercle, à savoir, le problème de construire un carré ayant même aire que celle d'un cercle donné, restait un problème ouvert parmi les mathématiciens du début du XVIIème siècle. René Descartes (1596-1650) en donna une solution dans les années 1625-1628 dont il déclara lui-même qu'elle n'était pas acceptable.
Cet article examine cette solution, en s'appuyant sur une analyse donnée un siècle plus tard par Euler ainsi que sur une solution connue depuis l'antiquité et rapportée par Pappus. On s'interrogera ensuite sur les raisons qui ont amené Descartes à exclure les deux constructions en tant que non acceptables, par rapport à l'idéal d'exactitude explicité dans La Géométrie (1637). 

Utilisation en classe – Une lecture commentée de certains passages de cet article peut certainement être envisagée dans une classe des cycles S ou L (option « maths »). La seconde partie offre une ressource qu’il serait  possible d’utiliser comme base pour une activité faisant intervenir la somme des termes d’une suite géométrique, ceci autour d’une configuration géométrique visant à  rechercher une solution au problème de la quadrature du cercle.  La discussion de la troisième partie concernant la recevabilité et l’exactitude de la construction géométrique d’une courbe offre un thème qui pourrait faire l’objet d’un travail interdisciplinaire entre mathématiques et philosophie.



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Ressources externes



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Algorithmes et puzzles : une ultime approche de Turing

Par Lény Oumraou, Docteur agrégé de philosophie - Lycée Charles Péguy (Orléans) et Université Paris I 

Résumé - Alan Turing (1912-1954) est, à juste titre, considéré comme le co-inventeur de l'ordinateur (avec J. von Neumann). La « machine de Turing universelle » est bien une préfiguration théorique du « calculateur programmable ». Dans ses travaux fondateurs de 1936, Turing se référaient directement à des questions de calculabilité (les nombres réels calculables) et de décidabilité (le problème de la décision, ou Entscheidungsproblem de Hilbert). Dans l'article de 54, c'est en partant de considérations moins « confidentielles », destinées à un plus large public, qu'il présente une (petite) partie de la théorie de la calculabilité. Les « puzzles » (casse-têtes, énigmes, etc.) forment le point de départ de la discussion. Partant de ces « récréations mathématiques », Turing expose une nouvelle formalisation des algorithmes, dans l'esprit des travaux plus récents de Post et Markov.

Utilisation en classe -  Parmi les « puzzles » étudiés dans le texte, une place importante est donnée au taquin. En suivant la démarche de Turing, on peut envisager un examen approfondi, et non moins ludique, de ce jeu, qui fournit une intéressante application de la théorie des groupes ; on peut même considérer des versions simplifiées (3×3 cases au lieu de 4×4), ou au contraire d'une plus grande complexité, dans une approche combinatoire (méthode de partition). Il peut également illustrer des questions d'algorithmique générale (par exemple les différentes manières d'explorer un arbre) et sensibiliser aux problèmes de la théorie élémentaire de la calculabilité (notion de procédure effective, de complexité algorithmique, etc.). 



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Mathématiques de la musique en Afrique centrale

Par Marc ChemillierDirecteur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

Résumé 
Dans la tradition musicale savante occidentale (et cela vaut aussi pour les traditions savantes non occidentales comme la tradition chinoise), la musique a toujours été associée aux mathématiques. Dans le contexte de sociétés sans écriture, en revanche, cette association peut paraître plus surprenante. Le but de cet article est de montrer quelques cas de répertoires musicaux de tradition orale dans lesquels on peut mettre en évidence des structures musicales complexes comparables à des constructions mathématiques. 


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Les généralisations de la notion d'intégrale au 19e siècle 

Par  Jean-Philippe Villeneuve, Cégep de Rimouski, Rimouski, Québec, Canada

Résumé - Nous retrouvons au 19e siècle quatre façons de définir ou de comprendre la notion mathématique d’intégrale : l’intégrale de Cauchy, l’intégrale de Riemann et les versions calculatoire et axiomatique de l’intégrale de Lebesgue.  Nous proposons d’étudier les généralisations de ces façons de définir l’intégrale en introduisant deux types de généralisations : les généralisations conservatives et les généralisations innovantes.  Dans le premier cas, la façon de définir l’intégrale ou de calculer l’intégrale est conservée et son extension est augmentée, c’est-à-dire qu’il y a plus de fonctions qui sont intégrables selon cette façon.  Dans ce second cas, la façon de comprendre l’intégrale change et il y a une réinterprétation, voire une reconstruction de la notion.

Utilisation en classe - Les enseignants de mathématiques trouveront dans cette approche historique et épistémologique de la notion d’intégrale des éléments pour enrichir l’introduction historique de cette notion faite aux élèves de terminale.
Pour les classes Post-Bac, dans lesquelles l’intégrale de Riemann est approfondie, une lecture accompagnée et commentée montrerait aux élèves que la notion d’intégrale a traversé le 19e siècle d’une façon dont on peut rendre compte grâce à quelques outils conceptuels. 



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A la recherche de la génèse du dernier mémoire mathématique de Georg Cantor:

Du côté de chez  Franz Goldscheider (lettre de Cantor du 18 juin 1886)         

Par  Anne-Marie Décaillot, Equipe REHSEIS (CNRS, Université Paris-Diderot)

Résumé - Franz Goldscheider (1852-1926) est un « ancien élève » de Cantor, professeur de mathématiques dans un lycée de Berlin. La lettre de Cantor du 18 juin 1886, dont nous donnons ci-dessous une traduction française, est la première manifestation connue d’un échange entre les deux mathématiciens, qui se poursuivra de 1886 à 1888. Cette première lettre constitue un véritable exposé introductif des fondements de la théorie cantorienne des ensembles, présentant les notions de cardinaux et d'ordinaux et leurs premières manipulations opératoires.

La lettre expose, avec de nombreux exemples imagés à l’appui, les notions d’équivalence et de puissance ensemblistes ; puis l’arithmétique des nombres cardinaux met l’accent sur les spécificités opératoires concernant les nombres transfinis.

La notion d’ensemble bien ordonné est alors définie, ainsi que celle cruciale de nombre ordinal et d’ensembles conformes. De nombreux exemples permettent d’éclairer les règles de calcul régissant les nombres ordinaux transfinis. Cantor parvient ainsi à la définition du nombre ordinal ω (nombre ordinal de l’ensemble des entiers ordonnés dans l’ordre naturel) et de la puissance ω* (nombre cardinal de l’ensemble des entiers). La deuxième classe de nombres apparaît alors comme l’ensemble de tous les nombres ordinaux, qui sont des types d’ensembles bien ordonnés de puissance ω*. Il y a autant de nombres ordinaux de deuxième classe que de relations de bon ordre sur l’ensemble des entiers.

La lettre que nous éditons ici en langue française prouve une fois encore l'importance des correspondances dans la formation d'une pensée mathématique et permet de reconstituer la genèse du dernier grand mémoire de théorie des ensembles, les Beiträge, publié entre 1895 et 1897 par Georg Cantor, où ces notions seront publiées et approfondies.

                                                 

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Les deux premiers journaux mathématiques français

Les Annales de Gergonne (1810-1832) et le Journal de Liouville (1836-1845), par Christian Gerini (Université de Toulon) & Norbert Verdier (Université Paris-Sud).

Résumé : Les mathématiques ont bénéficié, dans la France et l’Europe du XIXème siècle, d’une nouvelle forme de communication : les périodiques qui leur ont été dédiés. Les Annales de Joseph-Diez Gergonne, publiées mensuellement de 1810 à 1832, constituent le premier journal de mathématiques. Joseph Liouville, en digne successeur de Gergonne, publia à partir de 1836, sous une forme héritée desAnnales, le Journal de Mathématiques Pures et Appliquées. Nous nous intéressons ici à ces deux périodiques sous un angle transdisciplinaire : histoire de la diffusion scientifique en les situant par rapport à d'autres journaux de cette première moitié du XIXème siècle, histoire des mathématiques, épistémologie. Il s’agit de porter à la connaissance de la communauté des mathématiciens et des historiens des sciences des documents originaux riches d’enseignements sur la construction des concepts et théories. Ces textes sont progressivement mis à la disposition d’un public élargi via les nouveaux modes de communication et d’archivage. L’histoire de leur genèse, de leurs contenus et  de leurs auteurs est de ce fait à nouveau d’actualité.

Cet article s’appuie en grande partie sur la publication suivante : « Les Annales de Gergonne (1810-1832) et le Journal de Liouville (1836-1874) : une mine de textes numérisés à exploiter dans notre enseignement. », Christian Gérini & Norbert Verdier,  Repères, 67, 55-68, Topiques éditions, 2007. Nous remercions vivement Yves Ducel d’avoir autorisé cette reprise sous forme électronique.

Utilisation en classe - Les lecteurs de cet article seront frappés par l'importance de la contribution des lycéens et étudiants et de leurs professeurs aux premiers périodiques mathématiques, ainsi que par le rôle qu'y jouent l'élaboration et la résolution de problèmes. Les Annales de Gergonne et le Journal de Liouville offrent ainsi des ressources inépuisables pour l'enseignement. On trouvera en annexe de l'article les "Questions du Dimanche" de Norbert Verdier, une liste de problèmes publiés dans les périodiques et ouvrages mathématiques du XIXe siècles soumis à la sagacité des lecteurs de CultureMATH.

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Tout sur les polyèdres: des solides de Platon aux étoiles de Poinsot-Kepler



Dossier présenté par Jean-Jacques Dupas, ingénieur chercheur au CEA de Bruyères le Châtel - Président de 2A.MAJ-DPS, avec la participation d’Alice Dupas

Le dossier se compose de neuf séquences filmées, où Jean-Jacques Dupas, assisté de sa fille Alice, présente les polyèdres depuis leurs plus simples composants, les polygones, jusqu'aux objets les plus élaborés découverts récemment.

Les neufs séquences sont indépendantes et de niveau croissant: les premières s'adressent aux écoliers (séquences 1 et 2), les suivantes aux collégiens (séquences 3 et 4), puis aux lycéens (séquences 5, 6 et 7), et enfin aux étudiants (séquences 8 et 9).

Les vidéos sont accompagnées de documents complémentaires: résumés, glossaire, chronologie, bibliographie et herbier (plus de 300 polyèdres classés par familles avec photos de maquettes et fiches descriptives).

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Achille Brocot, mathématicien à ses heures


Par Roger Mansuy, professeur de mathématiques et d'informatique au Lycée Louis le Grand, Paris.

Achille Brocot (1817-1874) semble davantage connu des amateurs d'horlogerie que des mathématiciens et pourtant cet amateur a fourni un joli travail (Brocot 1961) sur l'approximation rationnelle et laissé son nom à une structure arborescente représentant les rationnels (conjointement avec le mathématicien allemand Moritz Stern pour un travail indépendant de celui de Brocot). Reprenons quelques éléments biographiques de cet illustre inconnu.

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Ressources externes pour en savoir plus sur l'Arbre de Stern-Brocot

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Les calculs du citoyen Haros. L'apprentissage du calcul décimal


Par Roger Mansuy, professeur de mathématiques et d'informatique au Lycée Louis le Grand, Paris.

Parmi les changements qui ont suivi la révolution française de 1789, l'introduction du système métrique en lieu et place des unités de mesures héritées de l'ancien régime a profondément modifié l'enseignement des mathématiques. Comme les nouvelles unités sont dans un rapport une puissance de 10 avec les sous-unités, il a fallu développer la pratique du calcul décimal. En effet, tous les marchands et financiers (et plus généralement toute la population non-scientifique) étaient davantage habitués à manipuler des rapports entre entiers pour les anciennes unités et il apparaît nécessaire de fournir des manuels pour diffuser quelques rudiments de manipulation des décimaux. Parmi ces ouvrages pédagogiques, l'un a connu plusieurs rééditions à partir de 1801: "Introduction abrégée sur les nouvelles mesures qui doivent être introduites dans toute la République au 1er vendémiaire an 10, avec des tables de rapports et de réductions", par C.H. Haros. L'article présente le livre et son auteur, ainsi qu'un extrait de l'une de ces tables.

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Les géomètres de la Grèce antique


Arycanda - Turquie - Photo C. Proust

Un dossier de Bernard Vitrac (CNRS - Ecole Pratique des Hautes Etudes).

Ce dossier est issu de documents publiés dans le numéro 21 des Génies de la Science paru en novembre 2004, et diffusés sur CultureMATH avec l'aimable autorisation des éditions "Pour la Science". Il contient dix articles, qui seront mis en ligne progressivement, au rythme d'un article tous les deux mois environ.

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Résumé - Bien des approches de la géométrie grecque ancienne sont possibles. Les grands textes des auteurs hellénistiques, notamment certains fameux problèmes tels que la quadrature du cercle ou la duplication du cube, ont joué un rôle indéniable dans l’histoire des mathématiques jusqu’à une date récente et ont intéressé — et intéressent toujours — les historiens des sciences, les enseignants, le public cultivé … Plusieurs questions restent cependant sans réponse : les premières recherches mathématiques des Grecs nous échappent en grande partie ; nous ignorons à peu près tout de la biographie (en particulier intellectuelle) des principaux géomètres ; les modalités de l’enseignement des mathématiques dans l’Antiquité nous sont fort mal connues. Bien que lacunaires, les sources ne sont pourtant pas muettes. Des oeuvres mathématiques majeures sont parvenues jusqu'à nous au terme de processus de transmission complexes, en particulier par le biais de la tradition savante écrite en langue arabe. Dans ce dossier, Bernard Vitrac présente les oeuvres d'Hippocrate, Euclide, Archimède, Apollonius, Ptolémée, Héron, Ménélaos..., et évoque des lieux et des contextes historiques particulièrement importants pour l'histoire des mathématiques (les cités ioniennes, Athènes, Alexandrie...). Le dossier se répartit en dix articles, complétés par des outils annexes qui seront utiles aux enseignants : bibliographie, chronologie, carte, ainsi qu'une liste des oeuvres mathématiques grecques parvenues jusqu'à nous.

Utilisation en classe - En insistant sur le contexte historique et intellectuel du développement des mathématiques en Grèce ancienne, ce dossier intéressera aussi bien les enseignants de mathématiques que ceux d'histoire, de lettres ou de philosophie. Par leur style clair et accessible, les textes s'adressent aussi à un public de lycéens, notamment à ceux qui voudraient s'engager dans des travaux personnels encadrés en histoire des mathématiques. Des encarts contenant des démonstrations mathématiques détaillées peuvent être exploités en classe au niveau du collège ou au niveau du lycée.

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Niels Abel (1802-1829)

Gilles Damamme et Danielle Salles

Brochure édité par l’IREM de Basse-Normandie en novembre 2002 à l’occasion de la conférence de Gilles Damamme lors de l’exposition : “Vies de Mathématiciens” à l’Université de Caen.

La brochure est inspirée du livre d’Oystein Ore: “Abel, un mathématicien romantique” paru chez Belin dans la collection “Un savant, une époque” en 1989. Elle est diffusée par CultureMath avec l'aimable autorisation de l'IREM et des Editions Belin.

Brochure en format pdf

 

Douce perspective

Denis Favennec

Cet article évoque quelques uns des artistes et mathématiciens qui ont transformé une invention d'architecte, la perspective centrale, en une théorie mathématique révolutionnaire, la géométrie projective.

Il s'agit d'une brève introduction au livre Douce Perspective. Une histoire d’art et de science de Denis Favennec en collaboration avec Emmanuel Riboulet-Deyris, Editons Ellipses 2007.

Préface du livre, par Eric Van der Oord, Inspecteur général de l’Education nationale

Denis Favennec et Emmanuel Riboulet-Deyris enseignent les mathématiques en classes préparatoires aux grandes écoles. En bons mathématiciens, ils savent bien que les théories qu’ils enseignent, les définitions, les théorèmes, ces belles routes tracées pour la pensée des hommes, sont toujours construites sur un ensemble de sentiers longuement parcourus par des chercheurs aux pas parfois incertains.

Dans cet ouvrage, ils nous invitent à découvrir les chemins parcourus par l’esprit humain entre la découverte de la perspective en peinture et l’invention de la géométrie projective en mathématiques.

Pour mesurer l’étendue de la période étudiée, il suffit de comparer deux séries de dates : 
1415 Invention de la perspective par Brunelleschi 
1435 Alberti publie son De pictura
1482 Piero della Francesca publie son De prospectiva pingendi
1543 Publication de De revolutionibus orbium caelestium de Copernic 
1616 Condamnation de Copernic 
1633 Condamnation de Galilée 
1639 Invention de la géométrie projective par Desargues 
1687 Publication des Principia mathematica de Newton

Que s’est-il passé durant ces deux siècles ?

C’est ce que se proposent de montrer les auteurs. Ils feront voyager le lecteur dans un monde où l’espace de la physique mathématique et de la géométrie, familier pour les bacheliers d’aujourd’hui, n’est pas encore inventé. Un monde où, selon les conceptions d’ Aristote , un objet ne peut être considéré que dans un certain domaine, et où ses propriétés ne relèvent pas de lois universelles mais des lois de son domaine — par exemple les corps terrestres se déplacent en ligne droite, mais les corps célestes décrivent des cercles. Un monde où, en géométrie, on admet qu’un segment puisse être prolongé autant que nécessaire, mais où la droite n’est pas conçue dans sa globalité. Un monde enfin où l’infini « actuel » étant une prérogative divine, son apparition dans un tableau pourrait être considérée comme sacrilège, et où le peintre peut être tenté de cacher les points de fuite de ses perspectives. Dans ce monde, une pléiade d’artistes ont utilisé la perspective pour construire leurs tableaux, tant pour donner au sujet représenté des proportions harmonieuses que pour orienter le regard du spectateur sur l’essentiel. En examinant les nombreux tableaux commentés dans l’ouvrage, le lecteur découvrira sans cesse, selon une expression de Daniel Arasse , « cette géométrie secrète de l’oeuvre peinte qui, en tout temps, a été pour les artistes une des composantes essentielles de la beauté » . Au terme de cet itinéraire passionnant, le lecteur aura constaté, pour reprendre une phrase de l’ouvrage, que la fin assignée à la perspective, aussi bien par la théorie que par la pratique, est la production d’un sens plutôt que d’une illusion .

Utilisation en classe - Cet article, ainsi que la lecture à laquelle il convie, enrichit le dossier de CultureMath sur l'histoire de la perspective. Tout comme l'article sur le mathématicien J.-H. Lambert (1728-1777), il aborde les relations étroites de la géométrie avec l'histoire de l'art, un sujet particulièrement intéressant pour les sections littéraires.

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Les écritures mayas du nombre

André Cauty et Jean-Michel Hoppan (Centre d'Etude des Langues Indigènes d'Amérique )

 

Résumé - ‘Les écritures mayas du nombre’ sont une synthèse des plus récents résultats d’analyses épigraphiques et linguistiques du corpus des écritures numérales et numériques réalisées par les scribes mayas depuis l’époque préclassique jusqu’à celle de la conquête espagnole. Interprétées dans le cadre des numérations parlées (de types protractif et additif) et dans celui des mesures de temps, la grande diversité des données analysées conduit à une typologie de l’ensemble des formes (notamment des zéros) et des systèmes mayas d’écriture du nombre, tant dans la représentation des dates et des petites durées, que dans celle des translations temporelles et des grandes durées. Diverses remarques présentent et discutent des usages spécifiques (âge de la Lune, durée d’une lunaison, pas de translation dans les almanachs divinatoires), des interprétations (zéro comme signe d’achèvement, d’intronisation, etc.), des distinctions marquées par les scribes (ordinal/cardinal, prospectif/ rétrospectif), ou encore des thèses alternatives (unité principale du système des mesures de temps, hypothèse courte, zéro opérateur).

Utilisation en classe - Cet article intéressera les enseignants désireux d'accéder à une réflexion approfondie sur les problèmes historiques, philologiques et linguistiques que pose la compréhension des systèmes numériques anciens. Pour trouver une documentation adaptée à l'enseignement dans les classes de collège et de lycée, ils pourront se reporter au dossier "Les numérations anciennes" et en particulier à la fiche pédagogique "Nombres mayas".

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Les 15 problèmes de géométrie de la règle

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Dossier de Roger Laurent - mise en ligne de deux notes de Jean-Henri Lambert traduites en français par Jeanne Peiffer (Centre Koyré, CNRS) .

Les 15 problèmes de géométrie de la règle publiés en 1774 par Jean-Henri Lambert ont joué un rôle majeur dans le développement et la diffusion de la perspective, et certains d'entre eux sont encore aujourd'hui des classiques de l'enseignement de la géométrie. Ce dossier présente J.-H. Lambert et son oeuvre mathématique, ainsi que des extraits de son ouvrage "Notes et additions à la perspective affranchie de l'embarras du plan géométral", traduit de l'allemand par J. Peiffer, annoté par R. Laurent et J. Peiffer, et publié en annexe de "La place de J-H. Lambert (1728-1777) dans l'histoire de la perspective" de R. Laurent (cedic: 1987). Ces extraits incluent une très intéressante note historique, que l'on peut considérer comme la première véritable histoire de la perspective, et les 15 problèmes proprement dits. La bibliographie très complète de l'ouvrage de R. Laurent est également mise à la disposition des lecteurs qui voudraient aller plus loin.

Utilisation en classe - Les 15 problèmes de Jean-Henri Lambert sont des constructions à la règle seule qui peuvent être exploitées à tous les niveaux de l'enseignement secondaire. Certains sont bien connus des enseignants, comme le problème V (deux droites D et D' se coupent hors de la feuille; sans les prolonger, construire une droite concourante avec D et D' et passant un point donné). Ces problèmes anciens prennent un intérêt renouvelé dans le cadre des nouveaux programmes de mathématiques des sections littéraires, qui désormais abordent la perspective centrale:

La problématique de la représentation de l’espace en fonction des finalités visées, artistiques ou techniques, conduit d'une part à mettre en oeuvre les connaissances géométriques, dans l'espace mais aussi dans le plan, et d'autre part à aborder des questions de nature culturelle et artistique. (p. 1) [...] Grâce au programme de l’option de première, les élèves [de terminale] disposent désormais à la fois de résultats de géométrie dans l’espace et d’un outil de visualisation des configurations, la perspective parallèle. Il s’agit maintenant d’étudier les rudiments de la perspective centrale, mode géométrique de représentation de l’espace qui a constitué, durant plusieurs siècles, le principe de la réalisation des oeuvres d’art pictural en Occident. (p. 5)

Par ses relations étroites avec l'histoire de l'art, l'histoire de la perspective est un sujet d'étude particulièrement intéressant à aborder dans les sections littéraires.

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La géométrie : histoire et épistémologie

Jean-Pierre Friedelmeyer - Irem de Strasbourg
Diaporama commenté.

Résumé – En 79 diapositives commentées, ce document retrace l'histoire de la géométrie depuis ses origines mésopotamienne, égyptienne et grecque jusqu'aux théories non euclidiennes élaborées au XIXe siècle. Une première partie traite de l'élaboration de la géométrie comme science mathématique, une deuxième partie aborde les géométries non euclidiennes et introduit à une nouvelle conception de la géométrie.

Plus qu'une simple histoire, il s'agit d'une réflexion épistémologique sur le rapport entre mathématique et réalité, qui intéressera aussi bien les philosophes que les mathématiciens.

Utilisation en classe – Ce diaporama a été élaboré en Terminale scientifique à la demande conjointe d’Élisabeth ARBOGAST, professeur de mathématiques et Nafissa HAIDAR, professeur de philosophie, toutes deux au lycée Ribeaupierre de Ribeauvillé (Haut-Rhin). Au départ, Mme Haidar avait souhaité un exposé sur la géométrie non euclidienne et à partir de là, aborder les questions d’épistémologie au programme de la classe de Terminale Scientifique. Très vite, nous nous sommes mis d’accord sur l’objectif suivant : mettre en mouvement une dynamique de réflexion qui rompe avec le cloisonnement disciplinaire, et qui amène les élèves à se dire lorsqu’ils font des mathématiques : quel est le sens de ce que je fais en mathématiques ? En quoi est-ce une science exacte ? Comment s’est–elle construite ? Quel lien avec ce que je fais en philosophie ? Et lorsqu’ils sont en cours de philosophie : quels exemples puis-je tirer de mes autres apprentissages, mathématiques, physique, SVT, etc. pour donner corps aux concepts philosophiques, pour illustrer des thèmes comme intuition, évidence, vérité, rigueur, imagination, réalité ?

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Systèmes numéraux en Grèce ancienne: description et mise en perspective historique

Samuel Verdan – Institut d'archéologie et des sciences de l'Antiquité (IASA), Université de Lausanne

Résumé – Aux époques historiques, les Grecs disposaient pour écrire les nombres de deux systèmes, qui faisaient l'un et l'autre appel aux lettres de l'alphabet. On sait comment ces numérations fonctionnaient, et il est donc relativement aisé d'en donner une description. Il est en revanche plus difficile de retracer leur évolution: quand apparaissent-elles, de quelle manière coexistent-elles? Aborder ces questions permet d'entrevoir comment l'écriture des nombres est liée à l'histoire d'une société et comment elle accompagne le développement des mathématiques.

Utilisation en classe – Cet article devrait intéresser non seulement les professeurs de mathématiques, notamment ceux qui enseignent l’histoire des nombres en première littéraire, mais aussi les professeurs d’histoire. Les uns et les autres pourraient puiser dans cette approche culturelle des nombres des idées de coopération interdisciplinaire.

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Les jeux de ficelle : témoins d’une activité mathématique

Eric Vandendriessche - Equipe REHSEIS

Résumé– Cet article examine une activité procédurale dénommée « jeux de ficelle » (« string figures » en anglais) et pratiquée dans de nombreuses communautés de tradition orale. L’analyse de certaines sources ethnographiques montre que la création des jeux de ficelle provient d’un travail intellectuel développé dans ces communautés autour des concepts de « procédure », d’ « opération », de « sous-procédure », de « transformation » et d’ « itération ». Ce travail a consisté en l’élaboration d’algorithmes résultant d’investigations sur des configurations spatiales d’une grande complexité. De ce point de vue, l’objet « jeu de ficelle » apparaît comme le produit d’une activité mathématique.

Utilisation en classe – Faire lire ce texte à des élèves pourrait permettre de poser une question fondamentale de l’Ethnomathématique. Lorsque des activités ne sont pas identifiées comme étant des mathématiques par ceux qui les pratiquent, comment reconnaît-on qu’elles appartiennent au champ de cette discipline ? Par quels critères ? Poser cette question au cours d’un débat ou par un questionnaire donnerait l’occasion aux élèves de s’interroger sur leur propre vision des mathématiques.

Ressources sur CultureMath

Ressources externes

A lire

  • Mathématiques d'ailleurs, Nombres, formes et jeux dans les sociétés traditionnellesMarcia Ascher, Traduction de l'anglais : Karine Chemla et Serge Pahaut.
  • Mathématiques exotiques, Dossiers Pour la Science n°47, avril 2005

 

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Pourquoi, pour qui enseigner les mathématiques?

Une mise en perspective historique des finalités et des contenus de l'enseignement des mathématiques dans la société française au XXe siècle.

par

Hélène Gispert, Groupe d’histoire et de diffusion des sciences d’Orsay (Université Paris-Sud 11)

Article publié dans le Bulletin de l'APMEP n° 438  en janvier 2002, consultable iciLe texte est diffusé par CultureMATH dans sa version intégrale, légèrement modifiée, avec l'autorisation de l'APMEP, que nous remercions chaleureusement.

Cet article aborde, en l'inscrivant dans une réflexion historique, une question que se pose en permanence l'institution scolaire, et que l'actualité vient de remettre au premier plan, pour ce qui est de l'élémentaire, avec la publication de l'Avis de l'Académie des Sciences sur la place du calcul dans l'enseignement primaire (voir le point de vue d'historien de Renaud d'Enfert sur cet avis, diffusé par le site EducMath)

Pour mesurer l'intérêt de ce regard vers le passé, citons la conclusion: "Ce parcours partiel et trop rapide des principes qui ont guidé les orientations de différents programmes de géométrie depuis un siècle et demi illustre bien la diversité des enjeux à l’œuvre dans l’enseignement des mathématiques. Celui-ci se trouve en effet au carrefour de contraintes d’ordre disciplinaire, épistémologique, social, idéologique, pédagogique dont la résultante a dépendu des temps et des publics concernés. Les perspectives pour l’enseignement des mathématiques pour ce siècle sont ainsi à réfléchir en fonction de l’état des mathématiques, du rôle qu’elles jouent aujourd’hui dans la société et des ambitions affichées pour l’école."

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Autres ressources de CultureMath sur l'histoire de l'enseignement

Ressources externes

Du côté de l'actualité

Voir l'Avis de l'Académie des Sciences sur la place du calcul dans l'enseignement primaire, adopté le 9 janvier 2007, et les premières réactions sur EducMath (commentaires de Guy Brousseau, Catherine Houdement,  Jean-Pierre Kahane, Michèle Artigue, Roland Charnay, Jean-Pierre Demailly, Renaud d'Enfert ...).

A lire

Dans «Les Génies de la science», N° 31 mai 2007

  • L’enseignement du calcul à l’école primaire par Renaud d’Enfert
  • Les sciences au lycée : l’avis des savants par Hélène Gispert

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Les matrices : formes de représentation et pratiques opératoires (1850-1930)

Frédéric Brechenmacher - Centre Alexandre Koyré (2006)

Résumé

De même que, dans les mathématiques contemporaines, les matrices sont susceptibles de représenter une diversité d’objets algébriques, leur histoire se joue sur une longue période, dans des contextes divers et s’enrichit de la rencontre entre différents champs de recherche. Dans cet article nous rentrons dans le détail de textes publiés entre 1850 et 1890 par des auteurs comme Arthur Cayley, James Joseph Sylvester et Eduard Weyr. En mettant un avant les contextes culturels dans lesquels s'inscrivent ces différents auteurs, nous observerons des pratiques différentes dont la rencontre provoquera un enrichissement du champ des significations associées à la notion de matrice. Nous verrons que poser la question de l'histoire de la notion de matrice permet d'observer des aspects culturels des mathématiques antérieurs aux théories structurelles et unificatrices comme l'algèbre linéaire des années trente du XXe siècle.

Cet article s'appuie sur de nombreux extraits de textes originaux placés dans le corps du texte et sous forme d'encarts, la lecture n'en est cependant jamais obligatoire et l'ensemble de l'article peut être parcouru en laissant à une seconde lecture l'étude des citations.

Utilisation dans l'enseignement

Plusieurs problèmes mathématiques présentés dans cet article peuvent être abordés avec des étudiants. Selon le niveau de généralité choisi (matrices symétriques, diagonalisables ou quelconques, à coefficient dans un corps algébriquement clos ou dans un anneau principal) les problèmes proposés peuvent être exploités à des niveaux très différents, des premières années d'université à la préparation de l'agrégation.

Le problème des types d'intersections des coniques étudié par Sylvester entre 1850 et 1851 peut donner lieu à un travail sur les difficultés posées par la multiplicitédes valeurs propres d'une matrice. Les différents types d'intersections de coniques permettent de représenter dans un cadre géométrique les différentes décompositions du polynôme caractéristique ou minimal et les différentesformes canoniques associées.

Le problème de la détermination des "racines" des fonctions homographiques posé par Cayley en 1858 fournit une situation dont l'étude peut déboucher, de manière constructive, à l'introduction des "lois" du calcul matriciel et des pratiques polynomiales associées (théorème de Cayley-Hamilton). Le problème des matrices périodiques permet d'aborder les difficultés propres au calcul matriciel (anneau non intègre et non commutatif). L'ambigüité de la notion de "single quantity" de Cayley et l'efficacité des pratiques polynomiales qui l'accompagnent peuvent donner lieu à un travail sur les quantités multiples (algèbres associatives).

Les travaux menés par Sylvester entre 1880 et 1885 permettent de travailler sur le problème de la définition des fonctions de matrices. Un travail peut également être mené sur les quaternions et lesnonions afin d'introduire les méthodes élaborées pour la détermination des matrices qui commutent avec une matrice donnée (polynôme minimal, matrices dérogatoires, nullité d'une matrice).

Les procédés opératoires sur la forme matricielle élaborés par Eduard Weyr entre 1885 et 1890 permettent d'introduire ou d'approfondir la principale méthode de démonstration du théorème de Jordan (décomposition de l'espace en sous espaces caractéristiques invariants pour un opérateur donné).

Enfin, la présentation, dans la première partie de cet article, de la synthèse théorique élaborée dans les années trente permet de mettre en évidence les enjeux pédagogiques portés par la forme matricielle. En même temps que s'élabore une synthèse qui donne à la théorie des matrices un caractère universel, les traités des années 1930 adoptent une organisation didactique basée sur le caractère opératoire de la représentation imagée des matrices, représentation présentée comme simpleefficace et permettant d'assimiler des théorèmes généraux.

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Textes écrits, textes dits dans la tradition mathématique de l’Inde médiévale


Manuscrit en feuilles de palmier d'un texte mathématique jain écrit au Xe siècle, le Ganitasârangraha [Photo A. K.]

Agathe Keller, équipe REHSEIS (CNRS et Université Paris 7)

 

Résumé – La tradition savante indienne est traversée par un paradoxe : une abondance de manuscrits témoigne de textes qui privilégient une transmission orale du savoir. Il en va ainsi pour les mathématiques, comme pour d’autres disciplines savantes. Cette prééminence de l’oralité comme valeur de transmission du savoir, a-t-elle eu une influence sur la manière dont on a pratiqué les mathématiques en Inde? Pour répondre à cette question, l'auteur nous entraîne dans l'aventure des manuscrits au travers de la tradition védique et de la culture sanskrite.

Utilisation en classe – Les enseignants trouveront dans cet article des énoncés de problèmes stimulants pour tous les niveaux de l'enseignement secondaire (de la proportionnalité à la théorie des nombres).

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Ressources sur CultureMath

Ressources sur le site de l'IUFM de la Réunion

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Ethnomathématique dans l’océan Indien : les lambroquins à la Réunion

Dominique Tournès, IUFM de la Réunion et équipe REHSEIS

Ce dossier est une version augmentée de l’article paru dans la Revue historique de l'océan Indien, 2 (2006), p. 194-204. Il est publié sur CultureMATH avec l’aimable autorisation de l’AHIOI (Association historique internationale de l’océan Indien).

Résumé – L’architecture créole réunionnaise recourt abondamment à des motifs géométriques. Les lambroquins, ces frises de bois ou de tôle qui bordent les toitures, en constituent l’un des éléments les plus caractéristiques. Dans ce dossier, on se propose de présenter l’origine, la fonction utilitaire et la fonction décorative des lambroquins, d’étudier plus spécifiquement leur structure géométrique et de les situer par rapport à l’ensemble des dessins à motifs répétitifs employés dans l’art et l’architecture. Les cinq types de lambroquins rencontrés à la Réunion, leurs fréquences d’emploi et leurs enrichissements esthétiques constituent une véritable signature ethnomathématique de la culture créole insulaire qui s’est développée dans ce département français de l’océan Indien.

Utilisation en classe – À la Réunion, les lambroquins offrent un support naturellement pertinent pour enrichir l’enseignement des mathématiques en s’appuyant sur le vécu culturel des enfants. On évoque ici plusieurs expériences pédagogiques réalisées dans des collèges et des lycées de l’île, en souhaitant que les enseignants d’ailleurs puissent également s’en inspirer.

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Ressources sur CultureMath

Ressources externes

A lire

  • Mathématiques d'ailleurs, Nombres, formes et jeux dans les sociétés traditionnellesMarcia Ascher, Traduction de l'anglais : Karine Chemla et Serge Pahaut.
  • Mathématiques exotiques, Dossiers Pour la Science n°47, avril 2005
  • Mathématiques naturelles, Marc Chemillier, Odile Jacob (2007)

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Les manuels d’arithmétique pour les marchands dans la France du XVe siècle

Maryvonne Spiesser (maître de Conférence à l'Université de Toulouse III).

Cet article a été publié dans le Bulletin de l’APMEP n°444, 2003, p. 32-50. Le texte diffusé par CultureMATH est la version intégrale, avec quelques corrections mineures. Il est mis en ligne sur CultureMATH avec l'autorisation de l'APMEP, que nous remercions chaleureusement.

Résumé - Au cours du XVe siècle, un nouveau type de traités d’arithmétique pratique se développe en France en dehors de l’Université. Ce sont des ouvrages pédagogiques, qui reflètent la nécessité d’une formation mathématique pour les futurs marchands, formation dont on connaît très peu les modalités. En dehors de l’apprentissage du calcul, l’apprenti marchand apprend à gérer mathématiquement des situations qu’il rencontrera au quotidien, toutes régies par la règle de trois ; il se mesure aussi à des exercices plus plaisants, qui complètent sa formation. Les méthodes d’apprentissage sont fondées sur l’application de règles, présentées de manière algorithmique et accompagnées de nombreux exemples d’entraînement. Cet article en présente un certain nombre, pour la plupart très répandus dans ce type d’ouvrages. Le courant des « arithmétiques commerciales » puise ses sources dans un passé souvent lointain ; et sans toutefois demeurer créateur, il va perdurer jusque dans la première partie du XXe siècle, à travers les manuels d’arithmétique de l’école élémentaire.

Utilisation en classe - Cet article fournit un riche matériau pour des activités en classe. En effet, les nombreux exemples sont une source d’énoncés permettant de mettre en pratique des notions mathématiques essentielles comme la proportionnalité. Par ailleurs, la formation mathématique des marchands dans l'Europe de la Renaissance est un sujet intéressant à exploiter dans le cadre d'un travail interdisciplinaire : le thème des énoncés de problème montre une production mathématique en liaison étroite avec la vie sociale, ici le négoce. Grâce à cette documentation, les professeurs d'histoire pourront notamment montrer comment la tradition commerciale a contribué à préserver et à diffuser un patrimoine qui s’est enrichi et qui a évolué au cours des temps et au contact de différentes civilisations. Enfin, les enseignants et les formateurs trouveront dans ces problèmes pratiques matière à réflexion sur la forme de l’exposé mathématique et les modes de justification, adaptés aux objectifs et au lectorat, dépendant aussi des traditions et des outils mathématiques dont on dispose.

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Inventer une géométrie pour l’école primaire au XIXe siècle

Article de Renaud d’Enfert, IUFM de l’académie de Versailles. Version augmentée de l'article publié dans la revue Tréma de l’IUFM de Montpellier, n° 22, septembre 2003, pp. 41-49.

Résumé - Cet article vise à mettre en évidence la façon dont s’est constituée, au XIXe siècle, une géométrie spécialement dédiée à l’enseignement primaire qui est alors « l’école du peuple ». Mobilisant les ressources du dessin, cette géométrie primaire doit se démarquer de la géométrie « classique » enseignée dans le secondaire par son caractère utile et pratique. S’élaborent ainsi des contenus, des méthodes et des pratiques enseignantes spécifiques qui, largement liées aux finalités de l’école primaire mais aussi à l’âge des élèves, posent la question de la place respective des activités graphiques – et plus largement des activités manuelles – et du raisonnement dans un enseignement de géométrie « pour tous ».

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A lire

Le dessin à l'école de 1800 à nos joursRenaud D'Enfert, Daniel Lagoutte, Lyon, INRP, 2004.

L’introduction du travail manuel dans les écoles primaires de garçons, 1880-1900Renaud D'Enfert, Histoire de l’éducation, n° 113, janvier 2007, pp. 31-67.

L'enseignement mathématique à l'école primaire, de la Révolution à nos jours. Textes officiels réunis et présentés par Renaud d'Enfert, avec la collaboration d'Hélène Gispert et deJosiane Hélayel. Tome 1 : 1791-1914. Paris, INRP, 2003.

Dans «Les Génies de la science», N° 31 mai 2007:

  • L’enseignement du calcul à l’école primaire par Renaud d’Enfert.
  • Les sciences au lycée : l’avis des savants par Hélène Gispert.

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Ecritures des nombres

Un article d'André CautyProfesseur des Universités à Bordeaux 1, équipe CELIA du CNRS.

 

Introduction - Tout le monde sait distinguer premier, second et dernier, ou encore un, deux et beaucoup. Mais comment construire le nombre abstrait, c’est-à-dire développer et articuler entre elles : la capacité « ordinale » de distinguer des entités sur la seule base de leur rang dans une suite, et la capacité « cardinale » de déterminer des quantités hétéroclites par la seule propriété d’avoir le même nombre d’éléments ou d’être de même mesure ? On comprend qu’il s’agit d’une longue aventure humaine collective en observant comment s’écrivent les grands nombres dans différentes parties du monde.

Utilisation en classe - Cet article apporte des matériaux pour les enseignants et les élèves des sections littéraires qui, avec les programmes de 2004, découvrent une nouvelle manière d’aborder l’arithmétique : « L’étude de différents systèmes de numération historiques et actuels se révèle fructueuse tant sur le plan de l’histoire des cultures que sur le plan mathématique. Cette étude permet de revenir sur la distinction entre un objet et sa désignation (ici, nombre et écriture chiffrée), sur la distinction entre les propriétés intrinsèques des entiers naturels et celles liées aux systèmes de numération (ici divisibilité et critères de divisibilité). Elle permet un retour réflexif sur les mécanismes sous-jacents aux techniques opératoires, dont l’aspect algorithmique doit être mis en valeur. » (Programmes des lycées, mathématiques, classe de première, série littéraire, BO hors série n°5, 9 sept. 2004).

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De l’Association des Professeurs de Mathématiques

Un article de Nicole Hulin, maître de conférences honoraire à l’Université Pierre-et-Marie-Curie - Paris VI, chercheur au Centre Alexandre Koyré.

Résumé - L’APMEP (association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public) est l’une des associations de spécialistes, constituées pour accompagner les professeurs du secondaire dans l’application de la réforme majeure de 1902. Son premier Bulletin de liaison est publié en 1911. Une dizaine d’années plus tard l’APMEP va se mobiliser pour dénoncer le caractère néfaste pour l’enseignement des sciences de la réforme dite de « l’égalité scientifique » et demander le retour aux principes de 1902.

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A lire

Dans «Les Génies de la science», N° 31 mai 2007

  • L’enseignement du calcul à l’école primaire par Renaud d’Enfert
  • Les sciences au lycée : l’avis des savants par Hélène Gispert

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Calculer chez les marchands Assyriens au début du II e millénaire av. J.-C.

Un article de Cécile Michel, CNRS, Equipe Archéologie et Sciences de l'Antiquité.

Au début du IIe millénaire avant J.-C., les habitants de la cité-Etat d'Assur, sur le Tigre, dans le nord de l'Irak actuel, organisent des échanges à longue distance avec l'Asie Mineure. Ils y exportent de l'étain et des étoffes et rapportent chez eux de l'or et de l'argent. Ils créent en Anatolie centrale plusieurs dizaines de comptoirs commerciaux, dont le principal, situé à Kanis (site moderne de Kültepe), proche de l'actuelle Kayseri, a livré plus de 23 000 tablettes cunéiformes datées des XIXe  et XVIIIe siècles avant J.-C. Cette documentation privée, dite «paléo-assyrienne», constitue le premier témoignage écrit d'un système commercial complexe fondé sur des échanges internationaux; elle révèle en outre le niveau des connaissances de ses auteurs en matière de calcul.

Utilisation en classe - Cet article intéressera tout autant les professeurs de mathématiques que les professeurs d'histoire, qui y trouveront des idées d'activités interdisciplinaires pour leurs élèves. Par exemple, les calculs des marchands assyriens (conversions de la valeur des marchandises en quantités d'or, d'argent ou de grain), peuvent apporter tout à la fois des exercices d'application de la proportionnalité au collège, et une façon originale de découvrir le commerce à longue distance il y a 4000 ans. Dans le cadre de la présentation des numérations anciennes en première littéraire, on pourra s'intéresser au curieux mélange de numération sexagésimale d'origine sumérienne et de numération décimale que pratiquaient les populations du nord de la Mésopotamie.

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Les mathématiques et l'enseignement féminin en France

Les mathématiques et l’enseignement féminin en France. Quelques jalons pour un siècle d’histoireNicole Hulin (article publié dans le Bulletin de l’Union des professeurs de Spéciales, n°197, janvier 2002, p. 12-17).

L'auteur est ancienne élève de l’ENS (Sèvres). Elle est aujourd’hui maître de conférences honoraire à l’Université Pierre-et-Marie-Curie - Paris VI, chercheur au Centre Alexandre Koyré. Elle est par ailleurs titulaire d’une agrégation scientifique « masculine » (par dérogation spéciale).

Résumé - En un siècle l’enseignement féminin est passé d’une organisation spécifique à la fusion avec l’enseignement masculin. Nous nous proposons d’indiquer ici quelques étapes de cette évolution, en centrant notre intérêt sur la partie scientifique de l’enseignement et plus particulièrement les mathématiques, tant au niveau secondaire qu’à celui du recrutement des professeurs avec l’agrégation.

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A lire

Dans «Les Génies de la science», N° 31 mai 2007

  • L’enseignement du calcul à l’école primaire par Renaud d’Enfert
  • Les sciences au lycée : l’avis des savants par Hélène Gispert

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Le compendy de la praticque des nombres

Une arithmétique du XVe siecle à mi-chemin entre théorie et pratique commerciale, Maryvonne Spiesser (maître de Conférence à l'Université de Toulouse III).

Article publié dans Commerce et Mathématiques du Moyen-Age à la renaissance, autour de la Méditerranée (Actes du Colloque International du Centre International d'Histoire des Sciences Occitanes, 13- 16 mai 1999).

 

Résumé - Le Compendy de la practique des nombres est un traité d’arithmétique écrit à la fin du XV° siècle à Lyon par un Frère Dominicain, Barthélemy de Romans. Le manuscrit est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Malatestiana de Cesena en Romagne (Italie). Après un bref exposé du calcul écrit utilisant la numération indo-arabe, qui se répand à cette époque dans les milieux marchands en Europe du sud (numération positionnelle, opérations sur les entiers et les fractions, calcul approché de racines carrées ou cubiques), la majeure partie de l'ouvrage est consacrée à la résolution 
très approfondie de quelques types de problèmes linéaires. Il témoigne d’une volonté enseignante forte de la part de son auteur, notamment en direction de la formation des marchands. Mais son style montre aussi des ambitions scientifiques inhabituelles. Le traité présente en fait peu d'intérêt pour un marchand : la première partie est trop réduite pour apporter l’essentiel et la seconde est inutile à la pratique commerciale. S’il fallait le rebaptiser, on pourrait le qualifier d’essai, un essai sur quatre problèmes, destiné à illuminer l’entendement de ceulx qui vouldroient veoir les subtilitez qui y sont contenues ».

Utilisation en classe - Les enseignants de collège et de lycée trouveront dans cet article, et plus généralement dans le très riche corpus des arithmétiques marchandes, de nombreuses idées de problèmes linéaires qui illustrent la vie sociale dans l'Europe méditerranéenne à la Renaissance.

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Pour aller plus loin, on peut se reporter à l'édition critique du manuscrit complet par l'auteur: "Une arithmétique commerciale du XVe siècle: le Compendy de la practique des nombres de Barthélemy de Romans." Turnhout, Brepols, Coll. de Travaux de l'Académie internationale d'histoire des sciences, série De diversis artibus. 762 p.

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Isaac Newton mathématicien : les années de formation et les premiers écrits

Interview de Marco Panza (Directeur de Recherches, Equipe REHSEIS), autour de son livre Newton et les origines de l'analyse : 1664-1666, A. Blanchard (2005)

En six séquences filmées, Marco Panza présente l’œuvre de jeunesse d’Isaac Newton (1642-1727).

Pour faciliter une utilisation dans l'enseignement, les vidéos sont accompagnées d'une fiche de repères chronologiques et d'extraits du livre de Marco Panza: Isaac Newton, Les Belles Lettres, Paris (2003).

Résumé - C’est entre 1664 et1666, alors que Newton n’a pas encore 25 ans, qu’il jette les bases du calcul des « fluxions », c’est-à-dire de ce que nous appelons aujourd’hui les dérivées. Il s’agit donc d’un acte fondateur de l’analyse comme branche des mathématiques. Les deux premières années de recherche d'Isaac Newton furent probablement les plus fructueuses de sa vie de mathématicien.

Marco Panza nous présente un « très mauvais étudiant dans une très mauvaise université », peu soutenu par sa famille. Mais le jeune Isaac n’est pas un « mauvais étudiant quelconque dans une mauvaise université quelconque » : il se livre à la lecture de deux œuvres mathématiques novatrices : l’Arithmetica Infinitorum de John Wallis et la Géométrie de René Descartes. La culture mathématique du jeune Newton est donc tout à fait sélective. Son génie est d’avoir reconnu que le problème traité par Wallis, les quadratures, n’est autre que le problème réciproque de celui qui est traité par Descartes, les tangentes : « Newton se rend compte d’une chose étonnante : l’algorithme de Hudde [utilisé par Descartes pour trouver les tangentes], qui apparemment s’appliquait à un problème totalement différent de celui de Wallis pour trouver les aires, est en fait le même algorithme, mais inversé. Si je prends l’algorithme pour trouver les tangentes et je l’inverse, je trouve les aires ; si je prends l’algorithme pour trouver les aires et je l’inverse, je trouve les tangentes. Pour Newton, cela ne peut pas être un hasard, il doit y avoir quelque chose de profond. Newton veut trouver une théorie pour exprimer ce phénomène, il veut trouver un objet mathématique qui contient dans son comportement cette réciprocité. Cet objet est celui qui deviendra par la suite le calcul des fluxions, c’est-à-dire un des fondements du calcul infinitésimal et de l’analyse ».

Sommaire des vidéos:

1- Pourquoi un livre sur Newton 
2- Le petit Isaac
3- Newton autodidacte 
4- La lecture de Descartes 
5- La lecture de Wallis. Le calcul des fluxions 
6- La place des mathématiques dans l’œuvre de Newton

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Documents d'accompagnement

1- La vie et l’œuvre d’Isaac Newton : repères chronologiques

2- Extraits de livre

Deux ouvrages viennent d’être publiés par Marco Panza : Isaac Newton , Les Belles Lettres, Paris (2003), et Newton et les origines de l'analyse : 1664-1666, A. Blanchard (2005). De larges extraits du premier sont proposés ici. Ces textes pourront utilement accompagner les séquences vidéo dans la perspective d’une utilisation dans l’enseignement.

L’enfance et l’adolescence (p. 23-25)
Les premiers cahiers : notes de lecture d’un autodidacte
 (p. 30 ss.)
Tangentes et aires
 (p. 43-44)
Vers la théorie des fluxions (p. 54-55)
Vers la théorie des fonctions
 (p. 71)

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La Géométrie entre mathématiques et sciences physiques

Rudolf Bkouche, Université des Sciences et Techniques de Lille.

Texte publié en 2006 dans: Proceedings of 4th International Colloquium on the Didactics of Mathematics, volume II, édité par M. Kourkoulos, G. Troulis, C. Tzanakis, Université de Crète".

Résumé - Lorsque nous disons que la géométrie élémentaire se situe au carrefour des sciences mathématiques et des sciences physiques, nous signifions d'une part que les objets de la géométrie ont une origine empirique, d'autre part que leur étude relève de la méthode déductive. En cela la géométrie élémentaire peut être considérée comme participant de la physique des corps solides. La géométrie élémentaire, sous la forme que lui a donnée Euclide, apparaît ainsi comme la première étude rationnelle de phénomènes naturels (les corps solides), devenant ainsi un modèle lorsque, avec la révolution scientifique du XVIIe siècle, la physique est devenue un chapitre des mathématiques, le développement de la physique s'inscrivant dans la continuité de l'œuvre euclidienne d'une part et d'autre part pouvant être considéré comme la réalisation du programme des Seconds Analytiques. Une telle conception implique que l'enseignement de la géométrie élémentaire participe à la fois de l'enseignement des sciences mathématiques et de l'enseignement des sciences physiques. On peut dire, en contrepoint, que les mathématiques sont un chapitre de la physique, point de vue exprimé par le mathématicien Vladimir Arnold (1998).

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Les Neuf Chapitres, le classique mathématique de la Chine ancienne et ses commentaires

Karine Chemla, Directrice de Recherches, Equipe REHSEIS (CNRS et Université Paris 7)

Résumé - Cette interview en six séquences présente le traité mathématique le plus ancien qui nous ait été transmis par la tradition des lettrés en Chine. Karine Chemla nous parle du traité lui-même, mais aussi de ses commentaires et de leur manière singulière d'aborder des questions universelles (comment obtenir les méthodes les plus générales possibles? comment assurer la correction des algorithmes?), du long travail minutieux que représente l'édition critique d'un texte qui s'est transformé de générations en générations pendant deux mille ans. Et aussi des trésors que les enseignants de mathématiques et d'histoire peuvent découvrir dans ces textes anciens: des problèmes attrayants, dont les énoncés « composent une vision de la société en Chine il y a deux mille ans ».

Sommaire
1- Les mathématiques de Chine ancienne: des ressources pour l’enseignement aujourd'hui.
2- La coopération franco-chinoise et le travail d’édition critique des Neuf Chapitres.
3- La contenu et l’organisation du traité et ses commentaires.
4- La place des Neuf Chapitres dans l’histoire des mathématiques : comparaison avec les Eléments d’Euclide. 
5- Les auxiliaires du texte : baguettes, figures et blocs. 
6- La circulation des idées entre la Chine et l’Inde.

Voir les vidéos
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Autres ressources, du même auteur

  • Mathématiques de la Chine ancienneenregistrement de la conférence donnée le 12 janvier 2006 à la Cité des Sciences
  • Aperçu de l’histoire des mathématiques en Chine ancienne dans le contexte d’une histoire internationalearticle en ligne sur le site de l'IUFM de la Réunion
  • Relations entre procédure et démonstration : La mesure du cercle dans les Neuf chapitres sur les procédures mathématiques et dans leur commentaire par Liu Hui (IIIe siècle) , article en ligne sur le site de l'IUFM de la Réunion
  • Les Neuf Chapitres présenté dans la rubrique livres de CultureMATH

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Mathématiques textiles: la géométrie des tissus d'Edouard Lucas

Anne Marie Décaillot, Université Paris 5, Equipe REHSEIS (Recherches Epistémologiques et Historiques sur les Sciences Exactes et les Institutions Scientifiques)

Résumé - Quelques résultats profonds de l'arithmétique supérieure ont une interprétation simple, visuelle et particulièrement élégante dans les mathématiques textiles. Ainsi en est-il d'un théorème de C. F. Gauss concernant la suite des restes (modulo p) des multiples d'un nombre a premier avec p. Ou d'un théorème énoncé par Pierre de Fermat sur les propriétés des nombres premiers de la forme 4n+1.Cet article est consacrée aux travaux originaux d'un mathématicien français du XIXe siècle en ce domaine. Il s'agit de l'arithméticien Edouard Lucas, connu par ailleurs pour les études de très grands nombres premiers qu'il effectue grâce à des tests puissants et rapides.

Utilisation en classe - Quelques uns des résultats d'Edouard Lucas présentés dans cet article pourraient donner matière à d'intéressants problèmes à proposer en terminale scientifique. On peut par exemple faire le lien avec la belle activité proposée par Jean-Pierre Kahane dans "Le nombre, cet inconnu", p. 11. Dès le collège, la disposition des points de liage sur un damier peut donner l'occasion de découvrir le calcul modulaire expérimentalement, de façon très visuelle et ludique.

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Liens

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Des machines pour résoudre les équations différentielles

Machine aux differences, page de garde de l'autobiographie de Babbage

Marie-José Durand-Richard, Université Paris 8, Equipe REHSEIS (Recherches Epistémologiques et Historiques sur les Sciences Exactes et les Institutions Scientifiques). Article publié conjointement avec le site Les instruments du calcul savant.

Résumé - Les ordinateurs sont souvent présentés comme la convergence entre des technologies et les avancées de la logique. Mais ils proviennent également des tentatives pour mécaniser la résolution approchée des équations différentielles, marquées par une hésitation sensible entre approximation par le discret et approximation par le continu. De la machine aux différences de Charles Babbage (1791-1871) au Meccano de Douglas R. Hartree (1897-1958), en passant par l'analyseur harmonique de Lord Kelvin (1824-1907), nous examinerons quelques-unes de ces tentatives et les problématiques qui leur sont attachées.

Utilisation en classe - Le contenu de cet atelier ne fournit vraisemblablement pas un matériau directement utilisable dans la classe par les enseignants. Son intérêt réside plutôt dans la prise en compte de problématiques attachées à l'histoire des machines mathématiques, envisagées comme élément de la culture et de l'histoire sociale. Bien que cette dimension échappe traditionnellement à l'enseignement, j'en ai personnellement eu besoin pour réconcilier la représentation des mathématiques que je m'étais forgée au cours de mes études, avec celle que m'ont longtemps renvoyée les élèves lorsque j'enseignais au collège.Il me semble qu'elle peut notamment leur permettre de saisir là comment les interactions entre les mathématiques et les autres domaines de la connaissance interviennent dans la signification du calcul.

Pour aller plus loin - On trouvera cet article ainsi qu'une très riche documentation sur le site "Les instruments du calcul savant", développé par une équipe de six chercheurs, Konstantinos Chatzis, Ahmed Djebbar, Marie-José Durand-Richard, Joachim Fischer, Dominique Tournès et Galina Zverkina: "À travers l'exploration des instruments du calcul savant (calcul dépassant le niveau des opérations arithmétiques élémentaires), il s'agit de mettre en lumière des savoirs et des pratiques mathématiques négligés par l'historiographie traditionnelle, ainsi que des interactions jusqu'ici peu étudiées entre diverses communautés professionnelles (mathématiciens, ingénieurs, fabricants d'instruments...)."

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La loi des grands nombres, le théorème de De Moivre-Laplace

Denis Lanier (Lycée Malherbe de Caen) et Didier Trotoux (IUT de Caen), IREM de Basse-Normandie

Précédente édition: 1996, dans "Contribution à une approche historique de l'enseignement des mathématiques", Actes de la 6° université d'été interdisciplinaire sur l'histoire des mathématiques, Presses Universitaires de Franche-Comté, collection "Les publications de l'IREM de Besançon", p. 259-294.

Résumé - Le couple fréquence-probabilité, ainsi que la théorie instituant ce rapport qu'on peut appeler schématiquement "loi des grands nombres", est un leitmotiv de la période classique de l'histoire du calcul des probabilités. Il est au coeur du développement de la théorie et des préoccupations des probabilistes, comme de ses utilisateurs. Les programmes des lycées imposent de prendre une approche fréquentiste pour définir une probabilité. Cela pose le problème du statut de ces énoncés que l'on rassemble sous le nom de "loi des grands nombres". Peu de propositions mathématiques portent ce titre de "loi". Est-ce un théorème, comme il est utilisé habituellement pour le "théorème de De Moivre-Laplace ? Est-ce un énoncé extra-mathématique, admis comme prémisse à toute théorie scientifique ?

D'une certaine manière, pour pouvoir faire des probabilités (et en particulier les appliquer), tout se passe comme si on devait admettre que la nature suit (au moins localement) des lois, qui permettent l'élaboration d'une théorie, à l'intérieur de laquelle on démontre ensuite cette loi. Le rapprochement avec la situation du physicien, pour embarrassante qu'elle soit pour certains mathématiciens, est flagrante.

Il nous semble, d'un point de vue historique et aussi d'un point de vue pédagogique, qu'il est un peu vain de s'en tenir aux différentes définitions du concept de probabilité, en recherchant la meilleure. En revanche l'étude historique de sa mise en oeuvre et de ses problématiques nous paraît riche d'enseignements. En ce qui concerne la "loi des grands nombres", depuis son énoncé initial par Jacques Bernoulli jusqu'à la résolution du problème limite classique par Kolmogorov, le travail des probabilistes consiste à chercher à comprendre l'énoncé, à le préciser, à en évaluer la portée, à tenter de simplifier la démonstration. Du point de vue de l'histoire interne des mathématiques, il y a là, pendant deux siècles, un travail sur le texte lui-même qui est tout à fait fascinant. On verra dans la suite que ces questions ne se posaient que si l'on voulait appliquer les probabilités à d'autres domaines que les jeux de hasard. On verra aussi qu'elles recoupaient initialement des préoccupations métaphysiques - si la nature suit la loi des grands nombres, c'est qu'il y a quelqu'un qui a fabriqué le dé, d'où l'existence de Dieu - qu'on se garde bien d'aborder maintenant dans nos classes.

L'histoire de la loi des grands nombres est jalonnée par quelques grands textes sans oublier que l'histoire ne s'arrête pas là. Les trois premiers pas sont marqués par Jacques Bernoulli et l'Ars Conjectandi(1713), Abraham De Moivre et la Doctrine of Chances (1756), Pierre-Simon de Laplace et la Théorie Analytique des Probabilités (1812). Nous avons choisi de centrer le travail de l'atelier sur le texte, moins connu, de De Moivre et sa reprise par Laplace. On trouvera en annexe des extraits des ouvrages de De Moivre et Laplace.

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La formule de Stirling

Denis Lanier (Lycée Malherbe de Caen) et Didier Trotoux (IUT de Caen), IREM de Basse-Normandie

Précédente édition: 1998, dans "Analyse et démarche analytique", IREM de Reims, p. 231-286.

Introduction - La formule dite de Stirling, qui donne une évaluation de n! pour les grandes valeurs de n, est au centre des travaux menés au début du XVIIIe siècle sur les problèmes probabilistes de passage à la limite et d'approximations. Cet article peut se présenter comme un complément au texte sur le théorème de de Moivre-Laplace. La découverte des évaluations de n! par de Moivre et Stirling a donné lieu à des travaux concomitants de ces deux mathématiciens avec des échanges de correspondance, des corrections mutuelles d'erreurs. Ces travaux se situent à un moment que l'on peut qualifier de paradoxal dans l'histoire des mathématiques. En effet les méthodes infinitésimales se développent alors de plus en plus ; elles permettent d'aborder et de résoudre des questions nouvelles. Mais la véracité des résultats obtenus ne peut plus être légitimée par une synthèse démonstrative à la grecque. Il faut donc innover, expérimenter, confronter les résultats obtenus par différentes méthodes ou différents auteurs, avant de pouvoir être sûr de la scientificité d'un énoncé. Nous savons de plus aujourd'hui que certains outils étaient employés sans la rigueur (au sens moderne du terme) nécessaire. Ce sont donc les tours et détours des démarches analytiques du début du XVIIIe siècle que nous voudrions montrer dans ce texte.

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Autres ressources sur les probabilités, sites externes

 

 

Le calcul sexagésimal en Mésopotamie: enseignement dans les écoles de scribes

 

peinture réalisée par des élèves du lycée français d'Ankara, sous la direction de Mili Kraljevic

Christine Proust, Equipe REHSEIS (Recherches Epistémologiques et Historiques sur les Sciences Exactes et les Institutions Scientifiques)

Résumé - Cet article présente les systèmes numériques et les méthodes de calcul élaborés dans le cadre des écoles de scribes de Mésopotamie au début du deuxième millénaire avant notre ère. Il s'appuie sur l'abondante documentation retrouvée par les archéologues sur les sites des anciennes écoles de scribes, notamment celles de Nippur (capitale culturelle de la Mésopotamie). A partir de l'analyse des exercices scolaires, on peut reconstituer des algorithmes de calcul ancien (factorisation, inversion, calcul de racines carrées).

Une version courte de cet article est publiée dans "Les génies de la science" n°26, février - mai 2006, p. 24-27.

 

Utilisation en classe - On peut utiliser la documentation de cet article à tous les niveaux de l'enseignement, depuis la fabrication de tables de multiplication au collège jusqu'à la présentation des propriétés arithmétiques de la numération sexagésimale et du calcul en virgule flottante au lycée. A partir des exercices de calcul mésopotamiens, une réflexion plus large peut être engagée dans le cadre de la formation des enseignants, par exemple sur le concept de nombre, le principe de position, les liens entre l'apprentissage de l'écriture et du calcul.

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Calcul et géométrie: résoudre des équations algébriques

André Warusfel

Résumé: A l’origine du calcul littéral figure notamment la résolution des équations algébriques, de Babylone à Galois. Le problème de la résolution des équations P(x)=0 où P est un polynôme donné possède plusieurs types de réponses, selon ce que l’on en attend : par exemple, développements décimaux d’ordre donné des solutions (heureusement en nombre fini), construction géométrique de segments ayant pour longueurs les valeurs des racines positives de l’équation, algorithmes basés sur des extractions de racines ou emploi de fonctions spéciales (elliptiques par exemple). Leur étude a été un facteur très important de la naissance et du développement des techniques de calcul (littéral ou géométrique). Leur histoire est jalonnée par une liste impressionnante de créateurs : les babyloniens, Euclide, Diophante, Al Khwarizmi, Cardan, Viète, Descartes, Newton, Lagrange, Abel et Galois pour ne citer que ceux-là. Enfin l’informatique est venue modifier, parfois de manière importante, les points de vue que nous avions il y a cinquante ans sur ce thème. Le but de l’intervention est de préciser, à chaque fois de manière simple et assez succincte, que fut l’apport de chacun d’entre eux.

Utilisation en classe - Les enseignants de tous les niveaux trouveront des idées intéressantes à faire découvrir à leurs élèves. Par exemple, on peut dès le collège résoudre des équations du second degrè grâce à la méthode de complétion du carré, ou démontrer géométriquement les identités remarquables. Mais ce sont surtout les enseignants de première qui trouveront dans cet article une excellente introduction au cours sur les équations du second degré.

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Ressources externes

  • Les enseignants et lycéens intéressés par l'histoire des équations algébriques trouveront un exposé passionnant de Christian Houzel, notamment au sujet des sources arabes de la géométrie algébrique, dans les conférences filmées de la Maison des Sciences de l'Homme. Voir la vidéo de 'Introduction à l'histoire de la géométrie algébrique', conférence donnée dans le cadre du séminaire "Histoires de Géométries 2004". Plan de l'exposé: Sources anciennes XIe-XIIe siècles, Programme de Descartes, Composition avec la géométrie projective au XIXe siècle, Intégrales abéliennes, Algébrisation chez Dedekind - Weber et Kronecker, Théorie des surfaces, Analyse diophantienne et géométrie algébrique abstraite.
  • Ahmed Djebbar, La naissance de l’Algèbre, Réciproques n°15, mai 2001

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Source : http://www.math.ens.fr/culturemath/histoire%20des%20maths...

Géométrie et Théorie des Modèles

Géométrie et Théorie des Modèles


Organisateurs : Zoé Chatzidakis et François Loeser
Pour recevoir le programme par e-mail, écrivez à : Francois.Loeser_at_ens.fr
Pour les personnes ne connaissant pas du tout de théorie des modèles, des notes introduisant les notions de base (formules, ensembles définissables, théorème de compacité, etc.) sont disponibles ici. Ces personnes peuvent aussi consulter les premiers chapitres du livre Model Theory and Algebraic Geometry, E. Bouscaren ed., Springer Verlag, Lecture Notes in Mathematics 1696, Berlin 1998. 
Les notes de quelques-uns des exposés sont disponibles. 


 

PROCHAINE SEANCE

Vendredi 17 décembre, à l'ENS, Salle W. Programme :

11h : Emmanuel Breuillard (Orsay), Les théorèmes de Hrushovski et leurs versions quantitatives.
La notion de sous-groups approximatif, introduite récemment par T. Tao, permet de comprendre les parties finies A d'un groupe dont la taille de l'ensemble des produits AA est beaucoup plus petite que |A|^2. Cette notion et les méthodes combinatoires utilisées pour l'étudier ont été couronnées de succès par le rôle qu'elles jouent dans la théorie spectrale des graphes (graphes expanseurs) d'une part et pour les applications arithmétiques qui en découlent (crible de Bourgain-Gamburd-Sarnak). Récemment, en connection avec la théorie des modèles et la stabilité, Hrushovski s'est intéressé au problème de la classification des groupes approximatifs et a réussi à obtenir plusieurs résultats remarquables dans cette direction. Entre autres, une classification des sous-groupes approximatifs des groupes linéaires, ainsi qu'une version améliorée du fameux théorème de Gromov sur les groupes à croissance polynomiale. Dans cet exposé je présenterai ces travaux ainsi qu'une autre approche (travail en commun avec Ben Green et Terence Tao) qui permet de retrouver certains de ces résultats et d'en donner des bornes précises, lesquelles sont souvent cruciales pour les applications.

14h : Anand Pillay (Leeds), Around Manin-Mumford and Mordell-Lang
I will discuss relationships between Manin-Mumford and Mordell-Lang over function fields in all characteristics. Of course these are “known theorems” but the subtext is the search for a direct or transparent proof of function field Mordell-Lang in positive characteristic (or at least a proof avoiding the appeal to Zariski geometries).

16h : Michel Coste (Rennes I), Diamètre géodésique d'ensembles définis par un petit nombre d'équations et inégalités quadratiques 
Les bornes sur des invariants topologiques d'ensembles algébriques réels ou semi-algébriques (en fonction du degré des polynômes définissant ces ensembles, de leur nombre et du nombre de variables) sont habituellement exponentielles en le nombre de variables (Petrovskii, Oleinik, Thom, Milnor,...). C'est aussi le cas pour la borne sur l'invariant métrique qu'est le diamètre géodésique, obtenue par D'Acunto et Kurdyka. Le cas quadratique révèle un comportement différent : A. Barvinok a donné une borne sur la somme des nombres de Betti qui est polynomiale en le nombre de variables. L'exposé vise à établir une borne également polynomiale en le nombre de variables pour le diamètre géodésique dans le cas quadratique. On passera en revue les méthodes de Barvinok (utilisation de la linéarité du gradient) et de D'Acunto et Kurdyka (methode des vallées et crêtes). Travail commun avec Seydou Moussa (Niamey).

 


 

SEANCE SUIVANTE

Vendredi 11 février 2011, à l'ENS, Salle W. Orateurs prévus : Charles Favre (Polytechnique), Ofer Gabber (IHES), Dugald Macpherson (Leeds).

 


SEANCES ULTERIEURES

Autres dates déjà prévues : 18 mars et 8 avril.

 


 

Adresses des lieux de rencontre

  • Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris (RER : Luxembourg) Plan d'accès (No 6 sur la carte). 
    Amphithéâtre Rataud ou Galois. Il est situé dans le nouveau bâtiment, au niveau -1 : traverser ou contourner le bâtiment principal de l'ENS ; l'entrée est à droite de l'entrée principale du nouveau bâtiment ; pour ouvrir la porte vitrée il faut appuyer sur le bouton ; descendre l'escalier, la salle est devant vous sur la gauche.
    Salle Henri Cartan. Contourner le bâtiment principal sur la droite, pour entrer dans l'ancien bâtiment de la bibliothèque de mathématiques (voir photo), et descendre au niveau -2, dans le couloir Rouge. 
    Salle R. Contourner le bâtiment principal sur la droite, pour entrer dans l'ancien bâtiment de la bibliothèque de mathématiques (voir photo), et descendre au niveau -2, dans le couloirRouge. 
    Salle W. Entrer dans le bâtiment principal, suivre le couloir de droite jusqu'à l'escalier B dans le coin sud-est ; monter au 3ème (= dernier) étage par l'escalier principal, puis suivre les flèches Toits du DMA : prendre le couloir, au bout du couloir tourner à droite et monter encore un étage. La salle W se trouve sur votre gauche.
  • Institut Henri Poincaré, 11 rue Pierre et Marie Curie, 75005 Paris (RER : Luxembourg). Plan d'accès.
  • Chevaleret, 175-179 rue du Chevaleret, 75013 Paris (Métro : Chevaleret). Plan d'accès.
  • How to get there

     


    Programme des séances passées : 2006-072007-082008-092009-102010-11.

     


    Ce séminaire participe à l'ACM

    Source : http://www.logique.jussieu.fr/~zoe/GTM/

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    Les géomètres de la Grèce antique

    Les géomètres de la Grèce antique

    Bernard Vitrac

    4- Euclide le Stoichéiôtês

    Sommaire

    Encarts

    • Encart 1Le problème à trois ou quatre droites
    • Encart 2la structure des treize Livres des Éléments d'Euclide
    • Encart 3Histoire du livre grec ancien et transmission du texte d’Euclide

    Figures

    • Fig. 1: Frontispice de l'édition H. Billingley (1570)
    • Fig. 2: Portrait d'Euclide par Juste de Gand (XVe s.)
    • Fig. 3: Manuscrit des Phénomènes d'Euclide
    • Fig. 4: Instruments à cordes
    • Fig. 5: Papyrus d'Oxyrhynque
    • Fig. 6 : Manuscrit grec des Éléments d'Euclide (Livre XII)
    • Fig. 7 : Le temple d'Héphaïstos sur l'agora d'Athènes

    Commentant le premier Livre des Éléments d'Euclide, Proclus de Lycie se devait de préciser l'époque où son auteur vivait. Il rapporte l'anecdote suivante :

    « On dit qu'un jour Ptolémée demanda à Euclide s'il n'y avait pas de voie plus courte que celle des Éléments pour apprendre la géométrie. Et Euclide lui répondit qu'en géométrie il n'y avait point de voie royale ».

    Euclide à Alexandrie

    Certains exégètes, optimistes, en ont déduit que l'Auteur des Éléments avait présenté son ouvrage au monarque, soit pour solliciter ses faveurs, soit pour l'en remercier. Nous avons vu (chapitre 3), avec Conon et Callimaque, que cela n'était pas impossible. A partir de là, ils en ont déduit que Ptolémée avait très probablement accueilli Euclide dans son Musée … où celui-ci aurait, en quelque sorte, fondé l'école mathématique d'Alexandrie. L'histoire est séduisante, mais requiert toute notre crédulité. Les bons esprits font remarquer que l'anecdote — et sa fine allusion aux routes réservées pour les courriers royaux — était devenue proverbiale et que l'on en connaît une autre version, dans les mêmes termes, à ceci près qu'elle met en scène Alexandre le Grand et Ménechme de Proconnèse, disciple d'Eudoxe de Cnide. De plus, il suffit de relire le passage de Proclus avec un peu d'attention pour percevoir son embarras à dater Euclide. Il affirme qu'Euclide était un peu plus jeune que les disciples de Platon, mais antérieur à Archimède et Ératosthène. Comme un siècle environ sépare les naissances d'Aristote et d'Archimède, il utilise l'anecdote pour faire d'Euclide un contemporain de Ptolémée I Soter. Mais l'anecdote elle-même, qu'il a dû reprendre à une source antérieure, ne précise pas de quel Ptolémée il s'agit …

    D'une manière quelque peu paradoxale, l'existence d'une autre version de ladite anecdote permet d'en percevoir le sens. Il ne s'agit pas d'enregistrer le souvenir d'une mémorable rencontre entre deux personnages devenus célèbres. Elles sont conçues (et l'on ne sait pas trop bien quand) pour construire une chronologie fondée sur la contemporanéité des savants avec des hommes illustres tels que les souverains. Car il n'y a pas de doutes qu'Alexandre et Ménechme étaient contemporains. On peut donc admettre qu'Euclide le fut de Ptolémée, sans doute Soter, peut-être Philadelphe. On aimerait être plus précis, mais nous ne savons rien de la vie d'Euclide, de sa famille, de sa formation, en particulier des maîtres qui furent les siens.

    Nous ne connaissons même pas sa cité d'origine. Les Modernes l'appellent souvent Euclide d'Alexandrie suggérant par là que la capitale des Ptolémées fut sa patrie d'adoption. Ils se fient à l'anecdote de Proclus mais aussi à un second témoignage, transmis par le Livre VII de la Collection mathématique de Pappus, quand ce dernier présente le traité des Coniques d'Apollonius et en commente la préface. Or, dans celle-ci, plus précisément dans la préface au premier Livre, Apollonius de Perge décrit, non sans fierté, le plan de son ouvrage et, à propos du Livre III, il fait remarquer que, chez Euclide, le lieu relatif à trois et quatre droites [voir Encart 1] n'est construit ni correctement, ni complètement. C'est sans doute là la plus ancienne mention d'Euclide dans la littérature ancienne conservée et c'est une critique.

    Pappus trouve la critique pas très fair-play et marquée du sceau de l'ingratitude. Car si Apollonius a pu dépasser l'Auteur des Éléments, c'est, dit-il, parce qu'il avait longtemps étudié à Alexandrie avec les disciples d'Euclide. On en déduit généralement que ce dernier avait lui aussi enseigné dans la capitale des Ptolémées.

    Figure 1 - Frontispice de l'édition H. Billingley (1570)


    [Cliquer sur l'image pour l'agrandir]

    L'édition de H. Billingley est l'une des premières éditions d'Euclide en langue vernaculaire (l'anglais). Euclide y est encore désigné comme le philosophe de Mégare, son aîné d'un siècle environ. La confusion était fréquente au Moyen-Age.

    Il y a beaucoup d'homonymes chez les Grecs. Euclide n'échappe pas à la règle. Au moins trois personnes portant ce nom furent célèbres dans l'Antiquité : un archonte (haut magistrat) athénien, à la fin du Ve s. (avant J.C.), le philosophe Euclide de Mégare, disciple de Socrate et Euclide le géomètre. Au Moyen Âge on confondait fréquemment le philosophe mégarique et le géomètre. Pour distinguer celui-ci les Anciens lui accolèrent un surnom. Ils forgèrent le mot "stoicheiôtês", qui signifie «l'auteur des Éléments» (stoicheia ou stoicheiôsis), le titre du plus célèbre des écrits d'Euclide, et qui devint son sobriquet.

    Figure 5 - Portrait d'Euclide par Juste de Gand (XVe s.)

    En 1482 une recension rédigée par Campanus de Novare vers 1260, à partir d'une traduction arabo-latine des Éléments, est imprimée à Venise, malgré la difficulté de reproduire les diagrammes géométriques. C'est la première des très nombreuses versions imprimées du traité d'Euclide.

     

    L"encyclopédie" mathématique d'Euclide

    En confrontant différents témoignages, nous pouvons dresser une liste de ses œuvres. La plus célèbre est son recueil des Éléments, en treize Livres, principalement consacrés à la géométrie, mais qui incluent aussi trois Livres d'arithmétique (au sens de la théorie des nombres) (voir Encart 2 : la structure des treize Livres d'Éléments). Nous avons déjà évoqué le recueil (perdu) des Faux raisonnements ou Pseudaria (voir chapitre 2). Toujours en géométrie, nous possédons également un court traité intitulé Données, et une portion (conservée seulement dans des traductions médiévales) d'un ouvrage Sur la division des figures. Mais Euclide n'était pas seulement un géomètre : il rédigea aussi des Optiques, des Catoptriques (étude de la vision réfléchie par les miroirs), des Éléments de musique, des Phénomènes (un court traité d'astronomie physique). Des fragments conservés dans des traductions médiévales lui attribuent une étude de la balance et une preuve (rudimentaire) de la loi du levier.

    Figure 3 - Manuscrit des Phénomènes d'Euclide


    [Cliquer sur l'image pour l'agrandir]

    Ouvrage d'astronomie élémentaire envisagée de manière géométrique et consacré aux levers et couchers de certaines étoiles, en particulier à la variation de la durée du jour en fonction du moment de l'année et de la latitude du lieu.

    Certaines attributions sont quelque peu douteuses, notamment celles des fragments mécaniques et des Catoptriques. Quant à la Division du canon qui a été transmise sous son nom, nous ne savons pas exactement quelles relations elle entretient avec l'ouvrage musical que l'Antiquité lui reconnaissait. Cela dit, l'ensemble constitue une sorte d'"encyclopédie" mathématique, composée d'ouvrages portant sur les différentes disciplines reconnues dans les classifications des sciences. En quelques décennies, nous voyons donc des philosophes (pour l'essentiel platoniciens et aristotéliciens) élaborer différents systèmes de classification des sciences mathématiques, Eudème de Rhodes rédiger l'histoire de trois d'entre elles, et Euclide composer un ensemble de traités plus ou moins élémentaires qui réorganisent et synthétisent les connaissances antérieures dans ces mêmes domaines.

    Figure 4 - Instruments à cordes

    Les trois intervalles fondamentaux de la musique grecque étaient : l'octave, la quinte et la quarte. Cette dernière est encore un intervalle assez large (Do-Fa) qui fallait donc subdiviser. Il y a plusieurs façons de le faire, d'où différents genres musicaux, différentes manières d'accorder les instruments. Le canon n'est pas un instrument de musique mais un accessoire expérimental pour pratiquer ces divisions. Les mathématiciens justifièrent les choix de certains genres à l'aide de la théorie des rapports numériques simples. Les Anciens attribuaient des Éléments de musique à Euclide. Une Division du canon a été transmise sous son nom.

    Pour certains historiens modernes la réputation d'Euclide est donc largement usurpée. Il s'agirait, au mieux, d'un rédacteur de manuels ou d'un éditeur scientifique, au pire, d'un simple compilateur, procédant à partir des travaux des autres. Le jugement n'est pas désintéressé : il s'agit de valider un mode de lecture de ses traités, de les dépecer pour retrouver les contributions originales de ses prédécesseurs, alors que la forme même des écrits logico-déductifs rend cette entreprise à peu près impossible. La cacophonie des études qui prétendent procéder de cette manière en témoigne.

    Surtout ce jugement n'est pas très objectif. Il laisse de côté les témoignages d'Apollonius et de Pappus, les indications que nous avons sur des ouvrages perdus, notamment les Porismes, en trois Livres, les Lieux à la surface, en deux Livres, et peut-être des Éléments des coniques en quatre Livres. Pappus affirme notamment que la théorie du lieu analysé a été constituée, pour l'essentiel, par trois auteurs : Aristée, Euclide et Apollonius. Il s'agit cette fois de géométrie non élémentaire, incluant, entre autres, la théorie des Coniques, domaine de recherches très important et novateur au cours du III e s et même au-delà. Qu'Euclide ait travaillé sur les coniques est confirmé par la critique d'Apollonius. Le portrait de l'auteur des Éléments doit donc être nuancé : un géomètre compétent, actif dans certains domaines "de pointe", mais aussi manifestement très intéressé par la mise en forme des exposés scientifiques et la rédaction d'ouvrages de référence. Rien là de contradictoire ni d'unique dans l'histoire des sciences mathématiques.

    Que la gloire d'Euclide tienne aux Éléments ne fait aucun doute. Et il y a au moins deux bonnes raisons à cela ou plutôt, une bonne raison et une moins bonne. La première est que son traité est une incontestable réussite dans ce qui va devenir un genre littéraire que désigne le titre : « éléments (de) … ». Ce genre tente d'articuler deux objectifs.

    1. Fournir une synthèse des connaissances "élémentaires" dans un domaine donné, requises pour un "premier" apprentissage. 
    2
    . Incarner simultanément un modèle de raisonnement, dans le cas qui nous intéresse, un paradigme du raisonnement déductif et démonstratif.

    Car le recueil d'éléments n'est pas la simple et sèche compilation d'un fascicule de résultats; il fournit une représentation architectonique de la discipline. La seconde raison du succès d'Euclide, notamment éditorial, c'est le plan plutôt singulier qu'il a suivi et qui sera jugé sévèrement au Moyen Âge et à la Renaissance. Il faut dire qu'à bien des égards, si l'on entreprend l'étude du traité de manière continue, dans l'ordre de succession des livres — ce à quoi nous incite la structure déductive —, la progression euclidienne paraît pédagogiquement assez désastreuse.

    Figure 5 - Papyrus trouvé à Oxyrhynque: proposition 5 du Livre II des Éléments d'Euclide


    [Cliquer sur l'image pour l'agrandir]

    Oxyrhynque est une cité située au bord du Nil à une soixantaine de kilomètres en amont du Caire. On y a trouvé de nombreux papyri grecs, dont ce fragment desÉléments d'Euclide dont il est l’un des plus anciens, sinon le plus ancien témoin (voir Encart 3 «Histoire du livre grec ancien et transmission du texte d’Euclide»). Initialement daté des IIIe-IVe siècles, on le situe maintenant autour des années 100 de notre ère.

    En cliquant sur la photo, le lecteur pourra observer deux phénomènes :

    1) L ’écriture majusucle “continue” : les mots ne sont pas séparés et il n’y a ni ponctuation, ni accentuation. 
    La lecture d’un texte pour les Anciens (souvent à haute voix) s’apparentait davantage à notre expérience de déchiffrage d’une partition musicale qui ne porte qu’une « partie » de l’information requise pour l’exécution. Voici l’équivalent français des deux lignes quasi complètes du texte que l’on arrive à lire :  
    « … INEGAUXDELADROITEENTIEREPRISAVECLECARRESURLADROITECOMPRISE ENTRELESPOINTSDESECTIONESTEGALAUCARRESURLAMOITIE … » 
    Le lecteur préférera probablement cette version de l’énoncé de II. 5 : 
    « Si une ligne droite est coupée en segments égaux et inégaux, le rectangle contenu par les segments inégaux de la droite entière pris avec le carré sur la droite comprise entre les points de section est égal au carré sur la moitié de la droite ».

    2) Le diagramme, tracé à main levée et sans lettrage (ce qui n’est l’usage ni des manuscrits byzantins, ni des éditions modernes, ni d’ailleurs d’autres papyri anciens).

    Un autre intérêt de ces papyri concerne l’histoire du texte (voir Encart 3). Ici, il semble bien que la fin de la Proposition II. 4 enchaîne directement avec l’énoncé de II. 5. Autrement dit, le corollaire à II. 4 que possèdent presque tous les manuscrits n’existait pas dans cette version. Or, dans le plus ancien manuscrit byzantin conservé, ce corollaire, copié en marge seulement et par une main récente, n’existe pas dans le texte principal : il est donc certainement inauthentique.

     

    Les Éléments : un bon titre

    La famille lexicale du mot grec "stoicheïon" ("élément") renvoie d'abord à l'idée de "rang", de "file", de mise en ordre par alignement. L'expérience de l'écriture alphabétique a durablement impressionné les philosophes grecs. Des composants ultimes en nombre relativement limité (moins d'une trentaine) suffisent à constituer l'ensemble des syllabes, des mots et des discours. La langue grecque les appelle aussi "éléments" ("stoicheïa"). Elle ne distingue pas toujours clairement s'il s'agit des phonèmes du langage ou des lettres du système d'écriture. Ce mode de composition d'un Tout à partir de ses constituants élémentaires est projeté sur les êtres naturels et les productions humaines.

    Selon Platon, le monde est constitué de quatre éléments : feu, air, eau, terre; Empédocle avait été le premier à formuler cette théorie sans toutefois utiliser le terme "élément". De même, explique Aristote, en géométrie certaines propositions se retrouvent dans la démonstration de beaucoup d'autres; ce sont celles que l'on appelle "éléments" et leur apprentissage est donc requis. Au départ la notion paraît toute relative : tel théorème est élément de tel autre. N'est "élément" à proprement parler que ce qui intervient comme constituant dans de nombreuses preuves. Sont donc exclues certaines propositions élémentaires, simples et élégantes, mais qui ne sont pas mobilisées dans beaucoup de démonstrations. Proclus, commentant Euclide, donne comme exemple le fait que les trois hauteurs d'un triangle sont concourantes.

    On comprend donc que la constitution d'un recueil d'éléments est à rapporter à un certain état du domaine considéré, qu'elle suppose l'accumulation de résultats significatifs suffisamment nombreux, le repérage des propriétés ou des constructions qui interviennent le plus souvent. Leur choix présuppose donc une analyse préalable — au sens quasi chimique du terme — pour déterminer les ingrédients essentiels, non plus seulement en fonction de leur usage dans une problématique déterminée, mais pour essayer de les articuler dans une architecture déductive globale dont les qualités principales seront la concision et la clarté. Ce travail d'investigation préalable — qui a sûrement connu plusieurs étapes et différents acteurs — n'est pas présenté. L'exposition est synthétique : elle procède déductivement des hypothèses aux conclusions et, parce qu'il a bien fallu interrompre le travail de décomposition à un certain moment, il faudra poser des principes ou points de départ non démontrés. Ces derniers sont en quelque sorte les plus élémentaires des éléments. Clairement il s'agit d'un procédé d'exposition d'une portion de science déjà faite et non d'une méthode de recherche. Les mathématiciens grecs l'ont particulièrement prisé et outre les Éléments d'Euclide, y compris en musique, on connaît des Éléments des coniques, attribués à Aristée, à Euclide et c'est encore sous ce titre qu'Apollonius lui-même décrit les quatre premiers livres de ses Coniques. Archimède se réfère à des Éléments de mécanique.

    Ce qui a fait le succès de la démarche dans le domaine de la géométrie, et plus généralement en mathématiques, c'est la possibilité de mener à bien cette remontée vers des principes indémontrables. A cause de la simplicité de ses points de départ, la rigueur de sa démarche, l'irréfutabilité (au moins apparente) des conclusions auxquelles il aboutit, le style more geometrico a exercé une puissante fascination. Déjà dans l'Antiquité certains ont donc entrepris de rédiger des Éléments d'éthique, de physique, de théologie …

    Le prix à payer peut être élevé. La présentation synthétique est, par définition, historiquement et heuristiquement opaque. Celle d'Euclide est parfois artificielle. La chose n'est pas bien grave tant qu'on l'étudie sous la direction d'un maître compétent, lequel fournira les explications complémentaires nécessaires. Il est d'ailleurs possible que l'auteur des Éléments ait conçu son recueil, non pas comme un manuel d'enseignement que l'étudiant aurait dû lire de manière cursive, mais plutôt comme un ouvrage de référence à consulter intelligemment. Mais il deviendra un texte scolaire, soumis au travail des enseignants et des commentateurs. Une de leurs tâches sera d'affranchir le lecteur de la linéarité déductive, de lui permettre d'anticiper, de connaître l'origine des problèmes … Ce sera aussi l'occasion de critiquer la progression euclidienne.

    Les Éléments : un plan singulier

    Le traité d'Euclide est l'un des écrits mathématiques antiques parmi les plus importants quant à la taille. Outre la structure déductive qui s'exerce localement, il fallait donc en répartir la matière selon certains critères. L'un des plus prégnants a consisté à regrouper les résultats en fonction des objets sur lesquels ils portent. On peut dès lors distinguer, à la suite des Anciens, trois grands sous-ensembles : les Livres dits plans, les Livres arithmétiques et les Livres stéréométriques (voir Encart 2). Leurs objets fondamentaux respectifs sont : la figure plane, le nombre, et la figure solide.

    La réduction en éléments, caractéristique de la démarche euclidienne, conduit à privilégier les plus simples des figures dont le répertoire est par conséquent plutôt limité dans les Éléments : les triangles, carrés, rectangles, parallélogrammes et trapèze dans les Livres I-II; le cercle et ses segments; dans le Livre III; le Livre IV combine les deux aspects en traitant de quelques polygones réguliers inscrits dans, ou circonscrits à, un cercle. A l'autre extrémité, le Livre XIII se propose la construction des cinq solides réguliers circonscrits par une sphère. Les autres solides pris en considération sont les parallélépipèdes et les prismes (Livre XI), les pyramides, les cônes et les cylindres (Livre XII).

    Figure 6 - Manuscrit grec des Éléments d'Euclide


    [Cliquer sur l'image pour l'agrandir]

    Il s'agit de la fin de la preuve de XII. 12, la plus longue des Éléments. La figure, très soignée, est placée à la fin, avant le début de la Proposition 13. Les numéros des Propositions précédentes utilisées en cours de démonstrations que les Modernes font apparaître entre parenthèses n'existaient pas dans le texte grec. En conséquence une démonstration « à l'ancienne » était autant un exercice de mémoire qu'une entreprise logique. Beaucoup d'indications pour aider le lecteur ont été introduites au fil du temps dans les marges des manuscrits grecs. On les appelle "scholies". Ici, un lecteur ou un correcteur (ce n'est pas la même écriture que le copiste) a ajouté, dans la marge de gauche, une justification pour renvoyer à la Prop. XII. 10 utilisée à cet endroit. Souvent, certaines de ces scholies sont devenues des portions (inauthentiques) du texte lors de ses copies successives. C'est le cas pour cet ajout dans d'autres manuscrits des Éléments.

    A l'issue de ce simple survol trois ou quatre traits peuvent surprendre le lecteur, traits qui ont souvent été perçus comme des anomalies.

    1. L'ouvrage commence par la géométrie, avant l'arithmétique, généralement considérée comme la première des sciences mathématiques car ses objets, dénués de position, sont plus simples.

    2. L'exposé de géométrie plane est cependant interrompu par un Livre d'un autre genre, le cinquième, dont on ne peut pas vraiment rendre compte en termes d'objet. Il traite derelations entre objets, celles que l'on appelle "rapport" et "proportionnalité". De plus ce Livre est d'un niveau d'abstraction incroyablement élevé par rapport à ce qui précède. La motivation qui commande une telle sophistication (l'irrationalité) n'est aucunement explicitée au niveau du Livre V lui-même.

    3. Un autre Livre singulier, et ce pour deux raisons, est le Livre X. D'abord lui non plus ne laisse pas bien décrire en termes d'objets : on y trouve des lignes, des aires et des nombres. En fait il traite également de relations, celle de commensurabilité et d'incommensurabilité, au départ considérées selon un point de vue général puis particularisées pour des droites et des aires rectilignes simples. Suit alors une classification très impressionnante de droites et d'aires dites irrationnelles — environ 90 Propositions, soit un cinquième de l'ensemble du traité ! —, mais qui a été vite perçue comme indigeste, d'autant qu'elle ne semble pas justifiée par ses emplois ultérieurs.

    4. On peut ajouter que l'exposé stéréométrique s'achève par la comparaison des cinq solides réguliers et que celle-ci paraît incomplète.

    Figure 7 - Le temple d'Héphaïstos sur l'agora d'Athènes

    Exemple parfait de style dorien hexastyle. Les différents ordres architecturaux se distinguent par maints détails de construction et de décoration. Un des points les plus importants qui les différencient réside dans la pratique commune de l'architecture modulaire. En théorie, toutes les dimensions des parties du temple s'exprime en fonction d'une unité, ou module, soit comme multiple, soit comme sous-multiple, les deux catégories les plus simples de rapports numériques. Dans l'ordre ionique le module est le diamètre de la colonne, dans l'ordre dorique la moitié de ce diamètre. En procédant de cette manière l'architecte garantit que toutes les parties de sa construction seront commensurables. Ce qu'on appelle la "summetria" recouvre à la fois un procédé technique simple et une évaluation esthétique. Dans la pratique, il faut adopter certains aménagements dans les formes et les distances pour tenir compte de certaines illusions d'optique.

    Les deux théories des proportions

    Voilà déjà de quoi nourrir critiques et commentaires. Mais il y a pire. Les Éléments contiennent, non pas un exposé de théorie des proportions, celui du Livre V, mais deux ! Le second se trouve dans les vingt-deux premières Propositions du Livre VII. Par conséquent certains résultats se trouvent démontrés deux fois.

    Ainsi la Proposition V. 16 établit que « si quatre grandeurs sont en proportion, de manière alterne, elles seront aussi en proportion », tandis que VII. 13 prouve que « si quatre nombres sont en proportion, de manière alterne, ils seront aussi en proportion ». Avec nos notations modernes nous les transcrirons de la même manière :

    « si A : B = C : D alors A : C = B : D »,

    la notation A : B désignant le rapport de A : B, et le signe = signifiant « être le même que … ». Car « (A, B, C, D) sont en proportion » ne signifie rien d'autre que « (A, B) sont dans le même rapport que (C, D) ». La transcription efface les différences; dans notre écriture symbolique les lettres A, B, … peuvent désigner n'importe quel type d'objets susceptibles d'entrer dans une proportion. Mais si le lecteur reprend les énoncés anciens il constatera sans peine que la différence entre V. 16 et VII. 13 réside précisément dans le fait que la première porte sur des grandeurs("megethos" en grec), la seconde sur des nombres ("arithmos" en grec). Qui plus est, s'il lit ensuite les preuves associées à nos deux énoncés — ce que nous ne ferons pas ici — le lecteur verra qu'elles sont tout à fait différentes. Elles reposent notamment sur des définitions spécifiques de « être en proportion », pour les grandeurs (Définition V. 5-6) et pour les nombres (Définition VII. 21).

    La notion de "nombre" est elle-même définie : il s'agit d'une multitude déterminée d'unités, autrement dit ce qui est utilisé pour faire une énumération (et qui correspond plus ou moins à nos nombres entiers naturels : 2, 3, 4, 5, …) Ni les fractions ni, a fortiori, les nombres irrationnels n'ont de place dans l'arithmétique grecque. Ce que recouvre la notion de grandeur est un peu moins clair. Originellement il s'agit d'une des trois propriétés fondamentales de la figure : sa taille. Euclide ne la définit pas (à partir de quoi le pourrait-il ?). Mais on voit dans la suite du traité qu'il subsume, sous ce terme, des lignes, des surfaces, des volumes et des angles rectilignes. Autrement dit, il l'envisage comme un objet géométrique abstrait, indépendamment de ses dimensions. Aristote l'applique à des temps, des poids … et autres grandeurs physiques. Il explique que la différence entre "nombre" et "grandeur" est constitutive : la seconde est indéfiniment divisible, tandis que la division du premier s'arrête à l'unité.

    Le mystère des deux théories des proportions pourrait donc s'arrêter là : puisqu'il y a deux types d'objets parfaitement distincts, le nombre et la grandeur, il est naturel qu'il y ait deux théories des proportions. Mais il y a un rebondissement : au début de son dixième Livre, Euclide "démontre" que si deux grandeurs, A, B, ont une commune mesure, leur rapport A : B, est celui d'un certain nombre M à un nombre, N. Pour prendre un exemple métrologique, si A et B sont deux longueurs et que A mesure 3 pieds tandis que B en mesure 5, le rapport de A à B sera le rapport des nombres 3 à 5. Là où nous ferions intervenir la fraction 3/5, les géomètres anciens diront que A est à B comme 3 est à 5. Autre manière de le dire : les rapports des grandeurs commensurables s'identifient à des rapports de nombres. Il ne faut pas confondre les nombres avec les grandeurs, ou avec une certaine espèce de grandeurs, mais les relations entre nombres servent à exprimer les relations entre certains types de grandeur. Nos longueurs, dans l'exemple précédent, ont un rapport exprimable, celui de 3 à 5. En revanche le côté et la diagonale d'un même carré ont un rapport qui ne peut pas s'exprimer immédiatement à l'aide des nombres (entiers) car ces deux droites sont incommensurables. Pour nous, ce rapport correspond au nombre irrationnel √2.

    D'un point de vue moderne, le fait qu'une relation entre grandeurs commensurables s'identifie à une relation entre nombres correspond, très grossièrement, au fait que les nombres rationnels positifs (nos fractions) constituent un sous-ensemble des nombres réels (positifs). De là à considérer que l'une des deux théories des proportions d'Euclide, celle du Livre VII, n'est qu'un cas particulier, redondant, de la première, il n'y a qu'un pas. Il est franchi dès le XVI e s. : différents auteurs, notamment Francesco Maurolyco et Gilles-Personne de Roberval, proposeront l'unification de ces deux théories en une seule.

    La lecture archéologique des Éléments

    A la fin du XIX e s., en mobilisant les quelques singularités dont nous venons de parler, les historiens vont élaborer une grille de lecture des Éléments particulièrement astucieuse. Pour ce faire, ils formulent une hypothèse qui est en quelque sorte la projection, dans le passé, de ce qu'une partie des mathématiques connaissait alors : une crise dite des fondements, liée aux paradoxes émergeant dans la formalisation de la toute récente théorie des ensembles.

    Ces historiens ont postulé, de manière analogique, que la découverte de grandeurs incommensurables avait entraîné le même genre de "crise". Auparavant les géomètres anciens, présupposant que toutes les grandeurs étaient commensurables, auraient utilisé une théorie des proportions simple. Nous en trouverions la trace dans l'actuel Livre VII. Après la découverte de droites incommensurables, mettant en évidence les failles de ladite théorie, il s'en serait suivi une période dans laquelle on aurait évité de recourir à la théorie des proportions. Nous en aurions la confirmation dans nos Livres I à IV. Puis une nouvelle théorie aurait été mise au point, celle du Livre V, que l'on attribue généralement à Eudoxe de Cnide, un contemporain d'Aristote, s'appliquant aussi bien aux grandeurs commensurables qu'incommensurables, quand bien même c'est seulement dans le Livre X que la distinction entre grandeurs commensurables et incommensurables est introduite. Celle-ci justifie, a posteriori, le traitement sophistiqué du Livre V. Euclide aurait appliqué la théorie eudoxienne aux figures planes dans le Livre VI et aux solides dans les Livres XI à XIII. Il aurait cependant maintenu une portion de l'ancienne théorie dans son Livre VII.

    Il faut donc supposer soit qu'il n'est qu'un simple compilateur reprenant, non pas seulement des résultats établis antérieurement, mais des Livres complets ou des séquences entières à ses prédécesseurs, soit qu'il avait un intérêt d'historien, soucieux de conserver la trace du passé de sa discipline. Aucune de ces deux hypothèses n'est très convaincante. Si cette lecture archéologique a stimulé les études euclidiennes pendant plus d'un siècle, elle est moins en faveur aujourd'hui. Il n'y a en effet, dans les sources des V e-IV e siècles, aucune trace d'une quelconque "crise des fondements" que les mathématiques grecques aurait connue, si tant est qu'on ait déjà tenté de les fonder avant le IV e siècle. Au contraire, cette époque est celle de leur développement rapide.

    Quant aux singularités du plan euclidien, on peut parfaitement les expliquer autrement. Nous avons déjà vu ce qu'il en était pour le double traitement de la proportionnalité : les Anciens, à la différence des Modernes, privilégient les objets sur les relations que ces objets entretiennent. Et puisqu'il y a deux types d'objets, il est légitime d'avoir deux théories des proportions, même si le but est ensuite de voir quand on peut les coordonner (cas des grandeurs commensurables) et quand cela ne se peut pas (cas des grandeurs incommensurables).

    En outre la lecture attentive du traité montre que l'insertion d'une Proposition, d'une séquence (voire d'un Livre entier) se fait, autant que faire se peut, le plus près possible de l'endroit où celles-ci sont utilisées. C'est pourquoi Euclide insère le Livre X là où il est, avant le traitement de solides, car le seul usage des irrationnelles se trouve dans le Livre XIII. Et c'est donc la raison pour laquelle l'introduction de la distinction « commensurables / incommensurables » est différée jusque-là. De même, les Livres arithmétiques n'intervenant que dans le Livre X, sont insérés juste avant. Autrement dit, bien qu'il y ait un intérêt spécifique pour l'arithmétique dans les Éléments, les Livres VII à IX existent d'abord à cause de leur usage instrumental dans l'étude de l'irrationalité. On peut bien commencer le traité par de la géométrie.

    Enfin Euclide se conforme à une attitude qui, selon Aristote, est propre aux mathématiciens : dans une science démonstrative les principes non démontrés que l'on utilise doivent être les moins nombreux possibles. Si donc il n'y a pas besoin de la théorie des proportions entre grandeurs et de ses difficiles Définitions pour établir certains résultats non triviaux, alors on doit s'en passer. D'où le regroupement de tels résultats dans les Livres I à IV, alors que le sixième Livre s'occupe de notions, notamment celle de similitude des figures, pour lesquelles le recours à la théorie des proportions est inévitable. Euclide pousse cette attitude assez loin puisqu'il regroupe, dans les 28 premières Propositions de son Livre I, celles qui ne dépendent pas de sa cinquième demande ou postulat des parallèles.

    On peut même penser que cette attitude explique en partie pourquoi la stéréométrie euclidienne est si mal fondée. Plusieurs des premières Propositions du Livre XI (1, 2, 3, 7) ont des preuves très incertaines. Apparemment Euclide était persuadé de pouvoir réduire logiquement la stéréométrie à la géométrie plane, sans introduire de nouveaux postulats. L'exposé d'Euclide est donc très loin d'être parfait. Mais les singularités de sa structure ne s'expliquent pas, ou peu, par l'histoire des mathématiques préeuclidiennes comme le croyent les partisans de la lecture archéologique; elles résultent des choix mathématiques et épistémologiques du Stoicheïotês.

    Source : 

    http://www.math.ens.fr/culturemath/histoire%20des%20maths...

    19:21 Publié dans Les géomètres de la Grèce antique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

    Euclide et GéoPlan

    Euclide et GéoPlan

    Neuf figures pour l'enseignement secondaire. Démonstration des théorèmes de Thalès et Pythagore par la méthode des aires.

    Sommaire

    I 31. Parallèle à une droite passant par un point
    I 1. Triangle équilatéral
    I 43. Partage d'un rectangle en quatre
    II 2. Gnomon
    II 4. Carré d'une somme
    II 11. Carré et rectangle de même aire
    VI 30. Construction de la section dorée

     

    Page no 56, réalisée le 20/11/2003, modifiée le 23/11/2010

    D'autres figures d'Euclide sur ce site

    I 15.Construction du pentagone régulier
    I 17. Mener une ligne droite qui touche un cercle
    I 23. Reproduire un angle
    I 32. Somme des angles d'un triangle
    I 35. Théorème de la tringle - Méthode du cisaillement
    I 43. Partage d'un parallélogramme en quatre
    I 46. Construction du carré à partir d'un côté
    I 47. Démonstration géométrique de Pythagore
    II 14. Quadrature du rectangle
    III  1.  Retrouver le centre d'un cercle
    III 21. Angle au centre et angles inscrits
    III 35. Puissance d'un point par rapport à un cercle : théorème d'Euclide
    III.    Partage en trois de la diagonale d'un parallélogramme
    IV 16. Construction du pentadécagone
    VI  2. Thalès : démonstration par la méthode des aires
    VI 13. Moyenne proportionnelle

    VI Arithmétique : algorithme d'Euclide

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    le nombre d'or.

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    Construction approchée dupentagone

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    Euclide et GéoPlan
    Ce site, très riche et fréquemment actualisé par un enseignant en retraite, Patrice Debart, concerne les niveaux mathématiques de la 6e à la Terminale. Les thèmes et les modes opératoires étant passionnants, nous avons choisi de vous orienter sur l'article concernant Euclide, Thalès et Pythagore qui mêlent histoire et mathématiques, avec une pointe d'humour parfois… Il vous reste à intégrer ce site dans vos favoris, pour enrichir en permanence vos ressources !

    Info bulle no 85 Cafoc de Nantes

    La géométrie euclidienne

    Euclide avec un compas

    Euclide avec un compas
    L'école d'Athènes, selon Raphaël
    (Détail - chambre de la Signature, Vatican)

    Les mathématiques grecques se sont développées sans règle de déduction explicite. La logique d'Aristote était trop fruste pour fonder les raisonnements. Le « si… alors… » est une conception trop pauvre du langage et jusqu'au XIXe siècle les règles de déduction resteront implicites.

    Les axiomes comme l'« unicité d'une parallèle » ou les « cas d'égalité des triangles » ont été explicités par Euclide et fournissent un fondement de la géométrie, imparfait certes, mais sur lesquels les autres résultats reposent solidement.

    Avec la méthode synthétique, Euclide a organisé la géométrie de manière déductive en donnant, à partir des propriétés géométriques établies précédemment, un raisonnement pour déduire chaque propriété cherchée.

     

    Euclide par Juste de Gand

    Euclide par Juste de Gand (15e siècle)

    Les Éléments d'Euclide (Alexandrie 300 avant Jésus-Christ)

    Le texte original des Éléments n'existe pas et nous est connu que de façon apocryphe.

    Dans la bibliothèque du Vatican, joint au manuscrit découvert par Peyrard, on aurait découvert un CD, encore plus apocryphe, contenant des figures GéoPlan que nous livrons en exclusivité ci-dessous.

    Les treize livres d'Euclide constituent une synthèse remarquable des mathématiques grecques.

    Toutes les constructions s'y effectuent uniquement à la « règle et au compas ».

    I 31. Parallèle à une droite passant par un point donné

    Proposition 31 du livre I des Éléments : par un point donné, construire une ligne parallèle à une droite donnée.

    L'unicité se déduit du postulat 5 : si une droite, tombant sur deux droites, fait les angles intérieurs d'un même côté plus petits que deux droits, ces droites, prolongées à l'infini, se rencontreront du côté où les angles sont plus petits que deux droits.

    Ce postulat est par la suite plus souvent énoncé sous la forme : « Par un point il passe une et une seule parallèle à une droite donnée ».

    I 1. Triangle équilatéral

    Elements d'Euclide page 23 - bnf Gallica

    Proposition 1 du I er livre des Éléments :
    Construire un triangle équilatéral sur une ligne droite donnée et finie.

    Triangle équilatéral

    EXPOSITION. Soit AB une droite donnée et finie (on dirait maintenant un segment [AB]).

    DÉTERMINATION. Il faut construire sur la droite finie AB un triangle équilatéral.

    CONSTRUCTION. Du centre A et de l'intervalle AB, décrivons la circonférence ACD (demande 3) ; et de plus, du centre B et de l'intervalle BA, décrivons la circonférence BCE ; et du point C, où les circonférences se coupent mutuellement, conduisons aux points A, B les droites CA, CB (demande 1).

    DÉMONSTRATION. Car, puisque le point A est le centre du cercle ACD, la droite AC est égale à la droite AB (définition 15); de plus, puisque le point B est le centre du cercle BCE, la droite BC est égale à la droite BA ; mais on a démontré que la droite CA était égale à la droite AB ; donc chacune des droites CA, CB est égale à la droite AB ; or, les grandeurs qui sont égales à une même grandeur, sont égales entre elles (notion 1) ; donc la droite CA est égale à la droite CB ; donc les trois droites CA, AB, BC sont égales entre elles.

    CONCLUSION. Donc, le triangle ABC (définition 24) est équilatéral, et il est construit sur la droite donnée et finie AB. Ce qu'il fallait faire.

    Rappels

    Demande 3. D'un point quelconque, et avec un intervalle quelconque, décrire une circonférence de cercle.

    Définition 15. Un cercle est une figure plane, comprise par une seule ligne qu'on nomme circonférence ; toutes les droites, menées à la circonférence d'un des points placés dans cette figure, étant égales entre elles.

    Définition 24. Parmi les figures trilatères, le triangle équilatéral est celle qui a ses trois côtés égaux.

    Construction avec un logiciel de géométrie :
    Placer deux points A et B et dessiner le segment [AB],
    tracer les cercles de centre A et B et de rayon AB (cercles de centre A passant par B et de centre B passant par A),
    construire C, un des points d'intersection des deux cercles,
    tracer les segments [BC] et [AC].

    g2w Télécharger la figure GéoPlan triangle_equilateral.g2w
    cabri Télécharger la figure Cabri triangle_equilateral.fig
    GeoLabo Télécharger la figure GeoLabo triangle_equilateral.glb

    Construction à la « règle et au compas » : le triangle équilatéral
    Sommaire

    I 17 . Constructions de tangentes

    Paragraphe déplacé dans l'article : cercle au collège

    I 43. Partage d'un rectangle en quatre

    Livre I, proposition 43
    Classe de quatrième

    Dans tout parallélogramme, les compléments des parallélogrammes autour de la diagonale sont égaux entre eux.

    Elements d'Euclide page 16 - bnf Gallica

    Partage d'un rectangle en quatre

    M est un point libre sur la diagonale [AC] d'un rectangle ABCD.

    Démontrer que les aires des deux rectangles hachurés sont égales.

    Vérification assez facile avec GéoPlan : le logiciel ne sait pas calculer l'aire d'un rectangle, mais il sait trouver la moitié de cette aire : l'aire d'un triangle formé par deux côtés et une diagonale.

    Indication : (AB) étant parallèle à (CD), la propriété de Thalès dans les triangles rectangles AMI et CMJ permet d'écrire : MI/MJ = AM/CM.

    (AD) étant parallèle à (BC), la propriété de Thalès dans les triangles ALM et CKM permet d'écrire : AM/CM = LM/KM.

    Par transitivité MI/MJ = LM/KM.

    Le produit des « extrêmes » est égal au produit des « moyens » : KM × MI = LM × MJ.
    Aire(IBKM) = Aire(LMJD).

    Cas de parallélogrammes : calcul d'aires

    g2w Télécharger la figure GéoPlan hom_rect.g2w

    II 2. Gnomon

    Dans un parallélogramme, l'un quelconque des parallélogramme décrit autour du diamètre avec ses deux compléments est appelé gnomon.

    Pour un point I du diamètre [BC] d'un parallélogramme ABDC, le parallélogramme FBHI est dit décrit autour de ce diamètre. Ses compléments sont les parallélogrammes AFIG et IHDE (de même aire). Ces trois figures forment, dans leur ensemble, le gnomon ABDFIG.

    Le gnomon permet d'obtenir un nouveau parallélogramme semblable au précédent.

    Voir aussi : nombre d'or

    II 4. Carré d'une somme

    Euclide : somme des carrés

    Si une ligne droite est coupée comme on voudra, le carré de la droite entière est égal aux carrés des segments et à deux fois le rectangle contenu sous les deux segments.

    Dans le carré ABDC, on a la démonstration, par les aires, de l'identité remarquable :

    a + b)2 = a2 + b2 + 2ab.

    g2w Télécharger la figure GéoPlan hom_rect2.g2w


    II 11. Carré et rectangle de même aire

    Elements d'Euclide bas de la page 97 - bnf Gallica

    Elements d'Euclide page 98 - bnf Gallica

    Couper une ligne droite telle le rectangle de la toute et de l'une des parties, soit égal au carré de l'autre

    Sur un segment [AB] de longueur a, trouver un point G tel que le carré de côté AG ait même aire que le rectangle de longueur a et de largeur BG.

    Carré de même aire qu'un rectangle

    Construction

    Après avoir construit le carré ABCD de côté [AB], on note E le milieu de [AD].
    Le cercle (c2) de centre E et de rayon EB coupe (AD) en F du côté de A.
    Le cercle (c3) de centre A et de rayon AF coupe [AB] en G.

    On complète avec le point H le carré de côtés [AF] et [AG].
    La droite (GH) coupe (DC) en I.

    La carré AGHF a même aire que le rectangle GBCI.

    g2w Télécharger la figure GéoPlan rectangle_egal_carre.g2w

    Solution algébrique

    Carré de même aire qu'un rectangle

    Avec AB = BC = a, posons AG = x, alors GB = a - x.
    L'égalité des aires donne x2 = a(a - x),
    équation x2 + ax - a2 = 0 qui a pour solution positive x = inverse du nombre d'or (rac(5)-1)/2 a.

    g2w Télécharger la figure GéoPlan rectangle_egal_carre2.g2w

    VI 30. Construction de la section dorée

    a. Partage d'un segment en « extrême et moyenne raison »

    Partage d'un segment [AB] en « moyenne et extrème raison » : étant donné deux points A et B, trouver un point D tel que B, D et A forment une section dorée ; et trouver un point M tel que A, B et M forment une section dorée.

    Construction

    Construction de la section doréeOn considère une droite (AB) et sur la perpendiculaire à (AB) en A un point C tel que AC = AB.

    On note I le milieu de [AB]. Le cercle (c2) de centre I et de rayon IC coupe (AB) en D du côté de A. Le cercle (c3) de centre A et de rayon AD coupe [AB] en M.

    Preuve par le calcul

    On vérifiera facilement, en prenant AB comme unité (AB = 1) que les résultats font intervenir le nombre d'or :
    AI = 1/2 ; CA = AB = 1 ; DI = IC = rac(5)/2 ;
    AM = DA = DI - AI = rac(5)/2 - 1/2 = inverse du nombre d'or (rac(5)-1)/2 = 1/Φ = Φ - 1 ≈ 0,618 ;
    MB = AB - AM = 1 - 1/Φ = 2 - Φ ≈ 0,382 ;
    DB = DI + IB = rac(5)/2 + 1/2 = Φ ≈ 1,618.

    MA = 1/Φ ; 1/MA = Φ ; MB/MA = MB × 1/MA = (1 - 1/Φ) × Φ = Φ - 1 = 1/Φ = (rac(5)-1)/2.
    MB/MA = 1/Φ d'où MA/MA = Φ : le point M réalise la section dorée du segment [AB].

    Remarque : le cercle (c3) coupe le segment [AC] en P qui réalise la section dorée de ce segment.

    g2w Télécharger la figure GéoPlan section_doree.g2w


    c. Couper une ligne droite selon la moyenne raison

    Livre VI, proposition XXX

    Elements d'Euclide page 241 - bnf Gallica

    d. Numérisation de la géométrie

    Construction d'Euclide avec deux carrés

    Construction avec deux carrés

    Pacer deux points A et B tels que AB = 1.

    Après avoir construit le carré ABCD de côté [AB], on note E le milieu de [AD].
    Le cercle (c2) de centre E et de rayon EB coupe (AD) en F du côté de A.
    Le cercle (c3) de centre A et de rayon AF coupe [AB] en G.

    On complète avec le point H le carré de côtés [AF] et [AG].
    La droite (GH) coupe (DC) en I.

    Le point G partage le segment [AB] en moyenne raison.
    Remarque : les points M et F partagent le segment [AD] en moyenne et extrême raion.

    Calculs algébriques

    Le carré AGHF a pour côté AG = 1/Φ, son aire est AG2 = 1/Φ^2.

    Le rectangle GBCI a pour longueur CB = 1
    et pour largeur GB = AB - GA =1 - 1/Φ = 2 - Φ.

    Son aire est 2 - Φ.

    Il a été démontré dans la page suites que 1/Φ^2 = 2 - Φ.
    Le rectangle GBCI et le carré AGHF ont la même aire : GB × AB = AG × AG.

    AB/AG = AG/GB : on a bien une section dorée du segment [AB].

    g2w Télécharger la figure GéoPlan construc_euclide2.g2w

    e. Corde et tangente égales

    La construction avec « corde et tangente égales » a été déplacée dans la page : le nombre d'or.

    Les Éléments d'Euclide en ligne sur le site Gallica de la BNF

    Couverture des éléments

    Les extraits contenus dans ces pages sont ceux des 15 livres des Éléments géométriques d'Euclide, traduits par D. Henrion en 1632, publiée par la Bibliothèque Nationale de France.
    On trouve aussi la première édition de F. Peyrard, publiée en 1804, lorsqu'il était bibliothécaire de l'école polytechnique.

    D. Henrion

    Livre I

    Livre II

    Livre III

    Livre IV

    Livre V

    Livre VI

    Livre VII

    Livre VIII

    Livre IX

    Livre X

    Livre XI

    Livre XII

    Livre XIII

    F.Peyrard

    Livre I

    Livre II

    Livre III

    Livre IV

     

    Livre VI

           

    Livre XI

    Livre XII

     

     

    Faire de l'histoire
    … avec GéoPlan

    La Géométrie de Descartes

    Le problème de Pappus

    Cercles
    d'Apollonius

    Médiatrice
    Œnopide de Chios

    Grands problèmes de la géométrie grecque

    Sommaire

    I 31. Parallèle à une droite passant par un point
    I 1. Triangle équilatéral
    I 43. Partage d'un rectangle en quatre
    II 2. Gnomon
    II 4. Carré d'une somme
    II 11. Carré et rectangle de même aire
    VI 30. Construction de la section dorée

    g2w Figures interactives : visualisation de ces exemples sur PC avec la version ActiveX de GéoPlan

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    Livre I des Éléments d'Euclide

    Livre I des Éléments d'Euclide

    Le livre I des Éléments d'Euclide pose les fondements pour la suite de l'ouvrage. Il contient :

    • 35 définitions de vocabulaire
    • 5 demandes (ou postulats selon Proclos) plus un apocryphe
    • 5 notions communes (ou axiomes selon Proclos) plus quatre apocryphes
    • 48 propositions

    Sommaire

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    Les définitions [modifier]

    Y sont définis le point, la droite (qui chez Euclide n'est jamais qu'un segment de droite), les angles, le cercle, le triangle, le carré, le rectangle, les parallèles. Voici quelques-unes de ces définitions :

    • Définition 1, le point est ce dont la partie est nulle.
    • Définition 2, une ligne est une longueur sans largeur.
    • Définition 4, la ligne droite est celle qui est également placée entre ses points.
    • Définition 8, un angle plan est l'inclinaison mutuelle de deux lignes qui se touchent dans un plan, et qui ne sont pas placées dans la même direction.
    • Définition 9, lorsque des lignes qui comprennent un angle sont des droites, l'angle se nomme rectiligne.
    • Définition 10, lorsqu'une droite tombant sur une droite fait deux angles de suite égaux, chacun des angles égaux est droit, et la droite placée au-dessus est dite perpendiculaire à celle sur laquelle elle est placée.
    • Définition 11, l'angle obtus est celui qui est plus grand qu'un droit.
    • Définition 12, l'angle aigu est celui qui est plus petit qu'un droit.
    • Définition 15, un cercle est une figure plane comprise par une seule ligne qu'on nomme circonférence, toutes les droites menées à la circonférence d'un des points placé dans cette figure étant égales entre elles.
    • Définition 16, ce point se nomme le centre du cercle.
    • Définition 17, le diamètre du cercle est une droite menée par le centre et terminée de part et d'autre par la circonférence du cercle, le diamètre partage le cercle en deux parties égales.
    • Définition 24, parmi les figures trilatères, le triangle équilatéral est celle qui a ses trois côtés égaux.
    • Définition 25, le triangle isocèle, celle qui a seulement deux côtés égaux.
    • Définition 27, [...], le triangle rectangle est celle qui a un angle droit.
    • Définition 30, parmi les figures quadrilatères, le carré est celle qui est équilatère et rectangulaire.
    • Définition 31, le rectangle, celle qui est rectangulaire, et non équilatérale.
    • Définition 35, les parallèles sont des droites qui, étant situées dans un même plan, et étant prolongées à l'infini de part et d'autre, ne se rencontrent ni d'un côté ni de l'autre.

    Les demandes [modifier]

    Elles supposent la possibilité de tracer une droite joignant deux points, cette droite étant unique, de prolonger une droite, de construire un cercle de centre et de rayon donnés. La demande 4 admet que tous les angles droits sont égaux entre eux. Le cinquième est le plus célèbre. Il s'agit du postulat d'Euclide sur les parallèles :

    • Demande 5, si une droite, tombant sur deux droites, fait les angles intérieurs du même côté plus petits que deux droits, ces droites, prolongées à l'infini, se rencontreront du côté où les angles sont plus petits que deux droits.

    Les définitions et les notions communes privilégient le cercle et la droite. La géométrie d'Euclide sera donc essentiellement attachée aux constructions à la règle et au compas.

    Les notions communes [modifier]

    Elles énoncent la transivité de l'égalité, le fait qu'une égalité ou une inégalité est conservée si on ajouter ou si on retranche une même quantité aux deux membres de l'égalité ou de l'inégalité. La dernière notion commune énonce que le tout est plus grand que la partie.

    Les propositions [modifier]

    Ces propositions traitent des points suivants :

    • Constructions élémentaires. Les trois premières propositions décrivent quelques constructions élémentaires : construction d'un triangle équilatéral de côté donné (prop.1), construction d'un cercle de centre donné et de rayon donné (prop.2), retrancher d'un segment AB donné un segment donné (prop.3)
    • Les cas d'égalité des triangles sont traités dans les prop.4 (premier cas d'égalité des triangles : deux côtés et l'angle compris entre ces deux côtés, égaux dans les deux triangles), prop.7 et 8 (deuxième cas d'égalité des triangles : trois côtés de même longueur dans les deux triangles), prop.26 (troisième cas d'égalité des triangles : deux angles et un côté égaux).
    • Le triangle isocèle : les prop.5 et 6 montrent qu'un triangle a deux côtés égaux si et seulement si il a deux angles égaux.
    • Constructions diverses. Un certain nombre de propositions exposent comment procéder à la construction d'objets géométrique : la bissectrice d'un angle (prop.9), le milieu d'un segment (prop.10), la perpendiculaire à une droite passant par un point donné, un triangle dont les longueurs des côtés sont données (prop.22), un angle égal à un angle donné (prop.23).
    • Les angles. Les propositions 13 à 19 traitent des angles, par exemple : deux angles d'un triangle sont moindres que deux droits (prop.17) ; dans un triangle, un plus grand côté est opposé à un plus grand angle (prop.18) ; deux triangles ayant deux côtés égaux, la base de l'un est plus grand que la base de l'autre si et seulement si l'angle au sommet du premier est plus grand que l'angle au sommet de l'autre (prop.24 et 25).

    Ces 26 premières propositions ne font pas appel au cinquième postulat d'Euclide sur les parallèles. Il n'en est pas de même des propositions qui suivent et qui utilisent ce postulat.

    • Propriétés des parallèles. Si une droite tombant sur deux droites fait des angles alternes égaux entre eux, ces deux droites seront parallèles (prop.27 et 28), et réciproquement, une droite tombant sur deux parallèles fait les angles alternes égaux entre eux (prop.29). Les droites parallèles à une même droite sont parallèles entre elles (prop.30). La prop.31 expose comment construire une parallèle à une droite donnée passant par un point donné.
    • Somme des angles d'un triangle. C'est dans la prop.32 qu'on prouve que la somme des angles d'un triangle est égal à deux droits.
    • Propriétés du parallélogramme. Les segments joignant les sommets de deux segments parallèles et de même longueur sont eux-mêmes parallèles et de même longueur (prop.33) ; les côtés et les angles opposés d'un parallélogramme sont égaux entre eux et une diagonale le partage en deux parties égales (prop.34) ; deux parallélogrammes, construits sur des bases de même longueur et entre les mêmes parallèles, ont même aire (prop.35 et 36). Les propositions 42 à 45 expliquent comment construire un parallélogramme d'aire égale à celle d'un triangle donné, ou d'aire égale à celle d'un polygone donné.
    • Propriétés des triangles. Deux triangles de même base ont même aire si et seulement si ils ont même hauteur (prop.37 à 40). Cette aire est la moitié de celle du parallélogramme correspondant (prop.41).
    • Construction d'un carré. Elle est donnée par la prop.46.

    Bibliographie [modifier]

    • Les œuvres d'Euclide, traduction de F. Peyrard, Paris (1819), nouveau tirage par Jean Itard, Éditions Albert Blanchard (1993)
    • Euclide, Les Éléments, traduction, commentaires et notes de Bernard Vitrac [détail des éditions]

    Liens externes [modifier]

    Documents en ligne sur le site Gallica de la BNF

     

    Éléments d'Euclide
    Livre I ~ Livre II ~ Livre III ~ Livre IV ~ Livre V ~ Livre VI
    Livre VII ~ Livre VIII ~ Livre IX ~ Livre X ~ Livre XI ~ Livre XII ~ Livre XIII

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    Euclid's Elements Book IX

    Euclid's Elements

    Book IX

    Table of contents

    Propositions

    Proposition 1.
    If two similar plane numbers multiplied by one another make some number, then the product is square.
    Proposition 2.
    If two numbers multiplied by one another make a square number, then they are similar plane numbers.
    Proposition 3.
    If a cubic number multiplied by itself makes some number, then the product is a cube.
    Proposition 4.
    If a cubic number multiplied by a cubic number makes some number, then the product is a cube.
    Proposition 5.
    If a cubic number multiplied by any number makes a cubic number, then the multiplied number is also cubic.
    Proposition 6.
    If a number multiplied by itself makes a cubic number, then it itself is also cubic.
    Proposition 7.
    If a composite number multiplied by any number makes some number, then the product is solid.
    Proposition 8.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are in continued proportion, then the third from the unit is square as are also those which successively leave out one, the fourth is cubic as are also all those which leave out two, and the seventh is at once cubic and square are also those which leave out five.
    Proposition 9.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are in continued proportion, and the number after the unit is square, then all the rest are also square; and if the number after the unit is cubic, then all the rest are also cubic.
    Proposition 10.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are in continued proportion, and the number after the unit is not square, then neither is any other square except the third from the unit and all those which leave out one; and, if the number after the unit is not cubic, then neither is any other cubic except the fourth from the unit and all those which leave out two.
    Proposition 11.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are in continued proportion, then the less measures the greater according to some one of the numbers which appear among the proportional numbers.

    Corollary. Whatever place the measuring number has, reckoned from the unit, the same place also has the number according to which it measures, reckoned from the number measured, in the direction of the number before it.

    Proposition 12.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are in continued proportion, then by whatever prime numbers the last is measured, the next to the unit is also measured by the same.
    Proposition 13.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are in continued proportion, and the number after the unit is prime, then the greatest is not measured by any except those which have a place among the proportional numbers.
    Proposition 14.
    If a number is the least that is measured by prime numbers, then it is not measured by any other prime number except those originally measuring it.
    Proposition 15.
    If three numbers in continued proportion are the least of those which have the same ratio with them, then the sum of any two is relatively prime to the remaining number.
    Proposition 16.
    If two numbers are relatively prime, then the second is not to any other number as the first is to the second.
    Proposition 17.
    If there are as many numbers as we please in continued proportion, and the extremes of them are relatively prime, then the last is not to any other number as the first is to the second.
    Proposition 18.
    Given two numbers, to investigate whether it is possible to find a third proportional to them.
    Proposition 19.
    Given three numbers, to investigate when it is possible to find a fourth proportional to them.
    Proposition 20.
    Prime numbers are more than any assigned multitude of prime numbers.
    Proposition 21.
    If as many even numbers as we please are added together, then the sum is even.
    Proposition 22.
    If as many odd numbers as we please are added together, and their multitude is even, then the sum is even.
    Proposition 23.
    If as many odd numbers as we please are added together, and their multitude is odd, then the sum is also odd.
    Proposition 24.
    If an even number is subtracted from an even number, then the remainder is even.
    Proposition 25.
    If an odd number is subtracted from an even number, then the remainder is odd.
    Proposition 26.
    If an odd number is subtracted from an odd number, then the remainder is even.
    Proposition 27.
    If an even number is subtracted from an odd number, then the remainder is odd.
    Proposition 28.
    If an odd number is multiplied by an even number, then the product is even.
    Proposition 29.
    If an odd number is multiplied by an odd number, then the product is odd.
    Proposition 30.
    If an odd number measures an even number, then it also measures half of it.
    Proposition 31.
    If an odd number is relatively prime to any number, then it is also relatively prime to double it.
    Proposition 32.
    Each of the numbers which are continually doubled beginning from a dyad is even-times even only.
    Proposition 33.
    If a number has its half odd, then it is even-times odd only.
    Proposition 34.
    If an [even] number neither is one of those which is continually doubled from a dyad, nor has its half odd, then it is both even-times even and even-times odd.
    Proposition 35.
    If as many numbers as we please are in continued proportion, and there is subtracted from the second and the last numbers equal to the first, then the excess of the second is to the first as the excess of the last is to the sum of all those before it.
    Proposition 36.
    If as many numbers as we please beginning from a unit are set out continuously in double proportion until the sum of all becomes prime, and if the sum multiplied into the last makes some number, then the product is perfect.

    Next book: Book X

    Previous: Book VIII

    Elements Introduction – 

         


    © 1996 
    D.E.Joyce 
    Clark University

    Source : http://aleph0.clarku.edu/~djoyce/java/elements/bookIX/boo...

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    Euclid's Elements Book I

    Euclid's Elements

    Book I

    Table of contents


    Definitions

    Definition 1.
    point is that which has no part.
    Definition 2.
    line is breadthless length.
    Definition 3.
    The ends of a line are points.
    Definition 4.
    straight line is a line which lies evenly with the points on itself.
    Definition 5.
    surface is that which has length and breadth only.
    Definition 6.
    The edges of a surface are lines.
    Definition 7.
    plane surface is a surface which lies evenly with the straight lines on itself.
    Definition 8.
    plane angle is the inclination to one another of two lines in a plane which meet one another and do not lie in a straight line.
    Definition 9.
    And when the lines containing the angle are straight, the angle is called rectilinear.
    Definition 10.
    When a straight line standing on a straight line makes the adjacent angles equal to one another, each of the equal angles is right, and the straight line standing on the other is called a perpendicular to that on which it stands.
    Definition 11.
    An obtuse angle is an angle greater than a right angle.
    Definition 12.
    An acute angle is an angle less than a right angle.
    Definition 13.
    boundary is that which is an extremity of anything.
    Definition 14.
    figure is that which is contained by any boundary or boundaries.
    Definition 15.
    circle is a plane figure contained by one line such that all the straight lines falling upon it from one point among those lying within the figure equal one another.
    Definition 16.
    And the point is called the center of the circle.
    Definition 17.
    diameter of the circle is any straight line drawn through the center and terminated in both directions by the circumference of the circle, and such a straight line also bisects the circle.
    Definition 18.
    semicircle is the figure contained by the diameter and the circumference cut off by it. And the center of the semicircle is the same as that of the circle.
    Definition 19.
    Rectilinear figures are those which are contained by straight lines, trilateral figures being those contained by three, quadrilateral those contained by four, and multilateral those contained by more than four straight lines.
    Definition 20.
    Of trilateral figures, an equilateral triangle is that which has its three sides equal, an isosceles triangle that which has two of its sides alone equal, and a scalene triangle that which has its three sides unequal.
    Definition 21.
    Further, of trilateral figures, a right-angled triangle is that which has a right angle, an obtuse-angled triangle that which has an obtuse angle, and an acute-angled triangle that which has its three angles acute.
    Definition 22.
    Of quadrilateral figures, a square is that which is both equilateral and right-angled; an oblong that which is right-angled but not equilateral; a rhombus that which is equilateral but not right-angled; and arhomboid that which has its opposite sides and angles equal to one another but is neither equilateral nor right-angled. And let quadrilaterals other than these be called trapezia.
    Definition 23
    Parallel straight lines are straight lines which, being in the same plane and being produced indefinitely in both directions, do not meet one another in either direction.

    Postulates

    Let the following be postulated:
    Postulate 1.
    To draw a straight line from any point to any point.
    Postulate 2.
    To produce a finite straight line continuously in a straight line.
    Postulate 3.
    To describe a circle with any center and radius.
    Postulate 4.
    That all right angles equal one another.
    Postulate 5.
    That, if a straight line falling on two straight lines makes the interior angles on the same side less than two right angles, the two straight lines, if produced indefinitely, meet on that side on which are the angles less than the two right angles.

    Common Notions

    Common notion 1.
    Things which equal the same thing also equal one another.
    Common notion 2.
    If equals are added to equals, then the wholes are equal.
    Common notion 3.
    If equals are subtracted from equals, then the remainders are equal.
    Common notion 4.
    Things which coincide with one another equal one another.
    Common notion 5.
    The whole is greater than the part.

    Propositions

    Proposition 1.
    To construct an equilateral triangle on a given finite straight line.
    Proposition 2.
    To place a straight line equal to a given straight line with one end at a given point.
    Proposition 3.
    To cut off from the greater of two given unequal straight lines a straight line equal to the less.
    Proposition 4.
    If two triangles have two sides equal to two sides respectively, and have the angles contained by the equal straight lines equal, then they also have the base equal to the base, the triangle equals the triangle, and the remaining angles equal the remaining angles respectively, namely those opposite the equal sides.
    Proposition 5.
    In isosceles triangles the angles at the base equal one another, and, if the equal straight lines are produced further, then the angles under the base equal one another.
    Proposition 6.
    If in a triangle two angles equal one another, then the sides opposite the equal angles also equal one another.
    Proposition 7.
    Given two straight lines constructed from the ends of a straight line and meeting in a point, there cannot be constructed from the ends of the same straight line, and on the same side of it, two other straight lines meeting in another point and equal to the former two respectively, namely each equal to that from the same end.
    Proposition 8.
    If two triangles have the two sides equal to two sides respectively, and also have the base equal to the base, then they also have the angles equal which are contained by the equal straight lines.
    Proposition 9.
    To bisect a given rectilinear angle.
    Proposition 10.
    To bisect a given finite straight line.
    Proposition 11.
    To draw a straight line at right angles to a given straight line from a given point on it.
    Proposition 12.
    To draw a straight line perpendicular to a given infinite straight line from a given point not on it.
    Proposition 13.
    If a straight line stands on a straight line, then it makes either two right angles or angles whose sum equals two right angles.
    Proposition 14.
    If with any straight line, and at a point on it, two straight lines not lying on the same side make the sum of the adjacent angles equal to two right angles, then the two straight lines are in a straight line with one another.
    Proposition 15.
    If two straight lines cut one another, then they make the vertical angles equal to one another.

    Corollary. If two straight lines cut one another, then they will make the angles at the point of section equal to four right angles.

    Proposition 16.
    In any triangle, if one of the sides is produced, then the exterior angle is greater than either of the interior and opposite angles.
    Proposition 17.
    In any triangle the sum of any two angles is less than two right angles.
    Proposition 18.
    In any triangle the angle opposite the greater side is greater.
    Proposition 19.
    In any triangle the side opposite the greater angle is greater.
    Proposition 20.
    In any triangle the sum of any two sides is greater than the remaining one.
    Proposition 21.
    If from the ends of one of the sides of a triangle two straight lines are constructed meeting within the triangle, then the sum of the straight lines so constructed is less than the sum of the remaining two sides of the triangle, but the constructed straight lines contain a greater angle than the angle contained by the remaining two sides.
    Proposition 22.
    To construct a triangle out of three straight lines which equal three given straight lines: thus it is necessary that the sum of any two of the straight lines should be greater than the remaining one.
    Proposition 23.
    To construct a rectilinear angle equal to a given rectilinear angle on a given straight line and at a point on it.
    Proposition 24.
    If two triangles have two sides equal to two sides respectively, but have one of the angles contained by the equal straight lines greater than the other, then they also have the base greater than the base.
    Proposition 25.
    If two triangles have two sides equal to two sides respectively, but have the base greater than the base, then they also have the one of the angles contained by the equal straight lines greater than the other.
    Proposition 26.
    If two triangles have two angles equal to two angles respectively, and one side equal to one side, namely, either the side adjoining the equal angles, or that opposite one of the equal angles, then the remaining sides equal the remaining sides and the remaining angle equals the remaining angle.
    Proposition 27.
    If a straight line falling on two straight lines makes the alternate angles equal to one another, then the straight lines are parallel to one another.
    Proposition 28.
    If a straight line falling on two straight lines makes the exterior angle equal to the interior and opposite angle on the same side, or the sum of the interior angles on the same side equal to two right angles, then the straight lines are parallel to one another.
    Proposition 29.
    A straight line falling on parallel straight lines makes the alternate angles equal to one another, the exterior angle equal to the interior and opposite angle, and the sum of the interior angles on the same side equal to two right angles.
    Proposition 30.
    Straight lines parallel to the same straight line are also parallel to one another.
    Proposition 31.
    To draw a straight line through a given point parallel to a given straight line.
    Proposition 32.
    In any triangle, if one of the sides is produced, then the exterior angle equals the sum of the two interior and opposite angles, and the sum of the three interior angles of the triangle equals two right angles.
    Proposition 33.
    Straight lines which join the ends of equal and parallel straight lines in the same directions are themselves equal and parallel.
    Proposition 34.
    In parallelogrammic areas the opposite sides and angles equal one another, and the diameter bisects the areas.
    Proposition 35.
    Parallelograms which are on the same base and in the same parallels equal one another.
    Proposition 36.
    Parallelograms which are on equal bases and in the same parallels equal one another.
    Proposition 37.
    Triangles which are on the same base and in the same parallels equal one another.
    Proposition 38.
    Triangles which are on equal bases and in the same parallels equal one another.
    Proposition 39.
    Equal triangles which are on the same base and on the same side are also in the same parallels.
    Proposition 40.
    Equal triangles which are on equal bases and on the same side are also in the same parallels.
    Proposition 41.
    If a parallelogram has the same base with a triangle and is in the same parallels, then the parallelogram is double the triangle.
    Proposition 42.
    To construct a parallelogram equal to a given triangle in a given rectilinear angle.
    Proposition 43.
    In any parallelogram the complements of the parallelograms about the diameter equal one another.
    Proposition 44.
    To a given straight line in a given rectilinear angle, to apply a parallelogram equal to a given triangle.
    Proposition 45.
    To construct a parallelogram equal to a given rectilinear figure in a given rectilinear angle.
    Proposition 46.
    To describe a square on a given straight line.
    Proposition 47.
    In right-angled triangles the square on the side opposite the right angle equals the sum of the squares on the sides containing the right angle.
    Proposition 48.
    If in a triangle the square on one of the sides equals the sum of the squares on the remaining two sides of the triangle, then the angle contained by the remaining two sides of the triangle is right.

    Guide

    About the Definitions

    The Elements begins with a list of definitions. Some of these indicate little more than certain concepts will be discussed, such as Def.I.1, Def.I.2, and Def.I.5, which introduce the terms point, line, and surface. (Note that for Euclid, the concept of line includes curved lines.) Others are substantial definitions which actually describe new concepts in terms of old ones. For example, Def.I.10 defines a right angle as one of two equal adjacent angles made when one straight line meets another. Other definitions look like they're substantial, but actually are not. For instance, Def.I.4 says a straight line "is a line which lies evenly with the points on itself." No where in the Elements is the defining phrase "which lies evenly with the points on itself" applicable. Thus, this definition indicates, at most, that some lines under discussion will be straight lines.

    It has been suggested that the definitions were added to the Elements sometime after Euclid wrote them. Another possibility is that they are actually from a different work, perhaps older. In Def.I.22 special kinds of quadrilaterals are defined including square, oblong (a rectangle that are not squares), rhombus (equilateral but not a square), and rhomboid (parallelogram but not a rhombus). Except for squares, these other shapes are not mentioned in the Elements. Euclid does use parallelograms, but they're not defined in this definition. Also, the exclusive nature of some of these terms—the part that indicates not a square—is contrary to Euclid's practice of accepting squares and rectangles as kinds of parallelograms.

    About the Postulates

    Following the list of definitions is a list of postulates. Each postulate is an axiom—which means a statement which is accepted without proof— specific to the subject matter, in this case, plane geometry. Most of them are constructions. For instance, Post.I.1 says a straight line can be drawn between two points, and Post.I.3 says a circle can be drawn given a specified point to be the center and another point to be on the circumference. The fourth postulate, Post.I.4, is not a constuction, but says that all right angles are equal.

    About magnitudes and the Common Notions

    The Common Notions are also axioms, but they refer to magnitudes of various kinds. The kind of magnitude that appears most frequently is that of straight line. Other important kinds are rectilinear angles and areas (plane figures). Later books include other kinds.

    In proposition III.16 (but nowhere else) angles with curved sides are compared with rectilinear angles which shows that rectilinear angles are to be considered as a special kind of plane angle. That agrees with Euclid's definition of them in I.Def.9 and I.Def.8.

    Also in Book III, parts of circumferences of circles, that is, arcs, appear as magnitudes. Only arcs of equal circles can be compared or added, so arcs of equal circles comprise a kind of magnitude, while arcs of unequal circles are magnitudes of different kinds. These kinds are all different from straight lines. Whereas areas of figures are comparable, different kinds of curves are not.

    Book V includes the general theory of ratios. No particular kind of magnitude is specified in that book. It may come as a surprise that ratios do not themselves form a kind of magnitude since they can be compared, but they cannot be added. See the guide on Book V for more information.

    Number theory is treated in Books VII through IX. It could be considered that numbers form a kind of magnitude as pointed out by Aristotle.

    Beginning in Book XI, solids are considered, and they form the last kind of magnitude discussed in the Elements.

    The propositions

    Following the definitions, postulates, and common notions, there are 48 propositions. Each of these propositions includes a statement followed by a proof of the statement. Each statement of the proof is logically justified by a definition, postulate, common notion, or an earlier proposition that has already been proven. There are gaps in the logic of some of the proofs, and these are mentioned in the commenaries after the propositions. Also included in the proof is a diagram illustrating the proof.

    Some of the propositions are constructions. A construction depends, ultimately, on the constructive postulates about drawing lines and circles. The first part of a proof for a constuctive proposition is how to perform the construction. The rest of the proof (usually the longer part), shows that the proposed construction actually satisfies the goal of the proposition. In the list of propositions in each book, the constructions are displayed in red.

    Most of the propositions, however, are not constructions. Their statements say that under certain conditions, certain other conditions logically follow. For example, Prop.I.5 says that if a triangle has the property that two of its sides are equal, then it follows that the angles opposite these sides (called the "base angles") are also equal. Even the propositions that are not constructions may have constructions included in their proofs since auxillary lines or circles may be needed in the explanation. But the bulk of the proof is, as for the constructive propositions, a sequence of statements that are logically justified and which culminates in the statement of the proposition.

    Logical structure of Book I

    The various postulates and common notions are frequently used in Book I. Only two of the propositions rely solely on the postulates and axioms, namely, I.1 and I.4. The logical chains of propositions in Book I are longer than in the other books; there are long sequences of propositions each relying on the previous.

    Dependencies within Book I
    1 2 3
    34 56
    5 7 8
    138 911
    149 10
    810 12
    11 13 1415
    341015 16 27
    1316 17
    3516 18
    518 19
    3519 20
    1620 21
    320 22
    822 23
    3451923 24
    424 25
    3416 26
    131527 2829
    29 30
    2327 31
    132931 32
    42729 33
    42629 34 43
    42934 35
    333435 36
    313435 37
    313436 38
    3137 39
    3138 40
    3437 41
    1023313841 42
    1529314243 44
    14293033344244 45
    311293134 46
    414314146 47
    381147 48


    Next book: Book II    


    © 1996 
    D.E.Joyce 
    Clark University

    Source : http://aleph0.clarku.edu/~djoyce/java/elements/bookI/book...

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    Euclid's Elements Book X

    Euclid's Elements

    Book X

    Table of contents

     


     

    Definitions I

     

    Definition 1.
    Those magnitudes are said to be commensurable which are measured by the same measure, and those incommensurable which cannot have any common measure.

     

    Definition 2.
    Straight lines are commensurable in square when the squares on them are measured by the same area, and incommensurable in square when the squares on them cannot possibly have any area as a common measure.

     

    Definition 3.
    With these hypotheses, it is proved that there exist straight lines infinite in multitude which are commensurable and incommensurable respectively, some in length only, and others in square also, with an assigned straight line. Let then the assigned straight line be called rational, and those straight lines which are commensurable with it, whether in length and in square, or in square only, rational, but those that are incommensurable with it irrational.

     

    Definition 4.
    And the let the square on the assigned straight line be called rational, and those areas which are commensurable with it rational, but those which are incommensurable with it irrational, and the straight lines which produce them irrational, that is, in case the areas are squares, the sides themselves, but in case they are any other rectilineal figures, the straight lines on which are described squares equal to them.

     

    Propositions 1-47

     

    Proposition 1.
    Two unequal magnitudes being set out, if from the greater there is subtracted a magnitude greater than its half, and from that which is left a magnitude greater than its half, and if this process is repeated continually, then there will be left some magnitude less than the lesser magnitude set out. And the theorem can similarly be proven even if the parts subtracted are halves.

     

    Proposition 2.
    If, when the less of two unequal magnitudes is continually subtracted in turn from the greater that which is left never measures the one before it, then the two magnitudes are incommensurable.

     

    Proposition 3.
    To find the greatest common measure of two given commensurable magnitudes.

    Corollary. If a magnitude measures two magnitudes, then it also measures their greatest common measure. 

     

    Proposition 4.
    To find the greatest common measure of three given commensurable magnitudes.

    Corollary. If a magnitude measures three magnitudes, then it also measures their greatest common measure. The greatest common measure can be found similarly for more magnitudes, and the corollary extended.

     

    Proposition 5.
    Commensurable magnitudes have to one another the ratio which a number has to a number.

     

    Proposition 6.
    If two magnitudes have to one another the ratio which a number has to a number, then the magnitudes are commensurable.

    Corollary.

     

    Proposition 7.
    Incommensurable magnitudes do not have to one another the ratio which a number has to a number.

     

    Proposition 8.
    If two magnitudes do not have to one another the ratio which a number has to a number, then the magnitudes are incommensurable.

     

    Proposition 9.
    The squares on straight lines commensurable in length have to one another the ratio which a square number has to a square number; and squares which have to one another the ratio which a square number has to a square number also have their sides commensurable in length. But the squares on straight lines incommensurable in length do not have to one another the ratio which a square number has to a square number; and squares which do not have to one another the ratio which a square number has to a square number also do not have their sides commensurable in length either.

    Corollary. Straight lines commensurable in length are always commensurable in square also, but those commensurable in square are not always also commensurable in length.

    Lemma. Similar plane numbers have to one another the ratio which a square number has to a square number, and if two numbers have to one another the ratio which a square number has to a square number, then they are similar plane numbers.

    Corollary 2. Numbers which are not similar plane numbers, that is, those which do not have their sides proportional, do not have to one another the ratio which a square number has to a square number 

     

    Proposition 10.
    To find two straight lines incommensurable, the one in length only, and the other in square also, with an assigned straight line.

     

    Proposition 11.
    If four magnitudes are proportional, and the first is commensurable with the second, then the third also is commensurable with the fourth; but, if the first is incommensurable with the second, then the third also is incommensurable with the fourth.

     

    Proposition 12.
    Magnitudes commensurable with the same magnitude are also commensurable with one another.

     

    Proposition 13.
    If two magnitudes are commensurable, and one of them is incommensurable with any magnitude, then the remaining one is also incommensurable with the same.

     

    Proposition 14.
    Lemma. Given two unequal straight lines, to find by what square the square on the greater is greater than the square on the less. And, given two straight lines, to find the straight line the square on which equals the sum of the squares on them.

    Proposition 14. If four straight lines are proportional, and the square on the first is greater than the square on the second by the square on a straight line commensurable with the first, then the square on the third is also greater than the square on the fourth by the square on a third line commensurable with the third. And, if the square on the first is greater than the square on the second by the square on a straight line incommensurable with the first, then the square on the third is also greater than the square on the fourth by the square on a third line incommensurable with the third.

     

    Proposition 15.
    If two commensurable magnitudes are added together, then the whole is also commensurable with each of them; and, if the whole is commensurable with one of them, then the original magnitudes are also commensurable.

     

    Proposition 16.
    If two incommensurable magnitudes are added together, the sum is also incommensurable with each of them; but, if the sum is incommensurable with one of them, then the original magnitudes are also incommensurable.

     

    Proposition 17.
    Lemma. If to any straight line there is applied a parallelogram but falling short by a square, then the applied parallelogram equals the rectangle contained by the segments of the straight line resulting from the application.

    Proposition 17. If there are two unequal straight lines, and to the greater there is applied a parallelogram equal to the fourth part of the square on the less but falling short by a square, and if it divides it into parts commensurable in length, then the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line commensurable with the greater. And if the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line commensurable with the greater, and if there is applied to the greater a parallelogram equal to the fourth part of the square on the less falling short by a square, then it divides it into parts commensurable in length.

     

    Proposition 18.
    If there are two unequal straight lines, and to the greater there is applied a parallelogram equal to the fourth part of the square on the less but falling short by a square, and if it divides it into incommensurable parts, then the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line incommensurable with the greater. And if the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line incommensurable with the greater, and if there is applied to the greater a parallelogram equal to the fourth part of the square on the less but falling short by a square, then it divides it into incommensurable parts.

     

    Proposition 19.
    Lemma.

    Proposition 19. The rectangle contained by rational straight lines commensurable in length is rational.

     

    Proposition 20.
    If a rational area is applied to a rational straight line, then it produces as breadth a straight line rational and commensurable in length with the straight line to which it is applied.

     

    Proposition 21.
    The rectangle contained by rational straight lines commensurable in square only is irrational, and the side of the square equal to it is irrational. Let the latter be called medial.

     

    Proposition 22.
    Lemma. If there are two straight lines, then the first is to the second as the square on the first is to the rectangle contained by the two straight lines.

    Proposition 22. The square on a medial straight line, if applied to a rational straight line, produces as breadth a straight line rational and incommensurable in length with that to which it is applied.

     

    Proposition 23.
    A straight line commensurable with a medial straight line is medial.

    Corollary. An area commensurable with a medial area is medial.

     

    Proposition 24.
    The rectangle contained by medial straight lines commensurable in length is medial.

     

    Proposition 25.
    The rectangle contained by medial straight lines commensurable in square only is either rational or medial.

     

    Proposition 26.
    A medial area does not exceed a medial area by a rational area.

     

    Proposition 27.
    To find medial straight lines commensurable in square only which contain a rational rectangle.

     

    Proposition 28.
    To find medial straight lines commensurable in square only which contain a medial rectangle.

     

    Proposition 29.
    Lemma 1. To find two square numbers such that their sum is also square.

    Lemma 2. To find two square numbers such that their sum is not square.

    Proposition 29. To find two rational straight lines commensurable in square only such that the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line commensurable in length with the greater.

     

    Proposition 30.
    To find two rational straight lines commensurable in square only such that the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line incommensurable in length with the greater.

     

    Proposition 31.
    To find two medial straight lines commensurable in square only, containing a rational rectangle, such that the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line commensurable in length with the greater.

     

    Proposition 32.
    To find two medial straight lines commensurable in square only, containing a medial rectangle, such that the square on the greater is greater than the square on the less by the square on a straight line commensurable with the greater.

     

    Proposition 33.
    Lemma.

    Proposition 33. To find two straight lines incommensurable in square which make the sum of the squares on them rational but the rectangle contained by them medial.

     

    Proposition 34.
    To find two straight lines incommensurable in square which make the sum of the squares on them medial but the rectangle contained by them rational.

     

    Proposition 35.
    To find two straight lines incommensurable in square which make the sum of the squares on them medial and the rectangle contained by them medial and moreover incommensurable with the sum of the squares on them.

     

    Proposition 36.
    If two rational straight lines commensurable in square only are added together, then the whole is irrational; let it be called binomial.

     

    Proposition 37.
    If two medial straight lines commensurable in square only and containing a rational rectangle are added together, the whole is irrational; let it be called the first bimedial straight line.

     

    Proposition 38.
    If two medial straight lines commensurable in square only and containing a medial rectangle are added together, then the whole is irrational; let it be called the second bimedial straight line.

     

    Proposition 39.
    If two straight lines incommensurable in square which make the sum of the squares on them rational but the rectangle contained by them medial are added together, then the whole straight line is irrational; let it be called major.

     

    Proposition 40.
    If two straight lines incommensurable in square which make the sum of the squares on them medial but the rectangle contained by them rational are added together, then the whole straight line is irrational; let it be called the side of a rational plus a medial area.

     

    Proposition 41.
    If two straight lines incommensurable in square which make the sum of the squares on them medial and the rectangle contained by them medial and also incommensurable with the sum of the squares on them are added together, then the whole straight line is irrational; let it be called the side of the sum of two medial areas.

    Lemma.

     

    Proposition 42.
    A binomial straight line is divided into its terms at one point only.

     

    Proposition 43.
    A first bimedial straight line is divided at one and the same point only.

     

    Proposition 44.
    A second bimedial straight line is divided at one point only.

     

    Proposition 45.
    A major straight line is divided at one point only.

     

    Proposition 46.
    The side of a rational plus a medial area is divided at one point only.

     

    Proposition 47.
    The side of the sum of two medial areas is divided at one point only.

    Definitions II

     

    Definition 1.
    Given a rational straight line and a binomial, divided into its terms, such that the square on the greater term is greater than the square on the lesser by the square on a straight line commensurable in length with the greater, then, if the greater term is commensurable in length with the rational straight line set out, let the whole be called a first binomial straight line;

     

    Definition 2.
    But if the lesser term is commensurable in length with the rational straight line set out, let the whole be called a second binomial;

     

    Definition 3.
    And if neither of the terms is commensurable in length with the rational straight line set out, let the whole be called a third binomial.

     

    Definition 4.
    Again, if the square on the greater term is greater than the square on the lesser by the square on a straight line incommensurable in length with the greater, then, if the greater term is commensurable in length with the rational straight line set out, let the whole be called a fourth binomial;

     

    Definition 5.
    If the lesser, a fifth binomial;

     

    Definition 6.
    And, if neither, a sixth binomial.

     

    Propositions 48-84

     

    Proposition 48.
    To find the first binomial line.

     

    Proposition 49.
    To find the second binomial line.

     

    Proposition 50.
    To find the third binomial line.

     

    Proposition 51.
    To find the fourth binomial line.

     

    Proposition 52.
    To find the fifth binomial line.

     

    Proposition 53.
    To find the sixth binomial line.

     

    Proposition 54.
    Lemma.

    Proposition 54. If an area is contained by a rational straight line and the first binomial, then the side of the area is the irrational straight line which is called binomial.

     

    Proposition 55.
    If an area is contained by a rational straight line and the second binomial, then the side of the area is the irrational straight line which is called a first bimedial.

     

    Proposition 56.
    If an area is contained by a rational straight line and the third binomial, then the side of the area is the irrational straight line called a second bimedial.

     

    Proposition 57.
    If an area is contained by a rational straight line and the fourth binomial, then the side of the area is the irrational straight line called major.

     

    Proposition 58.
    If an area is contained by a rational straight line and the fifth binomial, then the side of the area is the irrational straight line called the side of a rational plus a medial area.

     

    Proposition 59.
    If an area is contained by a rational straight line and the sixth binomial, then the side of the area is the irrational straight line called the side of the sum of two medial areas.

     

    Proposition 60.
    Lemma. If a straight line is cut into unequal parts, then the sum of the squares on the unequal parts is greater than twice the rectangle contained by the unequal parts.

    Proposition 60. The square on the binomial straight line applied to a rational straight line produces as breadth the first binomial.

     

    Proposition 61.
    The square on the first bimedial straight line applied to a rational straight line produces as breadth the second binomial.

     

    Proposition 62.
    The square on the second bimedial straight line applied to a rational straight line produces as breadth the third binomial.

     

    Proposition 63.
    The square on the major straight line applied to a rational straight line produces as breadth the fourth binomial.

     

    Proposition 64.
    The square on the side of a rational plus a medial area applied to a rational straight line produces as breadth the fifth binomial.

     

    Proposition 65.
    The square on the side of the sum of two medial areas applied to a rational straight line produces as breadth the sixth binomial.

     

    Proposition 66.
    A straight line commensurable with a binomial straight line is itself also binomial and the same in order.

     

    Proposition 67.
    A straight line commensurable with a bimedial straight line is itself also bimedial and the same in order.

     

    Proposition 68.
    A straight line commensurable with a major straight line is itself also major.

     

    Proposition 69.
    A straight line commensurable with the side of a rational plus a medial area is itself also the side of a rational plus a medial area.

     

    Proposition 70.
    A straight line commensurable with the side of the sum of two medial areas is the side of the sum of two medial areas.

     

    Proposition 71.
    If a rational and a medial are added together, then four irrational straight lines arise, namely a binomial or a first bimedial or a major or a side of a rational plus a medial area.

     

    Proposition 72.
    If two medial areas incommensurable with one another are added together, then the remaining two irrational straight lines arise, namely either a second bimedial or a side of the sum of two medial areas.

    Proposition. The binomial straight line and the irrational straight lines after it are neither the same with the medial nor with one another.

     

    Proposition 73.
    If from a rational straight line there is subtracted a rational straight line commensurable with the whole in square only, then the remainder is irrational; let it be called an apotome.

     

    Proposition 74.
    If from a medial straight line there is subtracted a medial straight line which is commensurable with the whole in square only, and which contains with the whole a rational rectangle, then the remainder is irrational; let it be called first apotome of a medial straight line.

     

    Proposition 75.
    If from a medial straight line there is subtracted a medial straight line which is commensurable with the whole in square only, and which contains with the whole a medial rectangle, then the remainder is irrational; let it be called second apotome of a medial straight line.

     

    Proposition 76.
    If from a straight line there is subtracted a straight line which is incommensurable in square with the whole and which with the whole makes the sum of the squares on them added together rational, but the rectangle contained by them medial, then the remainder is irrational; let it be called minor.

     

    Proposition 77.
    If from a straight line there is subtracted a straight line which is incommensurable in square with the whole, and which with the whole makes the sum of the squares on them medial but twice the rectangle contained by them rational, then the remainder is irrational; let it be called that which produces with a rational area a medial whole.

     

    Proposition 78.
    If from a straight line there is subtracted a straight line which is incommensurable in square with the whole and which with the whole makes the sum of the squares on them medial, twice the rectangle contained by them medial, and further the squares on them incommensurable with twice the rectangle contained by them, then the remainder is irrational; let it be called that which produces with a medial area a medial whole.

     

    Proposition 79.
    To an apotome only one rational straight line can be annexed which is commensurable with the whole in square only.

     

    Proposition 80.
    To a first apotome of a medial straight line only one medial straight line can be annexed which is commensurable with the whole in square only and which contains with the whole a rational rectangle.

     

    Proposition 81.
    To a second apotome of a medial straight line only one medial straight line can be annexed which is commensurable with the whole in square only and which contains with the whole a medial rectangle.

     

    Proposition 82.
    To a minor straight line only one straight line can be annexed which is incommensurable in square with the whole and which makes, with the whole, the sum of squares on them rational but twice the rectangle contained by them medial.

     

    Proposition 83.
    To a straight line which produces with a rational area a medial whole only one straight line can be annexed which is incommensurable in square with the whole straight line and which with the whole straight line makes the sum of squares on them medial but twice the rectangle contained by them rational.

     

    Proposition 84.
    To a straight line which produces with a medial area a medial whole only one straight line can be annexed which is incommensurable in square with the whole straight line and which with the whole straight line makes the sum of squares on them medial and twice the rectangle contained by them both medial and also incommensurable with the sum of the squares on them.

    Definitions III

     

    Definition 1.
    Given a rational straight line and an apotome, if the square on the whole is greater than the square on the annex by the square on a straight line commensurable in length with the whole, and the whole is commensurable in length with the rational line set out, let the apotome be called a first apotome.

     

    Definition 2.
    But if the annex is commensurable with the rational straight line set out, and the square on the whole is greater than that on the annex by the square on a straight line commensurable with the whole, let the apotome be called a second apotome.

     

    Definition 3.
    But if neither is commensurable in length with the rational straight line set out, and the square on the whole is greater than the square on the annex by the square on a straight line commensurable with the whole, let the apotome be called a third apotome.

     

    Definition 4.
    Again, if the square on the whole is greater than the square on the annex by the square on a straight line incommensurable with the whole, then, if the whole is commensurable in length with the rational straight line set out, let the apotome be called a fourth apotome;

     

    Definition 5.
    If the annex be so commensurable, a fifth;

     

    Definition 6.
    And, if neither, a sixth.

     

    Propositions 85-115

     

    Proposition 85.
    To find the first apotome.

     

    Proposition 86.
    To find the second apotome.

     

    Proposition 87.
    To find the third apotome.

     

    Proposition 88.
    To find the fourth apotome.

     

    Proposition 89.
    To find the fifth apotome.

     

    Proposition 90.
    To find the sixth apotome.

     

    Proposition 91.
    If an area is contained by a rational straight line and a first apotome, then the side of the area is an apotome.

     

    Proposition 92.
    If an area is contained by a rational straight line and a second apotome, then the side of the area is a first apotome of a medial straight line.

     

    Proposition 93.
    If an area is contained by a rational straight line and a third apotome, then the side of the area is a second apotome of a medial straight line.

     

    Proposition 94.
    If an area is contained by a rational straight line and a fourth apotome, then the side of the area is minor.

     

    Proposition 95.
    If an area is contained by a rational straight line and a fifth apotome, then the side of the area is a straight line which produces with a rational area a medial whole.

     

    Proposition 96.
    If an area is contained by a rational straight line and a sixth apotome, then the side of the area is a straight line which produces with a medial area a medial whole.

     

    Proposition 97.
    The square on an apotome of a medial straight line applied to a rational straight line produces as breadth a first apotome.

     

    Proposition 98.
    The square on a first apotome of a medial straight line applied to a rational straight line produces as breadth a second apotome.

     

    Proposition 99.
    The square on a second apotome of a medial straight line applied to a rational straight line produces as breadth a third apotome.

     

    Proposition 100.
    The square on a minor straight line applied to a rational straight line produces as breadth a fourth apotome.

     

    Proposition 101.
    The square on the straight line which produces with a rational area a medial whole, if applied to a rational straight line, produces as breadth a fifth apotome.

     

    Proposition 102.
    The square on the straight line which produces with a medial area a medial whole, if applied to a rational straight line, produces as breadth a sixth apotome.

     

    Proposition 103.
    A straight line commensurable in length with an apotome is an apotome and the same in order.

     

    Proposition 104.
    A straight line commensurable with an apotome of a medial straight line is an apotome of a medial straight line and the same in order.

     

    Proposition 105.
    A straight line commensurable with a minor straight line is minor.

     

    Proposition 106.
    A straight line commensurable with that which produces with a rational area a medial whole is a straight line which produces with a rational area a medial whole.

     

    Proposition 107.
    A straight line commensurable with that which produces a medial area and a medial whole is itself also a straight line which produces with a medial area a medial whole.

     

    Proposition 108.
    If from a rational area a medial area is subtracted, the side of the remaining area becomes one of two irrational straight lines, either an apotome or a minor straight line.

     

    Proposition 109.
    If from a medial area a rational area is subtracted, then there arise two other irrational straight lines, either a first apotome of a medial straight line or a straight line which produces with a rational area a medial whole.

     

    Proposition 110.
    If from a medial area there is subtracted a medial area incommensurable with the whole, then the two remaining irrational straight lines arise, either a second apotome of a medial straight line or a straight line which produce with a medial area a medial whole.

     

    Proposition 111.
    The apotome is not the same with the binomial straight line.

    Proposition. The apotome and the irrational straight lines following it are neither the same with the medial straight line nor with one another. There are, in order, thirteen irrational straight lines in all:

      Medial 
      Binomial 
      First bimedial 
      Second bimedial 
      Major 
      Side of a rational plus a medial area 
      Side of the sum of two medial areas 
      Apotome 
      First apotome of a medial straight line 
      Second apotome of a medial straight line 
      Minor 
      Producing with a rational area a medial whole 
      Producing with a medial area a medial whole

     

    Proposition 112.
    The square on a rational straight line applied to the binomial straight line produces as breadth an apotome the terms of which are commensurable with the terms of the binomial straight line and moreover in the same ratio; and further the apotome so arising has the same order as the binomial straight line.

     

    Proposition 113.
    The square on a rational straight line, if applied to an apotome, produces as breadth the binomial straight line the terms of which are commensurable with the terms of the apotome and in the same ratio; and further the binomial so arising has the same order as the apotome.

     

    Proposition 114.
    If an area is contained by an apotome and the binomial straight line the terms of which are commensurable with the terms of the apotome and in the same ratio, then the side of the area is rational.

    Corollary. It is possible for a rational area to be contained by irrational straight lines.

     

    Proposition 115.
    From a medial straight line there arise irrational straight lines infinite in number, and none of them is the same as any preceding.

     


    Elements Introduction - Book IX - Book XI.

     


    © 1996 
    D.E.Joyce 
    Clark University

    Source : http://aleph0.clarku.edu/~djoyce/java/elements/bookX/book...

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    Euclid's Elements Book IX Proposition 36

    Euclid's Elements 
    Book IX 
    Proposition 36

    If as many numbers as we please beginning from a unit are set out continuously in double proportion until the sum of all becomes prime, and if the sum multiplied into the last makes some number, then the product is perfect.
    Let as many numbers as we please, A, B, C, and D, beginning from a unit be set out in double proportion, until the sum of all becomes prime, let E equal the sum, and let E multiplied by D makeFG.

    I say that FG is perfect.

    For, however many A, B, C, and D are in multitude, take so many E, HK, L, and M in double proportion beginning from E.

    Therefore, ex aequali A is to D as E is to M. Therefore the product of E and D equals the product of A and M. And the product of E and D is FG, therefore the product of A and M is also FG. VII.14 
    VII.19
    Therefore A multiplied by M makes FG. Therefore M measures FG according to the units in A. And A is a dyad, therefore FG is double of M.

    But M, L, HK, and E are continuously double of each other, therefore E, HK, L, M, and FG are continuously proportional in double proportion.

    Subtract from the second HK and the last FG the numbers HN and FO, each equal to the first E. Therefore the excess of the second is to the first as the excess of the last is to the sum of those before it. Therefore NK is to E as OG is to the sum of M, L, KH, and E. IX.35
    And NK equals E, therefore OG also equals M, L, HK, E. But FO also equals E, and E equals the sum of A, B, C, D and the unit. Therefore the whole FG equals the sum of E, HK, L, M, A, B, C, D, and the unit, and it is measured by them.

    I say also that FG is not measured by any other number except A, B, C, D, E, HK, L, M, and the unit.

    If possible, let some number P measure FG, and let P not be the same with any of the numbers A, B, C, D, E, HK, L, or M.

    And, as many times as P measures FG, so many units let there be in Q, therefore Q multiplied by P makes FG.

    But, further, E multiplied by D makes FG, therefore E is to Q as P is to D. VII.19
    And, since A, B, C, and D are continuously proportional beginning from a unit, therefore D is not measured by any other number except A, B, or C. IX.13
    And, by hypothesis, P is not the same with any of the numbers A, B, or C, therefore P does not measure D. But P is to D as E is to Q, therefore neither does E measure Q. VII.Def.20
    And E is prime, and any prime number is prime to any number which it does not measure. Therefore E and Q are relatively prime. VII.29
    But primes are also least, and the least numbers measure those which have the same ratio the same number of times, the antecedent the antecedent and the consequent the consequent, and E is toQ as P is to D, therefore E measures P the same number of times that Q measures D. VII.21 
    VII.20
    But D is not measured by any other number except A, B, or C, therefore Q is the same with one of the numbers A, B, or C. Let it be the same with B.

    And, however many B, C, and D are in multitude, take so many E, HK, and L beginning from E.

    Now E, HK, and L are in the same ratio with B, C, and D, therefore, ex aequali B is to D as E is to L. VII.14
    Therefore the product of B and L equals the product of D and E. But the product of D and E equals the product of Q and P, therefore the product of Q and P also equals the product of B and L. VII.19
    Therefore Q is to B as L is to P. And Q is the same with B, therefore L is also the same with P, which is impossible, for by hypothesis P is not the same with any of the numbers set out. VII.19
    Therefore no number measures FG except A, B, C, D, E, HK, L, M, and the unit.
    And FG was proved equal to the sum of A, B, C, D, E, HK, L, M, and the unit, and a perfect number is that which equals its own parts, therefore FG is perfect. VII.Def.22
    Therefore, if as many numbers as we please beginning from a unit are set out continuously in double proportion until the sum of all becomes prime, and if the sum multiplied into the last makes some number, then the product is perfect.
    Q.E.D.

    Guide

    Summary of the proof

    Euclid begins by assuming that the sum of a number of powers of 2 (the sum beginning with 1) is a prime number. Let p be the number of powers of 2, and let s be their sum which is prime.s = 1 + 2 + 22 + ... + 2p-1

    Note that the last power of 2 is 2p-1 since the sum starts with 1, which is 20.

    In Euclid's proof, A represents 2, B represents 22C represents 23, and D is supposed to be the last power of 2, so it represents 2p-1. Also, E represents their sum s, and FG is the product of E and D, so it represents s2p-1. Let's denote that last by n.

    n = s2p-1

    The goal is to show that n is a perfect number.

    In the first part of this proof, Euclid finds some proper divisors of n that sum to n. These come in two sequences:

    1, 2, 22, ..., 2p-1ands, 2s, 22s, ..., 2n-2s

    In his proof, the latter are represented by E, HK, L, and finally M.

    It is clear that each of these is a proper divisor of n, and later in the proof Euclid shows that they are the only proper divisors of n.

    Using the previous proposition, IX.35, Euclid finds the sum of the continued proportion,

    s + 2s + 22s + ... + 2n-2s,

    to be 2n-1s – s. But s was the sum 1 + 2 + 22 + ... + 2p-1, hence,

    n = 2n-1s  =  1 + 2 + 22 + ... + 2p-1
     + s + 2s + 22s + ... + 2n-2s

    Thus, n is a sum of these proper divisors.

    All that is left to do is to show that they are the only proper divisors of n, for then n will be the sum of all of its proper divisors, whence a perfect number.

    The remainder of the proof is detailed and difficult to follow. It hinges on IX.13 which implies that the only factors of 2p-1 are powers of 2, so all the factors of 2p-1 have been found. Here's a not-too-faithful version of Euclid's argument. Suppose n factors as ab where a is not a proper divisor of n in the list above. In Euclid's proof, P represents a and Q represents b.

    Since a divides s 2p-1, but is not a power of 2, and s is prime, therefore s divides a. Then b has to be a power of 2. But then a has to be a power of 2 times s. But all the powers of 2 times s are on the list of known proper divisors. Therefore, the list includes all the proper divisors.

    Mersenne primes and perfect numbers

    Note that the sum, s = 1 + 2 + 22 + ... + 2p-1, equals 2p – 1, by IX.35. As this fact is not needed in the proof, Euclid omits to mention it. Thus, we can restate the proposition as follows:
      If 2p – 1 is a prime number, then (2p – 1) 2p-1 is a perfect number.
    Prime numbers of the form 2p – 1 have come to be called Mersenne primes named in honor of Marin Mersenne (1588-1648), one of many people who have studied these numbers. The four smallest perfect numbers, 6, 28, 496, and 8128, were known to the ancient Greek mathematicians. The Mersenne primes 2p – 1 corresponding to these four perfect numbers are 3, 7, 31, and 127, respectively, where the exponents p are 2, 3, 5, and 7, respectively.

    The observation that these four exponents are all prime suggests the following two questions:

    1. In order for 2p – 1 to be prime, is it sufficient for p to be prime?
    2. In order for 2p – 1 to be prime, is it necessary for p to be prime?
    Naturally, the next number to check for primality is 211 – 1, 2047, which, by a simple search for prime factors is found not to be prime. The number 2047 factors as 23 times 89. Therefore, primality of p isnot sufficient.

    In 1640 Pierre de Fermat (1601-1665) wrote to Mersenne with his investigation of these primes. Fermat found three conditions on p that were necessary for 2p – 1 to be prime. One of these conditions answers the second question above— p does have to be prime. Here's a quick argument for that. If p did factor, say as ab, then 2p – 1, which is 2ab – 1, would also factor, namely as

    2ab – 1 = (2a – 1) (2a(b-1) + 2a(b-2)  + ... + 2a).

    Many mathematicians have studied Mersenne primes since then. A fairly practical testing algorithm was constructed by Lucas in 1876. He showed that the the number 2p – 1 is prime if and only if it divides the number S(p-1), where S(p-1) is defined recursively: S(1) = 4, and S(n+1) = S(n)2 – 2.

    The search for more Mersenne primes, and therefore more perfect numbers, continues. It is not known if there are infinitely many or finitely many even perfect numbers. Mersenne primes are scarce, but more continue to be found. There are at least 39 of them, the largest known (as of December 2005) is 230402457 – 1. It has 9152052 digits. For more information, see the The Great Internet Mersenne Prime Search, GIMPS.

    There is a also a question about odd perfect numbers: Are there any? It has been shown that there are no small odd perfect numbers; it is known that odd numbers with fewer then 300 digits are not perfect. It may well be that there are no odd perfect numbers, but to date there is no proof.


    Next book: Book X introduction

    Previous proposition: IX.35

    Book IX introduction

         


    © 1996, 2005 
    D.E.Joyce 
    Clark University

    Source : http://aleph0.clarku.edu/~djoyce/java/elements/bookIX/pro...

    Simon Singh

    Simon Singh

    Cet article est une ébauche concernant un écrivain britannique.
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    Simon Singh

    Simon Singh (1964) est un écrivain et journaliste scientifique britannique. Il s'est spécialisé dans la vulgarisation de sujets mathématiques et scientifiques. Il a notamment écrit les livres Le Dernier Théorème de Fermat et Histoire des codes secrets. De l'Égypte des pharaons à l'ordinateur quantique.

    Sommaire

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    Biographie [modifier]

    Il est détenteur d'un doctorat en physique nucléaire.

    En 2009, il est poursuivi pour diffamation par l'association chiropratique britannique suite à un article (écrit dans le cadre de la promotion de son ouvrage Trick or Treatment? Alternative Medicine on Trial.) dans lequel il affirme que les tenants de la chiropratique font la promotion de thérapies frauduleuses (il utilisa en anglais le terme bogus). La réaction de la blogosphèrescientifique, et du mouvement sceptique contemporain, est immédiate et importante: ils soutiennent Simon Singh dans son procès et demandent une réforme de la loi britannique sur la diffamation1.

    Son frère aîné est Tom Singh, fondateur de la chaine de magasins anglais New Look.

    Publications [modifier]

    Notes et références [modifier]

    Annexes [modifier]

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    Articles connexes [modifier]

    Liens externes [modifier]

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    Congruence

    Congruence

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    Voir « congruence » sur leWiktionnaire.

    Derrière le terme de congruence se cachent des notions semblables mais de niveaux d'abstraction différents. Historiquement, la notion de congruence sur les entiers relatifs a été introduite par Gauss vers 1801.1

    • Dans la mesure des angles orientés, on dit que deux mesures sont congrues modulo 2π si et seulement si leur différence est un multiple de 2π. Cela caractérise deux mesures d'un même angle.
    • En algèbre, on parle
      • de congruence modulo I dans un anneau commutatif (R, +, *) dont I est un idéal :
        x est congru à y modulo I si et seulement si x - y appartient à I.
        Cette congruence est une relation d'équivalence, compatible avec les opérations + et * et permet de définir un anneau quotient R/I.
        Les deux notions précédentes deviennent alors des cas particuliers de cette définition plus générale.
      • de congruence modulo H dans un groupe G quand H est un sous-groupe de G.
        x est congru à y modulo H si et seulement si xstar y^{-1} appartient à H.
        Cette relation est une relation d'équivalence permettant de construire un ensemble quotient qui, si H est un sous-groupe distingué, est un groupe quotient.
      • de congruence dans un semi-groupe (G,*) pour toute relation d'équivalence compatible avec la loi *. Cette définition est alors plus large que la précédente mais on ne parle alors plus de congruence modulo ...
    • En géométrie riemannienne, une congruence est l'ensemble des courbes intégrales associées à un champ de vecteurs.
    • On trouve parfois, dans des ouvrages inspirés de la langue anglo-saxonne, le terme de congru mis à la place de semblable. Il s'agit alors d'une simple relation d'équivalence sur l'ensemble des figures planes.
    • En psychothérapiecongruence est le terme employé par Carl Rogers pour indiquer une correspondance exacte entre l'expérience et la prise de conscience.
    • En sciences humaines et sociales et notamment en géographie, la congruence est "l'adaptation réciproque".2
    • En anatomie, on parle de congruence des surfaces articulaires. Deux surfaces sont congruentes lorsque il y a un emboitement parfait, c'est le cas de l'articulation coxo-fémorale. Contrairement à l'articulation du genou où les surfaces articulaires sont rendues congruentes par les ménisques.
    • En phylogénie, on parle de congruence entre deux arbres lorsqu'ils sont symétriques et montrent une coévolution entre deux groupes (exemple hôtes/parasites).
    • En sémiotique, on parle de congruence lorsque des homologies partielles peuvent être établies entre différentes couches de signification, au sein d'un système pluri-isotopique. On parle, en littérature, de congruence entre isotopies ou entre schémas narratifs, ou encore de congruence énonciative 3.
    1.  TLFI ou Petite encyclopédie des mathématiques p 729
    2.  lu dans M Cohou in Le destin d'un voie rapide Ed PUM
    3.  Sémiotique et Littérature, Fontanille (Jacques), PUF, 1999, p.18

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