11/12/2010
Nombre surréel et pseudo-réel
En mathématiques, les nombres surréels sont les éléments d'un corps1 qui inclut tous les nombres réels, ainsi que tous les ordinaux transfinis et leurs inverses, respectivement plus grands et plus petits que n'importe quel nombre réel positif. Les nombres surréels ont été introduits par John Conway et popularisés par Donald Knuth en 1974 dans son livre Surreal Numbers: How Two Ex-Students Turned on to Pure Mathematics and Found Total Happiness (Les nombres surréels : comment deux ex-étudiants se mirent aux mathématiques pures et trouvèrent le bonheur total)2. Les nombres pseudo-réels, également introduits par Knuth, sont une sur-classe des nombres surréels, construit avec des conditions plus faibles que ces derniers.Nombre surréel et pseudo-réel
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La construction des nombres surréels est similaire à la construction des nombres réels via les coupures de Dedekind, mais utilise le concept de récurrence transfinie. Elle repose sur la construction de nouveaux nombres représentés grâce à deux ensembles de nombres déjà construits, L et R (pour left et right, gauche et droite), éventuellement vides. Le nouveau nombre ainsi construit, noté , sera plus grand que tout nombre de L et plus petit que tout nombre de R, selon un ordre qui sera défini plus loin. Pour que cela soit possible, on impose une restriction sur L et R : il faut que chaque nombre de L soit plus petit que chaque nombre de R. Soient L et R deux ensembles de nombres surréels tels que : Alors, est un nombre surréel. Étant donné un nombre surréel , on appelle XL et XR l'ensemble de gauche et l'ensemble de droite de X, respectivement. Pour éviter l'inflation d'accolades, on abrégera en , en et en . On constate qu'il s'agit d'une définition récurrente ; ce point sera explicité plus tard. Pour que la définition ci-dessus ait un sens, il est nécessaire de définir une relation binaire (notée ≤) sur les nombres surréels. Soient deux nombres surréels et . si et seulement si pour tout , on ne rencontre jamais et si pour tout , on n'a jamais . Là encore, cette définition est récurrente. Cette relation ne définit qu'un pré-ordre car elle n'est pas antisymétrique (on peut avoir et sans que X = Y, c'est le cas par exemple avec et ). Pour contourner ce problème, on définit une nouvelle relation sur les nombres surréels : Il s'agit d'une relation d'équivalence et l'ordre induit par sur les classes d'équivalences est un ordre total, une classe d'équivalence pouvant alors être considérée comme un nombre unique. Il est possible de montrer que ces opérations sont bien définies sur les nombres surréels. On peut les généraliser sans ambiguïté aux classes d'équivalence définie plus haut par : Finalement, on peut montrer que ces opérations sur les classes d'équivalence définissent un corps ordonné, avec la mention qu'elles ne forment pas un ensemble, mais une classe propre. Il est possible de montrer qu'il s'agit du plus grand corps ordonné, c'est-à-dire que tout corps ordonné peut y être plongé ; en particulier, ce corps est réel clos. À partir de maintenant, on ne fera plus la distinction entre un nombre surréel et sa classe d'équivalence et on appellera directement cette dernière nombre surréel. On l'a vu, les deux définitions précédentes utilisent le principe de récurrence. Il est possible d'utiliser la récurrence ordinaire, mais il est plus intéressant de prendre en compte larécurrence transfinie. Il est également nécessaire de créer un nombre surréel afin d'initier la récurrence ; peut être défini grâce à l'ensemble vide et répond à cette fonction. Désignons par Nn, pour un ordinal n, l'ensemble des nombres surréels créés à l'étape n de la récurrence, en prenant . On appelle date de naissance d'un nombre surréel Xle plus petit ordinal n tel que . Les nombres surréels créés en un nombre fini d'étapes (par un raisonnement de récurrence ordinaire, donc) sont assimilés aux rationnels dyadiques (c'est-à-dire les nombres p / 2n où p et n sont entiers). On définit de proche en proche : Mais aussi de nouveaux objets qui ne sont pas des ordinaux, comme On peut montrer que . On obtient les nombres pseudo-réels (pseudo-real numbers selon la terminologie de Knuth) au lieu des nombres surréels si on enlève la condition qu'aucun élément de l'ensemble de droite ne peut être inférieur où égal à un élément quelconque de l'ensemble de gauche. Les nombres surréels forment un sous-ensemble des nombres pseudo-réels. Ces nombres pseudo-réels peuvent s'interpréter comme les valeurs de certains jeux. Ils sont à la base de la théorie des jeux combinatoires initiée par John Conway.Nombres surréels [modifier]
Présentation [modifier]
Définition [modifier]
Ordre [modifier]
Opérations [modifier]
Construction [modifier]
Exemples [modifier]
Nombres pseudo-réels [modifier]
Voir aussi [modifier]
Liens externes [modifier]
Bibliographie [modifier]
Notes et références [modifier]
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08/12/2010
Les métamorphoses du calcul , Une étonnante histoire de mathématiques
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Ecole d’été 2011
MODULES DE COURBES ET THEORIE DE GROMOV-WITTEN 20 juin - 8 juillet 2011 Les deux premières semaines auront comme thème les modules des courbes (première semaine) et la théorie de Gromov-Witten (deuxième semaine). Les cours seront adaptés à un public large de mathématiciens plus ou moins expérimentés venant d’horizons très divers. Ces deux semaines auront une structure similaire : au cours des après-midi pendant toute la semaine il se déroulera un seul cours principal sur le thème de la semaine. Parallèlement, dans les séances du matin, nous avons programmé trois mini-cours par semaine introduisant des sujets de recherche majeurs. Le programme des après-midi laissera le temps aux discussions, aux exercices et aux séminaires organisés par les étudiants. Cours de l’après-midi : Carel FABER (tbc) et Dimitri ZVONKINE : Les espaces de modules des courbes stables. Mini-cours du matin : Cours de l’après-midi : Barabara FANTECHI : Théorie de Gromov-Witten Mini-cours du matin : Comité scientifique : Barbara FANTECHI (SISSA), Rahul PANDHARIPANDE (Princeton), Yongbin RUAN (University of Michigan). Lieu : Amphi Chabauty situé au rez-de-chaussée de l’Institut Fourier. Organisateurs : Samuel Boissière (Université de Nice), Alessandro Chiodo (Université de Grenoble), Laurent Manivel (Université de Grenoble). Cette école est financée par l’Institut Fourier, le CNRS, GRIFGA, et le projet ANR "Des nouvelles symétries pour la théorie de Gromov-Witten". Source : Ecole d’été 2011
Première semaine
Gavril FARKAS
Ravi VAKIL
Rahul PANDHARIPANDEDeuxième semaine
Alessandro CHIODO et Yongbin RUAN
Tom COATES (tbc) et Alessio CORTI (tbc)
Davesh MAULIKTroisième semaine
CONFERENCE SUR LA THÉORIE DE GROMOV-WITTEN
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Théorie des nombres algébriques
Théorie des nombres algébriques
Prof. Eva Bayer Fluckiger
Christian Wuthrich
Master en Mathématiques
Semestre d'hiver 2005/6
- Voici une version préliminaire d'un polycopié pour le cours. Je tiens à remercier Sébastien Nobs pour avoir pris les notes. Elles ne sont pas encore entièrement corrigées. ps - pdf
- Rappels (Prerequis pour le cours) : ps - pdf
- Littérature (une liste de références pour le cours) : ps - pdf
- Exercices série 1 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 2 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 3 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 4 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 5 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 6 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 7 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 8 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 9 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 10 : ps - pdf; Corrigée ps - pdf
- Exercices série 11 (modifiée): ps - pdf Corrigée ps - pdf
- Exercices série 12 : ps - pdf Corrigée ps - pdf
- Résumé des exercices ps - pdf
- La liste complète de tous les exercices et toutes les solution ps - pdf
-
Lien divers :
- La page de J. S. Milne contient les notes d'un cours sur la théorie des nombres algébriques.
- Le cours de William Stein se trouve ici.
- Le Number Theory Web et
- les directories de Google contiennent beaucoup de lien vers des pages intéressantes.
- Des biographies de mathématiciens.
09:44 Publié dans Théorie des nombres algébriques | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Décomposition de Dunford
En mathématiques, la décomposition de Dunford s'inscrit dans la problématique de la réduction d'endomorphisme. Cette approche consiste à décomposer l'espace vectoriel en une somme directe de sous-espaces stables où l'expression de l'endomorphisme est plus simple. Ce n'est pas une réduction dans le sens où elle n'est pas maximale. C'est-à-dire qu'il est parfois possible de pousser la décomposition en sous-espaces vectoriels stables plus petits. Elle suppose comme hypothèses que l'espace vectoriel est de dimension finie et que le polynôme minimal est scindé, c'est-à-dire qu'il s'exprime comme produit de polynômes du premier degré. C'est toujours le cas si le corps est algébriquement clos, comme par exemple celui des nombres complexes. Dans le cas ou la propriété n'est pas vérifiée, alors il est possible d'étendre le corps à sa clôture algébrique, et l'espace vectoriel à ce nouveau corps et dans ce contexte d'appliquer la décomposition de Dunford. Le corps des nombres réels se voit par exemple très généralement étendre pour permettre une application de cette décomposition. La décomposition de Dunford prouve que tout endomorphisme est la somme d'un endomorphisme diagonalisable et d'un endomorphisme nilpotent, les deux endomorphismes commutant et étant uniques. Cette décomposition est largement appliquée. Elle permet un calcul matriciel souvent rapide. C'est néanmoins souvent sous la forme de la réduction de Jordan qu'elle est utilisée.Décomposition de Dunford
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Le théorème de diagonalisabilité permet de déterminer la structure de u quand il admet un polynôme annulateur scindé à racines simples. La décomposition de Dunford s'applique à un cas plus général. Théorème de la décomposition de Dunford — Soit u un endomorphisme d'un espace vectoriel E. Si u admet un polynôme minimal scindé, alors il peut s'écrire sous la forme u=d+n avec d un endomorphisme diagonalisable et n un endomorphisme nilpotent tels que d et n commutent (c'est-à-dire dn=nd). De plus d et n sont des polynômes en u et sont uniques. L'idée initiale de cette approche est donnée par la proposition suivante, démontrée dans l'article sur les polynômes d'endomorphismes dans le paragraphe sur les polynômes minimaux : Or, si le polynôme minimal est scindé, il peut s'écrire sous la forme: Si l'on note le noyau de l'endomorphisme , alors le paragraphe précédent nous indique que la suite forme une somme directe de l'espace E de sous-espaces non réduits à 0 et stables par l'endomorphisme. On appelle ces sous-espaces les sous-espaces caractéristiques. Nous avons alors les trois propriétés suivantes: Ces considérations permettent de démontrer la décomposition de Dunford. Elle permettent de plus de démontrer les propriétés suivantes : Un résultat notoire de l'approche par les polynômes d'endomorphismes réside dans le fait que la connaissance du polynôme minimal permet de définir une algorithmique fournissant à la fois les projecteurs sur les espaces caractéristiques mais aussi la composante diagonale et nilpotente de l'endomorphisme. En dimension finie le théorème de Cayley-Hamilton assure que χu(u) = 0 où χu désigne le polynôme caractéristique de u. Si χu est scindé alors u est décomposable. C'est en particulier le cas pour tout endomorphisme d'un espace de dimension finie sur un corps algébriquement clos ( notamment). La décomposition de Dunford, combinée avec la décomposition de Frobenius permet d'obtenir la réduction de Jordan en dimension finie. En effet, d et n commutent donc les sous-espaces propres de d sont stables par n. La restriction de n au sous-espace propre admet une matrice formée de blocs de Jordan nilpotents ce qui donne, en ajoutant λIp, des blocs de Jordan pour d+n dans une base adaptée. Ainsi on obtient une matrice diagonale par blocs formée de blocs de Jordan en utilisant l'union de ces bases.Théorème [modifier]
Démonstration [modifier]
Via les sous-espaces caractéristiques [modifier]
Via les projecteurs [modifier]
Cas d'applications [modifier]
Réduction de Jordan [modifier]
09:42 Publié dans Décomposition de Dunford | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Décomposition de Frobenius
On considère un K-espace vectoriel E de dimension finie et un endomorphisme u de cet espace. La décomposition de Frobenius est la décomposition de l'espace E en somme directe de sous-espaces cycliques. Cette décomposition fait apparaitre les facteurs invariants de l'endomorphisme u. Combinée avec la décomposition de Dunford (dans un ordre ou dans l'autre), on obtient la réduction de Jordan. Contrairement à ces dernières, la décomposition de Frobenius peut s'effectuer sur un corps quelconque, on ne suppose pas ici que K est algébriquement clos.Décomposition de Frobenius
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Soit x un vecteur de E, l'ensemble est un idéal non nul de K[X], il est donc engendré par un unique polynôme normalisé πu,x appelépolynôme conducteur de u en x, ou parfois polynôme minimal local de u en x. Soit x un vecteur de E, l'ensemble est un sous-espace vectoriel de E stable par u appelé sous-espace u-cyclique engendré par x, ou encore clôture u-stable de x. Soit , on a si et seulement si . Ainsi le polynôme conducteur πu,x est le polynôme minimal de l'endomorphisme induit par u sur le sous-espace Sx. La dimension de Sx est égale au degré du polynôme πu,x. Pour tout vecteur x de E, le polynôme conducteur πu,x divise le polynôme minimal πu de u. On dira que x est u-maximum lorsque πu,x = πu. La décomposition de Frobenius est basée sur les deux résultats non triviaux suivants : En procédant par récurrence, on parvient alors à la : Il existe une suite de vecteurs de E telle que Les polynômes ne dépendent pas du choix des vecteurs xi, ce sont les facteurs invariants de u. Le polynôme minimal et le polynôme caractéristique . Deux endomorphismes sont semblables ssi ils ont les mêmes facteurs invariants. Les endomorphismes induits par u ont des propriétés spécifiques, ce sont des endomorphismes cycliques dont il ne reste plus qu'à étudier les propriétés spécifiques. On dit que u est un endomorphisme cyclique ssi il existe un élément x de E tel que Sx = E. On peut caractériser les endomorphismes cycliques de plusieurs manières : un endomorphisme u de E est cyclique si et seulement siPolynôme conducteur [modifier]
Sous-espace cyclique [modifier]
Vecteurs u-maximums [modifier]
Décomposition de Frobenius [modifier]
Endomorphisme cyclique [modifier]
Applications [modifier]
Références [modifier]
Voir aussi [modifier]
09:34 Publié dans Décomposition de Frobenius | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Module sur un anneau
En mathématiques, au sein des structures algébriques, « un module est à un anneau ce qu'un espace vectoriel est à un corps »1 : pour un espace vectoriel, l'ensemble des scalairesforme un corps tandis que pour un module, cet ensemble est seulement muni d'une structure d'anneau (unitaire, mais non nécessairement commutatif). Une partie des travaux en théorie des modules consiste à retrouver les résultats spectaculaires de la théorie des espaces vectoriels, quitte pour cela à travailler avec des anneaux plus maniables, comme les anneaux principaux. Par ailleurs, la notion de module sur un anneau généralise celle d'idéal.Module sur un anneau
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Certaines propriétés vraies pour les espaces vectoriels ne sont plus vraies pour les modules. Par exemple l'existence d'une base n'y est plus assurée, et on ne peut pas nécessairement y développer de théorie de la dimension, même dans un module engendré par un nombre fini d'éléments. Les modules ne sont pas une généralisation inutile. Ils apparaissent naturellement dans beaucoup de situations algébriques ou géométriques. Un exemple simple est un module sur l'anneau des fonctions infiniment différentiables sur un ouvert : il est naturel de ne pas pouvoir y faire de division, puisqu'il vaut mieux éviter de diviser par 0. De la même façon, il est naturel de considérer un module sur l'anneau des polynômes à une ou plusieurs variables. Si A est un anneau (unitaire), et (M , +) un groupe commutatif. Si de plus, M est muni d'une loi externe de A × M dans M vérifiant, pour tous éléments a et b de A et x, y de M : alors (M, + , ) est un A-module à gauche. Ce qui a été défini ici est un A-module à gauche, car, dans la loi externe, les éléments de A sont placés à gauche. On pourra définir de même un A-module à droite. Il est important de remarquer que les structures de module à gauche et à droite ne diffèrent pas uniquement par leur écriture : si les deux premiers axiomes sont les mêmes, le troisième s'écrit . Si l'on transcrivait naïvement cette égalité en écrivant les éléments de A gauche, on obtiendrait , ce qui, si A n'est pas commutatif, ne revient pas au même que l'axiome qui donne la structure de module à gauche. Par contre, le petit raisonnement ci-dessus montre que, si l'on "inverse" la loi de A, un module à droite peut être vu comme un module à gauche. Plus précisément, notons Aop l'anneau "opposé" à A, c'est-à-dire le groupe abélien A muni de la multiplication définie par aopbop = ba, si aop et bop désignent a et b vus comme éléments de Aop. Alors, si M est un A-module à gauche, M peut être vu comme un Aop-module à droite, où l'action de Aop est définie par a.m = m.aop. Ceci justifie que dans la suite, on puisse se restreindre à l'étude des modules à gauche. Cette loi est la seule qui munisse un groupe abélien d'une structure de -module. Il y a donc équivalence entre la notion de -module et celle de groupe abélien. Le premier axiome montre que, pour , l'application est un endomorphisme du groupe M. Les trois axiomes suivants traduisent quant à eux le fait que l'application est un morphisme (unitaire) de l'anneau A dans l'anneau des endomorphismes de M, noté End(M). Réciproquement, la donnée d'un morphisme d'anneau unitaire fournit à M une structure de A-module (à gauche) via la loi . Une structure de A-module est donc équivalente à la donnée d'un morphisme . Un tel morphisme A End(M) est appelé une représentation de A sur le groupe abélien M. Une représentation est dite fidèle si elle est injective. En termes de module, cela signifie que si pour tout , alors a = 0. Ceci est une généralisation de ce que l'on trouve en représentation des groupes, où l'on définit une représentation d'un groupe G vers un espace vectoriel sur un corps K comme un morphisme de l'algèbre du groupe K[G] vers End(V), autrement dit, où l'on donne une structure de K[G]-module à V. Soit E un A-module à gauche, et M une partie de E. On dit que M est un sous-module (à gauche) si les conditions suivantes sont respectées : Autrement dit, un sous-module est une partie linéairement stable. Exemples Une application linéaire f entre deux modules M et N sur un même anneau A est une fonction qui conserve la structure de module, i.e qui vérifie : Autrement dit, une application linéaire est un morphisme de modules. Si f est bijective, on dit de plus que f est un isomorphisme. Si les modules de départ et d'arrivée M et N sont identiques, on dit que f est un endomorphisme. Si f est à la fois un endomorphisme et un isomorphisme, on dit que c'est un automorphisme. Le noyau d'une application linéaire f est l'ensemble des éléments x de M qui vérifient f(x) = 0. C'est un sous-module de M et il est noté Ker f. On peut également définir l'image d'une application linéaire Im f = f(M) qui est un sous-module de N. Comme dans le cas des groupes ou des anneaux, un morphisme de A-modules donne lieu à un isomorphisme , défini par Si on considère une famille de module ( sur un même anneau A, on peut munir l'ensemble produit d'une structure de module en définissant les lois suivantes : Le module ainsi défini s'appelle le module produit. Les projections sont alors des applications linéaires surjectives. Un exemple important de produit de modules est celui où tous les modules facteurs sont identiques à un même module M ; leur produit MI n'est alors autre que l'ensemble des applications de I dans M. Soit une famille de A-modules, on note leur produit . L'ensemble E des éléments de M dont toutes les composantes sauf un nombre fini sont nulles est appelé somme directe externe de la famille de modules et il est noté : C'est un sous-module de . Dans le cas où I est fini, la somme directe E et le produit M sont évidemment confondus. Si M est un module, et est une collection de sous-modules de M, on dit que la famille est en somme directe si : Dans ce cas, la somme , appelée somme directe interne, est isomorphe à la somme directe externe et elle est également notée . On dit qu'un A-module est de type fini s'il est engendré sur A par un nombre fini d'éléments. On a alors . On dit qu'un module est de présentation finie s'il est le quotient d'un An par un sous-module de type fini. Un module de présentation finie est en particulier de type fini. La réciproque est vraie lorsque A est noethérien. Pour un module M de présentation finie, tout homomorphisme surjectif avec L de type fini admet un noyau de type fini3. On dit qu'un A-module est libre s'il possède une base sur A (voir Module libre). Si M est de type fini et libre, il existe alors un isomorphisme entre M et An, où n est le cardinal de la base. Les modules sont un outil indispensable pour passer de propriétés géométriques à des propriétés fonctionnelles, ou ressemblant à des propriétés fonctionnelles. Ainsi, au lieu de voir unevariété différentiable comme une partie d'un espace concret ou abstrait, on va plutôt considérer une classe de fonctions sur cette variété et déclarer que cette classe est la classe des fonctions différentiables sur la variété -- il faudra satisfaire des conditions appropriées de compatibilité. On pourra ainsi traduire les propriétés géométriques de la variété par des propriétés algébriques de la classe de fonctions que nous avons déclarées comme fonctions différentiables. Mieux que des fonctions, on peut considérer des champs sur une variété différentiable. Le cas le plus simple est celui des champs tangents différentiables à une variété. Pensons par exemple aux champs de vecteurs tangents à la sphère unité dans un espace de dimension 3. Il s'agit bien d'un module sur l'anneau des fonctions différentiables sur la sphère : si on multiplie un champ différentiable tangent à la sphère par une fonction différentiable, on trouve bien un champ différentiable. Ce module est engendré par la restriction à la sphère des projections tangentes des champs constants égaux aux vecteurs de base de l'espace - cela nous fait trois champs. Mais on peut montrer que ces trois champs ne sont pas indépendants, et on peut même montrer qu'il n'existe aucun choix de deux champs tangents qui pourraient engendrer le module des champs tangents à la sphère et différentiables. On a là l'exemple le plus simple d'un module de type fini, c'est-à-dire engendré par un nombre fini de ses éléments, mais qui ne possède pas de base. La correspondance systématique entre objet géométrique et objet de nature fonctionnelle est dominante en géométrie algébrique. En effet, si V est l'ensemble des solutions communes d'un système d'équations polynomiales en n variables, on peut étudier l'ensemble des polynômes qui s'annulent sur V; ce sera un idéal de l'anneau des polynômes à n variables, et donc en particulier, un module sur cet anneau. Il est possible de retrouver nombre de propriétés géométrique de V en étudiant les propriétés de cet idéal: points singuliers, dimension, recherche de droites incluses dans V, et ainsi de suite. Cette faculté d'exprimer les propriétés d'objets géométriques au moyen d'espaces de fonctions sur ces objets est à la base de la géométrie non commutative: les espaces de fonctions sur des objets géométriques usuels sont des anneaux commutatifs pour la multiplication (et même souvent des algèbres, c'est-à-dire des anneaux munis également d'une structure compatible d'espace vectoriel). La démarche de la géométrie non commutative consiste à explorer ce que seraient des objets géométriques sur lesquels vivraient des "fonctions" formant un anneau ou une algèbre non commutative, et c'est pour cette raison que le cas des anneaux non commutatifs et des modules sur des anneaux non commutatifs est très important actuellement.Comparaison avec la structure d'espace vectoriel [modifier]
Définitions [modifier]
Module à gauche, module à droite [modifier]
Exemples [modifier]
Cette structure de module est la suivante : étant donné fixé, pour tout , on pose , avec car cet ensemble a une structure d'algèbre sur .Lien avec la théorie des représentations [modifier]
Sous-module [modifier]
Applications linéaires [modifier]
Opérations sur les modules [modifier]
Produits de modules [modifier]
Somme directe de modules [modifier]
Intersection et somme de sous-modules [modifier]
Propriétés de finitude [modifier]
Applications des modules [modifier]
Notes et références [modifier]
Voir aussi [modifier]
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Propriétés métriques des droites et plans
En géométrie euclidienne, c'est-à-dire dans le plan et l'espace muni d'une distance et d'un produit scalaire, les droites et les plans possèdent des propriétés métriques permettant de les caractériser grâce à un point et un vecteur, dit normal. On peut aussi calculer la distance qui les sépare d'un point donné ou bien calculer celle qui sépare deux droites ou deux plans. On peut aussi calculer l'angle formé par deux droites ou deux plans. Dans cet article, on a muni le plan ou l'espace d'un repère orthonormal dans lequel sont exprimées toutes les coordonnées. Toute droite du plan y possède une équation du type ux + vy + h = 0 où (u , v) est différent de (0 , 0) et tout plan de l'espace possède une équation de la forme ux + vy + wz + h = 0 où (u, v, w) est différent de (0, 0, 0).Propriétés métriques des droites et plans
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Soit M(x,y) un point de la droite D dont une équation dans un repère orthonormal est donnée par : et M0(x0,y0) un point spécifique de D, On a : En retranchant (2) à (1) on obtient : En notant , le vecteur de coordonnées (u, v), on exprime (1) comme suit : La droite d'équation ux + vy + h = 0 est donc orthogonale au vecteur . Le vecteur est appelé un vecteur normal à la droite D. Soit un point M(x,y) et un vecteur non nul. Le point M appartient à la droite D, passant par M0(x0,y0) et orthogonale à , si et seulement si : La droite D, passant par M0(x0,y0) et orthogonale à , a donc pour équation : Soit H la projecté de M(x,y) sur D avec orthogonal à D. La droite perpendiculaire à D et passant par M étant orientée suivant la direction du vecteur , on montre que la distance algébrique entre M et D est donnée par : En valeur absolue : Pour v non nul, la droite D d'équation ux + vy + h = 0 possède une équation sous la forme mx + b = y avec et La pente d'une droite est le réel L'angle α représente l'angle entre l'axe des abscisses et la droite D. Dans le repère ,notons un vecteur unitaire normal à la droite D, orienté de O vers D, la valeur représente alors l'angle. On note d'autre part p la distance entre l'origine O du repère et la droite D. L'équation (1) s'écrit : Soit D et D' deux droites d'équations L'angle formé par les deux droites est connu par sa tangente : le plan perpendiculaire à appartient au faisceau de plans sera perpendiculaire à pour Soit les projections orthogonales du point respectivement sur , on en déduit On calculera et comme détaillé au chapitre "Distance algébrique d'un point à un plan" ci dessous. La distance MH est donnée par Le plan étant défini par l'équation ux + vy + wz + h = 0, les droites perpendiculaires au plan sont toutes les droites ayant comme vecteur directeur . Une droite D passant par le point M0(x0,y0,z0) et perpendiculaire à [P]:ux + vy + wz + h = 0 a pour équations : dans le cas où aucun des réels, u, v, w, n'est nul. Si un seul des des réels est nul , par exemple u= 0, le système devient : Si deux réels sont nuls, par exemple u=v=0, le système devient : Soient la droite (D0) passant par M0(x0,y0,z0) et de direction le vecteur et (D1) la droite passant par M1(x1,y1,z1) et de direction Si les vecteurs et sont indépendants, le volume du solide construit sur est égal à | k | . Ce réel se calcule grâce au produit mixte : L'aire de la base du solide est donnée par La distance entre les deux droites est alors égale à Si les vecteurs sont colinéaires alors les deux droites sont parallèles et la distance qui les sépare correspond à la distance qui sépare le point M1 de la droite D0. Soit M(x,y,z) un point du plan P dont l'équation dans un repère orthonormé est donnée par : Pour M0(x0,y0,z0) un point spécifique de P on obtient : En retranchant (2bis) à (1bis) on obtient : En notant , le vecteur de coordonnées (u,, v , w), on exprime (1bis) comme suit : Le plan P d'équation ux + vy + wz + h = 0 est donc orthogonal au vecteur et ce vecteur est appelé un vecteur normal au plan P. Soit un point et un vecteur non nul. Le point M appartient au plan P, passant par et orthogonal à , si et seulement si : Le plan P, passant par M0(x0,y0,z0) et orthogonal à , a donc pour équation : : Soit H la projeté de M(x,y,z) sur P avec orthogonal à P. La droite perpendiculaire à P et passant par M étant orientée suivant la direction du vecteur , on montre que la distance algébrique entre M et P est donnée par : En valeur absolue : Soitent (P) et (P') deux plans d'équations L'angle géométrique (P,P') est déterminé à l'aide de l'angle des vecteurs normaux L'angle de plus grande pente est l'angle le plus grand formé entre un plan et le plan horizontal. De façon imagée on peut définir l'angle de plus grande pente comme l'angle formé entre la trajectoire d'une bille cirulant librement sur un plan et le plan horizontal. Etant donné l'équation d'un plan horizontal : L'angle de plus grande pente est donné par : Les plan (P) et (P') sont perpendiculaires si les vecteurs normaux et sont orthogonaux. Ce qui implique Soient un point M0(x0,y0,z0) et deux vecteurs et non colinéaires. Un point M (x, y, z) appartient au plan P passant par M0(x0,y0,z0) et de directions et si et seulement si il existe deux réels λ et μ tels que . Cette égalité exprime que sont coplanaires. Ce qui donne, en représentant le produit mixte de ces trois vecteurs sous la forme d'un déterminant : Son équation est : que l'on peut écrire sous la forme ux + vy + wz + h = 0 Soient deux points M1(x1,y1,z1),M2(x2,y2,z2) et un vecteur non colinéaire à . Le point M appartient au plan passant par M1(x1,y1,z1),M2(x2,y2,z2) et de direction si et seulement si les trois vecteurs : sont coplanaires, donc : Son équation est : Soient M1(x1,y1,z1),M2(x2,y2,z2),M3(x3,y3,z3), trois points non alignés. Par analogie avec ce qui précède, l'équation du plan passant par ces trois points est :La droite dans le plan euclidien [modifier]
Vecteur normal à une droite [modifier]
Droite passant par un point et orthogonale à un vecteur non nul donné [modifier]
Distance algébrique d'un point M(x,y) à une droite d'équation ux + vy + h = 0 [modifier]
Droite et pente [modifier]
Équation normale d'une droite [modifier]
Angles de deux droites [modifier]
La droite dans l'espace euclidien [modifier]
Distance d'un point M à une droite quelconque D de l'espace [modifier]
Cas où la droite est définie par l'intersection de deux plans [modifier]
Cas où la droite est définie par un point M0 et un vecteur non nul [modifier]
Droites orthogonales à un plan [modifier]
Distance entre deux droites quelconque de l'espace [modifier]
Le plan dans l'espace euclidien [modifier]
Vecteur orthogonal à un plan [modifier]
Plan passant par un point et orthogonal à un vecteur non nul donné [modifier]
Distance algébrique d'un point M(x,y,z) à un plan P d'équation ux + vy + wz + h = 0 [modifier]
Angles de deux plans [modifier]
Cas particulier : Angle de plus grande pente [modifier]
Plans perpendiculaires [modifier]
Équation de plan et déterminant [modifier]
Plan défini par un point et deux vecteurs non colinéaires [modifier]
Plan défini par deux points et un vecteur [modifier]
Plan défini par trois points non alignés [modifier]
Annexes [modifier]
Liens internes [modifier]
08:37 Publié dans Propriétés métriques des droites et plans | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook