06/01/2010
Intégrale de Riemann
Intégrale de Riemann
Le programme ne précise pas si la définition de l'intégrale de Riemann doit figurer dans le cours. Certains collègues commencent ce cours directement avec la définition de la primitive d'une fonction, et Ainsi, le théorème fondamental de l'analyse, qui établit le lien entre l'intégration et la dérivation, devient trivial.
A mon avis, ce cours est quand même l'occasion ou jamais de définir l'intégrale de Riemann. Même si on passe sur les détails, on peut donner les trois définitions de ce premier chapitre et évoquer l'interprétation géométrique qui est très liée à la définition des sommes de Darboux.
Subdivisions et sommes de Darboux
Définition Une subdivision d'ordre d'un intervalle
est une partie finie
telle que

On notera

![$ [a,b]$](http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/img22.png)
Exemple [subdivision équidistante] Lorsque avec
, on parle de la subdivision équidistante d'ordre
de
; on la note parfois
. Le nombre
est le pas (uniforme) de cette subdivision.
Définition La somme de Darboux inférieure resp. supérieure de relativement à une subdivision
sont définies par
![]() ![]() |
où


![$ I_i=[x_{i-1},x_i]$](http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/img36.png)
Les sommes de Darboux sont des réels bien définis ssi la fonction est bornée,
.
Sauf mention du contraire, dans tout ce qui suit, les fonctions considérées seront toujours bornées sur l'intervalle en question, sans que celà soit nécessairement dit explicitement.
Remarque Etudier l'interprétation géométrique des sommes de Darboux comme aire des rectangles de base , encadrant l'épigraphe de
de en-dessous resp. au-dessus.
![includegraphics[width=10.0cm,height=8.0cm]{A1.eps}](http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/img40.png)
Exercice Montrer qu'en ajoutant un point (entre
et
) à
, la somme de Darboux inférieure
(resp. supérieure) croît (resp. décroît). En déduire qu'on a
![]() ![]() |
Utiliser le résultat précédent et la subdivision


![]() |
Solution

Remarque Lorsque pour
, on dit que
est plus fine que
. (C'est une relation d'ordre partiel
sur
.)
Fonctions Riemann-intégrables, intégrale de Riemann
Définition La fonction est Riemann-intégrable sur
ssi les deux nombres
![]() |
coïncident ; ce nombre est alors appellé l'intégrale de Riemann de

![$ [a,b]$](http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/img22.png)



L'ensemble des fonctions Riemann-intégrables

![$ [a,b]$](http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/img22.png)

Remarque L'existence de et
est évidente: il suffit de constater que les ensembles
et
sont non-vides (prendre
) et majorés resp. minorés d'après l'exercice précédent. On peut aussi montrer que
et
sont atteints lorsque le pas de la subdivision,
tend vers zéro. La taille de ce pas induit la structure d'une base de filtre sur
, permettant de considérer la limite de
et
en
.
Remarque Revenir sur l'interprétation géométrique de et
, en considérant la limite de subdivisions de plus en plus fines.
Remarque La ``variable d'intégration'' dans
est une ``variable muette'', elle peut être remplacée par n'importe quelle autre variable (qui n'intervient pas déjà ailleurs dans la même formule).
Donnons encore une propsition d'ordre plutôt technique, avant d'énoncer une condition d'intégrabilité suffisante dans tous les cas que nous allons rencontrer.
Proposition (Critère d'intégrabilité de Riemann.) Une fonction est Riemann-intégrable sur
ssi pour tout
il existe une subdivision
telle que
.
Démonstration Par déf. de et
,
et
. Avec
, il vient que
. Donc si
, on a la subdivision souhaitée. Réciproquement, si une telle subdivision existe pour tout
, alors
et
coïncident évidemment.
Théorème Toute fonction monotone ou continue sur un intervalle est Riemann-intégrable.
Démonstration Si est monotone, le
et
est atteint au bord de chaque sous-intervalle
. On a donc
. Il suffit donc de choisir le pas de la subdivision assez petit,
, pour que ceci soit inférieur à un
donné, d'où l'intégrabilité d'après le critère de Riemann.
Pour une fonction continue, la démonstration est admise dans le cadre de ce cours. A titre indicatif: est à remplacer par
, où
sont les points de l'intervalle fermé et borné
en lesquels la fonction continue
atteint son maximum et minimum. On utilise maintenant le fait qu'une fonction continue sur
y est uniformément continue
, pour
donné il existe
(indépendant du point
) tel que
. Donc, pour
, on a
. Ceci devient aussi petit que voulu, car on peut prendre des subdivisions équidistantes pour lesquelles
, il suffit donc de prendre
assez petit.
Pour montrer qu'une fonction continue est uniformément continue sur un intervalle borné , on peut utiliser que l'ensemble des boules ouvertes
telles que
, est un recouvrement ouvert de
, dont on peut extraire un recouvrement fini d'après le théorème de Heine-Borel. Le minimum de ces
correspond au
de l'uniforme continuité (au pire pour
au lieu de
).
(Pour une démonstration du théorème de Heine-Borel, voir ailleurs...)
Corollaire De même, une fonction (bornée!) continue sauf en un nombre fini de points, ou monotone sur chaque sous-intervalle d'une partition finie de , est Riemann-intégrable
. (On peut en effet utiliser l'additivité des sommes de Darboux
,
pour
qui entraîne celle de
et de même pour
.)
Remarque [fonction de Dirichlet] La fonction de Dirichlet,

n'est pas Riemann-intégrable, car on a

En effet, sur chaque
![$ I=[x_{i-1},x_i]$](http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/img101.png)





Remarque Le pas uniforme des subdivisions équidistantes simplifie beaucoup l'expression des sommes de Darboux (exercice!).
On peut montrer que pour , on a
![]() | ![]() |
La réciproque est vraie si

Sommes de Riemann
Les sommes de Darboux ne sont pas très utiles pour le calcul effectif d'une intégrale, par exemple à l'aide d'un ordinateur, car il est en général assez difficile de trouver les inf et sup sur les sous-intervalles. On considère plutôt


Plus généralement:
Définition Si vérifie
, on appelle
une subdivision pointée et

la somme de Riemann associée à la subdivision pointée



c'est de là que vient la notation

Théorème Si , alors les sommes de Riemann
tendent vers
, independamment du choix des
, lorsque la subdivision devient de plus en plus fine.
Démonstration Par définition, il est évident que . Soit
et
tel que
. Alors on a aussi
, quel que soit le choix des
, et a fortiori pour tout
. D'où le résultat.
Si est continue,
atteint son minimum et maximum sur chaque
en un certain
et
. On obtient donc les sommes de Darboux
comme cas particulier des sommes de Riemann, en associant à chaque
des points
tels que
.
En particulier, lorsque la fonction est monotone, par exemple croissante, sur un sous-intervalle , alors
et
. Les sommes de Riemann
et
données en début de ce paragraphe coïncident donc avec les sommes de Darboux inférieure et supérieure pour une fonction croissante.
Source : http://www.les-mathematiques.net/a/d/a/node2.php3#SECTION...
15:35 Publié dans Intégrale de Riemann | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : intégrale de riemann | |
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Commentaires
je ne compend rien et les exemple des math sans exemple tout le monde ne comprend pas ca
Écrit par : kolo | 01/05/2014
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