06/01/2010
Construction de Z à partir de N
En supposant connues les propriétés élémentaires de l'ensemble et de l'addition des entiers naturels, nous allons donner une construction rigoureuse de
et de l'addition des entiers relatifs. Dans cette construction,
apparaîtra sous forme d'un quotient de
par une relation d'équivalence. Ce paragraphe est aussi l'occasion de rappeler les notions de relation d'équivalence et d'ensemble quotient, notions centrales pour le reste du cours.
Définition Soit un ensemble. Une relation sur
est un ensemble
de couples d'éléments de
. On écrit
au lieu de
. Une relation
est une relation d'équivalence si elle est
- a)
- réflexive (i.e. pour tout
, on a
)
- b)
- symétrique (i.e. on a équivalence entre
et
quels que soient
)
- c)
- transitive (i.e. les conditions
et
impliquent que
quels que soient
)






[2)] Soit et définissons
par

Par exemple, on a






![]() | ![]() | ![]() | |
![]() | ![]() | ![]() |
En rajoutant la première à la seconde on obtient

ou encore

Or on sait que la loi d'addition sur






Définition Soit un ensemble et
une relation d'équivalence
sur
. Pour
, on pose

et on appelle classe d'équivalence de par rapport à
cette partie de
. Par définition, l'ensemble
est formé des classes
d'éléments
. On appelle
le quotient de
par la relation d'équivalence
. On définit l'application quotient (=la projection canonique)
par
. Une partie de
est un système de représentants pour
si elle contient un élément de chaque classe d'équivalence et un seul.










Il existe beaucoup de systèmes de représentants. Par exemple, l'ensemble


[2)] Dans le cas de l'exemple et de la relation
introduite ci-dessus on vérifie que
si et seulement si l'une des deux conditions suivantes est remplie
- il existe
tel que
et
- il existe
tel que
et
.

![includegraphics[width=10.0cm height=10.0cm]{classesNN.eps}](http://www.les-mathematiques.net/b/a/d/img60.png)
Il y a beaucoup de systèmes de représentants. Par exemple

en est un. On définit l'ensemble



Lemme [Propriété universelle de ] Soit
un ensemble,
une relation d'équivalence
sur
et
une application constante sur les classes d'équivalence
par rapport à
(c'est-á-dire qu'on a
à chaque fois que
). Alors il existe une application
et une seule telle que
. Réciproquement, toute application de la forme
est constante sur les classes d'équivalence.
![begin{picture}(14,8)(0,0) % multiput(0,0)(1,0){15}{ line(0,1){8}} % multi... ...3.5){makebox(0,0)[tl]{$ ;g $}} put(6,6.2){makebox(2,2){$ f $}} end{picture}](http://www.les-mathematiques.net/b/a/d/img69.png)





Démonstration. On pose . Il s'agit de vérifier que
est indépendant du représantant
de la classe
. Or si
en est un autre, c'est-à-dire que
, alors par définition, on a
et donc
.















Lemme [Addition sur ] Il existe une application

et une seule telle que

Démonstration. Il s'agit de montrer que si
et
. Nous laissons au lecteur le soin de cette vérification.
Définition Un groupe est un couple formé d'un ensemble
et d'une application

appelée la loi du groupe telle que
- a)
- la loi
est associative (i.e. on a
quels que soient
)
- b)
- la loi
admet un élément neutre (i.e. il existe
tel que
quel que soit
)
- c)
- tout élément
de
admet un inverse
pour la loi
(i.e. on a
)
Un groupe est commutatif si on a
quels que soient
.








[2)] Si les conditions a), b) et c) sont vérifiées, l'élément inverse de la conditon c) est unique. En effet, supposons que
et
sont deux éléments inverses à
. Alors on a

On note







[2)] Le couple est un groupe. En effet, on vérifie facilement l'associativité. L'élément neutre est la classe de
. L'inverse de la classe de
est la classe de
! En effet, nous avons

Lemme [Propriété universelle de ] Soit
l'application

On a et si
est une autre application de
vers un groupe
telle que
, alors il existe une application
et une seule telle que a)
et b)
quels que soient
.



Démonstration. Il est immédiat que est additive. Supposons donnée une application
comme dans l'énoncé. Définissons
par
. Montrons que
induit une application
, Supposons que
et donc que
. Alors pour montrer que

il suffit de montrer que

En utilisant que nous sommes ramenés à montrer que

ce qui est clair car et
. Montrons l'unicité de
. En effet, si
et
vérifient les hypothèses, nous avons

En outre, si , alors
et
sont tous les deux inverses de
où
. Donc
. Comme les
et les
,
, forment un système de représentants des classes d'équivalence par rapport à
, il s'ensuit que
.
15:38 Publié dans Construction de Z à partir de N | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : construction de z à partir de n | |
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