21/11/2010
Lemme des noyaux
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lemme_des_noyaux
Lemme des noyaux
En algèbre linéaire, le lemme des noyaux est un résultat sur la réduction des endomorphismes. Dans un espace vectoriel E sur un corps K, si un opérateur u de E est annulé par un polynôme P(X) à coefficients dans K, alors ce lemme prévoit une décomposition de E comme somme directe de sous-espaces vectoriels stables par u. Ces derniers se définissent comme noyaux de polynômes en u, les projecteurs associés étant eux-mêmes des polynômes en u.
La démonstration traduit l'identité de Bezout portant sur les polynômes à des sous-espaces vectoriels. Résultat fondamental, le lemme des noyaux conduit à la décomposition de Dunford puis à la décomposition de Jordan. Plus modestement, le lemme des noyaux montre qu'un opérateur u est diagonalisable s'il est annulé par un polynôme à racines simples.
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Enoncé [modifier]
Lemme des noyaux — Soit E un espace vectoriel sur un corps K et soit f un endomorphisme de E. Si 
 (avec 
) sont premiers entre eux deux à deux, alors les sous-espaces vectoriels Vi = ker(Pi(f)) (où 
) sont en somme directe et
De plus, la projection sur Vi parallèlement à 
 est Qi(f) pour un polynôme Qi.
Démonstration [modifier]
Réduction au cas n = 2 [modifier]
On montre d'abord par récurrence sur n que si le lemme est vrai pour n = 2, il est vrai pour tout n. Il n'y a rien à montrer pour le cas n = 1 (la projection mentionnée est l'identité, qui estQ(f) avec Q le polynôme constant 1). Si n > 2 on pose 
 alors 
 et Q est premier avec Pn (car d'après le théorème de Bachet-Bézoutchacun des facteurs Pi de Q est inversible modulo Pn, et leur produit Q l'est donc aussi). Alors le cas n = 2 dit que 
, avec les projections correspondantes données par des polynômes en l'endomorphisme f; l'hypothèse de récurrence permet de décomposer 
 commer somme directe des 
pour 
, et les projections de 
 sur ces facteurs se composent avec celle sur 
 pour donner des projections requises 
.
Le cas n = 2 [modifier]
On voit sans problème que l'espace V = ker(P1P2)(f) contient les espaces 
 pour i = 1,2, et donc aussi leur somme; il s'agit de montrer que la somme V1 + V2 est directe et égale à V tout entier (avec des projections polynômes en 
). D'après le théorème de Bachet-Bézout, il existe 
 tel que P1Q1 + P2Q2 = 1, et par conséquent (P1Q1 + P2Q2)(f) = idE (l'application identité de E). Notons
,
donc 
 et 
.
Pour voir que la somme V1 + V2 est directe, on considère 
. On a 
, et la somme est directe.
Pour voir que V1 + V2 = V on considère 
. On a 
 avec 
 car
,
et on a 
 pour des raisons similaires. On conclut que 
 et donc V = V1 + V2.
Finalement, les projections de 
 sur les facteurs sont 
 et 
: on a déjà vu que l'image de 
 est contenue dans Vi, et qu'il s'annule sur l'autre facteur, donc il reste à voir que 
 est l'identité sur Vi. Pour 
 on a 
, donc c'est vérifié.
Applications [modifier]
Le lemme des noyaux sert pour la réduction des endomorphismes. Par exemple :
Réduction à une forme diagonale par blocs — Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps K et soit f un endomorphisme de E. Soit 
 unpolynôme annulateur de f (par exemple son polynôme minimal, ou son polynôme caractéristique d'après le théorème de Cayley-Hamilton) et 
 la factorisation de Pavec les polynômes Pi irréductibles et distincts. Alors il existe une base 
 de E et des matrices 
 telles que
où 
 (en fait la partie de 
 correspondant au bloc Ai est une base de 
), et 
.
                                                    09:56 Publié dans Lemme des noyaux  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | 
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![bigoplus_{i=1}^n ker left[ P_i(f) right] = ker left[ left( prod_{i=1}^n P_i right)(f) right].](http://upload.wikimedia.org/math/b/a/4/ba40b11861f53424230392d973cac669.png)


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